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Full text of "Mémoires"

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Mémoires - Société archéologique 
et histoirque de la Charente 

Société archéologique et liistorique de la Charente 



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BULLETIN 



SOCIETE ARCHEOLOGiqUE 

ET HISTORIQUE 

DE LA CHARENTE 






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Àngoalème, Imprimerie CSiarentaise de G. Chabsbionac et C'% 
rempart Dessix, 26. 



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BULLETIN 



DE LA 



SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE 

ET HISTORIQUE 

DE LA CHARENTE 



CINqUIEMB SERIE TOME IV 

ANNÉE l88i 



! ri 






A ANGOULÈMB 



■'-.:--■ y 



CHEZ p. QOUMARD 
Libraire de la Société archéologique et historique de la Charente 

BUB DU IIABCHÉ, N* 9 



X DCCO LXXZII 



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La Société n'accepte en aucane manière la solidarité des 
opinions émises dans les travaux insérés au BulleHn, 

(Article 21 du Règlement.) 



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AVANT-PROPOS 



^Cfai W * 



ETAT 

DE LA SOCIÉTÉ ARCHEOLOGIQUE ET HISTORIQUE 



DH LA CHARENTE 



AU 51 DÉCEMBRE 1881 



BUREAU. 

MM. 

Président. — Paul de Fleurt. 

Vice-Président. — G. Chauvet. 

Secrétaire. — Abel Sazbrac de Forge. 

Secrétaire adjoint. — Sardou. 

Trésorier. — J. Callaud. 

Conservateur du musée. — Emile Biais. 

Conservateur adjoint et Bibliothécaire. — Warisse. 



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— n — 

ÉTAT DES PRÉCÉDENTS BUREAUX 
DU LA SOCIÉTÉ. 



PRESIDENTS. 

22 août 1844 — 22 décembre 1861 Charles de Chancel, 

*■ 
8 janvier 1862 — 2 octobre 1868 Ernest Gellibbrt des 

Seouins, ijjj, 0. I. 

16 décembre 1868— 11 août 1877 Gustave Babinet de 

ReX COGNE. 

12 décembre 1877 — 10 décembre 1879. . . Joseph Castaigne. 
10 décembre 1879 — 14 décembre 1881. . . A.-F. Lièvre. 
14 décembre 1881 — Paul de Fleqry. 

YICE-PRÉSTDENTS. 

22 août 1844 — 13 août 1853 Jean - Claude - Zadig 

RlVAUD, ^. 

7 janvier 1859 — 8 janvier 1862 .- François Marvaud. 

8 janvier 1862 — 14 décembre 1864 Eiisobe Castaigne. 

14 décembre 1864 ~ 18 décembre 1867.. . . Claude Gigon. 

18 décembre 1867 — 29 décembre 1874 AmédéeCALLANDREAu 

17 février 1875 — 12 décembre 1877 Joseph Castaigne. 

12 décembre 1877 — 10 décembre 1879 A.-F. Lièvre. 

10 décembre 1879 — 14 décembre 1881. . . Paul de Fleury. 
14 décembre 1881 — G.Chauvet. 

VICE-PRÉSIDENT HONORAIRE. 

14 décembre 1864 — 26 novembre 1866. . . . Eusèbe Castaigne. 

SECRÉTAIRES. 

22 août 1844 — 7 janvier 1859 Eusèbe Castaigne. 

7 janvier 1859 — 5 novembre 1862 Edmond Sknemaud. 

28 janvier 1863 — 16 décembre 1868 Gustave Babinet dr 

Ren cogne. 
16 décembre 1868 — 8 novembre 1871 A. Trémeau de Ro- 

CHEBRUNE. 

13 décembre 1871 — 11 décembre 1872 Eugène Carissan. 

8 janvier 1873 — 13 octobre 1874 L'abbé Jules Denise. 

22 d<icembre 1874 — 12 décembre 1877. . . A.-F. Lièvre. 

12 décembre 1877 — Abel Sazerac de 

Forge. 



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— m — 

SECRÉTAIRES ADJOINTS. 

22 août 1844 — décembre 1858 Paul Sazbrac dk 

Forge. 

Décembre 1858 — 8 août 1860 Alexis db Jussibu. 

5 décembre 1860 — 14 décembre 1864, .... Claude Gigon. 

14 décembre 1864 — 4 février 1867 Henri Léridok. 

18 décembre 1867 — 16 décembre 1868 A. Trémeau db Ro- 

CHBBRUNE. 

16 décembre 1868 — 12 décembre 1877. . . Emile Biais. 
12 décembre 1877 — 13 novembre 1878. . . A. Pichon. 

11 décembre 1878 — 14 décembre 1881 ... G. Chauvet. 
14 décembre 1881 — Sardoxj. 

TRÉSORIERS. 

22 août 1844 — 29 décembre 1853 Alexis Callatjd. 

' 1859 — 4 février 1867 Adhémar Sazbrac db 

FORGB. 

18 décembre 1867— 17 mars 1874 Georges Mathé-Du- 

MAINE. 

Une commission, composée de MM. Briand, nu Maroussbm 
et Joseph Castaignb, a administré les finances de la Société 
depuis le 22 avril 1874 jusqu'au 23 décembre même année. 

23 décembre 1874 - J. Callaud. 

CONSERVATEURS DU MUSEE. 

22 août 1844 — 20 mai 1856 John Bollb. 

Janvier 1857 — 14 novembre 1864 Trbmeau de Rocrs- 

BRUNB père. 
14 novembre 1864 — 26 novembre 1866. . . . Eusèbe Castaigi^e. 

17 décembre 1866 — 12 décembre 1877 . . . Joseph Castaignb. 

12 décembre 1877 — Emile Biais. 

CONSERVATEURS ADJOINTS DU MUSEE. 

22 août 1844 — janvier 1857 Trbmeau de Rocbb- 

brunb père. 
Il n'y a pas eu de conservateur adjoint depuis 1857 jusqu'ea 
1866. 

17 décembre 1866 — 31 décembre 1874 Frédéric db Chsrqb. 

14 avril 1875 — 14 décembre 1881 V. Sauqubt. 

14 décembre 1881 — Warissb. 



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— rv — 

MEMBRES HONORAIRES. 

MM. 

Le Ministre de l'instructioii publique. \ 

Le Ministre de l'intérieur. L^ ^^^^^ ^^ 

L'Inspecteur des monuments historiques de France. > rarticle 5 da 
Le Secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions l r^«**"®o'' 

et belles-lettres. / 

1873 {•) Abadib (Paul), 0. ^, membre de l'Académie des beaux- 
arts, architecte du diocèse de Paris, rue de Berlin, 36, et 
route des Princes, 6, au Vésinet (Seine-et-Oise). 
1869. BoNNASSiBux, ^, membre de l'Académie des beaux-arts, 
3 ter, rue Saint-Simon, à Paris. 

1865. Delisle (Léopold),0. ^ , membre de l'Académie des inscrip- 

tions et belles-lettres, administrateur général -directeur 
de la Bibliothèque nationale, rue Neuve-des-Petits- 
Champs, 8, à Paris. 

1878. Htrvoix, antiquaire, à Nantes, rue de Paris, n^ 15. 
1857. MouRiBR (Athénaïs), 0. ij{j, 0. I., directeur honoraire au 

ministère de l'instruction publique, passage Sainte- 
Marie-Saint-Germain, 2 ter, à Paris. 
1867. Valbntin-Smith , O. >jfc, conseiller honoraire à la cour de 
Paris, à Trévoux (Ain). 

MEMBRES TITULAIRES. 

MM. 

Le Préfet de la Charente. \ 

L'Évêque d'Angoulême. / En Terlu de Tarlicle 4 da rtgle- 

Le Maire de la ville d'Angoulême. l m<»&t. 

L'Architecte diocésain. ; 

1879. Alimigbon (Lucien), fabricant de papiers, à Villement, 

par Ruelle. 
1878. Amiaud-Bbllavaud, ancien juge de paix, à Paris. 

1876. Archambaud (Daniel), négociant, à Châteauneuf. 

1866. AsTiER, ancien receveur particulier des finances, à Angou- 

lême. 
1869. AxTOBRAUD (l'abbé), aumônier du lycée, à Angoulême. 

1877. Babinbt de Rbncogne (Pierre), à Angoulême. 
1881. Barassat, instituteur, à Lavalette. 

(*) Les dates placées en avant des noms des sociétaires indiquent 
Tannée de leur admission. 



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1874. Bécus (E.), receveur des contributions indirectes, à Cham- 

borigoud, par Genolhac (Gard). 
1876. Bbllamy (Henri), adjoint au maire d'Angoulême. 

1866. BÉNARD , ^ , président du tribunal civil , à Angoulême. 
1872. Bessettb (le docteur), ^, médecin, à Angoulême. 
1863. Biais (Emile), archiviste de la mairie, à Angoulême. 
1880. Boucherie, instituteur, à Cognac. 

1878. BouNiCEAU (Prosper), 0. ^, ingénieur en chef des ponts 
et chaussées en retraite , à Angoulême. 

1867. BouRAUD, ancien membre du conseil général, à Angoulême. 

1876. BouRAUD (Marc), à Angoulême. 

1880. BouRDAGE (Georges de), propriétaire, à Angoulême. 

1878. BouRDiN (Marcel), avocat, à Angoulême. 

1878. BouRDiN (Henri), à Angoulême. 

1880. BouTBLLEAu (Gustavc), négociant, à Barbezieux, 

1878. Brbbion, négociant, à Angoulême. 

1867. Brémond d'Ars (le comte Anatole de), ijjj, conseiller 
général, propriétaire, au château de La Porte-Neuve, par 
Pont-Aven (Finistère). 

1867. Briano, ancien notaire, à Angoulême. 

1880. Broquisse (Hippolyte), ^, O. A., membre du conseil gé- 
néral et ancien maire d'Angoulême. 

1874. Broussard, notaire, à Cognac. 

1867. Callaud (Jules), rentier, à Angoulême. 

1868. Caminade de Chatenay lils, négociant, à Cognac. 

1866. Castaigne (Joseph), ancien président de la Société, à 

Angoulême. 

1867. Chamborant de Périssat (le baron de), au château de 

Villevert, près Confolens. 

1877. Chapelle (Louis), membre du conseil général, à Angou- 

lême. 

1869. Chapiteau de Rbmondias, propriétaire, au château de 

La Borde, près Périgueux (Dordogne). 

1879. Chassbignac (Georges), à Angoulême. 

1878. Chauveau aîné, président de la chambre de commerce, à 

Maumont. 
1869. Chauvbt, notaire, à Ruffec. 
1878. D aigre, notaire, à Segonzac. 
1869. Daly père, chirurgien-dentiste, à Angoulême. 
1878, Daly ( Amédée), médecin -dentiste, à Angoulême. 
1877. Dampierre (vicomte de), au château de Saint-Cybard , à 

Angoulême. 



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Vï — 

1879. David (Guerry), ^^ propriétaire, à Angouléme. 

1879. Debect (Alfred), propriétaire, à Angouléme. 

1869. Débouchattd (Alexandre), docteur en droit, conseiller 

d'arrondissement, à Pontbreton, par Nersac. 
1877. Débouchadd (Georges), à Pontbreton, par Nersac. 
1865. Dblavain (Henri), négociant, à Jarnac. 

1868. Delamain (Philippe), négociant, à Jarnac. 

1877. Delamaix (Louis), maire de Jarnac. 

1874. Delaunat (Arthur), notaire, à Angouléme. 
1869. -Denise (l'abbé), curé de Bassac. 

1881. Dbval, vérificateur de l'enregistrement et des domaines, à 
Ruffec. 

1875. Dubois (Léon), propriétaire, à Angouléme. 

1878. DucASSE, négociant, à Angouléme. 

1879. DuFPORT, pharmacien, à Angouléme. 

1862. Fermond (J.), ex-secrétaire de la mairie, à La Rochefou- 
cauld. 

1878. Fetiillet, médecin, à Montignac-Charente. 
1877. FiLLiON, propriétaire, Chez-Allard, par Segonzac. 

1877. Fleurt (Paul de), archiviste de la Charente, lauréat de 
l'Institut, correspondant du ministère de l'instruction 
publique pour les travaux historiques. 

1877. FouRNiER (le docteur), ejjt, O. A., médecin, à Angouléme. 

1879. Fragonard, propriétaire, à Cognac. 

1875. Gaborit, pharmacien, à Angouléme. 

1844. Galzain (Benjamin de), jgc, ancien membre du conseil 
général, ancien conseiller de préfecture, à Mastavit, près 
Saint-Sé vérin. 

1869. Gellibert des Seguins (Etienne), propriétaire, à Champ- 

rose, près Montmoreau. 

1876. GiRAUDEAU, propriétaire, Chez-Piet, commune de Li- 

gnières. 
1869. GoNTiBR, propriétaire, à Dorgeville, près Saint-Cybar- 
deaux. 

1879. Grbllier, propriétaire, à La Rochefoucauld. 

1874. GuiLHAUD (le docteur)., au château de Gourville, par Aigre 
(Charente). 

1880. Guimbertbau (Léonce), ancien magistrat, à La Do urvil le, 

par Blanzac. 

1879. Hedde (Ivan), directeur de la compagnie du gaz, à Angou- 
léme. 

1869. QiNS (Frank), négociant, à Jarnac. 



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— Tn — 

1879. Jarnac de GARDâpéB (Maurice de), propriétaire, à Cognac. 
1878. Labroussb, notaire, à Angoulême. 

1867. Lacroix (P. de), propriétaire, à Cognac. 

1876. Lafittb (Hilaire), au château de Chalais. 

1878. Lafon, notaire et conseiller d'arrondissement, à Champ- 
niers. 

1880. Lambert, instituteur, à Tarnac. 

1878. Lambulière (Edouard), à Angoulême. 

1878. Lecler, médecin, à Rouillac. 

1874. Lièvre ( Auguste),. 0. A., pasteur d'Angoulême , président 

du Consistoire de Jarnac, correspondant du ministère 
de l'instruction publique pour les travaux historiques, 
associé correspondant de la Société des antiquaires de 
France, ancien président de la Société. 

1875. LuNEAu (Achille), négociant, à Chàteauneuf. 

1868. LuRAT (Aristide), entreposeur des tabacs, à Nice. 

1879. LusSAUD, a^oué, à Angoulême. 

1878. Machenaud (Edmond), négociant, à Angoulême. 

1878. Mallo, instituteur, à Segonzac. 

1878. Mamoz, officier d'administration en retraite, à Angoulême. 

1877. Maret (Arthur de), au Ménieux, par Saint-Adjutory. 

1866. Martell (Edouard), ancien député, à Cognac. 
1877. Massodgnes (Albert de), à Angoulême. 

1867. Mathieu-Bodet , ^, ancien ministre des finances, ancien 

député, à Paris. 

1877. Maurin fils, à Fouqueure. 

1878. Mazurb (Georges), négociant, à Angoulême, 
1861. Mercier (P.), juge, à Cognac. 

1877. Mignon, architecte, à Angoulême. 

1872. MiLLOCHiN (Octave), propriétaire, à Fontenay-le-Comte 
(Vendée). 

1879. Nadaud (Armand) , ijjj , président du tribunal de commerce, 

à Angoulême. 

1867. Nadaud (Emile), 0. A., bibliothécaire de la ville, à An- 
goulême. 

1875. Nadaud (le docteur Hilaire), O. A., à Angoulême. 

1879. Pasquet de Lauriers (Gustave), propriétaire, au château 
des Russas, commune de Saint- Adjutory, par Montem- 
bœuf. 

1865. Pasquet de Lauriîsrb (Jules), inspecteur général de la 
Société française d'archéologie, 16, rue des Saints-Pères, 
à Paris. 



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— vm — 

1874. Pellisson (Jules), avocat, à Cognac. 

1879. Penigaud, notaire, à Saint-Genis d'Hiersac. 

1872. pRépoNNiER, architecte du département, à Angoulême. 
1879. Prieur (Clément), conseiller d'arrondissement, à Anais. 
1879. PijyMOTEN (Emile), avocat, à Angoulême. 

1862. RA.MBAUD DE Larocque , ^, président du conseil général, 

à Angoulême. 

1879. Richard fils, négociant, à Segonzac. 
1877.^ RouLLET (Paul), négociant, à Jarnac. 

1873. Sadoux (Eugène), dessinateur, rue d'Orient, 9, à Paris. 

1875. Sardou (Fernand), 20, rempart de l'Est, à Angoulême. 

1874. Sazerac de Forge (Abel), avocat, à Angoulême. 

1880. Schneider, ex-régisseur du palais de Saint-Cloud, per- 

cepteur à Marcillac-Lanville. 

1875. Sevenet (Paul), avoué, à Angoulême. 

1855. Thiac (Eugène de), ^, ©, ^, président de la Société 

d'agriculture de la Charente, à Puyréaux. 
1875. ToucHiMBERT (le marquis de), maire de Londigny. 

1877. Vergnaud, banquier, à Lavalette. 

1878, Vigneron (René), ancien secrétaire général, à Angoulême. 

1863. Warin (Edouard), architecte de la ville, inspecteur des 

édifices diocésains , à Angoulême. 
1880. Warisse, O. a., professeur de dessin au lycée. 

MEMBRES CORRESPONDANTS. 

MM. 

1865. Arbellot (l'abbé), 0. A., curé-archiprêtre de Roche- 

chouart. 

1869. Audiat (Louis), 0. A., bibliothécaire, à Saintes. 

1855. AuRiAC (Eugène d'), ^, conservateur adjoint à la Biblio- 
thèque nationale, à Paris. 

1859. Barbier de Montault (M" Xavier), chanoine de l'église 
d'Agnani, camérier d'honneur de Sa Sainteté, à Poitiers. 

1864. BoiTEAU (Paul), ^j maître des requêtes au Conseil d'État, 

à Paris. 

1866. Boreau-Lajanadie, ij^, conseiller à la cour de Bordeaux, 

ancien député de la Charente à l'Assemblée nationale. 

1865. Boucherie, 0. A., professeur agrégé de cinquième au 

lycée de Montpellier. 
1872. Carissan (Eugène;, ancien secrétaire de la Société, profes- 
seur d'histoire au Ivcée de Nantes. 



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— IX — 

1879. CHABANBA13 (Camille), lauréat de l'Institut, professeur de 
philologie romane à la Faculté de Montpellier. 

1844. Cràstbigner (le comte Alexis de), 5, rue Duplessis, à 
Bordeaux. 

1855. Daviaud (Marcel), ejfc, vice-président au tribunal de Bor- 
deaux. 

1875. Dujarric-Dbscombrs, notaire, au Grand-Brassac (Dor- 

dogne). 

1876. DuLiGNON DBS Granobs , à Bordeaux. 

1859. Galt (E.), ejfc, docteur en médecine, conservateur du lâusée 

départemental de la Dordogne, à Périgueux. 

1855. GiRARDOT (le baron de), ejjî, O. I., ancien secrétaire géné- 
ral de la Loire- Inférieure, à Nantes. 

1855. JussiBu (Alexis db), ^, O. I., ancien secrétaire adjoint de 
la Société , archiviste de la Savoie , à Chambéry. 

1860. Lbrot (Adolphe), ^^ 4<) ^> ancien conseiller de préfec- 

ture, à Bordeaux. 

1869. LuoAS, O. I., architecte, à Paris. 

1868, Mbschikbt db Richemond, O. A., archiviste de la Cha- 
rente-Inférieure, correspondant du Ministère de Tlns- 
truction publique pour les travaux historiques, à La 
Rochelle. 

1867. Métivibr, *ftf, inspecteur d'académie, à Nantes. 

1878. MiLLiBN (Achille), lauréat de l'Institut, à Beaumont-la- 

Ferrière (Nièvre ). 
1876. Parenteau, conservateur du musée, à Nantes. 

1879. PicHON (Adolphe), 0. A., professeur au lycée Saint-Louis, 

à Paris. 
1862. SéNBMAUD (Edmond), ancien secrétaire de la Société, archi- 
viste du département des Ardennes, à Mézières. 

RBCAPITUUITION. 

Membres honoraires 10 

Mémoires titulaires 119 

Membres correspondants 24 

Total 153 



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— XI 



OUVRAGES REÇUS 



SOCI£TSS CORRESPONDANTES DE FRANCE. 

AiSNB Société archéologique de Saint-Quentin. 

— Mémoires, 4« série , t. III. 
Société historique et archéologique de 
Château -Thierry. — Annales, 1879- 
1880. 
Société archéologique et historique de 
Soissons. — Bulletin, t. X. 

Al£ibr '. Société d'émulation.— Bulletin, t. XVr^ 

3* livraison. 

Alpbs-Maritïmbs Société des lettres, sciences et arts des 

Alpes -Maritimes, à Nice. 

AvEYRON Société des lettres, sciences ef arts. 

Bouches-dc-Rhônb. . . Société de statistique de Marseille. 

CHARBi^TB-lNFâRiEURB. Société des archives de la Saintonge. — 
Bulletin, janvier et' avril 1882. 

Chbr Société archéologique des antiquaires 

du Centre, à Bourges, 1881, 9« vol. 

CoNSTANtiNE Société archéologique. — Table générale 

des 20 premiers volumes. 

CoRRBZB Société historique el archéologique dé 

la Cofrèze, à Brive , t. III, 3« et 4« li- 
vraisons ; t. IV, 1"^ livraison. 

CÔT^-i^'Oïi Académie des sciences de Dijon. 

Société d'archéologie, d'histoire et de 
littérature de Beaune. — Mémoités, 
1881, Histoire de l'Hôtel-Dieu do 
Beaune et Claude Bouton* 



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— XII — 

Crbuse Société des sciences naturelles et ar- 
chéologiques de la Creuse, à Guéret. 

DoRDOGNB Société archéologique de Périgueux. — 

Bulletin, t. VIII, 4, 5, 6, et t. IX, 

1, 2. 

DouBS Société d'émulation. -^ Mémoires, 1880. 

DbAmb Société d'archéologie et de statistique. — 

Bulletin, n«« 58, 59, 60, 61. 

EuRB-BT-LoiB Société dunoise. 

Société archéologique. — Bulletin, no*147, 
151 à 157. 

FiNiSTBRB Société académique de Brest. — Bulletin, 

t. VII, 1880-1881. 

Gard Académie. 

Société scientifique et littéraire d'Alais, 
t. XII, !•' bulletin ; t. XIII, 2« bulletin. 

Garonnb (Hàutb-]. ... Académie des sciences, inscriptions et 

belles - lettres de Toulouse. — Mé- 

moires, t. III, 1" semestre 1881. 

Société archéologique du midi de la 

France. — Bulletin, mars-août 1881. 

Gironde Société archéologique de Bordeaux. 

Hérault Société des langues romanes.— 3femoirM, 

t. V, mai-juin 1881; t. VI, juillet- 
décembre 1881; t. VII, janner-mai 
1882. 

Ille-bt- Vilaine Société archéologique, t. XV, l'* partie. 

Indre-et-Loire Société archéologique de Touraine. — 

Bulletin, 1880, 3, 4. et 1881, 1, 2. 

Loire-Inférieure Société archéologique.— BuZ/e^m, t. XIX . 

Loiret Société archéologique de l'Orléanais, — 

Bulletin, n» 108. 

Maine-et-Loire Société nationale d'agriculture. 

Manche Société académique de Cherbourg. 

Marne (Haute-) Société historique et archéologique, à 

Langres. — Métnoires, t. III, n« 3. — 
Bulletin, t. II, n« 18. 

Morbihan Société polymathique. — Bulletin, 1880. 

Nord Société dunkerquoise. 

Oise Société académique d'archéologie. — Mé- 

m>oires, t. XI, 2« partie, et Table géné- 
rale des volumes I-X. 



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— xjn — 

Pas-de-Calais Société académique de Boulogne. — Mé' 

moires, t. X, XI, XII. 
Ptrbnébs (Basses-). . . . Société des sciences de Pau. — Bulletin, 
t. X. 
Société des sciences et arts de Bayonne. 

Rhône Académie de Lyon. 

Société littéraire, historique et archéo- 
logique de Lyon. — Mémoires, 1880- 
1881. 
Musée Guimet, à Lyon. — Annales, 
t. II et m, 1881, et t. IV, 1882. — 
Revue de l'Histoire des Religions : 
1880, t. I et II; 1881, t. III et FV; 
1882, t. V, janTier-février. 

Saônb-bt-Loirb Société d'histoire et d'archéologie de 

Chalon-sur-Saône. 
Société éduenne. 

Sartre Société d'agriculture, sciences et arts , 

t. XX, 1" et 2« fascicules. 
Revue historique et archéologique du 
Maine , au Mans , t. IX, l'*, 2" et 3« li- 
vraisons ; t. X, l'*, 2« et 3« livraisons. 

Savoie Académie des sciences, belles -lettres et 

arts. 
Société savoisienne d'histoire. — Mé^ 
moires, t. XIX. 

Seine Société des antiquaires de France. — 

Bulletin, 3« trimestre, 1880, et Mémoires, 
t. I«, 1880. 
Société de numismatique. — Annuaires, 
1869, 1870. 

Sbinb-et-Oise Société des sciences morales , lettres et 

arts. 
Société archéologique de Rambouillet. 
Mémoires, t. V, 1879-1880. 

Sbvbes (Dbtjx-) Société de statistique. — Mémoires, 

t. XIX, et Bulletin, avril-décembre 
1881. 

Somme Société des antiquaires de Picardie. — 

Bulletin, 1881, n9* 2, 3, 4. 
Société d'émulation d'Abbeville. 
Ia&n-bt-Garonnb Société archéologique. — Bulletin, 1881. 



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— XIV — 

Vàh Société académique du Var« 

Société d^études scientifiques et archéo- 
logiques de la ville de Braguigttan. 

Vendéb Société d'émulation. 

YiBinvs. Société des antiquaires de TOuest. — 

Bulletin, 1881, n«» 2, 3, 4, et Mémoires, 
1880. 

YiSNNB (Ruxïx-) Société historique et archéologique du 

Limousin. — Bulletin, t. XXIX, l^ 
et 2* livraisons. 

Yozmx Société archéologique de Sens. 

Société des sciences historiques et na- 
turelles. — Bulletin, t. XXXV. 

PUBLICATIONS DU MTKISTÈRE. 

Revue des Sociétés savantes. — 7« série, t. IV, 1881; t. V, 1882. 
Joumaî des Savants. — 1881, mai-décembre; 1882, janvier-avril. 
Bulletin du Comité des Travaux historiques et scientifiques, 1882, n'I, 

SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES. 

AuTRiCHB. . . Société de géographie de Vienne. 

Belgique. . . Bibliothèque royale de Belgique. 

Danemark.. Société royale des antiquaires du Nord, à Copen- 
hague. 

Etats-Unis. Smithsonian institution, Washington, année 1880. 

Suisse Société de géographie de Genève, Le Glohe, 1881, 

n*>« 3, 4, 5, 6 et 7; 1882, no« 1, 2. 

PUBLICATIONS DIVERSES. 

M**" BARBrER DB MoNTAULT. — Les Mosatques de Milan, 
MM. G. Callibr. — Essai sur Évaux (Creuse). 

Buste reliquaire de Sainte^Vàlérie , à C/iaTn6an-**Mr- 

Voueyze, 
Reliquaire de Saint- Pardoux, à Guéret, 
Reliquaire de Saint- Léohan, à Grandbourg de Solognac 
(Creuse). 
DuJACtRXO-DBSCovBES. — ApeTçu sur l'instruction publique 
en Périfford avant 1799\ 



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— XV — 

MM. Léon Ditvots. — Le Chant de la Passion dans la Sologne, 
Edouard de Flburt. — Antiquités et monuments du départe- 
ment de l'Aisne (4« partie). 
D' Galt. — La Chanson de Marie Siuart. 
Poésies inédites de Brantôme. 
Le Château deRich£mont. 
B«*» DE GiRARDOT. — Notice sur le D' Charles Huette. 
Charles Lucas. — Le Palais d^ Ulysse à Ithaque, 
Joseph Mallat. — Notes bibliographiques sur Raoul du Fau, 

— Sigillographie ecclésiastique de VAngoumois, 
P. Metbr et G. Paris. — Bxmiania, recueil consacré à 

l'étude des langues romanes , n<^* 39, 40. 
F, Moreau. — Album Caranda : Fouilles de Breny (Aisne), 

planches 1 à 11. 
Alexandre Papier. — Bu mont Poppua et de sa synonymie 

avec le Djebbel-Nadar, 
De Rencogne et de Flburt. — Inventaire sommaire des 

Archives départementales de la Charente, — Archives 

civiles, séries C, D, £. 

Congrh archéologique de France, XLVII» session. 
Rapport sur V activité de la Commission impériale archéologique. — 
Saint-Pétersbourg, 1881. 



Libraire de la Société , M. F. Gouitard. 
Lithographe, — M. Chatbnbt. 



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prcx;es-verbaux 



m 



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BULLETIN 

DB LA 

SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQ.UE 

ET HISTORiqUE 

DE LA CHARENTE 

PROCÈS-VERBAUX. 



SÉANCE DU MERCREDI 12 JANVIER 1881. 

PRiSiDBNCB DB M. DB FLBU&T, 
VIGB-PBÂSIBBrr. 

Membres présents : MM. Biais, Callaud, de Massou- 

ONES, PUYMOYEN, SCHNEIDER et WARISSE. 

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et 
adopté. 

En l'absence de M. Abel Sazerac de Forge, secré- 
taire, et de M. Chauvet, secrétaire adjoint, le président 
invite M. Albert de Massougnes à prendre place au 
bureau en qualité de secrétaire provisoire. 

M. le Président dépose sur le bureau les ouvrages 
reçus, parmi lesquels le Catalogue des livres, manus- 
crits et autographes composant la bibliothèque de 
M. Adhémar Sazerac de Forge, dont la vente aura 



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— XX — 

lieu du lundi 10 au mardi 25 janvier 1881. — Paris, 
Chossonnery, libraire. 

Il communique onauiie diverses lettres par lesquelles 
MM. Bouniceau-Gesmon, Mimaud-Grandchamp, de 
PuYBAUDET, JozEAu et Chemineau donnent leurs démis- 
sions de membres de la Société. 

Ces (iémissious sont accotées. 

M. DE Massougnes lit la première partie d'un mémoire 
de M. le comte Anatoub »e Bç^émond d'Ars sur les an- 
ciens sires ou princes de Chabanais. La Société entend' 
avec le plus vif in,técêt la lecture de ce travail, qui jette 
un jour nouveau sur les origines d'une des plus an- 
ciennes maisons baronniales de la province à propos des 
armoiries, que Fauteur attribue aux premiers comtes 
d'ADJou. 

M. DE Fleury faltiobsenirer qa!€dles diffèrent de celles 
qu'il a cru reconnaître sur un sceau de Foulques Le 
Rechin, plaqué au bas d'une charte de l'abbaye de 
Pontlevoy, qui doit être datée de 1060 à 1064, lequel 
porte trois bandes au lieu de deux léopards. 

M. Biais communique une note intitulée : Mémoire 
des ornements qui appartiennent à l'église de Saint- 
Jean de La Palus de La Couronne, extraite d'un cahier 
paroissi^ de cette coipmune de 1624. 

Il continue ensuite sa lecture des documents em- 
pruntés aux registres et cahiers de l'état civil d'Angou- 
lême, concernant les paroisses Saint -Martin et Sainfc- 
Antonin. On y remarque la bénédiction de deux cloches 
à Saint-Martin, en 1667, et la relation des funérailles 
de W Cyprien-Gabriel-Bernard de Rézay, évêque d'An- 
goulême, écrite par messire Yver, cur5 de la paroisse 
de Saint-Antonin, « pour servir de mémoire à ses suc- 
cesseurs ». M. Biais termine en présentant à la Société 
l'empreinte d'un saphir gravé au quinzième siècle, re- 
présentait le duc de Berry, frère de Charles V. Cette 



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— XXI — 

pierre est 1^ propriété de M. le baron Jérôme Kchon, 
le célèbre bibliophile, grand amateur d'œuvres d'art, 
qui vient aussi d'acquérir le sceau et le contre-sceau 
en argent dé Jeanne d'Angleterre, reine de Sicile et 
depuis comtesse de Toulouse, morte en 1199, soauf 
de Richard Çceur^-de-Lion. 

M. DE Flbury donne lecture, au nom de l'auteur, 
M. DuMUYS, d'Orléans, d'une notice sur les antiquité» 
d'Anais, Vars, Saint-Amant-de-Boixe et environs, La 
Compagnie adresse ses remerciements à M. Dumuys, 
dont le travail porte, d'ailleurs, sur un territoire déjà 
soigneusement étudié par MM. Michon, Marvaud et 
-Lièvre. 

M. Wajiisse présente à la Société des silex taillés 
trouvés par ses élèves. 

M. DE Fleury communique des extraits et analyses 
de plusieurs actes notariés des Archives départementales 
se rapportant à Etienne, Olivier et André Massias, gra- 
veurs et peintres angoumoising, et notamment de l'in- 
ventaire estimatif des meubles dépendant de la succes- 
sion d'Etienne Massias, daté du 4 avril 1636, dans lequel 
il est fait mention de quinze tableaux dus au pinceau de 
cet artiste. Ce sont : P « trois tableaux, ung de Nostre 
Sauveur, ung de la Terre et de la Mer et l'aultre de la 
Semblance de Magdelaine, estimez tous les trois à vingt 
sols »; 8^ « sept petits tableaux sur bois et toille, estimez 
le tout à vingt sols » ; 3^ « ung petit païsage à huille, 
avecq son cadre, estimé à trente solz; ung saint Sé^ 
bastien esbauché, estimé à trente solz; une petite 
Nostre Dame, avec son casdre, estimé huit sols; ung 
grand tableau commancé, estimé cinq sols; ung 
grand tableau non parachevé, sans cadre, estimé qua- 
rante sols ». Le procès-verbal de la vente qui fut faite 
le 30 juillet suivant nous fait connaître le sort de ces 
toiles. Le « grand tableau esbauché estant au grenier > 



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— XXII — 

fut adjugé, moyennant 3 livres 19 sols 6 deniers, à 
Pierre Yrvoix, marchand boucher à Angoulême. Un lot, 
comprenant « tous les tableaux, païsages et autres, fort 
uzés, meschans et rompus », fut acquis par M. Maulde, 
au prix de 4 livres 10 sols. Enfin, « les trois meschans 
tableaux rompus estant dans la chambre basse, ung de 
la Mer et de la Terre, ung aultre de la Semblance de 
Nostre Seigneur, et l'aultre de la Magdelaine, sans 
casdres », furent adjugés à Catherine Dandin pour la 
modique somme de vingt sols. 
La séance est levée à dix heures. 

Le Secrétaire provisoire, 
A, DE Massougnbs. 



SEANCE DU MERCREDI 9 FEVRIER 1881. 

PRéSiDBNCB DE 1£. DE FLBURT, 
VICE-PBÉSIDENT. 

Membres présents : MM. Callaud, Chauvet, Biais, 
GoNTiER, DE Massougnes, Warisse et Abel Sazerac DE 
Forge, secrétaire. 

M. LE Président dépose sur le bureau les ouvrages 
reçus depuis la dernière séance. 

Il communique à l'assemblée une lettre de M. de La 
Braudière, qui donne sa démission de membre de la 
Société. Cette démission est acceptée. 

Lecture est donnée de la première partie d'un mé- 
moire de M. Lièvre sur la forêt de Boixe. 

M. Chatatet rend compte de l'état des fouilles faites 
au théâtre des Bouchauds; il s'est entendu avec M. Gon- 
TiER pour déterminer les points sur lesquels seraient 
employés les fonds votés par le département. Selon le 



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— xxra — 

désir exprimé par le conseil général , les fouilles seront 
dirigées de façon à déterminer, s'il est possible, la nature 
des constructions qui se trouvent sur le plateau. 

M. GoNTiER dit qu'il a reçu une lettre de M. le sous- 
secrétaire d'État des beaux-arts lui annonçant que 
M. Lisch, inspecteur général, a été délégué par lui pour 
visiter, lors de son prochain voyage, le théâtre des 
Bouchauds, et lui adresser un rapport sur l'importance 
de la découverte. 

La Société décide que les documents publiés par elle 
jusqu'à ce jour sur le théâtre seront adressés à M. Lisch. 

M. Biais termine ses lectures sur la série des maires 
d'Angoulême au XVP siècle en parlant de Jehan Gi- 
rard, maire en 1568, et il montre par des documents de 
cette époque tout le soin que prenait l'ancien corps-v 
de-ville, le maire surtout, des archives communales ou 
« Trésor de la ville », qui étaient renfermées dans un 
coffre à triple fermeture. 

Il donne ensuite lecture d'une notice sur Vallin de 
Lamothe, architecte de la czarine Catherine et de l'em- 
pereur Paul P^, qui a construit des palais et des édifices 
publics en Russie et des hôtels d'un grand style à Paris. 
Il était professeur à l'Académie des beaux-arts de France ; 
on n'a sur lui que peu de renseignements biographiques. 
M. Biais, grâce à plusieurs pièces qu'il possède et grâce à 
des documents qu'il a découverts aux archives munici- 
pales, peut établir que cet architecte résidait à An- 
goulême à partir de l'année 1790; c'est ce qui résulte de 
trois lettres adressées par Paul P"^ à Vallin de Lamothe 
à Angoulême et datées de 1790, 1791 et 1792. Après avoir 
mené dans notre ville ime existence très précaire, il y est 
mort en l'année 1799. 

M. Biais présente à la Compagnie une douzaine de 
dessins de Vallin de Lamothe, ainsi que d'autres de 
Michel Lemaître, peintre, qui exerçait à Angoulême à la 



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— XXLV — 

M dû X^VHiy siècle, ôt a doimé leôtitfé de dôttOnéftts 
qui côncemétit celuinii. 

Il lit ensuite des pièces inédites sur Olîviei' et André 
Massias, ainsi que sur divers peintres et sculpteurs de 
la ville d^Angoulême, et notamment J.-B. Courtonne, 
architecte du roi, décédé à Angoulême en 1781. 

M. DE Fleury donne lecture d'un marché passé le 
3 mars 1643 devant Gibaud, notaire à Angoulême, entre 
Pierre David, sieur de Boismorand, avocat au présidial 
d^Angoumois, et César Guernot, peintre de monseigneur 
de La Rochefoucauld, demeurant à La Rochefoucauld, 
pour la confection de copies de six des tableaux dudit 
seigneur de La Rochefoucauld : « sçavoir deulx d'iceulx 
de la haulteur de cinq piedz et en largeur sept piedz, ung 
aultre de la mesme haulteur et largeur, plus ou moins, 
et les trois aultres auront quatre piedz d'haulteur et de 
largeur cinq piedz, sçavoir : Tung des premiers, qui est de 
cinq piedz de hault et sept piedz de large, une Herculle et 
Desjanire, accompaigné de figures de satires ou aultres; 
le seguon, de mesme grandeur, sera ung tableau de 
Rubens qui est remply de femmes nues et satires; le 
troiziesme est la figure d'un Promethée quy est dévoré 
par un vautour, et les trois aultres, quy sont de quatre 
piedz d'haulteur et cinq piediLde largeur, seront, le pre- 
mier un tableau dans lequel y aura un chien avec coqs 
et poulies et aultres choses; le seguon sera une corne 
d'abondance avec plusieurs fruits, et une guenuche avecq 
aultres choses, et le troiziesme sera un lièvre avecq une 
escrevisse en ung bassin et aultres choses, le tout moyen* 
nant la somme de neuf vingtz livres. » 

M. Chauvet indique la découverte d'un souterrain- 
refuge qui a été signalé à M. Lièvre par M. Nivet au 
lieu de Rivière, commime de Mouton, canton de Maiisle; 
on y a trouvé des débris d'ossements, de poteries et, 
dit-on, une hache polie (?). 



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théâtre d^ Bmiehâudfi, on lui a parle d'tme dë^^o^urérte 
ftdte eîi 187T à CJourblllac, commune de Oemé, de deux 
éhambreà touterrames ccrnimuuiquaiit par uti étroit 
passage en forme de gueule de finir. On y arrivait par 
wa kmg ccruloir efi pente, formé par deux murs parallèles 
m pierres sfechéS; 

M. Deval, vérificateur de l'ettr^strement â Rufltee, 
Hemaïide à faire partie de la Société en qualité de 
teembre titulaire; il est préà^ité par MM, CaAùVftt, 

M FLBtTRY et ABEL Sa«EBAC Dfi FORGB. 

La séance est levée à dix heures et demie. 

Le Secrétaire, 



SÉANCE DÛ MERCREDI 9 MARS 1881. 
i^^îùsKCH Di Ir. Liinrns bt bs ir. db pixtrRt, 

PK^SIDENT BT YlCB-pkâsiDEMT. 

Membres présents : MM. Callaud, Èiaiô, GôntiëA, 
i)É MAssoTJGKEâ, Maurin, WARm, Warissè et Abèl 
Sazerac de Forge, secrétaire. 

M. tÈ Président dépose sur le bureau tés ouvrages 
reçus dépuis ïâ dèrniôre séance. 

Il lit ensuite deux lettï^és de M. le ministre dé Tins- 
tructlon publique et des bèairx-arts informant que la 
dix-neuvième réunion deâ délégués dés Sociétés savantes 
et la cinquième réunion dés délégués des 'Sociétés dès 
beaux-arts auront lieu à la Sorboiine du 20 au Ô3 avril 
188Ï. 

M. LïèVRE commmiîqué à rassemblée 'divers objets 
eïï bîôïize, en vefre et en fer, ainsi qu'une petite pièce 



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— XXVI — 

•de monnaie d'argent, trouvés par M. Galopeau dans un 
cimetière mérovingien près de Breguille, sur la limite 
des anciennes paroisses de RouUet, Saint-Estèphe et 
Claix. La Société l'autorise à traiter aux meilleures con- 
ditions pour l'acquisition de ces objets. 

Il fait également passer sous les yeux de la Compagnie 
un certain nombre de silex taillés, de l'époque du mous- 
tiers, et d'ossements de cheval, de bœuf et de renne, 
recueillis par M. Condamy, secrétaire-archiviste de la 
Société d'agriculture, sciences et arts de la Charente, 
dans une tranchée opérée pour l'établissement d'une 
route au Champignon, commune de Gardes. 

M. Warin rend compte de la visite que M. Lisch, 
inspecteur général des monuments historiques, a faite 
au théâtre des Bouchauds. Il a examiné avec le plus 
grand soin tout ce qui a été fait jusqu'à présent et a 
félicité chaleureusement M. Gontier de son désintéres- 
sement et des sacrifices qu'il avait faits; il pense, lui 
aussi, que les nouvelles fouilles doivent être faites sur le 
plateau, et que l'on doit s'attacher à prendre avec pré- 
caution tous les enduits que l'on trouvera. Il a dit que 
le rapport qu'il ferait au ministre conclurait à la con- 
servation du théâtre ou, au moins, au don de subven- 
tions assez importantes pour mener à bonne fin les 
travaux commencés. 

M. Gontier remet pour le musée archéologique les 
derniers objets trouvés, c'est-à-dire unVespasien, ime 
Faustine et une contre-marque de théâtre. 

M. MAmiiN rappelle qu'il avait été convenu avec la 
commune de Fouqueure qu'il lui serait remis une copie 
du plan des mosaïques, et il demande que cet engage- 
ment soit rempli. 

M. Lièvre répond que la Société archéologique n'a 
pris aucun engagement pour la partie de la mosaïque 
qui lui appartient; cette promesse aurait été faite par 



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— XXVII — 

M. le maire d'Angonlême, M. Lièvre est d'avis cepen- 
dant que la Société autorise la copie du plan, mais sans 
participer aux frais et sous la condition que la personne 
qui sera chargée de ce travail sera agréée par elle. 

La Société, adoptant l'opinion qui vient d'être émise, 
dorfhe l'autorisation demandée sous les conditions qui 
viennent d'être énoncées. 

M. Lièvre étant obligé de quitter la séance, cède la 
présidence à M. de Fleury, vice-président. 

Lecture est donnée de la suite du travail de M. Lièvre 
sur la forêt de Boixe. 

M. Maurin entretient la Compagnie des dernières 
fouilles qu'il a faites. En fouillant un jardin contigu à 
l'emplacement qu'occupaient les mosaïques, on a détruit 
les substructions de plusieurs petits appartements gallo- 
romains dont les murs portaient intérieurement des 
traces de peintures; ces peintures, à en juger par les 
fragments qu'il a recueillis, se composaient d'ornements 
géométriques, tels que étoiles, losanges, et surtout des 
bandes verticales de couleurs variées. Ces appartements, 
ainsi que les mosaïques, faisaient sans doute partie du 
même corps de bâtiments; la principale entrée exté- 
rieure était ornée d'une galerie, ainsi que le constate 
une colonne cannelée qui était encore debout sur un 
perron en maçonnerie; le chapiteau n'a pu être retrouvé. 

Une fibule ou boucle d'oreUles en argent a été décou- 
verte, ainsi que plusieurs monnaies, parmi lesquelles une 
en argent, petit module, qu'il fait passer sous les yeux 
de l'assemblée ; elle est de César Auguste, qui est repré- 
senté fort jeune, la tête couronnée de laurier, avec la 
légende suivante : C^ESAR AVGVSTVS DIVIF (ilius) 
PATER PATRIE. Revers : un char accompagné de deux 
personnages allégoriques qui se donnent la main, et 
au-dessus les ornements pontificaux, le littcs et Vascia; 
à l'exergue, on lit : I (ilius) C2ESARES. 



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Mr Mftmî^if qjaute q\i\m obj^ frajM?^ »qa att^»tiof> 
i9ûf 84 «Lagi^aritéîïc'ei^ i^e fil^iw à'm^ <îQmpû«itkia 
DaétaUiq^e, oc et cujfyr*, de coyl^ur rcw,. qui inûte ^e^ 
bien la ebair des geneive^} ca& d^ux pl^i^es réouie» $Q^%, 
ccyi^touraâ^dam^^âèFe à&rjoaer uiiô Baâeboife bu^aiiie, 
l^ssaat mitse elles let^ trous ou alit^éoles^oà ^'ef^âssB^i 
les^dentSj^qui sont fixées par de petite do^a &fi a^geoi. 
Lfts^sn^îîiens (ço^p^isi^i^Hla la grothèsô éei^t^-e, et eet 
objet était-il deaiïLQé ^ m étr^ b«H^^, ou o^ia^a^il la. 

M. Maurin^parle ensuite de'deux]st$4tues ^Jaa^tw^ 
r^)puifM»a. L'une, qui- a été ^ropvée près d^ liifif«ô,V)u* la 
i^ufibô d'utt viwx cjiéae, est très Dwtilée j laj tête a ^^ 
gwu, ^ l'oa pûOftfkBaît le^topse d'ua peFsooEag^a roieaai^ 
Yêtu';du psUfuçkv^entum; Fs^utre^été déçou^^rte »u](. 
e|OTrq«& dô p^Wfraign^XdaftS .un^trou^en^ 4<^ 
SÂârre^ e^ de terre noire, où]se tfo^vai^ç^t^ îui^si^rtrw 
m^t W^isiw^ esftttiiles d'osJpBêtées (te d^aybea^ fl es^. 
4 rani^f quer %ua ces situes ôtaieat loii^ de tçaUe itni^ 
ta^içm. et d^s uil eadroit o^ il u'y a^^ii^^rest^ 49. 
(^Hstj?uctiour43daivai£ia ou déchaussée ^t^q^^. N'étaimtr- 
eU^ paa destinées à servir de bornes ou terioâs^? XI e^t 
Yva^ qu/^ méoie plusieurs siècles après ^ conq^ét^. la 
propriété ];v'èlfait pas asses^ divisée pour que lea ricbâs 
coioasrqui s^pp^rtagpeaient le sol £^tite des Gaules ^ssent 
}jiS^Se de ce genre de délimtatioa; iafiai,s, d'M» autre 
QÔtô, iJl ne seraif^ pas étonnanj. que le peuple cooquéra^t, 
s^ soucieux d'introduire ses usag;es et ses Jioisdans lea 
pa^ys^ vakLcus,^ ait conserva uz^ coiutwne cow^e^ée pa^ 
sa religion et lui raj^l^wt. ses di^ux et la patria 
abswt^. 

Ovide, au livre H de ses Fastes^ et d'ayitrea ajuteurs 
latins> o»jt eu soin 4e transmettre, à la postérité, ia u^ 
nièredontt)A posait les termes, qui représeutai<ei4 ordir 
nairement le diei^Ji^q^e» l^9^^iur <^ çl»#«MiW^ et$ 



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^ gmves péfidUt^ ^tteignaiBut oonuae dacriJégfis ceux 
qui dérangeaient les termes. 

Il eat procédé ^isuite à l'admission de M. Dbval, véri- 
ficateur de l'eixregistreioejat à Ruffec, présenté à la deiw 
nière aé^ce efi qualité de membre titulaire. 

La aéanfi^eat levée à dix heures et d^nie. 

Le Secrétaire, 
Absl Sazerac db Forqis, 



SEANCE pu MERCREDI 13 AVRIL lg8i. 

PRiSiDBNCE PB M. LIBVRB, 
PBÉSIDBNT. 

Membres présents : MlilL. Chauvbt, Buis, BnoQinsgB, 
Gqntisr^ Schneuxër, Dbval, Sardou et Absl Saseraq 
m FûROE, secrétaire. 

Dépôt sur le bureau des ouvrages reçus depuis la é^f^ 
mère séance^ parmi lesquels ; Notice wr ie doetoitat 
h lettres, suivie du catalogue et de l'analy^ des thèse» 
françaises et latines, par MM. Ath. Mouribic et Itea> 
TO.UR (don de l'un des auteurs, membre honoraire). 

I^a Société adresse des remerciements à M. Mourier. 

M. i» PRÉsmENT signale dans le recueil de la Société 
d'archéologie de Saintes un article sur le doJmen du 
MoulmrRompu^ qui mentionne des sillons ou rainures 
creusa SMr ],a table du dolmen et provenant de l'usure 
produite par le frottement de certains corps rond» qu'oa 
a dû polir; déjà l'année^dernière^ il avait lait la mêmie 
remjsirque au si4et d'un dolmen à Criteuil. 

Daj^Ls le mêine voluD^ie se trouve ua rappcurt sur un 
sj)uterjainrrefu^e ^ ]^ comjQnuQe <^ 9aiiM;^?idd»-<9ur**- 



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— XXX — 

Mer ; il est à regretter que la nomenclature des objets 
que l'on y a découverts ne s'y trouve pas. 

M. LE Président dépose sur le bureau, pour le musée 
archéologique^ une cuillère romaine trouvée par M. Le- 
sueur, lieutenant d'artillerie, sous la souche d'un chêne, 
dans les travaux qui se font pour l'établissement d'un 
polygone à la Braconne. 

M. GoNTiER donne au même musée une médaille 
bronzée cassée qui a été trouvée sur le plateau du théâtre 
des Bouchauds. 

M. Schneider remet aussi pour le musée : 

1*> Une monnaie argent de Louis le Débonnaire 
HLVDOVICVS, IMP — religio. christiana, trouvée 
au hameau de Chez-Durand, conmiune de Bonneville; 

2** Une monnaie argent qu'il croit être de Charles V. . . , 
Karoltts reœ aims Francorum, trouvée à la Justice, 
terrain situé près du château de Marcillac ; 

3** Une moimaie de cuivre allemande de Nuremberg, 
à la date de 1615, trouvée à Patreville, commune de 
Bonneville, et provenant probablement de lansquenets 
venus d'Allemagne lors des guerres de religion. 

M. Chauvet donne lecture de la première partie d'un 
rapport qui sera inséré dans le Bulletin, sur les fouilles 
qui ont été faites à Fouqueure. 

Le même membre présente quelques observations au 
siyet des fouilles du docteur Schliémann à Mycènes, qui 
a trouvé dans l'agora de cette ville de grandes sépultures 
contenant de nombreux bijoux d'or admirablement 
exécutés; les archéologues ne sont pas d'accord sur 
l'âge de ces objets ; les uns, parmi lesquels l'explorateur, 
les font remonter à la plus ancienne civilisation des 
pays grecs ; quelques autres, parmi lesquels le savant 
Stephani, les comparent à l'orfèvrerie mérovingienne ou 
gothique et tendent à les rajeunir beaucoup. Sans avoir 
la prétention de trancher le diifférend, M. Cl^auvet si-. 



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— XXXI — 

gnaie un curieux rapprochement entre un monument 
gaulois peu antérieur à la conquête et Tune des plus 
curieuses séries des monuments mycéniens : les sept 
masques trouvés sur la figure des personnages des qua- 
trième et cinquième tombeaux de Mycènes, lesquels 
masques sont faits de plaques d'or grossièrement tra- 
vaillées au repoussé. 

M. Schliémann reconnaît lui-même que, ni dans Ho- 
mère, ni dans aucun classique postérieur, on ne trouve 
aucune allusion à la coutume d'enterrer les morts avec 
des masques. Il semble y avoir là les traces d'une cou- 
tume étrangère à l'antiquité classique, et il faudrait 
en chercher l'origine ailleurs. Déjà M. Gladstone, dans 
la préface des Fouilles de My cènes, signale des masques 
analogues trouvés dans des sépultures en Crimée, en 
Mésopotamie, en Campanie; mais l'âge des monuments 
n'est pas indiqué. 

M. Ludovic Martinet, dans une récente étude sur les 
monuments préhistoriques du Berry, indiquait la dé- 
couverte faite en 1845, dans l'arrondissement d'Issoudun, 
de deux masques funéraires recueillis dans xme sépulture 
gallo-romaine. 

M. Chauvet, après plusieurs recherches infructueuses, 
s'est procuré des renseignements exacts sur cette fouille ; 
les détails les plus précis lui ont été fournis par M. Albert 
des Méloizes, qui a bien voulu lui adresser un croquis des 
deux masques en question dans une lettre du 30 juillet 
dernier. 

La découverte dont il s'agit fut faite en 1844 par 
M. des Méloizes, et les circonstances en ont été discutées 
dans une brochure : Essai sur l'origine du tombeau 
gaulois de Neuvy^Pailloux , par M. Thabaud de Li- 
netières, précédé d'un rapport de M. des Méloizes sur la 
découverte de ce monument. — Châteauroux, Migné, 
éditeur, 1845, in-4®, 28 pages et 6 planches. 



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Voici le passage du rapport relatif aux dlSgets qui 
nous intéressent : 

€ Deux masques qui sembleraient par leur dimension 
avoir été faits pour être posés sur un visage humain, de 
manière à embrasser toute la face depuis la naissance du 
menton jusqu'au milieu du front. Ces masques, auxquels 
les traits déprimés, la bouche et les yeux demi-clos 
donnent im aspect de mort, qu'augmente encore la teinte 
livide du cuivre oxydé, sont formés d'une lame de fiM* 
de 2 millimètres et demi d'épaisseur, sur laquelle est 
appliquée une feuille de cuivre rouge très mince, reliée 
sur toutes les épaisseurs de manière à les recouvrir. Leur 
destination était de dérober aux regards la décomposi- 
tion de la figure pendant la cérémonie des obsèques. 

« Les tombeaux qui renferment ces deux curieuôés 
pièces se composent d'une salle carrée creusée dans le 
sol à 4 mètres de profondeur ; on y arrivait par un cou- 
loir incliné de 10 mètres de long. La salle ftméraire ne 
comprenait qu'un seul squelette, entouré d'une 'grande 
quancité d'objets^ byoux, ustensiles, céramiques, qui 
doitent être entrés au musée du Louvre il y a ving^rOq 
ou trente ans. » 

Cette découverte donne un exemple certain et précis 
deTusage en Gaule, vers le premier siècle, de masquée 
fttnéraires en métal repoussé. Sans prétendre rien cow- 
dure de ce rapprochement, M. Ghauvet le signale comme 
vsbi important document à consulter dans une question 
encore controversée. 

M; BfAis continue la lecture de documents iûêditiï sur 
lès maires d'Angoulême depuis 1501 et commence la 
série du: XVII* siècle par le maire François Le Meusnier . 
€'est sous sa mairie, en 1600, que fut rehaussée la place 
publique des Jacobins (place du Mûrier actuelle); 
^hôpital de Saint-Roch de L'Houmeau fut recouvert et 
réparé à cette époque. 



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— xxxin — 

mit ensuite des notes extraites de registres parois- 
siaux sur des baptêmes de cloches à Saint-Ausone le 
28 juillet 1789, et à Saint-André le 16 août 1754. 

Il donne lecture d'une note sur le vin de ville ou vin 
d'honneur qui fut offert en 1794 à l'intendant des finances 
de M. le comte d'Artois par le corps-de-ville d'Angoulême. 

Le même membre lit des notes sur MM. Renard, 
Mathieu et Lafa, instituteurs de musique et organistes, 
et sur Prudent et sa famille. L'aïeul paternel de notre 
célèbre pianiste a laissé un manuscrit, sorte de mono- 
graphie des musiciens fameux depuis l'antiquité jusqu'à 
lui, et ce travail est dédié à M. Renard, maître de musique 
de la cathédrale d'Angoulême. 

Il présente les portraits suivants, qui lui appartien- 
nent : 

V Celui d'Emile Prudent, dessiné en 1830 par M. Fou- 
caud; 

2^ Une gravure coloriée, faite en 1770, représentant 
Louis d'Albert, duc de Luynes de Chevreuse, pair de 
France, et un dessin teinté d'aquarelle figurant M"*® la 
duchesse de Luynes de Chevreuse ; 

3® Une figure de jeune fille aux trois crayons, avec cette 
inscription : « Portrait de M"* d'Albert, âgée de treize ans, 
fille cadette de M. le duc de Chevreuse (1769), donné à 
M. Prudent, son secrétaire, par luy et par M°>« la du- 
chesse. » 

M. Abel Sazerac de Forge donne lecture d'une pla- 
quette qui lui appartient; elle porte la date de 1608 et mon- 
tre combien la superstition était grande à cette époque. 
Elle est en allemand, et il en doit la traduction à l'obli- 
geance de M. Ruplinger, ancien professeur d'allemand 
au lycée d'Angoulême. Le titre, assez long du reste, suiBt 
amplement pour montrer le sujet de cette plaquette : 

« Récit merveilleux et authentique d'un prodige ef- 
« frayant, inouï depuis des siècles, et qui s'est produit 



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« en I*rânéè, dstns le payis d^Angomnaîs, kit tùtAs d*ôc- 
€ tobre de Tan dernier 1608, où Ton vit en plan jour 
c d'abord au firmament un grand nombre de petits 
« nuages, puis bientôt après une armée parfaitement 
€ équipée à pied et à cheval ; ce dont plusieurs milliers 
* dTiommes ont été les témoins épouvantés. 

« Ce que le Dieu tout-puissant, juste, patient et misé- 
€ ricordieux a présagé aux hommes par ce prodige 
« effrayant, le temps nous rapprendra. Cependant dé- 
« tournons par le repentir, la piété et de ferventes 
« prières, les fléaux dont le Dieu des miséricordes nous 
« menace, de peur que dans sa colère il nous frappe à 
« notre tour et nous anéantisse dans sa ftireur. 

« Ofifert à ta commune patrie de la nation aUemande 
« comme spectacle et comme sincère avertissement. 
€ Traduit en haut-allemand, d'après l'exemplaire fran- 
« çais imprimé à Paris. 

c Imprimé en l'an MDCVIII. » 

La itéance est levée à dix heures trois quart». 

Le Secrétadrê, 
Abbl Sâzbsac db Forge. 



SÉANCE DU MERCREDI 11 MAI 1881. 

PttâSIDB!VT. 

Membres présents : MM. Callato, Chattvet, Biais, 
GoNTiER, Mamoz, Warisse et Abel Sazekac de Forge, 
secrétaire. 

M. LE Président dépose sur le bureau les ouvrages 
teçus depuis la dernière séance, parmi lesquels tes 



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— XXXV — 

^orts des Apôtres, texte provençal du XÏIP siècle, par 
IJ. Ca^mille Chabaneau (don de Fauteur). 

lia Société adresse ses remerciements à M. Chabaneau- 

M. le Président communique ensuite à l'assemblée les 
pertes récentes qu'elle a faites : 

M. SoRiN, comnaissaire-priseur à Cognac, était mem- 
bre titulaire depuis 1875, mais ses occupations ne lui 
permettaient pas de prendre une part active à nos déli- 
bérations; 

M. Paulin Paris, membre de l'Institut, était membre 
honoraire depuis la fondation de la Société; c'était un 
savant archéologue; il est à regretter que, pendant un 
si long espace de temps, aucune page de nos Annales ne 
montre qu'il s'est souvenu du titre honorifique qui lui 
ftvfiwt été décerné; 

M. l'abbé MiCHONest décédé le 8 mai, à Baignes. L'un 
des fondateurs de la Société, il a publié, dans les pre- 
mières années de nos Annales, des mémoires importants. 
Er 1855, ayant fixé sa résidence à Paris, il reçut le titre 
4e membre correspondant, et à partir de cette époque il 
s'occupa plutôt de questions religieuses, et surtout d'une 
nouvelle science qu'il a créée, la. graphologie. Cependant, 
dernièrement encore, à propos du mémoire de notre 
collègue M. Biais sur les statues équestres, il nous adres- 
sait une lettre intéressante qui figure dans le procès- 
verbal de la séance du 10 novembre 1880. Mais ce quia 
iSait connaître principalement son nom, c'est son grand 
ouvrage qu'il a publié en 1844 : la Statistique monu^ 
mentale de la Charente. Il avait formé le projet d'en 
publier une nouvelle édition lorsque la mort est venue le 
surprendre. 

M. LïèvïiE dit qu'un déblai, opéré dans un terrain 
situé à l'angle de la rue Basse-de-l'Hémicycle et de la 
rue de l'Église-Saint-Martin, vient de mettre à jour un 
certain nombre de sépultu^s -d'apparence très pauvres. 



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— XXXVI — 

Le cimetière, dont la position se trouve ainsi exactement 
déterminée, est celui de Tancienne aumônerie de Saint- 
Pierre, fondée vers la fin du X® siècle. Il y avait longtemps 
qu'il ne servait plus que pour les indigents étrangers 
lorsqu'il fut supprimé par l'évêque en 1786. 

M. Lièvre constate aussi que des travaux d'appropria- 
tion faits à la Manutention, rue de Beaulieu, en face du 
lycée, permettent de voir une partie du cloître des Mini- 
mes, bâti entre 1619 et 1625; ce cloître n'a, du reste, 
rien de remarquable. 

M. Biais continue ses lectures sur les artistes angou- 
moisins; il parle d'Alexandre Lemaître, peintre delà fin 
du XVIIP siècle et du commencement du XIX®, et de 
François et Joseph NicoUet, peintres décorateurs de la 
même époque. Il communique plusieurs dessins de ces 
artistes, ainsi que des façades d'édifices signées de Jean 
Courtonne, architecte du roi, décédé à Angoulême 
en 1781, dont il a parlé dans la dernière réunion. 

Il lit une note sur Nicolas de Larmessin, célèbre 
graveur, qui épousa en secondes noces, en 1715, Marie 
Seudre, fille d'un armurier de la paroisse Saint-André 
d' Angoulême, et donne des renseignements inédits sur 
divers personnages importants alliés de Larmessin. 

M. Lièvre continue la lecture de son mémoire sur les 
épidémies qui ont sévi à Angoulême et traite celles de 
1629 et 1630. 

Il dépose sur le bureau un mortier trouvé à Barbezieux 
et qui a été acquis pour le compte de la Société; il porte 
la date de 1594 et le nom de Guillaume Rovl. 

La séance est levée à dix heures et demie. 

Le Secrétaire, 
Abbl Sazbrac db Fûrgb. 



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— xxxvn — 

SÉANCE DU MERCREDI 8 JUIN 1881. 

PRBSIDBNCB DB M. LIBVRB, 
PEéSIDENT. 

Membres présents : MM. Chauvet, Warjsse, Gontier, 
Briand, Daigre et Abel Sazerac de Forge, secrétaire. 

M. LE Président dépose sur le bureau les ouvrages 
reçus depuis la dernière séance, parmi lesquels La Clo- 
che, poème de Schiller, traduction littérale en vers fran- 
çais par M. Gaston de Chaumont. — Saumur, 1880. 
(Don de l'auteur.) 

La Société adresse ses remerciements à M. de Chau- 
mont. 

Elle remercie aussi M. Gontier pour le don d*une 
pierre sculptée provenant du théâtre des Bouchauds. 

M. Lièvre continue la lecture de son travail sur les 
épidémies et la misère en Angoumois; il traite aujour- 
d'hui des aumôneries de Saint-Pierre, de Saint-Michel, 
de Saint-Martial, de Saint- Augustin, de Saint-Jacques 
de L'Houmeau et de Saint-Cybard, de l'hôpital Saint- 
Roch et de l'hôpital général. 

M. Chauvet rend compte d'une fouille qu'il vient de 
faire à La Quina, commune de Gardes, en compagnie de 
M. Vergnaud, dans un gisement traversé par la route 
de Lavalette au Pontaroux; la portion supérieure de la 
station avait été découverte et fouillée par eux dès le 
23 décembre 1872. 

Depuis lors, les travaux de construction de la route 
ont ouvert, dans la partie inférieure, ime large tran- 
chée ; de nombreux ossements de grande taille y ont été 
trouvés, et les habitants du pays veulent y voir les traces 
d'une bataille livrée par des hommes beaucoup plus 
grands que nous, à une époque dont l'histoire n'a pas 
gardé le souvenir. 



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— XUVBI — 

Cette légende ne tient pas devant robservation : quel- 
ques sépultures ont bien ètê trouvées dans la partie su- 
périeure du talus, mais M. Chauvet n'a pas trouvé un 
seul os humain dans la couche archéologique.,, les os 
de géants sont des os de bœuf et de cheval ! 

Le gJaeHiwt» du reste, est parfaitement caractérisé : 
les débris conservés dans les ialaises de La Quina y ont 
M kUssés par d'anciennes popuiatio»^ sauvages bien 
aaténeures aux Romains^ aux Celtes et aux co2istru&* 
leurs de dolme»^. Tous les outils et les armes de ces 
peuplades sont en silex taillés; dles ne connaissaient 
encore ni la poterie, ni les instruments en pierres polies, 
et vivaient au milieu d'une faune en partie disparue de 
nos contrées. 

Dans la partie sud de la tranchée, les traces de foyer, 
les amas de ceodres, de pierres calcinées, les grattoirs 
et les lames de silex taillés, mêlés à des ossements bri- 
dés de bœuf, de cheval, d'hyène, de cerf et de renne, 
indiquent, sans pouvoir s'y méprendre, une station de 
l'époque magdalénienne. 

La partie nord est la période du moustiers; M. Chau*- 
vet l'a explorée avec grand soin; il y a reconnu une 
«érie de couches de 2°» 70 de puissance et dont voici une 
description sommaire, en commençant par la base, au 
niveau du fossé de la route : 

10 Dans la partie inférieure, la couche primitive, 
épaisse de 0°" 50, est formée par les débris calcaires 
détachés des parois de la vallée; on y recueille quel- 
ques ossements brisés et des silex grossièrement taillés 
rappelant les t^'pes du moustiers. 

M. Chauvet y a trouvé, avec des ossements et des 
fiilex du moustiers, ime grande hache chelléenne. 

La partie supérieure de cette couche est fortement co- 
lorée en brun par des sels de fer ou de manganèse, et à 
première vue on la prendrait pour les restw d^un foy^r; 



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2^ Au-dessus se trouve un lit de gravier à gros grains, 
tout à fart semblable au gravier de Pancien Ht de la 
Charente à RoASt. C^est Tancien lit du Voultron, qui a 
subi à cette époque une crue extraordinaire. Ce petit 
ruisseau, qui n'est aujourd'hui qu'un fossé, devait être 
alors plus large et plus rapide que la Charente à An- 
goulême, à l'époque des hautes eaux; 

3^ Puis vient une couche d'argile, déposée au décKn de 
la grande crue, contenant quelques débris du moustîers; 

4*» Elle sert de base à la véritable couche archéolo- 
gique, épaisse de 0" 40 environ, et composée d'innom- 
brables fragments d'os brisés et de silex taillés, noyés 
dans l'argile grise. 

Les ossements appartiennent surtout au bœuf, au 
cheval, au renne et à un cerf indéterminé. 

Les ôiléx sont des râcloirs du moustiers ; 

5*^ Les couches supérieures sont formées par 1 mètre 
environ de sables calcaires et de terre végétale. 

Cette découverte puise une importance spéciale dans 
la controverse pendante sur les rapports stratêgraphi- 
qnes entre l'époque du moustiers et l'époque chelïéenne. 

Nous avons à La Quîha une réponse précise à cette 
question, puisque l'ancien lit du Voultron divise la sta- 
tion en deux couches bien nettes : l'infërieure, conte- 
nant le type de Chelles ; ta supérieure, ne conteiiant qlie 
des types purs du moustiers. 

M. Chauvet conclut que le moustîêrren est phis rêoôïït 
que le cheBéen. 

Et il ajoute qtie les grandes crues de nos îrvières 
charentaises ont dû coïncider avec le début de l'époque 
du moustiers. 

La séanice est levée à dix heures et demie* 

Le Secrétadre, 
Absl Sabbsao 9B Forgb. 



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— XL — 
SÉANCE DU MERCREDI 20 JUILLET 1881. 

PRÉSIDENCE DE M. LIBTRB, 
PRlislDBNT. 

Membres présents : MM. Callalt), Biais, Deval, 
Warisse et Sazerac de Forge, secrétaire. 
' Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. 

M. LE Président dépose sur le bureau les ouvrages 
reçus, parmi lesquels : 

1® Origines et développements de Vart théâtral dans 
la province ecclésiastiqtce de Reims, par M. Edouard 
DE Fleury (don de l'auteur) ; 

2° Stations préhistoriques du Bas-Médoc et de Van- 
cien littoral de l'Océan, par M. Dulignon-Desgranges, 
membre correspondant de la Société (don de l'auteur). 

La Société adresse ses remerciements à MM. Edouard 
de Fleury et Dulignon-Desgranges. 

M. Emile Biais présente vingt-cinq dessins ou croquis 
de M. EusÈBE Castaigne, fondateur de notre Compagnie. 
Le talent de M. Castaigne comme dessinateur était in- 
connu de la plupart d'entre nous. 

Parmi ces dessins, on remarque notamment une vue, 
faite en 1840, du clocher de l'église de Roullet, détruit 
par la foudre il y a quelques années, et le tombeau dé-' 
couvert en 1843 dans les ruines de l'abbaye de Saint- 
Ausone; c'est le tombeau qui est représenté sur nos 
cartes de convocation, dont le dessin sur pierre lithograr- 
phique est dû à M. Castaigne. 

M. Biais montre aussi plusieurs planches inédites 
gravées par le même pour son Chronicon de Coronà. 

Il présente également un beau dessin figurant un arc de 
triomphe à trois portiques, avec la dédicace « Ludovico 
Magna », signé de l'architecte du roi, Jean Courtonne, 



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— xu — 

décédé à Ângouléme en 1781, dont il a d^ parlé àam 
une précédente séance. 

Le même membre lit une explication des ornements 
de sculpture de la porte Saiqt^Pierre, en y joignant deux 
notices sur Charles Lemaître, peintre et sculpteur, qui 
fut adjudicataire des travaux en sculpture de cette porte 
en 1753, et sur Jean Labruë, maître serrurier distingué, 
chargé des ouvrages de son art pour cette même porte. 

M. Lièvre donne lecture d'une note qui sera insérée 
dans le Bulletin, sur des fouilles qu'il vient de faire dans 
la forêt de la Braconne. 

M. Barassat, instituteur à Lavalette, demande à faire 
partie de la Société en qualité de membre titulaire; il est 
présenté par M. Vergnaud, Chauvbt et Abel Sazïsuc 
DE Forge. 

La séance est levée à dix heures du soir. 

Le Seerétadre, 
Abel Sazbrac de Forge. 



ȃJJIۣ DU MERCREDI 9 NOTEMBltlS 1681 (1). 



Membres présents : MM. B&ssBvra, Bsa»^ GALLAtm^ 
CjoffAiGTmy Alexandre DÉBOVciiAtmy de Flbury^ G<^- 
tier, Pdtmdyen, Warissb et Chauvbt, secréUûfer 
d^jKxni. 

M. LBT PRjâsiDBNT dépose sur le bua^eau les oavragé» 
reçus- 

(1) La Société a |kvis «m vaoiaces dan* l«t awlt <f aoûti sajitfnihre «r 

octobre, 

VI 



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— XLH — 

Il fait part à la Société de la perte qu'elle vient de faire 
de trois membres qu'elle tenait à honneur de compter 
dans ses rangs, bien qu'ils ne prissent pas une part active 
à ses travaux : 

Notre illustre compatriote M. le docteur Bouillaud, 
membre honoraire, ancien député de la Charente, mem- 
bre de l'Académie de médecine et de l'Institut, ancien 
doyen et professeur de la Faculté de médecine de Paris, 
décédé le 29 octobre 1881 ; 

M. DUBOUCHÉ, membre titulaire, négociant à Jarnac, 
ancien maire de Limoges et fondateur du musée cérami- 
que de cette ville, décédé le 24 septembre ; 

M. Redet, membre correspondant, ancien archiviste 
du département de la Vienne et président de la Société des 
archives historiques du Poitou, décédé le 30 septembre. 

La Compagnie s'associe aux regrets exprimés par 
M. le Président. 

Il donne ensuite lecture d'une lettre de M. Geay, qui 
va habiter Limoges et donne sa démission de membre 
titulaire delà Société; cette démission est acceptée, 

Et d'une lettre du conseil municipal, du conseil de fa- 
brique et de M. le maire de Courcôme, qui adressent des 
remerciements à notre Société à l'occasion du classement 
de leur égUse comme monument historique. 

M. Chauvet présente une tête d'aurochs et une série 
d'ossements de bœufs et de chevaux qu'il a découverts 
dans les alluvions anciennes de la Charente, au fond 
d'une tranchée pratiquée pour la construction du nouveau 
pont de Rofflt, et que M. le préfet a bien voulu donner 
au musée de la ville, sur la demande de M. Lièvre. 

M. Chauvet est chargé de rédiger un rapport sur cette 
découverte et de faire déterminer exactement ces osse- 
ments par M. Albert Gaudry, professeur au Musémn. 

M. le Président communique le projet de règlement 
rédigé par la commission nommée à cet effet. 



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— XLin — 

Après une lecture d'ensemble, chaque article est lu 
et examiné séparément, et des modifications sont appor- 
tées au deuxième paragraphe de l'article 4 et aux arti- 
cles 10 et 11, sur la proposition de MM. Castaignb et 

DÉBOUCHAUD. 

Après une discussion à laquelle prennent part MM . Bbs- 
SETTE, Castaigne, DÉBOUCHAUD et plusieurs autres mem- 
bres, l'ensemble du règlement est définitivement adopté, 
et la Compagnie prie M. le Président de faire les démar- 
ches nécessaires pour obtenir l'approbation préfectorale. 

M. Biais dit qu'avant de publier à Paris une édition dé- 
finitive de son travail sur les Pineau, sculpteurs, gra- 
veurs, architectes, il a tenu à communiquer à la Société 
de nombreux dessins, plans et projets de ces artistes et 
plusieurs documents qui s'y rattachent. 

L'un de ces Pineau, ainsi qu'il l'a établi dans son étude 
insérée au Bulletin, a été architecte du comte d'Artois 
et du comte de Jarnac. Dans l'importante correspondance 
qui a été échangée entre ces personnages, et dont il pos- 
sède une bonne partie, on voit que le château de Jarnac 
avait été restauré à partir de 1771; qu'il y avait une 
galerie de tableaux et im cabinet d'histoire naturelle. 
M. le comte de Jarnac était un amateur distingué et 
dessinait avec un certain talent. 

M. Biais présente à l'examen de la Compagnie : 

P Un portrait buste, de grandeur naturelle, de M. le 
duc de Rohan, dessiné pour et par D. Dumonstier; 

2® Charles XII chez les Turcs, dessin à l'aquarelle sur 
trait de plume, signé « de Palmérius », provenant, comme 
le précédent, du cabinet de M. le comte de Jarnac; 

3^ Une vue des ponts de Jarnac, prise d'une fenêtre du 
château de cette ville en 1793 par Fr. -Nicolas Pineau; 

4° Une vue de la terrasse de l'orangerie du château de 
Jarnac, dessin aux deux crayons par M. le comte de 
Jarnac. 



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— XLIV — 

M. Biais lit ensuite plusieurs passages de lettres de 
iM)tre illustre compatriote M- le professeur Bouillaud. 

Dans Tune, adressée en août 1832 à M. Létourneau, 
chef d^institution à Angoulême, à qui il envoyait son 
ouvrage sur le choléra, l'éminent professeur s'exprimait 
ainsi : « Il est bien entendu que vous ne le lirez pas, à 
€ moins que quelque insomnie des plus rebelles. n'eût 
« besoin du plus puissant de tous les somnifères. Caché 
« dans un coin de votre bibliothèque, ce livre vous rap- 
« pellera seulement de temps en temps le nom du plus 
€ humble de vos élèves; et il pourra même, au besoin, 
« exercer votre esprit philosophique, car au moment 
fc oh son auteur vint au monde, il y avait plus à parier 
« qu'il ferait des fagots que des livres, et il y avait des 
€ milliards de chances contraires à quiconque aurait 
« annoncé qu'un jour j'endosserais la robe de professeur 
« à rÉcole de médecine de Paris! Voilà comme le destin 
« se joue des hommes et se rit de toutes les prévisions ! ! î 
« Je croîs souvent rêver en songeant à tout cela. » 

Dans une autre lettre écrite à M. le docteur Paris, le 
professeur Bouillaud, racontant son élévation à la dépu- 
tation, écrivait : « Ma chute ne fut pas moins éclatante 
« que l'avait été mon élévation. On n'est pas longteinps 
€ prophète dans son pays ! » 

M. GoNTiER communique le rapport fait par M. Gueslin 
au conseil général sur le théâtre gallo-romain des Bou- 
chauds. 

M. Barassat, présenté à la dernière séance, est élu en 
quaUté de membre titulaire. 

La séance est levée à dix heures. 

Le Secrétaire adjûini, 

G. CHXtJYBT. 



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— XLV — 
SÉAMCS OU ICERCaSDI 14 DfiCfiMBBE 1861. 

PJUBSIDBNOB DB M. LIBYRB, 
PfttelDBNT. 

Membres présents : MM. de Fleury, Callaud, Chau- 
VRT, Buis, Barassat, Castaignb, Dubois , Oiraubeau^ 

GONTIER, GtJSTAVB DE LAURIÈRE, LaPITTE, PUTMOTEN, 

SARDOU9 Yergnaud, Warissb et Abbl Saz^iao de 
FOROE, seorétaire. 

Le prooès^erbal de la dernière séance est lu et adopté. 

M. LE Président dépose sur le bureau les ouvrages 
auivants : 

p Le» Mo9atqu€8 de Milan, par M^ Barbier db 
M(»fTAULT, membre correspondant de la Société. — 
Arras, 1881 ; 

29 Le Chant de la Passion dans la Sologne orléanaise, 
par M. Léon Dumuys. — Orléans, 1881 (hommage de 
Tauteur, arec lettre d'envoi) ; 

3® L'Architecture au temps d^Homère ; le Palais 
d^Ulysêe à Ithaque, par M. Charles Lucas, architecte, 
membre correspondant, récemment nommé officier de 
l'instruction publique. — Paris, 1881. (Remis de la part 
de l'auteur par M. Emile Buis.) 

La Société adresse ses remerciements à MM. Barbier 
de Montault, Dumuys et Charles Lucas; mention en sera 
faite au prooès-verbal. 

M. LE Président lit un arrêté de M. le préfet de la 
Charente, en date du 12 de ce mois, approuvant les 
statuts de la Société archéologique et historique de la 
Charente, tels qu'ils ont été modifiés dans la séaiJM^ 
du 9 novembre, et dépose sur le bureau, pour les 
archives, deuz exemplaires revêtus de Tapprobatiofti 
préfectorale. 



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— XLVI — 

Il communique ensuite la lettre suivante, du 24 no- 
vembre dernier, que lui adresse M. Audiat, membre 
correspondant. 

« Saintes, le 24 novembre 1881. 

« Mon cher Président, 

« Je me suis demandé s'il ne serait pas possible que 
« nos deux Sociétés voisines et ayant tant de points 
« communs entrassent en relations un peu plus directes. 
« Vous faites des excursions; ne pourriez-vouspas vous 
« diriger une fois par hasard sur Saintes, où nous tien- 
« drions une réunion commune, sauf à vous rendre 
« votre visite une autre année ? Je n'ai pas besoin de 
« vous indiquer les avantages de ces réunions ; je me 
€ borne à vous envoyer cette idée. Si elle vous paraissait 
« avoir quelque chance de réussir, vous la pourriez 
« communiquer à la Société, ensuite on réglerait les 
« détails. 

« Veuillez agréer, mon cher Président, l'assurance 
« de mes sentiments distingués. 

« Louis AUDiAT. » 

La Société adopte en principe l'idée émise par M. Au- 
diat et renvoie à une séance ultérieure la discussion sur 
l'application de cette mesure. 

M. liAFiTTE rend compte de la découverte qui \'ient 
d'être faite à Yviers de deux tombeaux qu'il croit être 
du XV® siècle, et dans lesquels se trouvent, du côté de la 
tête, deux pots avec anses. 

M. Biais dit qu'en 1881 le musée archéologique a reçu 
2,949 visiteurs, près de 800 de plus qu'en 1880. 

Il annonce que la plaque placée sur la maison où est 
né Balzac vient d'être restaurée en conformité de la 
décision qui avait été prise par la Société. 



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— XLvn — 

M. Lièvre continue la lecture de son travail sur le 
canton de Mansle; cette partie a trait principalement 
à la commune de Cellefrouin et à l'abbaye de ce nom, et 
il fait passer sous les yeux de l'assemblée des dessins et 
photographies des monuments dont il est parlé. 

Il mentionne la découverte qui vient d'être faite à 
Saint-Amant-de-Bonnieure d'une statue de la Vierge, 
en pierre, qu'il croit être du XP siècle; elle a 1"* 90 de 
haut, et elle est intéressante au point de vue de l'histoire 
de l'art. 

M. Chauvet présente un grand anneau en terre cuite 
trouvé dans la station de l'âge de bronze de Rocheber- 
thier par M. Rambaud, substitut à Angoulême. C'est à 
tort, d'après lui, que certains archéologues prennent les . 
objets de cette nature pour des bracelets; ces anneaux 
étaient passés dans les anses des vases pour les orner 
ou les suspendre. Un fragment de vase antique du musée 
des Antiquaires de l'Ouest, à Poitiers, ne peut laisser de 
doute à ce sujet. 

M. Lièvre partage entièrement l'opinion de M. Chau- 
vet. Dans certains dohnens, par exemple à La Perrotte, 
on a trouvé à l'une des pierres des crochets qui pouvaient 
servir à suspendre ces vases. 

M. Gontier rend compte des nouvelles fouilles qu'il a 
faites au bois des Bouchauds; il a mis à jour de nou- 
veaux murs qui servaient de contre-forts pour les autres. 

M. Lièvre pense que les fouilles devraient être re- 
prises sur le plateau, afin de découvrir la mosaïque dont 
on a déjà trouvé quelques fragments. 

M. Callaud, trésorier, lit un rapport très circons- 
tancié sur la situation iSnancière de la Société. Sur sa 
demande, les comptes sont envoyés à l'examen de la 
commission des finances, composée de MM. CASTAiaNE, 
Sauquet et Briand. 



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— XLVTO. — 

• Il est procédé ensuite, par scrutins séparés, au renou- 
vellement du bureau pour l'année 1882. 

Sont élus : 

Président, M. Paul de Fleury, en remplacement de 
M. Lièvre, non rééligible; 

Vice-^ésident , M. Chauvet, en remplacement de 
M. de Fleury ; 

Secrétaire, M. Abel Sazerac de Forge; 

Secrétaire adjoint, M. Sardou, en remplacement de 
M. Chauvet; 

Trésorier, M. Jules Callaud ; 

Conservateur du musée, M. Emile Biais; 

Conservateur adjoint et bibliothécaire, M. Warisse, 
en r^nplacement dé M. Sauquet, démissionnaire. 

La séance est levée à onze heures du soir. 

Le Secréioure, 
Abel Sasbrac de Fôrob. 



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MEMOIRES 
ET DOCUMENTS 



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DEUX 

SÉPULTURES NÉOLITHIQUES 

PRÈS DB FOUQUBURB (CHARBNTB) 



RAPPORT 

Présenté à la Société arehéoloçiqué et historique de la Charênle 
au nom de la Commiêêlon des fouiUsê 

PAR 

M. G. CHAUVET 

Notaire à Rnffec 



i^UAND de La Terne on se rend à Fouqueure, on voit, 
V^à droite de la route, un taillis qui, partant de la 
Haute-Terne, s'avance dans les terres cultivées. C'est 
à l'angle sud-ouest de ce bois que notre confrère, 
M. Maurin, découvrit, les sépultures qui font l'objet de 
cette note; elles étaient à peine visibles avant nos fouilles 
et il fallait un véritable flair d'archéologue pour les 
trouver sous les broussailles qui les recouvraient. Elles 
se trouvent sur la parcelle n° 1013, section B du plan 
cadastral de la commune de Fouqueure, à peu près à 
350 mètres de la route départementale n^ 9, à 1 kilo- 
mètre de Fouqueure et à 700 mètres environ de La 
Terne. 

M. Clément Prieur, comprenant l'intérêt de la décou- 
verte, a bien voulu autoriser la Société archéologique 
de la Charente à faire, sur ce point, des fouilles qui ont 
été ejçécutées le 21 septembre 1880 par une commission 



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— 4 — 

composée de MM. Lièvre, Callaud, Chauvet, Chassei- 
gnac, Mallo, Clément Prieur et Maurin. 

Lorsque le sol fut débarrassé des ronces et des herbes 
on aperçut, en y regardant bien, l'extrémité de quelques 
pierres debout qui dessinaient vaguement deux proémi- 
nences quadrangulaires, déprimées vers le milieu. 

Les terres furent enlevées avec soin, sur une profon- 
deur de 40 centimètres, sans que la pioche rencontrât 
aucun débris d'ossements ou d'industrie; les ouvriers ne 
trouvaient que de la terre, déjà reniuée, et des pierres 
plates de petite dimension. 

Immédiatement au-dessous se trouvait la couche 
archéologique, épaisse de 10 centimètres environ et 
reposant sur un dallage naturel, formé par les assises 
feuilletées du terrain jurassique. 

Cette couche fût examinée avec le plus grand soin. 



SÉPULTURE A. 

Les ossements brisés gisaient çà et là, par paquets 
(plan A : 2, 3, 9, 10, 11, 12), mieux conservés dans les 
angles que sur les autres points. 

Mon attention a été surtout attirée par un humérus 
cassé en deux parties, dont les extrémités opposées se 
touchaient, conmie s'il avait été rompu sur place par 
le choc violent d'un corps dur tombant sur lui. 

Quelques os longs portent des traces de percussion 
près de l'endroit où ils sont brisés; d'autres ont des 
cassures nettes, tantôt perpendiculaires à l'axe de l'os, 
tantôt longitudinales; ces dernières sont, dans la plupart 
des cas, produites par les végétaux. J'attribue à l'action 
des racines le désordre que nous rencontrons dans ces 
sépultures : une radicelle s'introduit dans la fissure d'un 
os ou dans le canal médullaire, il lui faut peu d'années 



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— 5 — 

pour le fendre en plusieurs fragments, et quelquefois 
pour le porter à une certaine distance de sa position pri- 
mitive. ^ 

L'échantillon trouvé en 10 du plan (flg. 1) avait été 
certainement déplacé i)ar la racine qui le traverse et, la 
végétation aidant, il eût été émietté en peu d'années. 

En calculant le nombre des squelettes par les humé- 
rus, j'en ai compté au moins quatre, dont deux de forte 
taille, un de taille médiocre. et un autre très mince, à 
cavité olécrânienne perforée, ayant probablement appar- 
tenu à une femme. 

Les tibias sont platycnémiques. 

La ligne âpre est accusée sur les fémurs. 

Les péronés sont assez profondément cannelés. 

Des fragments de petites côtes indiquent que de tout 
petits enfants avaient été déposés dans cette sépulture, 
qui contenait également une mâchoire de vieillard à 
molaires profondément usées. 

Une série d'os de la main, trouvés dans leur position 
normale, montrent bien que nous sommes en présence 
d'une sépulture véritable et non d'un ossuaire. 

Au milieu d'un tas de dents et d'ossements brisés 
(flg. 3), nous avons pu recueillir les débris d'un petit 
vase en terre brune, en forme de tasse à thé, à fond 
rond. Les bords sont droits et se terminent en s'amin- 
cissant; la panse est munie de boutons non liercés; 
la pâte noire et âne a pris extérieurement une teinte 
rouge brique. Pâte, forme et couleur rappeUent les vases 
trouvés dans les dolmens de la région : 

A Arlait, par M. de Longuemar (musée de la Société 
des antiquaires de l'Ouest, à Poitiers) ; 

A La Mouline, canton de Lavalette (collection 
Chauvet); 

A Cuchet, commune de Barro (collection de Roche- 
brune et collection Chauvet); 



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— 6 — 

Dans les tumulus de la Boixe (musée de la Société 
archéologique de Ta Charente). 

Les débris de ce vase étaient côtç à côte, comme s'il 
avait été brisé par les pierres qui le recouvraient, pierres 
de petite dimension, du reste, et dont le poids n'eût pas 
été sufSsant pour le briser, si eUes ne fussent tombées 
brusquement sur lui. 

En 9 du plan nous avons trouvé dans les mêmes 
conditions les fragments d'un vase semblable (fig. 2). 

Cette sépulture n'est pas remarquable par ses silex : 

Deux sont très petits (flg. 4, 7), et à première vue ils 
ressemblent aux éclats triangulaires des grottes paléo- 
lithiques; mais après un examen attentif on reconnaît 
facilement qu'ils ont dû servir à racler ou à couper des 
objets durs. 

Le n* 4, surtout, porte des traces d'usure à l'un des 
bouts et sur tout im coté (fig. 4). 

Le n® 6, éclat assez grossier, est usé par le frottement 
à l'une de ses extrémités et sur l'une de ses arêtes 
(flg. 6). 

La grande lame n** 5 a dû servir assez longtemps de 
couteau ou de râcloir ; l'une de ses arêtes est dentelée 
en scie par un long usage (flg. 5). 



SÉPULTURE B. 

La seconde sépulture est analogue à la précédente ; 
elle paraît moins soignée : les ossements sont plus épars. 
On trouve un tas d'os assez considérable dans un bout, 
en 13. 

Le seul humérus recueilli a la cavité olécrânienne 
perforée ; 

Les péronés sont profondément cannelés ; 

Le seul tibia reconnaissable est très platycnémique. 



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— 7 — 

Ces caractères archaïques sont plus accusés que sur 
les ossements de la sépulture A. 

En 14 nous avons recueilli des fragments d'im petit vase 
dont le fond n*a pas été retrouvé; les bords sont minces, 
un peu évasés et munis d'une gorge peu profonde. 

Quand les fouilles furent terminées, nous étions en 
présence de deux excavations quadrangulaires, repo- 
sant sur le terrain naturel, limitées par des pierres 
debout de 40 à 50, centimètres de hauteur au-dessus du 
sol; toutes étaient inclinées vers Tintérieur. 

Chaque sépulture était munie au levant d'un couloir 
d'entrée, limité par des pierres debout. 



CONCLUSION. 

J'ai décrit nos fouilles avec une scrupuleuse attention; 
j'ai tenté, pour ainsi dire, de les photographier, autant 
qu'il a été en mon pouvoir. Il s'agit maintenant d'en 
interpréter le sens : 

J'ai cru reconnaître dans ces sépultures des charn^ 
ires funéraires dont les toitures avaient brisé, efi 
s* effondrant, les ossements et les vases qu'elles avaient 
pour but de protéger. 

Tout conduit à cette interprétation : 

P La forme extériwre des tumulus déprimés au mi- 
lieu, bien qu'ils fussent intacts et n'eussent jamais été 
fouillés; 

2^ Les couloirs qui devaient servir d'entrée, et qui 
n'auraient pas de raison d'être si les sépultures n'avaient 
pas eu autrefois une plus grande élévation; 

3^^ Les traces de choc, très visibles sur les ossements, 
auprès des cassures; la position particuUère de l'humé- 
rus trouvé dans la sépulture A ; 



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é<f i^as VBJBGS briâés dont les firagmeuts sont ra{^Fo- 
chés; 

5® Enfin rinclinaison vers l'intérieur des pierres debout 
qui forment les murs de clôture. 

J'ai la ferme croyance que nous avons remué, là, les 
débris de deux dolmens en bois, c'est-à-dire de sépul- 
tures jEranchement néolithiques, dont les cellas, au lieu 
d'être munies d'une table en pierre, étaient surmontées 
soit d'une voûte en moellons, soit plus probablement- 
d'une toiture en poutres, recouverte à l'extérieur de 
gazon et de petites pierres plates. 

Les poutres ont été détruites par le temps, qui ne nous 
a laissé que des pierrailles et des ossements brisés. 

A mesure que les fouilles seront faites avec plus de 
soin, on arrivera à constater que les hommes de la pé- 
riode néoUthique enterraient leurs morts sans les recou- 
vrir de terre, dans de véritables chambres, dont les 
matériaux variaient avec le pays et la nature du sol. 

Ces chambres ont souvent disparu, soit par l'effon- 
drement de la couverture, dans les tumulus , soit par 
l'infiltration des terres, dans les. dolmens. 

Cette théorie est, du reste, confirmée par de nom- 
breuses observations : 

M. Valdemar Schmidt, un des hommes qui connaît le 
mieux les sépultures du Nord, décrit (Le Danemark à 
l'Exposition universelle de 1867) une série de sépultures 
remontant au début de l'âge du Ijronze dans lesquelles 
« la chambre sépulcrale, quoique toujours en pierre, 
4c n'est pas couverte d'une pierre, mais d'un plancher 
« en bois. D'autre part, on a trouvé des squelettes avec 
« des armes en bronze déposés dans une espèce d'enca- 
« drement en bois, qui a très souvent disparu. Ces 
« caisses ont été souvent couvertes de petites pierres 
« qui semblent aujourd'hui reposer directement sur le 
« squelette. » 



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M. Alfred Maury cité le tumiihis éê la f^iâéHbyfa, 

à Jellinge, en Jutland, « large chambre sépulcr^# eoft » 
« truite en madriers de cbéne et reeourerte de «olives 
4 du même bois (1). > 

Bateman, qui a dressé la statistique de plus ùè quatre 
cents tumulus fouillés en Angleterre sous ses yeit^, 
raconte que leur plan fondamental est presque tdv^dur» 
le même, et qu'ils recouvrent généralement une ^oûte 
grossière ou un caisson de pierres (2)» • 

Le Dietionnaire archéologique de la Gatde déefit, 
d'après M. de Caumont, des monuments qui Ti^iUieât 
ocmfirmer l'existence des chambres sépulcrales dans tes 
tumulus : 

« Â Fontenay-le^Mârmion, un tumulus formé de {d#N 

« res sèches renfermait plusieurs caveaux ou loges 

« sépulcrales grossièrement arrondies^ dont les murs^ 
« construits en pierres plates et brutes superposées 
« sans aucun ciment, s'élevaient en se rétrécissant..... 
« Chaque tombe était munie d'une galerie souterraine, 
« dirigée vers la circonférence du tumulus (3). » 

Une coupe et un plan de l'un des caveaux sont don- 
nés, page 459, par MM. Ernest Bosc et L. Bcmnemère, 
dans leur Histoire nationale des Oaulois qui vient àê 
paraître. 

Je ne parle que pour mémmre des grottes s^piikralei 
décrites par M. de Baye. 

Mais je veux citer plus près de nous le grand tumulus 
de Bougon, qui était intact lorsque MM. Baugier et Ar- 
naud le fouillèrent; la chambre sépulcrale qui contenait 
les squelettes n'était certainement pas remplie de terre ; 



(\) La Vieille civilisation Scandinave, p. 260. Bewie des JOetta- 
Mondes, 15 janvier 1880. 

(2) Les Premiers hommes, M. de Nadaillac, I, 299. 

(3) Dictionnaire archéologique de la Gaule, d'après de Caumont. 
Statistique monumentale du Calvados. 

2 



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— 10 — 

il suffit de lire la description des fouilles pour s'en con- 
vaincre : 

« Le deuxième jour la terre s'éboule; on creuse 

« encore; l'ouverture est prête, on s'y glisse. Partout 
« des os, des cadavres et des vases ; les uns brisés, les 
« autres intacts; là, des piliers debout, des piliers ren- 
€ versés, des murailles en pierres sèches 

« Enfin, revenus de notre surprise, j'examinai ce 
4( curieux tombeau qui ressemble à une grotte (1). » 

Je n'ai pas la prétention de tirer une conclusion gé- 
nérale de notre fouille de Fouqueure; je n'affirme pas 
que tous les tumulus qui n'ont pas un dolmen au centre 
surmontent toujours des voûtes en moellons ou des 
cellas en planches, aujourd'hui détruites. 

J'ai pensé cependant qu'il était bon d'attirer d'une 
façon spéciale l'attention des archéologues sur ce point. 

Avant nos fouilles de la Boixe nous ne nous doutions 
pas que les tumulus charentais contiennent presque 
toujours des murs en pierres sèches formant des cellas 
rondes ou rectangulaires. 

Peut-être arriverons-nous à reconnaître que ces murs 
étaient recouverts d'une toiture, pour former une véri- 
table chambre sépulcrale. 

De nouvelles explorations, faites avec soin, résoudront 
peut-être la question, qu'il était utile de poser nettement. 

C'est ce que j'ai cherché à faire. 

(1) MonumenU religieux, militaires et civils du Poitou (Deux- 
Sévres), Ch. Arnaud, p. 25. 




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PETITES CHRONIQUES 

DU 

MOINE DE SAINT-CYBARD 

D'ANGOULÊME '^' 

VVBLIÈEH 

D'après un manutcrit inédit des Archives de la Charente 

PAR 

M. P. DE FLEURY 



LES deux textes, l'un latin, l'autre français, que nous 
publions sous le titre qu'on vient de lire, sont visi- 
blement l'œuvre plus ou moins originale d'un moine 
de l'abbaye de Saint-Cybard. 

Le manuscrit duquel elles sont tirées fut écrit à la .fin 
du XV® siècle et au commencement du XVP, par deux 
mains distinctes mais contemporaines. Les treize pre- 
miers feuillets du registre ont disparu et le quatorzième 
commence par la chronique française, que nous publions 
la seconde et qui remplit les feuillets 14 à 19; les feuil- 
lets suivants (20 à 25) renferment la chronique latine, à 
laquelle nous avons cru devoir donner le premier rang 
et qui est suivie de quelques notes historiques que nous 
plaçons à la fin, en forme d'appendice. A ces notes sont 

(1) Archives de la Cfiarenie, manuscrit petit in-8' carré, en papier, 
fonds de l'abbaye de Saint-Cybard d'Angoulême. 



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— 12 — 

mêlées des reconnaissances de rente dont nous n'avons 
pas à nous occuper ici, non plus que du poème latin 
qui termine le registre. 

Point important à constater, les deux chroniques et 
les notes sont de la même main. Or, l'auteur de la chro- 
nique française I en exposant les circonstances dans les- 
quelles il a écrit, nous fait en même temps connaître 
son nom et sa qualité. 

A la mort de Guillaume de Montbrun, abbé commen- 
dataire de Saint-Cybard, arrivée le 11 novembre 1500, 
les religieux de ce monastère, sans doute pour préve- 
nir la nomination d'un autre abbé commendataire, se 
réunirent en chapitre afin d'élire im abbé régulier. Sur 
les vingt sufl&'ages qui furent exprimés, Charles de Li- 
venne, déjà pourvu de la dignité de ûhantre de l'abbaye, 
en réunit quatorze; six se portèrent sur Frère Renaud 
de Saint-Gelais, et un fut donné au prieur de Jarnac. 
Malgré la différence des nombres de voix, Renaud de 
Saint-Gelais voulut s'emparer du siège abbatial, au pré- 
judice de Oharles de Livenne ; de là un procès qui ne 
dura pas mmns de dix ans et se termina en 1510, par 
ia mise en possession de Charles de Livenne, pendant 
lequel temps les biens de l'abbaye furent administrés par 
deux commissaires, Guillaume Aix, prieur de cloître, 
qui avait cette charge depuis plusieurs années, el Frère 
Jehan Girard. C'est Guillaume Aix qui, poiu* rendre 
compte de sa gestion, écrivit la chronique française, 
qu^ composa intégralement, et qu'il fit suivre de la 
dironique latine , empruntée pour plus d'une moitié à 
des chroniques antérieures, telles que celle d'Adémar 
de Chabanais, moine de Saint-Cybard, l'Histoire de 
Oharlemagne, dite du Moine d'Angoulême, qui dut être 
aoMÎ l'œuvre d'un religieux de la même abbaye, r^i>* 
toria pontificum et comitum Engolismensium, et le 
Gesta Francorum. 



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— 13 — 

Sous le rapport de l'originalité, la chronique latine 
offre moins de détails inédits que la chronique française, 
écrite par un témoin oculaire qui fut mêlé aux faits dont 
il a retracé le tableau; mais, en raison de la date des 
quelques renseignements nouveaux qu'elle renferme, la 
chronique latine ne présente pas un moindre intérêt, 
et l'une est le complément nécessaire de l'autre. 

Enfin, les quelques notes qui forment l'appendice et 
sont contemporaines de la chronique française qu'elles 
éclairent en plusieurs points, tout en devant en rester 
distinctes, ne pouvaient en être séparées. 



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REOALIS MONASTERII S. EPARCHn BNaOLISMBNSIS 
CHRONICON BREVE. 



I. — Tbmpore Merovei, paganus rex (sic), sanctus 
Eparchius natus est pâtre comité Petragorice nomine 
Felice. Qui postea, plenus sanctitate, patronus Engoligme 
civitatis factus est. 

IL — Eo tempore, S. Gregorius, archiepiscopus 
Turonensis, magnis virtutibus fulgebat. Per idem tem- 
pus, sanctus Germanus, Parisiorum episcopus, missus 
a rege Ildeberto (1) Eagolismam civitatem, consecravit 
basilicam Sancti Eparchii, ubi ipse miper sepultus fue- 
rat(2). Adfuit cum eo venerabilis Gregorius, episcopus 
Turonensis, et in ipsa basilica multa pignora reliquiarum 
beati Martini episcopi coUocantes, dedicaverunt eam in 
ejusdem sancti Martini honore. Denique in altare ipsius, 
ab eodem sancto Germano atque sancto Gregorio conse- 
crato, sancte crucis hactenus apparent impressa signa- 
cula. 

(1) VHistoria ponii/icum et comilum Engolismensium, à laquelle 
06 paragraphe est emprunté presque textuellement, porte Chariberto. 

(2) Suivant VHistoria ponti/lcum, le corps de saint Cybard fut inhumé 
sur les confins occidentaux de la ville, in confinio urbis, in occidentali 
parte. 



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— 16 — 

m. — Item in honore sancti Pétri consecraverunt 
ecclesiam sedis episcopalis, quam Clodoveus rex supra- 
dictus a novo incoari jusserat, destructa priori sede quam 
Gothi arriana maculatione fedaverant , in honore sancti 
Saturnini, ordinaveruntque in ipsa civitate episcopum 
Mererium qui in Francia capellanus régis fuerat. Apto- 
nius enim nuperrime obierat in Xristo. 

IV. — Primus itaque rex Francorum fuit nomine 
Faramundus, fllius Mercomiris (sic), ejusdem gentis 
iUustris viri. Post Faramundum regnavit Clodio, filius 
ejus. Post Clodionem regnavit Meroveus, fllius ejus. 
Post Meroveum regnavit Childericus, filius ejus. Quo 
tempore exortus est beatus Eparchius ex civitate 
Petragorica, pâtre Felice Aureolo, comité ejusdem civi- 
tatis. Post Childericum, regem Francie (sic), regnavit 
Clodoveus, filius ejus, qui primus de regibus Franco- 
rum, credidit in Xristum et batizatus à sancto Remigio 
episcopo, cum omni exercitu suo et universo populo 
Francorum. PostClodoveiun regnavit Childebertus, flUus 
ejus, cum tribus fratribus suis, Theodorico, Clodomire et 
Clotario. Quo tempore sanctus Eparchius in EagoUsma 
virtutibus claruit, et ipso Childeberto régnante, post 
septuagesimum annum etatis sue, in pace ad Dominiun 
migravit. 

V. — Pipinus, rex Francie, fuit Karoli imperatoris 
Magni pater. Itaque, post Pipinimi pium regnavit Ka- 
rolus, fllius ejus, quem postea Romani elegerunt sibi 
advocatum contra reges Langobardorum, deiiide ipsum 
domnum Karolum elegerunt sibi in patricium Romano- 
rum, deiude elevaverunt in imperatorem et in Augus- 
tum, tenuitque domnus Karolus, Deo largiente, in 
potestate sua, omnem terram de Monte Gargano usque 
ad Cordubam, civitatem Hispanie. Pipinus vero pius, 



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— 17 — 

pater domni Karoli, postquam elevatus est in regem^ 
regnavit septem annos et obiit septingentesimo sexa- 
gesimo octavo anno ab incarnatione Domini, et ipso 
anno omnes Franci magno gaudio exultantes, elevave- 
runt sibi in regem domnum Karolum magnum, anno 
ab incarnatione DCC.LX.VIII. 

VI. — A Nativitate Domini usque ad transitum saacti 
Martini sunt anni quadringenti XL quinque. 

VIL — A transitu S. Martini usque ad transitum 
Clodovei, régis Francorum, qui primus fuit xristianus 
de regibus Francorum, sunt anni centiun viginti. 

VIIL — A transitu S. Martini usque ad transitum 
S. Eparchii, Engolismensis patroni, simt anni centum 
viginti. 

IX. — Natus est enim sanctus Eparchius tempore 
Merovei , Francorum régis pagani , qui fuit avus Clo- 
dovei, régis Francorum primi xristiani, et in tempore 
Thedosii (sic) junioris, divi Augusti imperatoris. Vicit 
(sic) per tempora'Theodosii, Marciani, Leonis, Zenonis, 
Anastasii et Justiniani imperatorum, et per tempora 
regum Francorum Merovei et Childerici et Clodovei et 
Childeberti. Obiit S. Eparchius tempore Justiniani impe- 
ratoris et tempore Childeberti régis Francorum. Obiit 
octogesimo anno etatis sue. 

X. — Domnus Karolus, recepto Unaldo et preparato 
Castro Fronciaco, rediit Engolismam ubi, postulante 
Laimo episcopo, fecit in monasterio S. Eparchii aucto- 
ritatem precepti de terris que ibi sane contenciarie erant, 
idest : super fluvium Tolveram, Magnacum, Juvenacum, 
Vasnacum, Monterionem, Visacum (seu Jusacum), Ro- 

3 



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— 18 — 

liacum; super fluvium Noiram, Baudidanem villam, 
Camilonem, Cavanacum, Ulciacum, Roliacum minorem, 
Torciacum, Sertis, Themolatum ; super fluvium Dordo- 
niam, Montem villam et Baciacum cum pertinentiis suis, 
Triacum, Marlevam. Quod preceptum Bartholomeus, 
cancellarius ejus, scripsit, et ipse doinnus Rex manu 
sua flrmavit et de anulo suo sigillavit (1). 

XI. — Eo tempore erat in ipso monasterio S. Eparchii 
canonicalis habitus. 

XII. — Dompnus vero piissimus et gloriosus imperator 
Karolus, dum Aquisgrani hyemaret, anno septuagesimo 
primo etatis sue, regni autem quadragesimo septimo, 
subacte autem Italie decimo, rébus humanis excessit 
XV (sic) februarii, sepultus Aquis, in basilica Dei geni- 
tricis quam ipse construxerat. Corpus ejus aromaticum 
et in sede aurea sedens positus (sic) est in curvatura 
sepulchri, ense aureo accinctus, evangelium aureum 
tenens in manibus et genibus, reclinatis humeris in 
cathedra, et capite honeste erecto, Ugato aurea cathena, 
ad diademate lignum crucis positum, et repleverunt se- 
pulchrum ejus aromatibus, pigmentis-, balzamo et musco 
et thesauris. Vestitum est corpus ejus indumentis im- 
perialibus, et subdario sub diademate faciès ejus operta 
est. Sceptrum aureum et scutum aureum quod Léo papa 
consecraverat, ante eum posita, et sigillatum est sepul- 
chrum ejus. Nemo referre potest quantus pro eo luctus 
fuerit per universam terram, nam et a paganis plan- 
gebatur, quasi pater orbis. Obiit vero in pace, unctus 
oleo sancto et viatico munitus, anno octingentesimo 

(1) Ce paragraphe est emprunté k la Vie de Charleniagne , par U 
Moiue d^Angoulôme, qui en a lui-même puisé la substance dans un 
diplôme manifesiemeni supposé, transcrit dès le XII* siècle, dans le 
cartulaire de Tabbaye de Saint-Cybard. 



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— 19 — 

quarto decimo ab incarnatione Domini, et regnavit 
gloriosissimus Ludovicus fllius ejus pro eo, régnante 
Domino nostro Jhesu Xristo cui est gloria in secula 
seculorum. Amen (1). 

XIII . — Ludovicus rex et imperator regnavit post 
Karoliun Magnum, et dictus Ludovicus, jussu paterno, 
fecerat monasterium Sancti Johannis Babtiste Ange- 
riaco, et monasterium Sancti Cipriani Pictavis, et 
monasterium Brantomense, et transtulit canonicalem 
habituni in monasticum, in monasterium (sic) Sancti 
Eparchii Engolisme. Onmibus monasteriis prefecit abba- 
tem Martinum. Tune éclipsis solis fuit, et domnus 
Ludovicus imperator obiit XII kalendas julii, anno ab 
incarnatione Domini D.CCC.XL, sepultus Métis apud 
Sanctum AmulfUm (2). 

XIV. — Post mortem Ludovici imperatoris anno VIII, 
Karolus Calvus regnavit et Lemovice conventum géné- 
rale habuit, tempore quadragesime, ante cujus presen- 
ciam Ainardus, prefectus monasterii Sancti Marcialis, 
deposito canonicaii habitu, monachus efflcitur. Similiter 
et omnes canonici Sancti Marcialis in monasticum habi- 
fum sponte sese transferunt, et deinceps idem locus a 
monachis ordinatur. 

XV. — Tune sancti Martini monachi Turonenses, 
nemine cogente, ante corpus ejusdem abjecte monachi 
stematè, stema induunt canonicale. Sed mox in eis pes 



(1) Cet alinéa tout entier est emprunté à la Vie de Charlemagne, par 
le Moine d'Angoulème (D. Bouquet, V, 186). 

(2) Ce passage est en contradiction avec Adémar de Chabanais (ou de 
Chabannes), qui attribue k Pépin d'Aquitaine les fondations dont il s'a- 
git (D. Bouquet, VI, 223). 



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— 20 — 

(pestis) irruit, ut una nocte omnes morerentur, et de 
reliquo a canonicis ipse habitatur loCus. 

XVI. — Quo tempore gravissime Normanni Aquita- 
niam affligebant, et Helias Cotigena, Engolismensis 
episcopus, defunctus est. Monasterium quoque beati 
Eparchii ab instantibus paganis desolatum est, ita ut 
ibi nullus monachorum habitaret, et hac de re canoni- 
calis habitus ibi reverteretur qui nuper exierat. 

XVII. — His temporibus, Fredebertus episcopus Fran- 
cie, veniens ad Sanctum Eparchium, construxit ibi 
ecclesiam in honorem Salvatoris. Sed corpus beati viri 
levare non potuit, quod volebat transferre in eadem (sic) 
ecclesia, ipsoque consecrationis die, [post] peractum 
sacriflcium, placida morte ante altare Salvatoris obdor- 
mivit in Domino, et ibidem ante altare humatus est ab 
episcopo Oliba. Interea, Karolo Calvo de seculo mi- 
grante, regnavit pro eo in Francia fllius ejus Ludovicus 
Balbus, neo ultra imperium accepit aliquis de regibus 
Francie (1). 

XVIII. — Eo tempore Guillermus, nomine Sector ferri 
Engolisme principatum obtinuit, et communem habue^ 
runt totum honorem eorum ipse et Bernardus, consan- 
guineus ejus. Ademarus autem, qui sororem Bernardi 
Sanciam uxorem habuit, decem annos supervixit Al- 
duino. Sancia vero vitam terminans II nonas aprilis, 
humata est juxta basilicam beati Eparchii. Eo tempore 
Gunbaldus episcopus decedens, successorem habuit 
Fulcanum (sic). Tune dictus Guillermus Sector ferri 
et consanguineus ^us Beruardus, ^dgregato conventu 

(1) Ce passage est imite du chap. XI de VHistoria pontiftcum et comù 
tum EngolismenHum, 



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- 21 — 

nobilium virorum, iterum restituerunt monasticum 
habitum in basilica beati Eparchii, preflcientes eidem 
monasterio. Menardum (1) abbatem, qui in fronte ba- 
silice beati Eparchii construxit elegans oratorium in 
nomine Sancte Resurrectionis. Tune domnus Guillermus 
per testamentum concessit ad eundem locum beati 
Eparchii donum, ecclesiam Sancti Hylarii in Petra- 
gorico, sitam in vicaria Piliacense, ecclesiam Sancte 
Eugénie, sitam in Sanctonico, in vicaria Pedriacense, 
curtem Fradorevillam, et villam Dairaco , villam Alvi- 
niaco, villam Romanore villa, cum ipsa ecclesia, mansum 
unum in Godorvilla. Quod testamentum confirmare 
jussit, et flrmaverunt manibus propriis quorum nomina 
hec simt : Bernardus comes, Arnaldus fllius Bernardi, 
Odolricus vicecomes, Ademarus vicecomes, Arnaldus 
flUus Guillelmi , Ademarus filius Vuillelmi. 



(1) Le cartulaire A, A, A de Saint-Cybard, qui reproduit ce passage 
d'après les Gesta Francorum, porte Mainardum* 



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IfÉMOnŒ DE CE QUI S^EST PASSÉ EN L'àBBATE DE SAINT- 
CYBARD PENDANT LA VACANCE DU SIÉ0E. 

(1500-1510.) 



MéMOYRE soit présens et avenir corne le XI* jour de 
novembre, jour S* Martin, ala de vie à trespas maistre 
Guillaume deMonbrim, abbé commandatairedeTabbaye 
et monastère de S* Chibart lez Engolesme, et demora 
abbé dud. monastère envyron douze années, et ne fit 
nulles réparacions dignes de mémoyre ne autres biens, 
et morut Tan de grâce mil cinq cens (1). 

A cause de la mort dudit àbbé commandataire, mes- 
sieurs les religieux de lad. abbaye firent ellection. De coy 
ung Frère Charles de Livenne, chambrier de lad. abbaye, 
heust XIIII voitz, et ung Frère Renault de Sainct- 
Gelays heust cinq voytz , et ung Frère Cristoffle, prieur 
de Jarnac, heust une voytz, et en tout le nombre des 
ellisans se monta (?) pour nombre XX personnages, et 
fut fecte lad. élection le XX VIP de novembre. Et à cause 
du différant de lad. élection, heust grant procès entre 
led. de Livenne et led. de S* Gelays, premièrement par 
devant monseigneur Tévesque d'Engolesme, sur la con- 

(1) Uo mot, qui venait après, a été raturé. 



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— 24 — 

firmation ou inflrmation des deulx prétendans et feut 

confirmé Frère Renault de S* Gelays qui n'avoit heu que 
cinq voyz, de laquelle confirmacion Frère Charles de 
Livenne feust appellant en la court de parlement à 
Paris. 

Et durant led. procès et différant des deulx préten- 
dans, lad. abbaye feust séquestrée et myse entre meins 
de Gommissères par lad. court de parlement^ et furent 
viquères et commissères de lad. abbaye, le siège abba- 
tial vacant et durant led. procès, Frère Guillaume Aix, 
procureur de cleustre de lad. abbaye, et Frère Jehan 
Girart, segrestain, religieux et officiers de lad. abbaye, 
tant en spiritualibus que temporalibiis commissères. 

S'ensuivent les réparacions que lesd. prieur de cleus- 
tre et segrestain, comme commissères de lad. abbaye, 
ont fet ou fet fère en lad. abbaye, durant le temps.dud. 
procès. 

Et premièrement ont fet les susd. commissères la 
murailhe de l'abbaye commansant à l'endroit du grant 
portault de l'église, devers la ville, en montant en la 
ville d'Engolesme, envyron XVII bones brasses et de 
hault, ainsin cum apert par lad. murailhe, qui cousta 
grant somme de deniers, pour ce que les fondemans fu- 
rent de grant myse, et lad* murailhe est en fasson de 
thaluz, et le plus hault cor est en fasson de dos d'asne, 
ainsin que l'on peut voyr par la susd. murailhe, et fut 
fête lad. murailhe l'an M. V^ quatre. 

Item plus ont fet lesd. commissères l'an M. Y^ quatre, 
réparé ung encensier d'argent qui poysset deulx mars 
et demy d'argent. 

Item plus ont fet les commissères ung autre encensier 
d'argent qui poyset deulx mars sept onces et demye. 

Item plus ont fet les commissères réparé un qualice 
d'argenè, lequel qualice a ung Agnus Dey sur le pié, 
qui poyzet deulx mars d'argent et douse de fin hor. 



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Item plus ont fet les commissères réparer ung autre 
qualice qui poyzet ung* marc troys onces et troys groz 
d'argent et douse àe^&x^hot. 

Item plus ont réparé les commissères ung autre qua«- 
lice qui poyzet ung marc et troys cars d'once d'argent. 

Item plus ont fet les commissères guamiret cotrmr 
Id'baston de la croix d^àrgent, et y feut mis img mare «* 
dmix onces et demye* d'argent. 



Le gnmt chapitre. 



MÉBfiOYBO smt que les commussère» susd^^ ont JQ^lr W6P 
et édiffler le grant chapitre deS^ Chibart et'le^potâ^cBaK' 
pib'e, ossyde.voulte-dè pierre, avecques ttroyS'VitMub 
et troys piliers, et le- grant portault osfiFf. Efrle-^gwaî*- 
chapitre fut pavé de pierre en fasses de quaWQaulx, et^ 
ftit fet img'hautierpeurdisre messe^ et II9* petite ehapitare 
fut pfiv?é de« boy 8^ et tout hautour dud. petit cKapitrà^ 
fifflues ffire-liBs bans' en ftuswon-de oofltet», aBflto^dflM!iet*lN3- 
dedens le double des instrumes» etr eose^iniœiefitti dé" 
tous les prieurés deppendans de l'abbaye. Et flit pavé 
de boys affln de tenir chapitre haucune foys, et pour 
aprandre à chanter et lira l^a petits novisses ; et aussi 
le dessus dudit chapitre fut pavé de piarre et cinqdemy 
croisées, et furent fectes les chambres, ainsin cum apert. 
Et fut commencé à bâtir led. chapitre le pénultiii^ jpur 
de s^tambre l'aa mille Y<^ et quatre, et fut achepéi 1er 
XY® jour d'oetobi\e mille V*' et six, par, Frère Guiltojimftf 
Âi$^ prieur de. cleustre et prieur de Bragerac, et j^ac 
Frère Jehan, Girat, segrestain,, officiers de lad. abbaye/ 
de S^ Chibart, le siège abbacial vacant,, comme desaus 
est dit. 



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— 26 — 



Les ajuhes de Véglise. 



L'an m. V® et set furent réparées les quatre ajuhes de 
l'église devers l'enfermerie, et furent haucées plus hautes 
de huit pies par legd. commissères. Mémoyre soit que 
Frère Guillaume Aix, prieur de cleustre de S* Chibart, 
comme commissère de lad. abbaye, a fet bâtir et édiffler 
envyronde quarante brasses de murailhe devers l'enfer- 
merie, laquelle murailhe est entre l'ymage de monsieur 
S* Chibart et le vieulx portault en aient de lad. abbaye 
en la ville d'Engolesme, et fut commencée lad. murailhe 
le XXV* jour d'octobre l'an mille V<^ et six, et fut par- 
achevée le XX« de juillet mille V° et set. 

L'an M. V*^ et huit furent réparées les ajuhes du ré- 
fectoire de séans et de la chambre du chantre, devers 
le molin, par les commissères susd., en may. 

En jung M. V« et huit fut fête la murailhe tout à l'en- 
tour du vergier de céans, lequel vergier est contre la' 
Charente, viz à viz des fenestres de la salle du couvent, 
par les commissères, le siège abbacial vacant. 



Les cleicstres. 



Mbmoyre soit que le XXIP jour de juillet M. Y"" et 
huit, fut fet le merché pour édifier et bâtir les cleustres 
de l'abbaye de S* Chibart de voûte et de pierre, ainsin 
cum apperra par ledit bastiment, par Frère Guillaume 
Aix, prieur de cleustre, et Gilbert Petiton, commissères 
de lad. abbaye, le siège abbacial vacant. Et fut com- 
mancé à tailler le XXVIII® jour dud. moys. 



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— 27 — 

Mémoyre soit que le premier jour d'octobre, Tan de 
grâce mille V^ diz, print pocession de Tabbaye de S*Chi- 
bart Frère Charles de Livemie, abbé dud. monastère, et 
obtint led. de Livenne contre ledit de S* Gelays lad. 
abbaye par appointement fet entre les deulx prétendens; 
et Tappointement fut que led, sieur abbé Charles de 
Livemie dona par recompance aud. de S* Gelays, le 
prioré de Marsac pour quatre cens livres et cent frans 

de pancion sur le de lad. abbaye. Plus 

luy bailha le prieuré de pourtroys cens 

frans, et ce sont huit cens frans que led. abbé bailha de 
recompance aud. de S* Gelays. Et le procès dura entre 
les deulx prétendans Tespanse (sic) de diz ans ou en- 
vyron. 



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APPENDICE 



NOTBS DITtHSBS VXTlULITBS l>tT ITteTB lIAmTSCRXT. 



Le XXIIII»« jour de janvier Tan mil CCCC quatre vings «t 
ung, la rivière de Charente fut sj grosse qu'elle passa au méliea 
du pont de Seint Chibart et rompit ung grand arseau dud. pont, 
devers la méson de Béric, et mist à terre plusieurs mésons, tant 
mésons qu'apentiz, et ugne partie du molin S* Chibart mit à 
terre, et plusieurs autres domages» et mist en nécessité tout le 
peuble qui demouroit aud. bourc de sortir de leur mésons, car 
lad. Tîvière estoit sy merveilleuse et grosse, qu'elle monta sur le 
pi«8 haolt planché qui fsust aud. foourc. 

En Tan de grâce mill CCCC vins et ung, l'année fut fort ohiève 
de tous biens, et principal! ement de blé et de vin, et ce vandoit 
la pipe de froment, en Engoulesmê, XX livres tournois et 
XYIII livres, et en plusieurs lieux le monde mouroit de faim, et 
ne mangeant que rassines d'erbes et de ohour. En ce temps on ne 
trouvoit que pouvres pour les chemins et brigue&s pour les boys. 
Le monde, pour son argant, ne pouvoit trouver de pein à vandre, 
pour la grant chereté qu'estoit. Le pouvre peuble acheptoit le 
bran sinq sous et six sous, et le fesiant moudre aveeqaes de Ta- 
Tojne que ooustoit le boissea sine et six seus, les aultres omui* 
géant Tavojne toute pure, encore on n'aa pouveit trouver. Le 
londea de via sa vanéoit em En^olesiee vint tivtes, boa Tin 
vieilh, la pinte de vin XII deniers et X éeeiwe. 



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— 30 — 

Excommunicatus est Frater Johannes de Monteacnto, helemo- 
sinarius znonasterii Sancti Eparchii, ordinis Sancti Benedicti, 
in suburbio Engolisme, pro contumacia et ad instantiam procu- 
ratoris seu sindici dictî mouasterii, domini yicarii generalis in 
spiritualibus ettemporalibus ejusdem monasterii auctoritate. 

L'an mil CCCC quatre vings et troys, mons. Tévesque d'Engo- 
lesme donna couronne à mon neveu Frère Jehan de Feydit et à 
Frère Jehan de la Rochefoucault, et tint les h ordres en Tabbaye 
de séans es quatre temps de la Saincte Croix de septembre en l'an 
susdit, moy présant et plusieurs autres. Sic est. 

Le X'jour de octaubre l'an mil CCCC quatre vins et troys. 
Frère Hélies de Lavoute, prieur de Brégerac, me passa procuracion 
à résigner son beneffice in manihus pape, en faveur de moy, à 
sincantc escus d*or de pancion et ung moiin. Sic est. 

En l'an susdit mil CCCC quatre vins et troys, je Frère Guillaume 
Aix, prieur de cleustre de séans, prins pocession du prieuré de 
Brégerac, en la diocèse de Perigueus, le jour des troys Roys. 

L'an mil CCCC quatre vings et troys fut fet et ediffîé le cueur 
de boys de l'église de S' Chibart. 

S'ensuivent les noms des petits moines qui furent vestus le 
tiers jour de febvrie'', jour de S* Blays, l'an mill. V® et diz, par 
Révérend Père en Dieu Charles de Livenne, abbé de Sainct 
Chibart, et au contentement de tous messieurs les religieux du 
couvent dud. lieu. 

Et premièrement fut vestu : 

Jacques de Livene, fils de monsieur de Nouilhac; 

René de la Porte, fils de monsieur de la Vallade ; 

Charles de Livene Laumont ; 

Pierre Vigier de Chalone ; 

Jacques de Livene de Boys ; 

Antoine de la Rivière. 

Et mémoyre soit que ung chascunde ces p3tits moynes ou leurs 
pères ont promis payer une choiste d'un marc d'argent pour hau- 
manter le vituère, comme est d... 

Item, le chambrier de séans a prins leurs robes vieilles qui sont 
à luy, à cause de son office. 



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— 31 — 

Item l'enfermier de séans ung Iji garny de plume, à cause de 
son office. 

Item le segrestain de séans doit fournir ung sierge de syre à 
chacun petit mojne, et luy doit estre payé par les pères, pour 
aler faire station devant le corps de monsieur de 'sicj S* Chibart, 
incontinant que les petits moynes sont y est us. 

Item est deu au chevier (?) Y s. ; 

Item au cuisinier, Y s. ; 

Item le barbier, V s. ; 

Item la chambariëre, Y s. 

Et pour la bienvenue, chacun petit moyne doit le diner et 
souper à mons. et à tout le couvent et à toute la companie. 

Frère Guillaume de Gourville fut faict profès le jour de Tous- 
saincts, post offertorium de la grant messe, par Révérend Père en 
Dieu Charles de Lyvène, abbé de Saiçict Cybart, officiant ondit 
lieu iceluy jour ; et furent appelles missire Jehan Echassereau et 
missire Pierre Bonyn, prebtres et notaires, pour en bailler acte 
ou actes, J'an mil cinq cens XXII. Frère Jacques Giraud, prieur 
de cloistre dud. lieu, estoit ad ce présent. 

Fr'^re Bastien Girauld fut faict religieux le sabmedy quator- 
ziesmejour d'apvril mil cinq cens vingt et six, par Révérend Père 
en Dieu Frère Charles de Lyvène, abbé de Sainct Cybart, es 
présences de Frère Jacques Girauld, prieur de cloistre, oncle 
dud. Bastien, Frère Gilles Yigier, soubsprieur, Frère Ithier, 
chambrier, Frère Joachim de Lestang, homousnyer. Frère Louys 
Berr}', enfermier, Frère Jehan Marin, Frère Jehan Du Lignon, 
Frère Françoys Guilhochier. Frère Françoys Rémond, Frère 
Jouachin Audureau, Frère Jehan de la Besse ; et fît le disner le 
lendemain qu'estoit dimanche, et paya les debvoirs. 



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EXPLORATION 

ARCHÉOLOGIQUE 

DU DÉPARTEMENT 

DE LA CHARENTE 
A.-F. LIÈVRE 

CANTON DE MANSLE. 

I. 

AUNAC. 

«•-XTJNÀC » est mentionné pour la première fois dans 
V^le dernier quart du XI® siècle. 

En 1398, Guy de La Rochefoucauld, rendant hom- 
mage pour ses terres tenues de Tévêché, comprenait 
dans leur dénombrement « tout ce qu'il avait aux bourg 
et paroisse d'Ounac, excepté l'hébergement de Bayet; )► 
d'où il résulte qu'Aimac ne formait point alors un flef 
distinct et que Bayers ne constituait pas une paroisse. 

C'est Charles, comte d'Angoulême, qui érigea Aunac 
en châtellenie, par lettres patentes, données à Cognac, 
en février 1477. Le nouveau fief comprit les paroisses 
d' Aunac, Saint-Front, Lichères et Chenommet. 

En 1491, Marguerite de La Rochefoucauld, fille de 
Philippe, seigneur de Melleran, porta par mariage la 

(1) Voir Bulletin, 187€.1879, page 173. 



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— 34 — 

terre d'Aunac à Charles de Voluire, dont les descen- 
dants la possédaient encore en 1729. Le comte de Saint- 
Pern en était propriétaire en 1780. 

Nous ne savons si c'est un La Rochefoucauld ou un 
Voluire qui avait bâti le petit manoir d'Aunac, qu'ont 
admiré Montalembert et Michon, et qu'un propriétaire 
inintelligent a détruit en 1860 (1). 



IL 
BAYERS. 

La paroisse de Bayers, distraite de celle d'Aunac au 
XV* siècle, était bornée à l'ouest par la voie romaine de 
Périgueux à Rom, qui a été abandonnée et mise en cul- 
ture depuis 1770, époque où fut établie à côté la grande 
route de Paris. 

Bayers formait une petite juridiction particulière com- 
prenant la paroisse et ressortissant à Angoulême. 

Cette terre était dès le XIP siècle aux La Rochefou- 
cauld. En 1488 elle échut à une branche cadette, qui en 
prit le nom. 

Les La Rochefoucauld-Bayers remplacèrent l'héber- 
gement du moyen âge par un logis plus confortable, 
qui, depuis cent ans qu'il est sorti des mains de ses an- 
ciens maîtres, s'en va en ruines. Déjà la végétation a 
envahi la grande salle, et la grosse tour laisse voir sa 
charpente à travers ime couverture néghgée, dont cha- 
que tempête arrache quelques tuiles. A côté, le proprié- 
taire et ses boeufs se partagent les deux ou trois pièces 
encore abritées. 

(1) Livre des fiefs de Vèûêché, art. 187 ; — Archives de la Charente, 
G, Montigaac ; — Dom Fonteneau, Recueil de chartes (Bibliothèque de 
Poitiers), XVII, 130; — Michon, Statistique monumentale, 219. 



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CELLETTES 



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— 35 — 

IIL 
CELLEFROUm. 

Lb nom de Pierre-Levée donné à un bloc calcaire placé 
dans un carrefour sur la lisière d'un bois, au nord de 
Chez-Mittau, a fait croire à l'existence d'un dolmen. Ce 
n'est qu'une pierre plate posée de champ, qui a hors de 
terre quatre-vingts centimètres de haut et un mètre 
cinquante de long. On l'appelle aussi la Pierre-qui-Parle 
ou la Pierre-qui-Danse. 

Dans un bois entre le bourg et le village de La Forêt, il 
y a une enceinte fortifiée formant un quadrilatère d'envi- 
ron 95 mètres de long sur 50 de large. Les jetées, surtout 
celle de l'ouest, sont peu élevées, et l'on ne voit de fossé 
nulle part, soit qu'il ait été recomblé, soit que les travaux 
de retranchement n'aient pas été achevés. 

Les terrains tertiaires du sud de la commune étaient 
anciennement couverts de bois, qui ont dû être détruits 
pour alimenter une exploitation de fer, dont on a les 
restes dans im tas de laitier et de cendres, qu'on appelle 
la.Grosse-Motte de La Bachellerie. La lande remplaçala 
forêt, qui ne put se reconstituer sur un sol resté com- 
munal et livré à un pacage continu. 
. Le nom de Bachellerie donné à ce vaste communal, 
voisin de la voie antique qui traverse la forêt de Bel-Air 
et limite la commune, nous porte à nous demander s'il 
n'y aurait pas eu là une sorte de corporation analogue 
à la bachellerie de Montignac, chargée de l'entretien 
des chemins, moyennant la jouissance de quelques biens 
de mainmorte (1). 

Peut-être, au contraire, la dénomination de ce canton, 
resté indivis, lui vient-elle de ce que, au moyen âge, 

(1) Voir ci-deesas, canton de Saint-Âmant, commune de Montignac. 



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— 36 — 

il aurait été exploité par ces vassaux d'un ordre inférieur 
et non mariés qu'on appelait Bacheliers. 

L*ABBÀTB. 

Dans la première moitié du XI^ siècle^ un nommé 
Frouin, qui possédait un domaine sur les bords du Son, 
en abandonna^une partie pour l'établissement d'une con- 
grégation de chanoines réguliers de Saint- Augustin. La 
maison prit le nom de son bienfaiteur. 

Adémar de Chambes paraît avoir été le premier abbé. 
Il souscrivit en cette qualité une charte avec le comte 
Geoflftx)i, qui mourut en 1048, et il gouvernait encore la 
-communauté du temps de l'évêque Adhémar, qui n'oc- 
cupa le siège d'Angoulême qu'en 1076. 

Sa sœur Agnès flit une des bienfaitrices du couvent, 
•auquel elle donna sa part du domaine de Sonne (1), con^^ 
sistant en la moitié de neuf borderies, et vers la même 
époque divers autres personnages abandonnèrent au 
monastère la terre de La Forêt, par un acte que, sauf le 
protocole et quelques mots courants, le rédacteur ftit 
heureusement incapable de mettre en latin, ce qui nous 
avalu une charte en langue vulgaire du dernier quart 
tiu XI* siècle (2). 

A peine fondé, le chapitre eut à se défendre du droit 
de synode contre l'évêque Guillaume, qui voulait l'y 
assiiÛ^^tir, mais qui finit par se départir un peu de ses 
exigences d'après les conseils de son frère Foulque et de 
son cousin Arnaud (3). 

Dans le document qui nous fait connaître ce dififérend, 
Arnaud est, comme Guillaume, traité d'évéque; une 

(l) De Sompnetio. — Carlulav"^ 4e Cellefrçmn, %tI Wi U-16 
(Bibliothègue nationale, fonds IsiUn» 9^ 2^^p 
(î) Voir appendice, A, p. ôl. 
(3) Voir appendice, B, p. 92, 



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CELLEFROUIN 



(Eglise; 



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— 37 — 

ftutr^ charte lui donne également ce titre (1)^ et d'une 
troisième pièce, qui paraît avoir été incorrectement 
transcrite, on peut conclure, en outre, qu'il a été le ^r 
dateur de Cellefrouin (2). 

L'abbaye était située sur la rive gauche du Son, entre 
la rivière et le coteau. L'église, qui est tout ce qui en 
reste, fut bâtie vers 1040 et n'a pas depuis lors subi de 
modifications essentielles. Elle se compose d'une nef à 
cintre surbaissé; de deux bas-côtés très étroits et de 
même hauteur que la nef; d'un transsept très court, au 
milieu duquel le clocher s'élève sur une coupole octogo- 
nale; d'une abside en cul-de-four, flanquée de deux 
absides secondaires, mises après coup en communication 
directe avec elle. Les arcs des voûtes de la nef et de ses 
collatéraux ne sont que la continuation des pilastres, 
sans autre transition que la mince corniche qui règne à 
la base du berceau dans toute sa longueur. Les forme- 
rets seuls reposent sur des chapiteaux très lourds, sim- 
plement épannelés ou ornés de volutes rudimentaires. 
Dans le chœur, les chapiteaux sont traités avec plus de 
soin, mais leur ornementation, maigre et pauvre, quoi- 
que variée, n'en trahit pas moins l'inexpérience de l'ou- 
vrier. La coupole n'est éclairée que par deux oculus 
regardant sur l'abside. 

La façade, moins remarquable que le plan de l'édifice, 
présente une large surface irrégulièrement partagée par 
une arcature et des colonnes engagées, dont quatre 
atteignent presque le pignon et se terminent par des 
larmiers semi-coniques. Le portail a été refait dans le 
style ogival. 

Vers le milieu du XV® siècle on accola une chapelle 
au flanc méridional du monument, dans le voisinage du 

(1) Voir appendice, C, p. 92. 

(2) Voir appendice, D, p. 93. 



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— 38 — 

transsept, et, pour la mettre en communication avec les 
nefs, on fit dans le mur une large baie, qui depuis a été 
bouchée. 

En l'an 1096 ou environ, le pape Urbain II attribua 
l'église de Cellefrouin et ses dépendances à l'abbaye de 
Charroux, et, le 24 novembre 1101, à la demande des 
moines, un concile réuni à Poitiers sanctionna cette 
concession. Tous ceux qui avaient quelques droits sur 
cette église, notamment Jourdain de Chabanais et Amé- 
lie, sa femme, en firent l'abandon, et l'évêque Adémar 
consacra cette transmission par le moyen symbolique de 
la crosse et du couteau (1). ^ 

La cure de Cellefrouin fut unie à l'abbaye en 1481 . 

L'entretien de l'église, à la fois abbatiale et parois- 
siale, incombait en partie à l'abbé, qui était décimateur 
de la paroisse, et en partie aux habitants. De part et 
d'autre on ne cherchait qu'à s'en décharger. En 1769, 
l'abbé cominendataire, qui avait reçu de son prédéces- 
seur ime indemnité assez considérable pour des répara- 
tions négligées, suggéra même l'idée d'abattre l'édifice, 
se réservant, paraît-il, de soutenir ensuite que sa 
reconstruction incombait aux paroissiens, seuls inté- 
ressés à avoir une église, attendu que le couvent n'exis- 
tait plus ou du moins était réduit au seul chambrier. 
M. Usse, ingénieur en chef de la généralité de La Ro- 
chelle, sauva ce vieux monument en déclarant qu'il était 
susceptible de réparation. L'abbé, alors, pour réduire 
la dépense, proposa de supprimer deux chapelles qui se 
trouvaient de chaque côté du chœur, non loin du sanc- 
tuaire. Il s'agit vraisemblablement de celle dont nous 
avons parlé et d'une autre qui devait être au nord, mais 



(1) Cum sua pasLorali virga et cum cultello. — D. Fonteneau, Recueil, 
t. IV, 89 et 125 (Bibliothèque de Poitiers). 



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— 39 — 

dont il ne reste pas de trace, le mur septentrional ayant 
été refait. 

Il ftit convenu que les deux chapelles seraient détrui- 
tes et que la nef resterait à la charge des paroissiens, 
ainsi que le « baflfroy », c'est-àr-dire la charpente qui 
porte les cloches ; mais on ne put s'entendre au sujet du 
clocher, que l'abbé voulait mettre entièrement au compte 
des habitants, tandis que ceux-ci prétendaient n'y con- 
tribuer que pour moitié (1). 

L'affaire pour le moment en resta là. Des réparations 
furent exécutées plus tard; mais il est difficile d'admettre 
que la paroisse y ait employé 20,000 livres, comme les 
habitants le prétendaient en 1789. Il est heureux, du 
reste, qu'on n'en ait pas fait davantage, puisque l'édi- 
fice, moins endommagé qu'on le disait, a pu attendre 
une restauration plus intelligente, exécutée en 1865 par 
M. Warin, avec une sobriété qu'il serait à désirer, dans 
l'intérêt du budget et de l'archéologie, de voir apporter 
dans tous les travaux de ce genre. 

ftj. Usse, en étudiant son projet de réparation, cons- 
tata l'existence d'un caveau entre les quatre piliers de 
la coupole et y découvrit un tombeau. Si peu élevée 
qu'ait été cette petite crypte, elle devait descendre au- 
dessous du niveau de la fontaine voisine et de la rivière, 
d'autant plus que celui du pavé était alors plus bas 
qu'aujourd'hui. C'est dans*les réparations faites à cette 
époque qu'on releva le sol jusqu'au-dessus des bases des 
piles. 

La mise de l'abbaye en commende, vers les premières 
années du XVP siècle, en amena peu à peu la ruine. Il 
ne restait plus que six reUgieux en 1544, trois en 1653, 
un ou deux en 1725, et enfin en 1769 il n'y avait plus 
que le chambrier, auquel l'abbé faisait une pension. Le 

(1) Archives de la Charente, fonda de Tahbftye de Cellefrouin. 



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-40- 

Éteimstèf^, dont Tentî^en était tout à fttit négligé, tôttt* 
bait en ruines au commenœment du XVUP siècle (1). 

La situation féodale de l'abbaye sous le double rap- 
port de la mouvance et de la juridiction, ainsi que de» 
prérogatives se rattachant à l'une et à l'autre, a donné 
lieu à des difficultés qui, nées au XIII® siècle, n'ont 
peut-être été définitivement réglées que par la des- 
truction de la féodalité elle-même. Dans uù traité fait 
en 1280 les religieux déclarent, en présence du sei- 
gneur de Cellefrouin, qu'ils tiennent immédiatement de 
l'évêché tout le temporel de leur maison, et d'autre part 
ils reconnaissent, l'évêque présent, que la haute justice 
appartient au châtelain de l'endroit (2). La question ainsi 
résolue se représenta plus tard, soit que la convention 
eût été abrogée, soit qu'on l'eût oubliée ou méconnue. 

En 1282, Guillaume de La Rochefoucauld, seigneur 
de Cellefrouin, consentit à ce que diverses personnes 
tinssent de l'évêque médiatement ou immédiatement le 
breuil de Cobeza et autres choses dans la paroisse de 
Beaulieu. Les immeubles dont il s'agit appartenaient en 
1318 à la famille Beuvi, de laquelle ils passèrent au 
couvent, et l'abbé en 1361 en rendait aveu à l'évêque (3); 
mais ses successeurs ayant voulu porter en même temps 
leur hommage à l'évêché pour le reste du temporel, les 
La Rochefoucauld s'y opposèrent. En 1400 Guy de La 
Rochefoucauld reconnut de nouveau que tout ce que 
possédait le monastère relevait de l'évêque, dont il tenait 
lui-même le château et la châtellenie de Cellefrouin. 
C'est du moins ce que dit Mesneau dans son inventaire 
du trésor de l'évêché (4); seulement le titre qu'il analyse 

(!) Archives de la Charente, fonds de l'abbaye de Cellefrouin. — 
Gdrvais, Mémoire sur l'Angoumois, p. 95 et 96. 

(2) Voir appendice, E, p. 93. 

(3) Archives de la Charente, G, Cellefrouin. 

(4) Meaneau, Inventaire du trésor de l'évêché, 973L 



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— il — 

ne se retrouTe powA^ et U est fieseible ^ue ad HtttM^ 
ait pris pour une couvention nouvelle un vk&QUs éè 
celle de 1280, délivré à la date qu'il indique. Ce qui le 
ferait croire c'est que l'objet du traité est le même et 
que les trois contractants portent les mêmes noms que 
dans l'acte de 1280. Quoi qu'il en soit, en 1462, l'abbé 
rendit aveu à l'évêque de tout le temporel de l'abbaye 
sous l'achaptement d'un denier d'argent valant douze 
deniers de monnaie courante; et pareils hommages 
furent faits en 1472, 1494, 1503 et 1509; mais en 1565, 
Louis Prévost, possesseur par indivis des deux tiers de 
la baronnie de Cellefrouin, comprend le monastère dans 
son dénombrement (1). 

Vers 1720 on se disputait encore, non plus sur la omir- 
vance, mais sur la juridiction. L'abbé n'ayMt ^e 
moyenne et basse justice, le duc de La RochefoucaJuld 
revendiquait le ressort, dont le sénéchal d'Ângoumoif^ 
de son côté, prétendait être en possession (2). Il est c^- 
tain, comme nous venons de le voir, que les La Rocher 
foucauld jouissaient de la haute justice à Cellefrouin 
au XlIP siècle et que dès le XIP un viguier la rend^jlt 
en leur nom. 

A cette question de droit féodal se rattache c^ des 
foires et marchés, qui était aussi en 1280 l'objet d'une 
contestation entre l'abbé et Gui de La Rocheifou€<iuld, 
et qui fut terminée par une transaction aux termes de 
laquelle ce dernier pouvait faire tenir des marchés ijom 
les mercredis et des foires quand bon lui semblait sur 
la place contiguë au mui* de clôture de l'abbaye .et sur 
celle qui est devant les portes de l'église^ »a\j£ 4aa0 la 
partie comprise entre celles-ci et le ruisseau ve^ai^i de 
la fontaine. Les religieux n'eurent droit aux ^oi^àitfi 



(1) Archives de la Charente, Q, Cellefrouin. 

(2) J. Vigier, Coutumes dCAngoumois, 2* édition, ^. 



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— 42 - 

que d'une seule foire, celle de Saint-Biaise, sur laquelle 
le seigneur ne se réserva que le domaine éminent et la 
viguerie (1). 

L'abbaye n'était pas riche. Vers 1725, l'abbé commen- 
dataire en retirait deux mille livres de revenu, mais il 
avait à en payer huit cents pour les décimes et trois 
cents au curé ou vicaire perpétuel, ce qui réduisait sa 
part à moins de cent pistoles, « en y comprenant toutes 
les places monacales, dont il jouissait, n'y ayant, nous 
dit un contemporain, qu'un chambrier, qui avait sept 
cents livres de rente. » 

A côté du couvent on était plus pauvre encore et sou- 
vent on mourait de faim. Cellefrouin avec trois paroisses 
voisines formait entre le Poitou et l'Angoumois une 
enclave de la Saintonge et appartenait à l'élection de 
Saint-Jean-d'Angély. Cette lointaine dépendance était 
sacrifiée dans la répartition des impôts et peut-être dans 
celle de la milice. Un relevé fait en 1641 sur les rôles 
de la grand'taille constate que dans les trois ou quatre 
années précédentes six soldats de Cellefrouin étaient 
morts au service du roi ; que vingt-cinq familles avaient 
quitté la paroisse, les unes pour errer et mendier, les 
autres pour transporter leur domicile dans des élections 
moins chargées ; que plusieurs héritages étaient aban- 
donnés et les maisons en ruines, et que des biens autre- 
fois tenus par des roturiers étaient maintenant exploités 
par des nobles et par suite exempts d'impôts, ce qui 
grevait d'autant les autres; au total, trente-neuf cotes 
irrécouvrables ou perdues (2). 

Le grand hiver de 1709 vint ajouter pour de longues 
années à la misère habituelle de la population de cette 

(1) Archives de la Charente, G, Cellefrouin ; — H, Saint-Amant, 7. — 
Voir appendice, Ë, p. 93. 

(2) Voir appendice, F. p. 96. 



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— 43 — 

paroisse et de œlles d'alentour. « Les habitants de San- 
sac et de Cellefrouin sont fort pauvres, dit un mémoire 
écrit vers 1725. Le pays est ruiné depuis la destruction 
des châtaigniers, qui périrent par la gelée de 1709, et 
qu'on ne doit s'attendre à voir remplacés que dans un 
temps fort éloigné. Le terrain est communément si froid 
et si aride dans les lieux où ces arbres croissaient qu'on 
n'a pu y faire rien venir depuis, ce qui est cause qu'une 
partie du pays est inculte (1). » La plupart des maisons 
du bourg tombaient en ruines. 

Vers 1775, une ressource s'offrit aux paysans; mais ils 
ne l'acceptèrent que bien lentement. Un sieur Sardain 
de l'Augerie, qui possédait plusieurs domaines dans la 
paroisse, prit à faire semer dans chacune de ses fermes 
la huitième partie d'un journal en ponunes de terre. D 
en laissa tout le produit à ses colons, soit qu'il estimât 
qu'il ne valait pas la peine d'en prendre sa part, soit 
plutôt qu'il voulût encourager ainsi cette nouvelle cul- 
ture. Elle s'étendit, en effet; mais alors l'abbé en réclama 
la dîme. Les habitants refusèrent ; de là un procès qui, 
engagé en 1783, durait encore en 1786. Un mémoire en 
faveur des cultivateurs nous apprend en quelle pauvre 
estime on tenait alors le précieux tubercule : « La pomme 
de terre pourrait, y est-il dit, dans des cas de dernière 
disette, être mêlée avec de la farine pour les pauvres 
gens pour faire du pain, ce qui en grossirait le volume, 
quoique en diminuant la qualité. 11 peut se faire que ce 
serait une ressource en pareil cas, comme la racine de 
fougère, ce qui ne peut arriver que dans un temps d'une 
famine cruelle (2). » 

Un auteur a résumé ainsi l'état de Cellefrouin et de 
La Tâche, son annexe, en 1789, d'après les cahiers des 



(1) Gardais, Mémoire sur l'Angoumois, 96 et US. 

(S) ArchiTes de la Charente, fonde de Tabbaye de Cellefrouin. 



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— 44 — 

assemblées de la province : « Paroisse écrasée d'impôts^ 
relativement à son. mauvais sol ; aucun commerce ; im- 
possibilité d'en introduire^ parce que les chemins sont 
impraticables; 80,000 livres dépensées pour la répara- 
tion de l'église ; 3,000 livres à dépenser encore pour cet 
Q.bi^ ; 5,500 livres portées sur un rôle pour réparations 
^ui s'exécutent aussi mal que possible au presbytère. Le 
peuple, manque de pain ; les plus aisés ne font que vivre 
médiocrement. Leurs vœux tendent à ce qu'uu nouveau 
régime les indemnise du passé et les soutienne pour l'a- 
venk (1)- » 

ASÈÉs : Adémar de Chambes, 1048-1076. — Fou- 
cauld, 110&. — Foucher, 1130. Il était d'Angoulême. 
Lors du schisme, il prit parti pour Innocent 111 et fut 
persécuté par Tévêque Gérard, partisan d'Anaclet. Il 
partit pour la Terre-Sainte, fut nommé évêque de Tyr, 
dont il occupa le siège pendant douze ans, et devint 
ensuite patriarche de Jérusalem (2). — Pierre Tronchin, 
ters 1150. Depuis cette époque jusqu'en 1235, deux ou 
petrt-étre trois Pierre gouvernèrent le monastère, sans 
qu'il soit possible de les distinguer. — Jean, 1258. — 
Etienne, 1280. — Jean, 1336. A cette date, l'archevêque 
de Bordeaux, visitant le diocèse d'Angoulême, cet abbé 
promit, sous peine de cent marcs d'argent, de se sou- 
mettre au jugement d'un arbitre nonrnié par l'évêque 
pour les crimes dont il était accusé. — Pierre 1361. — 
Etienne, 1400. — Hélie, 1445. — Etienne, 1468. —Guil- 
laume, 1473-1494. — Guillaume Lériget, 1503, proba- 
blement le même que Guillaume qui précède. 

CoMMENDATAiRES : Louis de La Rochefoucauld, 1509- 
1525. — Guy de Montalembert, 1547-1554. — Gaston 
Mosnier de Haneau, 1613-1626. — David de la Grange, 

(1) C. de Chancel, UAngoumois en 1789, p. 373. 

(2) Qallia chrUtiatw 



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— 46 — 

1653-1658. — Claude Vigier de la Grange, 166»-1680. 
— Guillaume Crozat, 1682-^1710. — Jean-Charles-Hu*? 
bert de La VieuviUe, 1710-1712. — Pierre-François de 
Chauvigny de Blot, 1715-1750. — Jean-Baptiste-Olivier- 
Placide de Meray de Mongazin, 1760-1786. 

CHATXLLBNIB. 

Simple celle d'une famille encore existante au XI* siè- 
cle, Cellefrouin n'a pas dû être à l'origine de la féodalité 
le siège d'une châtellenie, mais il l'était au XIP siècle, et 
appartenait, vers 1180, à la maison, déjà puissante, de 
La Rochefoucauld. 

En 1249 Guy de La Rochefoucauld fait hommage à 
l'évêque, comme ses prédécesseurs, pour le château, la 
châtellenie et « tout l'honneur » de Cellefrouin et poui' la 
haute et basse justice. 

Cette châtellenie comprenait, en 1565, les paroisses de 
Cellefrouin, La Tâche, Beaulieu et Ventouse. 

Louis Prévost de Sansac devint à cette époque proprié- 
taire des deux tiers de Cellefrouin, au moyen d'un 
échange avec Louis de La Rochefoucauld, seigneur de 
Montendre, et de l'achat des droits de Joachim de Cha- 
bannes, baron de Curton. Le 17 décembre de la même 
année, il rendit aveu pour les « deux tierces parties par 
indivis de la baronnie de Cellefrouin, consistant en tout 
droit de seigneurie, justice et juridiction haute, moyenne 
et basse, exercice, cens, rentes, dîmes, terrages, béans 
et courvées, bâtiments, moulins, étangs, rivières, pêche- 
ries, prés, bois, terres, fuie, garenne, droit de foires, 
marchés, etc. (1). » 

Cellefrouin, dès lors, ne fut plus qu'une dépendance de 
Sansac, et c'est en parlant du nouveau siège féodal que 

(1) Archives de la Charente* G, MoAti^piac. 



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— 46 — 

nous ferons connaître la suite des possesseurs de Pan- 
cien. 

HALADRBRIB. 

Elle passait pour être de fondation royale et était située 
à un demi-quart de lieue du bourg, à Test, sur la rive 
gauche du Son. 

CIMBTIBRB. 

Le cimetière n'a pas été établi à côté de l'église dans 
l'étroite vallée du Son, sans doute parce que les fosses 
auraient été envahies par l'eau. Dès le XIP siècle, et 
probablement dès l'origine du monastère, il était là 
où il est encore aujourd'hui, sur le plateau au sud du 
bourg. 

On y remarque im fanal qui paraît dater de la pre- 
mière moitié du XIP siècle et qui est un des plus beaux 
et des mieux conservés de France. Il a, du sol au sommet 
de la croix, à peu près douze mètres de hauteur et se 
compose d'un soubassement à gradins,, d'un socle, d'un 
faisceau de huit colonnes et d'un sommet conique dentelé 
ou en forme'de pomme de pin. 

A trois mètres au-dessus de la plate-forme circulaire 
formée par le soubassement est une petite porte, à partir 
de laquelle Pédicule est creux jusqu'aux deux tiers envi- 
ron du cône, qui est lui-même, à sa naissance, percé de 
petites fenêtres regardant aux quatre points cardinaux 
de l'horizon. A l'intérieur on voit encore une partie de 
Farmature en fer destinée à retenir la corde au moyen 
de laquelle on hissait la lampe jusqu'au niveau de ces 
lucarnes (1). 

(l) De Laurière, Note sur la lanterne de Celle frouin (Bulletin de la 
Société archéoloi^ique de la Charente, iS70, p. 175). 



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Sadûux del & se 

CELLEFROUIN 



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— 47 — 

IV. 
CELLETTES. 

Dans la partie de la Boixe qui dépend de cette com-^ 
mune on remarque un assez grand nombre de sépultures 
préhistoriques, les unes groupées, les autres isolées. 

La plus importante était un tumulus de quatre mètres 
de hauteur et de cent quarante de circonférence, connu 
autrefois sous le nom de Gros-Dognon. 11 recouvrait un 
dohnen, détruit il y a ime soixantaine d'années, et dont 
la table, de calcaire jurassique compacte, épaisse d'un 
mètre, large de deux et longue de cinq, a été, avec 
beaucoup de peine, coupée par le miUeu. Une moitié, 
restée sur place, a résisté aux efiforts qu'on a faits pour 
la débiter et dont elle garde la trace. L'un des piliers, 
long de deux mètres, transporté à Vervant, où il sert de 
margelle de puits, et qui est aussi en calcaire très dur, 
présente sur l'une de ses faces, soigneusement aplanie, 
un bâton à poignée recourbée, d'un mètre quinze centi- 
mètres de long, dont le demi-relief a été obtenu en 
creusant la pierre tout autour (1). Le même signe ou 
symbole, dont nous ignorons la signification et qui est 
fréquemment reproduit dans les dolmens de la Bretagne, 
se trouve aussi dans un de ceux de La Folatière, com- 
mune de Luxé. 

A deux cents mètres du Gros-Dognon, près du croi- 
sement du chemin de Vervant au Maine et de la grande 
allée de la foret, il y a un tumulus très bas, quoique d'un 
assez grand diamètre. 

(1) ChauTet et Lièvre, Les Tumulttê de la Boiœe, 



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^48 — 

On en voit un autre, plus considérable, dans le trian- 
gle formé par cette allée, la route de Mansle et le chemin 
du Maine à Vervant. Il a vingt-trois mètres de diamètre 
et deux mètres et demi de hauteur. Il renfermait une 
chambre sépulcrale, dont il ne reste plus qu'une paroi 
formée par une large pierre plate. 

Deux autres tertres du même genre, mais de peu de 
relief, se trouvent, Tun à côté du chemin de Vervant à 
Cellettes, l'autre à une petite distance de la route de 
Mansle à Saint-Âmant. 

Il y en a de plus un groupe d'une trentaine, tous très 
bas, près de la grande allée qui fait la limite de la com- 
mune et qui n'est qu'ime rectification de l'ancien chemin 
de Villognon à Aussac. 

La paroisse de Cellettes était bordée au nord par une 
chaussée antique allant de La Terne vers Chassenon ; à 
l'orient, elle était séparée du Maine par la voie romaine 
de Péiigueux à Rom, qui passait un peu à l'est de la 
route actuelle, et qui du XII® siècle au XVP est souvent 
mentionnée sous le nom de Chaussade ou de chemin 
chaussé (1). 

Cellettes, à en juger par son nom, n'a dû être à l'ori- 
gine que la case d'un serf ou une agglomération de quel- 
ques misérables chaumières. Son territoire était autrefois 
presque entièrement compris dans la Boixe, qui s'éten- 
dait jusqu'au ruisseau de Vallendeau et à la Charente, 

(1) Les paroisses de Cellettes et Échoisiec comprennent et étendent au 
«kemm vulgairement appelé la Chaussade, par lequel on va de Saint' 
Amant à Mansle (U^2). Inoentaire des titres de Montignac — Le 
grand chemin de la Chaussée, qui f'iit la devise de la cbAtellenie de 
Mansle et de celle de Saint-Amant (1548). Ârcliivett de la Charente, fonds 
du chapitre cathédral, Mansle. — Chemin de Mansle à Ja forôt de Boixe, 
appelé la Chaussade (1560). Inventaire de:i titres de Montignac. — Voir 
ci-dessus, canton de Saint-Âjnant, communes du Maine et de Saint- 
Amant. 



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-49 — 

sans autre interruption que quelques enclaves cultivéeSy 
dont une était même désignée, au milieu du XIP siècle, 
sous le nom d'Essarts, ce qui semble indiquer un défri- 
chement assez récent (1). : 
Le « plaisat )► de Cellettes (2), dont il est fait mention 
vers 1 182, était probablement celui de ces enclos naturels 
dans lequel se trouvait le village avec quelques terres en 
labour, et de même ce qu'une charte d'environ 1235 
appelle la « Cengle )► de Cellettes (3) n'est peut-être que 
ce plessis ou ce tènement de maisons, de jardins et de 
champs entouré de sa ceinture de bois. 

Les derniers Taillefer et quelques-uns de leurs con-- 
temporains donnèrent à l'abbaye de Saint-Amant des 
terres assez étendues autour de Cellettes. L'unedes plus 
considérables, celle de Chabronède, était située dans le 
voisinage de la Boixe et conjSnait à la voie de Montignac 
à Mansle. Il y avait eu là anciennement des habitations, 
dont l'existence n'était déjà plus attestée, au milieu du 
XII^ siècle, que par quelques pans de murailles et un 
puits (4). 

L'abbaye de Saint-Amant eut d'abord, dans la seconde 
moitié du XIP siècle, un chapelain pour ses deux terres 
de Cellettes et d'Échoisy, et il y avait, en outre, dans 
cette dernière un prieur. Cellettes n'est mentionné comme 
prieuré qu'en 1226 (5). 

L'abbé, en 1484, avait ou prétendait avoir à Cellettes 
moyenne et basse j ustice (6) . 



(1) Cartulaire de Saint-Amant, art. 202, 205, 209, 277, 314, etc. — 
A. Lièvre, La Boixe. 

(2) Plaisatum de Cellettes. Cartulaire de Saint-Amant» art. 317. 

(3) Cingla de Cellettes, Cartulaire deSaitit^Antant, 303. 

(4) Cartulaire de Saint- Amant, 216 à 314, passim. 

(5) Cartulaire de Saint-Amant, 250 et 303. 

(6) Inventaire des tiires.de Montignac. » 

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— 50 — 

Dajis une visite de l'abbaye et de ses appartenances 
faite le 30 août 1588 on lit que « à Cellettes ne s'est 
trouvé aucunes cuves ne treuil pour faire les vins et les 
recevoir ; et nous a été déclaré, ajoute le commissaire 
enquêteur, que ceux qui y étaient ci-devant furent fait 
brûler par les reîtres qui y logèrent lorsque l'armée du 
roi, conduite par le duc du Maine, passa par ce pays (1 ). » 
Dans cet état de lieux, dressé à la requête de l'abbé, au 
cours même des guerres de religion, et qui constate les 
minces dégâts des reîtres catholiques, il n'est rien dit 
de l'église. Ce n'est qu'en 1612, quarante ou cinquante 
ans après les événements, que l'archiprêtre d'Ambérac, 
dans un rapport touchant la résidence des curés, attri- 
bua aux huguenots la destruction de l'église et de la 
chapellenie. La véritable cause de leur déperdition 
paraît avoir été tout simplement, comme pour l'abbaye 
elle-même (2), la négligence intéressée et volontaire des 
abbés commendataires. Quoi qu'il en soit, l'abbé, pour 
remplacer l'église, fit approprier un cellier du prieuré (3), 
qui, faute d'entretien, finit à son tour par tomber en 
ruines. En 1730, on cherchait un nouveau local, et.le 
curé demanda à l'intendant Bignon « une chapelle qui 
servait autrefois de sépulture aux religionnaires » et qui 
était encore possédée par un protestant, le sieur Dulaux 
de Chambon. Mais il fallait pour opérer cette expropria- 
tion au moins un prétexte, et l'intendant répondit qu'il 
ne pourrait l'ordonner que si le sieur de Chambon se 
servait de ce bâtiment pour y tenir des assemblées; 
auquel cas il y aurait à s'entendre avec l'évêque « sur 
les mesures à prendre pour y établir la paroisse (4). » 



(1) Archives de la Charente, H, 6. 

(2) Bulletin de la Société archéologigw de la Charente, 1878-18Î9, 
p. 248. 

(3) Archives de la Charente, H, 2. 

(4) Bujeaud, Chronique protestante de VAngoumois, 352. 



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— 51 — 



ÉCHOISY. 

Vers 1143, le comte d'Angoulême et un seigneur 
nommé Pierre Austent concédèrent aux moines de Clair- 
vaux des terres à Échoisy, où quelques-uns d'entre eux 
vinrent aussitôt 's'établir. Mais déjà dans la seconde, 
moitié du XP siècle et la première du XIP, les Taillefer, 
les châtelains de Luxé, ceux de Tourriers et divers 
autres personnages avaient donné à l'abbaye de Saint- 
Amant un mas à Échoisy, comprenant des habitations, 
des terres et des bois (1). Le rapprochement des béné- 
dictins de l'ancienne observance et de ceux de la réforme 
eut pour conséquence des luttes violentes, qui se termi- 
nèrent par le départ des derniers venus. Nous avons 
raconté ailleurs la courte histoire du monastère bernar- 
din d'Échoisy (2). 

Après le départ des disciples de saint Bernard, ceux 
de saint Amant entrèrent en possession des lieux qu'ils 
n'avaient cessé de revendiquer comme leur propriété et 
que leurs concurrents avaient occupés pendant une 
dizaine d'années. Le domaine d'Échoisy s'accrut encore 
de quelques nouveaux dons, notamment d'une terre dans 
la Boixe, qu'abandonna le comte Guillaume Taillefer, en 
1154(3). 

Il y avait alors à Échoisy un prieuré et une chapel- 
lenie. L'église était consacrée à Sainte-Marie (4). 

En 1638, Échoisy, qui n'était qu'un arrière-flef, ap- 
partenait à Philippe de Lesmerie, seigneur de Luxé et 
d'Ambelle. En 1655, ce gentilhomme, qui à ces terres 

(1) Cartulaire de Saint-Amant, art. 201, ÎOft, 223, 224 et 254. 

(2) A. Lièvre, La Boixe, histoire d'une forêt, 12. 

(3) Cartulaire de Saint-Amant, an. 250, 277, 287 et 314. 
{4) Cartulaire de Saint-Amant, 240 et 250. 



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— 52 — 

en avait ajouté d'autres, essaya, dans im aveu, de se 
qualifier haut et puissant seigneur, mais son suzerain 
lui en dénia le droit. Au XVIII® siècle, ses successeurs se 
donnaient le titre de comtes d'Echoisy (1). Il y avait 
alors des comtes sans comté, comme des abbés sans 
abbaye. 



CHENOMMET, 



Entre La Côte et Lezier, dans un pli du sol, il y a un 
tumulus qui couvre à demi les restes d'un dolmen dont 
la pierre culminante avait reçu le nom de Pierre-Folle. 
Au dire des gens du pays, cette pierre folle frémissait ou 
dansait quand la cloche de Coutures sonnait, ce qui n'a 
pas empêché une main hardie de l'abattre et de l'en- 
terrer dans le chemin qui passe au pied du chiron, parce 
que, gênant de ce coté le passage des charrettes, elle 
les obligeait à dévier sur la chaintre du champ opposé. 

Dans l'église on remarque une cuve baptismale du 
XII® ou du XIIP siècle, sur laquelle sont représentées des 
scènes de martyre. Celui de Jean-Baptiste, patron de la 
paroisse, occupe trois des faces du petit monument : un 
soldat tire le saint d'une tour et le décapite ; une femme 
apporte un plat pour recevoir le chef de la victime, et 
sur le côté opposé on ne voit plus qu'une tête de mort. 
Deux des angles figurent saint Pierre crucifié la tête en 
bas et saint André garrotté sur sa croix, 

(l\ Inventaire des titres de Montignac, 



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— 53 — 

VI. 

CHENON. 

La paroisse avait pour limite à l'ouest la voie romaine 
de Périgueux à Rom. 

Chenon était un arrière-fief dans la mouvance de Ver- 
teuil. Il a appartenu depuis le milieu du XV® siècle à la 
famille Desmier, qui en possède encore le logis. 

Les Desmier de Chenon, comme ceux d'Olbreuze, em- 
brassèrent la réforme. Le dernier qui ait fait profession 
de protestantisme fut Alexandre, seigneur de Chenon et 
de Coulgens. Il était attaché au roi de Navarre, dont il 
se sépara après la conversion de ce prince, qui, ne com- 
prenant rien aux scrupules de ce genre, l'engageait à 
rester près de lui plutôt que « d'aller manger des noix 
en Ângoumois (1). » 

Cette famille possédait aussi, au XVI® siècle, le flef 
de Grosbout, qui relevait également de Verteuil. 



VIL 

FONTCLAIREAU. 

La commune est traversée par la voie romaine de 
Périgueux à Rom, abandonnée, il y a une centaine d'an- 
nées seulement, par suite de l'établissement de la route 
de Paris, qui passe un peu plus à l'ouest. 

(1) Beauehet-Filleau, Dictionnaire des familles du Poitou. 



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— 54 — 

Une partie du territoire de la paroisse était autrefois 
en bois. Vers 1070, Guillaume de Montbron, évêque de 
Périgueux, et ses frères, Audouin et Hugue, donnèrent 
la terre et les bois de Fontclaireau au chapitre de Sainte 
Pierre, qui s'engagea à bâtir une église dans les lieux 
concédés (1). 

Au XVP siècle Fontclaireau était une maison noble, 
tenue à foi et hommage de Tourriers par la famiUe Pré- 
vereau. Elle avait appartenu en 1497 à Guyot Dalouhe. 



VIII. 
FONTENILLE. 

A l'ouest de la commune, sur le bord de l'ancien che- 
min de La Terne à Ruffec, on voit, posés au sommet d'un 
plateau et se profilant majestueusement sur l'horizon, 
deux des plus beaux dolmens du pays. Us bornaient au 
XV® siècle la seigneurie de Château-Renaud et étaient 
alors, comme ils le sont encore aujourd'hui, désignés sous 
le nom de Perrottes, qu'ils partagent avec le tènement 
rocheux et infertile où ils se trouvent. Ces énormes blocs 
sont sur la limite des calcaires kimmérigien et corallien 
et paraissent empruntés à ce dernier; mais qu'ils appar- 
tiennent à l'un ou à l'autre, il n'y pas lieu de discuter, 
comme on l'a fait, d'où et comment ils auraient été 
apportés : ils ont été trouvés sur le plateau même. 

La plus grosse des Perrottes, épaisse en moyenne de 
1"75, a plus de 5 mètres de long et presque autant de 
de large. Elle est cassée en trois morceaux, dont un est 
tombé sur le sol. Les deux autres couvrent une chambre 

(1) Voir appendice, O, p. 101. 



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(la Grosâe -Perrolle ) Digwzed by GoOglc 



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Sépulcrale, qui a été vidée par le propriétaire, au mois de 
février 1873. Le caveau a 2 mètres de haut, 3°»40 dans 
sa plus grande longueur et 2" 30 de large. Onze grandes 
pierres, convenablement aplanies, équarries et rappro- 
chées, forment les parois de la chambre, en même temps 
qu'elles supportent sa lourde toiture. Une douzième 
dalle, placée aussi de champ, mais moins haute, servait 
de porte et était extérieurement consolidée par deux 
blocs de moindre dimension posés en arcs-boutants. 
Trois pierres dressées, deux à droite et une à gauche, 
indiquent que le caveau était précédé d'un couloir, qu'il 
fallait déblayer chaque fois qu'on avait à pénétrer dans 
le monument, autour duquel des terres rapportées s'élè- 
vent presque jusqu'à la table. 

De chaque coté de la porte, les piliers formant cham- 
branle ont en'dedans les angles soigneusement émoussés. 
En face de l'entrée, sur le pilier du miUeu de la paroi 
occidentale, est sculptée, en relief et la pointe ou talon 
en bas, une hache, qui a 40 centimètres de long et 14 de 
large. 

Arrivé sur les lieux le lendemain du jour où le caveau 
avait été vidé, je trouvai sur le sol un grand nombre 
d'ossements en mauvais état, parmi lesquels dix-huit 
humérus, dont six avaient la cavité olécrâuienne trouée. 
En remuant une partie des déblais, je ramassai quelques 
fragments d'os humains à demi carbonisés, un grattoir 
et deux ou trois éclats de silex, des morceaux de poteries 
ornées de chevrons et quatre petites rondelles de cal- 
caire tendre ayant fait partie d'un collier. Je pus voir 
chez le propriétaire d'autres tessons provenant du même 
vase, plusieurs lames de silex, simplement éclatées comme 
celles de la Madeleine, quelques flèches et une petite 
hachette en pierre noire. Ce qui m'intéressa le plus est une 
sorte de poignée ou de manche d'outil en os ou en 
corne de cerf, ^soigneusement poli, creusé à son petit 



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— 56 — 

bout comme pour recevoir la soie d'un instrument et 
percé d'un trou transversal destiné probablement à pas- 
ser un cordon de suspension. Dans le creux longitudinal 
il restait quelques parcelles d'une substance rougeâtre 
qui m'a paru être de l'oxyde de fer. 

La seconde Perrotte se trouve à une cinquantaine de 
pas de la première. La plate-forme du dolmen, longue 
de 4°* 50, large de 2°*50 et épaisse de 1"*40, ne repose 
plus que sur quatre piliers assez minces. 

On voit à l'est de la grosse Perrotte quelques pierres 
qui paraissent être les restes d'un monument du même 
genre. Mon attention ayant été attirée un peu plus loin 
par la couleur du sol, je trouvai dans la terre végétale' 
un grattoir qui n'avait pas subi les influences atmosphé- 
riques. Il devait provenir d'une quatrième sépulture, 
dont la place est 'marquée par un jeune cerisier, qui se 
nourrit vraisemblablement de l'hiunus qu'elle contenait. 

Un peu plus bas, près du chemin de Château-Renaud, 
un cultivateur, en labourant, a trouvé, m'a-t-il dit, un 
certain nombre de silex, qu'il a enfouis de nouveau et 
qui devaient provenir également d'une sépulture dé- 
truite. 

Au sud du bourg, im mamelon aride et nu est couronné 
par un tumulus circulaire de 30 mètres de diamètre et 
de 4 ou 5 de haut, appelé la Motte de la Jacquille. Il rece- 
lait deux chambres : l'une au nord, qui est encore abri- 
tée par sa large dalle calcaire, épaisse de 35 centimètres 
et chargée de 1™ 25 de pierrailles, couvertes elles-mêmes 
d'une couche de terre de 30 à 35 centimètres; l'autre au 
sud et séparée de la première par un parpaing d'une 
seule pièce. A cette dernière aboutissait une allée, peut- 
être couverte, de 1 mètre de large et de 11 à 12 de long, 
dirigée au midi et donnant sur la vallée de la Charente, 
qui oflfre de là un spectacle auquel les hommes même 
de ce temps n'ont peut-être pas été indifférents. Les 



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FONTENILLE 
(Roc de la Fade ) 



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— 57 — 

parois des chambres formant supports sont régulière- 
ment aplanies à l'intérieur . Parmi les pierres laissées sur 
les lieux, sinon «n place, par ceux qui ont exploité ce mo- 
nument comme carrière, il y en a une qui attire l'attention 
par la manière dont elle a été travaillée. Elle à 73 centi- 
mètres de large, 30 de haut et 12 d'épaisseur; à l'extré- 
mité de l'un de ses champs elle est pourvue d'une sorte 
de gros pivot, comme si elle avait été destinée à tourner 
à la façon d'une barrière. 

Près de La Cabane, sur la pente du coteau, on voyait 
il y a quelques années un dolmen, appelé le Roc de la 
Fade, qui a été détruit pour faire des trottoirs à la ville 
de Mansle. En arrachant les piliers on a découvert quel- 
ques lames de silex, des poteries grossières, dont un 
fragment porte un petit mamelon en guise d'anse; un 
autre a une anse horizontale, mais trop petite pour y 
passer même le petit doigt, et un troisième a également 
une petite sailUe percée d'un trou de quelques milli- 
mètres. 

En visitant l'emplacement du dolmen, j'ai trouvé dés 
restes d'os calcinés. On est là, à ce qu'il semble, comme 
aux Perrottes, dans une période de transition et vrai- 
semblablement à la fin de l'âge de la pierre : des familles 
qui ont renoncé à leurs anciens usages funéraires brû- 
lent maintenant leurs morts, mais continuent à apporter 
leurs cendres dans les soUdes caveaux de leurg ancêtres. 
Dans l'endroit oti a été la sépulture j'ai également re- 
cueilli une très belle flèche à ailerons en silex gris et un 
morceau de grès rouge très friable, semi-cylindrique, 
dont la surface plane, qui paraît avoir été poUe par 
frottement, est creusée longitudinalement en forme de 
gouttière. On a trouvé des objets analogues dans les 
grottes funéraires de la Champagne (1); mais je ne crois 

(1) De Baye, Y Archéologie préhistorique. 



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-S8- 

Jlte '^^ fidt été fait poiur Tusage ^iM^ôn â tuttriïwft -è 
oeux^, qui aurait été de servir à aiguisfer ées ifisttTH*- 
itients en os. 

Au hord-ouest et tout près du Roc de la Fade, «ir 
la pente du coteau, il y a un tumulus qui, lui aussi, a 
servi de carrière, mais dont la chambre ne paraît pM 
avoir été atteinte. U est composé de pierres et de terre 6t 
a '37 mètres de diamètre. 

La civilisation romaine a laissé autour de Fontemlle 
moins de traces que les temps antérieurs. On peut cou»^ 
tater seulement, par des débris de poteries et de tuiles, 
qu'il y a eu, à cette époque, entre la Motte de la Jac- 
quille et Chanteloube, sur une petite protubérance du 
sol, tme habitation jouissant d'une vue splendide sur la 
vallée de la Charente. 

La voie de Périgueux à Rom sépare la commune de 
Fontenille de celles de Moutonneau et Lichères. Elle était 
anciennement connue sous le nom de Chaussade (1). 

Sou^ un tertre situé au-dessous des Perrottes et da- 
tâïft d'une époque que nous ne saurions déterminer, fion 
plus que le but de cet enfouissement, on a découvert une 
certaine quantité de fers à chevaux munis de leurs douB 
et généralement de petite dimension (2). 

Enfin, à l'ouest de la butte de Château-Renaud, en 
fkisant le chemin qui la longe, on a, dit-on, détruit une 
'Sépulture de 1"'50 de profondeur, 2 mètres de long et 
Ï^^SO de large, contenant la dépouille d'un cavalier, 



(1) Uaqud au Defes et deu Defes usque ad viam que nominatur La 
Chaucada (1172). Gatlia christiana, II, insir., col. 380. — Chemin de 
ht Chattstodé jusqu'au grand pont de Mansie (1458) ; — Chemin de la 
CbaUsande (i486) ; — Grand chemin de la ChausBée (1497-1504) ; Ar- 
chives de la Charente, fonds du chapiire cathédral, Mansle. 

(2) Chauvet, Bulletin de la Société archéologique de la Charente. 
séance de février 1882. 



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inhiifué avec sou cheval^ dont la selle était encm^e reoon* 

paissable (1). 

CHATEAU-RENAUD. 

Nous ignorons quel était et quand vivait le Renaud 
qui a laissé son nom à ce manoir, probablement bâti 
par lui. Au milieu du XP siècle, un Arnaud de Château- 
Renaud fit au chapitre de Saint^Pierre divers dons do 
terre. Un peu plus tard cette seigneurie appartenait à 
Robert de Montbron, frère de Guillaume, évêque de Pfr^ 
rigueux, d'Audouin Borrel et de Hugue de Marthon, qui 
donnèrent avec lui la chapelle de Château-Renaud au 
chapitre cathédral d'Angoulême (2). L'évêque de Péri-r 
gueux lui-même posséda vers cette époque « l'honneur 
de Château-Renaud », qui paraît avoir appartenu un peu 
plus tard à im certain Aimeri Ramnulfe (3). 

En 1447, Jean de Nossay était, du chef de sa &^u^6| 
Mathurine d'Ëspagnac, seigneur de Château-Renaud, 
dont il rendait hommage sans achaptement au coint^ 
d'Angouléme. Trente à quarante ans après, ce fief paasft 
à la famille de Céris (4), qui le possédait encore dans lid^ 
premières années du XVIP siècle. Il appartint ensuite 
aux Pohgnac et aux La Rochefoucauld, puis à Loui3 
Bruslard, .marquis de Sillery, qui, en 1648, le vendit à 
Jean de La Motte d'Abadie. 

Château-Renaud, dont la juridiction s'étendait sur les 
paroisses de Château-Renaud et de Saint-Groux, avait 
dans son ressort deux moyennes justices, liCS Défends et 

(1) Chauvet, BuUetin de la ^/d^iété ûrfihéologiqtte de la Charente, 
séance de février 1882. 

(2) Capella CasteJli-Reinaldi et tota parrochia. CariuMre dn/^ eha» 
pitre, art. 82-99. 

(3) Cartulaire de Saint^Amant, 2S4 et IW. 

(4) Aveu et dénombrement, du 1" septembre 1497, communiqué par 
M. Audouin, de Lêl TAlosaière* 



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— 60 — 

Le Chêne-Vert, et le flef de La Piterne, qui, au XVIP siè- 
cle, était tenu par les Préveraud. 

En 1660, le seigneur comprend dans son dénombre- 
ment les € château, terre, seigneurie et châtellenie, 
juridiction haute, moyenne et basse, mère mixte, impaire, 
exercée, exécution d'icelle, avec ses droits de scel à con- 
trats, mesures, vigerie, banvin, fours, moulins banaux, 
fuie, garenne, port et passage de bateaux audit lieu de 
Château-Renaud, eaux et pêcheries, cens, rentes, agriers, 
complants, droits de lots, ventes et honneurs, hommes, 
vassaux, arrière-vassaux, hommages, tenanciers, etc. » 
Le siège féodal est ainsi décrit : « hôtel et vieux châ- 
teau, bâti et construit sur une éminence sur la rivière 
de Charente, en la paroisse de Saint-Groux, consistant 
en deux corps de logis, joignant ensemble, accompagnés 
de leurs pavillons, mâchicoulis, d'un donjon, renfermé 
de hautes et fortes murailles, garnies de culs-de-lampe 
et guérites, et au bout duquel donjon sont les écuries et 
autres bâtiments et dépendances, soit entrées et issues, 
râteaux, pont-levis, portes, fossés, qui entourent les- 
dites murailles d'im côté et de l'autre, qui a son aspect 
sur la rivière de Charente ; la basse-cour dudit château, 
où est construite une grande et ancienne chapelle et une 
grange, et par le bas sont la fuie, les jardins, terrasses, 
prés, terres et autres domaines qui composent partie de 
la préclôture dudit château (1). » 

De cette antique forteresse il ne reste que la motte, 
faite en partie de terres rapportées, sur laquelle elle était 
assise et quelques soubassements. 

ÂGLISB RÉFORMéE. 

Les Céris et les Polignàc, qui possédèrent Château- 
Renaud durant le XVP siècle et le premier quart du 

(1) Archives de la Charente, fonds du chapitre, Mansle. 



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— 61 — 

XVIP, avaient embrassé la réforme, ce qui eu favo- 
risa rétablissement dans la contrée. Pendant longtemps 
les protestants se réunirent au château; mais la terre 
étant passée aux La Rochefoucauld, devenus catholiques, 
les réformés furent obligés de chercher un autre lieu 
de culte et approprièrent une maison du village, où ils 
commencèrent à tenir leurs assemblées en 1627. Le véri- 
table centre de la paroisse, du reste, était Mansle, qui 
appartenait au chapitre cathédral; mais comme lachâ- 
tellenie de Château-Renaud s'étendait sur la rive droite 
de la Charente jusqu'au pont de Mansle, les protestants 
se réunissaient parfois de ce côté de la rivière, au bout du 
pont. Le syndic du clergé vers 1660 demanda vivement 
l'interdiction du culte à Château-Renaud (1) ; mais il ne 
paraît pas l'avoir obtenue. Cette église est, en effet, 
mentionnée en 1678 et ne fut supprimée que par un 
arrêt du 31 août 1682. 



IX. 
JUILLÉ. 

La Grosses-Pierre, lieu-dit au nord-est de la commune, 
tient ce nom d'un bloc de roche, qui a été enlevé depuis 
peu et paraît avoir été la table d'un dolmen. 

Près des Amiaux on remarque un tertre à demi nivelé 
par la culture et qui a toute l'apparence d'un tumulus. 

Juillé, en 1172, appartenait aux moines de Nanteuil et 
un d'eux y résidait (2) ; mais ce bénéfice ne figure plus au 
nombre des possessions de ce monastère dans le pouillé 
de 1648. Le prieur de Bussières, en Limousin, était alors 

(1) Responses du syndic du clergé, 129-142, 

(2) Appendice, H, p. 100. 



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— 6« — 

patron de Saiiit-^Jean-Baptiste de Juillé. Enfin, au siècle 
dernier, le prieuré de Juillé dépendait de Tabbaye du 
Vallon, en Normandie. 

La paroisse faisait partie du diocèse de Poitiers, mais 
était en Angoumois et se trouvait primitivement comprise 
dans le ressort de la prévôté royale d'Angoulême. Elle 
fut ensuite aliénée et l'acquéreur y établit un siège judi- 
ciaire, dont les appellations étaient portées directement 
au présidial. 

Villesoubis, qui n'avait que basse justice, relevait de 
Ruffec et appartenait aux religieuses de Tusson. 

Le Châtelu, dont le nom est un de ceux donnés aux 
anciennes enceintes fortifiées, n'était qu'un arrière-fief 
et avait cependant droit de forteresse, en quoi la féodalité 
avait vraisemblablement tenu compte d'un état de choses 
antérieur. Des Dalouhe, à qui elle appartenait dans la 
première moitié du XVI® siècle, cette terre passa par ma- 
riage aux Delausme, puis aux Giboust, qui la possédaient 
encore au siècle dernier (l). 



X. 

LICHÈRES. 

LiOHÈRBS est dans un coude de la Charente, habité ou 
visité dès les temps préhistoriques, comme l'attestent 
«[uelques silex taillés. 

D'autres vestiges témoignent de même qu'il y a «u 
là après la conquête romaine un établissement plus ou 
mdixàH important. 

(1) J. Vigier, Coutumes d'ÂTtg^mmois, 17;», p. 630; ~ F. Vigi«r, 
Histoire d' Angoumois, publiée par Michon, 14$. 



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LàcOHUûune est séparée de celle de f<mtâiiiUè par la, 
Voie romaine de Périgueux à Rom. 

Il y a sur le bord de la Charente, au«Klessous du boiirg^ 
une fontaine où saint Denis, qui a dû succéder à une di-^ 
vinité des eaux, passe pour opérer des cures nùracu*^ 
leuses. 

L'Église, isolée au milieu de la presqu'île formée ^ar 
le repli de la rivière, est consacrée au même saint. 
Elle paraît dater des premières années du XII* siècle et 
se compose dMne nef, de deux collatéraux très étroits, 
d'un transsept, d'une abside flanquée de deux petites 
chapelles dans l'axe des bas-côtés, et de deux absides se^ 
condaires orientées sur les bras de la croix. La voûte 
était portée par de shnples colonnes, fait très rare dans 
les monuments de cette époque et unique dans la Cha- 
rente. Les fûts, qui ont 82 centimètres de diamètre et dont 
la base est maintenant au-dessous du pavé, sont cou- 
ronnés de chapiteaux ornés de simples volutes. La voûte 
principale est tombée, ainsi que celles des basHîôtés. La 
coupole placée au centre de la croix et portée par quatre 
piliers s'est effondrée jusqu'à la corniche cii'culaire qui 
est.au-dessus des trompes. Le bras droit du transsept a 
été supprimé, probablement à la suite de la chute 
du clocher, qui avait dû l'écraser. Celui du sud, resté 
intact, est éclairé par un fenêtre latérale et, à son^xtré^ 
mité, par une baie haute et étroite, dans laquelle ime 
pierre plate découpée à jour et garnie de vitraui tieirt 
lieu de châssis. 

L'abside en cul-de-four est ornée intérieurement et 
extérieurement d'arcatures d'un bon effet. 

La façade, très nue, est divisée en trois compartiments 
correspondant aux trois nefs. Le portail contraste avec 
cette nudité par son ornementation très soignée. Une 
archivolte unique, décorée d'un enroulement de feuil- 



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— 64 — 

loges et d'animaux fantastiques, encadre un tympan où 
Tagneau symbolique est représenté dans im médaillon 
soutenu par deux anges à genou. Deux colonnes, placées 
l'une à droite, l'autre à gauche de la porte, paraissent 
être les restes d'un porche, de l'existence duquel on 
pourrait peut-être s'assurer en cherchant dans le sol, à 
quelques pas en avant, les bases des piliers correspon- 
dants. 

Le prieuré de Lichères, de l'ordre de Saint-Benoît, 
dépendait de Charroux et fut mis en commende, comme 
tous les bénéfices de quelque importance. L'entretien 
de l'église a, par suite, été complètement négligé. 

En 1713, les religieux de Charroux consentirent à 
céder ce prieuré au séminaire d'Angoulême, moyennant 
ime redevance de 20 livres. En conséquence, l'année 
suivante, im décret de l'évêque prononça la suppression 
du titre prierai et l'union au séminaire, dont les revenus 
furent ainsi augmentés d'environ 1,700 livres. Mais 
l'église n'en fut pas mieux entretenue. En 1752 le clo- 
cher n'avait plus de couverture et menaçait ruine. Trois 
ans après on se décida à faire quelques réparations (1); 
le mur latéral du nord fut reconstruit, mais pour dimi- 
nuer la dépense on supprima de ce côté l'aile du trans- 
sept. Quant au clocher, qui apparemment n'avait pas pu 
attendre, on en refit seulement quelques assises sans 
le moindre souci architectural, et l'on jeta par-dessus une 
toiture en harmonie avec cette bâtisse. 

LA SALLE. 

La Salle, petit village dans un coude de la Charente, a 
dû être, après les invasions, si l'on en juge par son 

(1) Archives de la Charente, G, Lichères. 



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— es- 
nom (1), la résidence d'un chef conquérant ou d'un noble 
indigène et aurait eu dans sa dépendance im certain 
nombre de courts, parmi lesquels se trouvait peut-être 
celle de Mansle. 

XI. 
LONNES. 

La voie romaine de Périgueux à Rom, connue au 
XIP siècle sous le nom de Chaussade (2), formait à Test 
la limite de la paroisse. 

Les religieux de Nanteuil étaient seigneurs de Lonnes 
et d'une partie du pays environnant. En 1172 ils aliénè- 
rent à l'abbaye de Grosbot celles de leurs terres qui 
avoisinaient La Chaussade, Les Essards et Les Défends, 
sous la réserve expresse qu'il ne serait point bâti d'é- 
glise, dit de messe ni créé de cimetière dans les lieux 
concédés (3). Cette condition, qui avait évidemment pour 
but de sauvegarder le casuel des cures de Salles et de 
Juillé, appartenant aux moines de Nanteuil, nous laisse 
entrevoir que l'intérêt aussi bien que la foi, ou d'accord 
avec elle, pouvait alors ériger des autels. 



XIL 

MANSLE. 

Mansle est traversé par deux voies antiques, ceDe de 
Périgueux à Rom, souvent désignée dans les anciens 

(1) Ducange, Glossaire, Sala, curtis prœcipua. 

(2) Appendice, H,fp. 100. 

(3) Jbid, 



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— Ô6 — 

ifCMs êttÈs te wask de Chaus8ad€ ou de grand éhetnin de 
la Cliaiidséè (1)^ et celle qui de La Terne va vers Chaa^ 

Le pont au moyen duquel la Chaussade franchissait 
anciennement la Charente, et qui est mentionné en 1548, 
était vraisemblablement de construction romaine. 

Au commencement du XVP siècle, la dame de Monti- 
gnac et de Verteuil, qui contestait au chapitre de Saint- 
Pierre le droit de châtellenie à Mansle, revendiquait, par 
suite, l'entretien de ce pont, que les chanoines préten- 
daient leur incomber. On ne se fût pas disputé cette charge 
si elle n'avait impliqué le droit de percevoir le péage 
sur les « marchandises par illec vehues et transportées. » 
. Un accord interviat, le 4 juillet 1536, dans lequel il est 
dit : « En ce concernant lesdits ponts et chaussée, les 
doyen et chapitre promettent de les faire réparer et en- 
tretenir...; en ce ne pourront aucunement être empê- 
chés..., pourvu que lesdites réparations seront sans 
préjudice des droits de péage desdits sieurs de Montignac 
et Verteuil... Est accordé que ladite dame et ses succes- 
seurs, sieurs dudit Montignac, auront et prendront en 
icelui droit de péage par toute ladite terre et seigneurie 
de Mansle des devoirs, marchandis, marchandies et 
autres sujets au droit de péage, ensemble droit de malê- 
touste et levées de vins vendus en gros et transportés 
hors la terre et juridiction de Mansle comme du surplus 
de ladite châtellenie de Montignac, et à des marchands 
et gens étrangers et non des habitants de ladite terre et 
juridiction de Mansle^ sans que lesdits doyen et chapi- 
pitre... puissent empêcher ladite dame et ses successeurs 
de lever 3t recueillir iceux droits de péage et maletouste 
en ladite terre, fors qu'il est dit et accordé que es jours 

(1) Eq 1458, i486, 1497, 1504, 1548, 1581. Archives de la Charente, 
fonda du chapitre, Mansle. 



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— 67 — 

de foires et marchés dudit lieu de Mansle, lesdits oflS- 
ciers, fermiers ou commis de ladite dame ne lèveront 
ledit droit de péage dans la halle ne audit bourg âh 
Mansle, des marchands et marchandises sujets à péage 
venant es dicts foires et marchés, ains iront lever et 
recevoir ledit péage sur le grand pont dudit Mansle et 
ailleurs hors dudit bourg (1). » 

D'où il résulte que les jours de foire et de mar<îhé le 
seigneur de Montignac et de Verteuil percevait un droH 
sur le pont et que le chapitre en demandait un autre à 
cinquante pas de là, dans le bourg. 

Ce pont existait encore en 1581, mais il finît par 
crouler. L'État le refit en 1725 (2). Angouléme, à cette 
époque, réclamait la poste, qui passait par Ghaunay, 
Sauzé, Villefagnan, Aigre, Saint-Cybardeaux, Villapfr* 
Marange, Châteauneuf, Nonaville et Barbezieux. Ce vœu 
du chef-lieu ne fut entièrement exaucé que vers 176&par 
la création d'une nouvelle route, qui de Ruffèc à Mansle 
fut presque partout assise sur la chaussée romaiae. 

Les foires dont il est question dans la trassaotion de 
1536 étaient au nombre de quatre, outre un marché le 
samedi. Elles avaient été concédées au chapitre, en octo- 
bre 1493, par lettres patentes de Charles VIIL Le sei- 
gneur de La Rochefoucauld, qui possédait toutes les 
terres environnantes, s'était opposé à cette création, 
parce qu'elle portait préjudice aux foires existant dane 
ses domaines, notamment à celles deTusson. Il objectait^ 
en outre, que Mansle se trouvait compris dans sa chÂtel- 
lenie de Montignac et prétendait que c'était à lui, comme 
suzerain, de percevoir « tous les droits de placage, au- 
nage, mesurage et autres provenant desditj^ foi^^fs et 



(1) Archives de la Charente, fonds da «hapitp», Mande. 
(S) O^rvaift, Mémoire sur VAngoumois, publié par M. à» RevkeogM, 
58 et 372. 



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- 68 - 

marchés de Mansle, ajoutant que c'était une coutume 
constante et immémoriale dans les provinces de Sain- 
tonge et de Poitou que, lorsque dans une châtellenie un 
vassal voulait faire établir par l'autorité du roi des foires 
et marchés, le seigneur suzerain fût en possession de 
lever à son profit les émoluments qui en provenaient. » 

Ce procès, qui dura jusqu'en 1513, fut terminé par un 
arrêt du parlement de Bordeaux donnant gain de cause 
au chapitre (1). 

Le conmierce de Mansle consistait, outre les denrées, 
en draps, fabriqués dans la localité (2), et en safran, ré- 
colté dans les environs, notamment dans les paroisses 
de Bayers, Salles et Moutonneau (3). En vertu d'une 
transaction passée avec leurs seigneurs, le 26 septembre 
1529, les habitants de la terre de Mansle, après avoir 
amassé, nettoyé et fait sécher leur safran, devaient 
l'exhiber, le jour de la Saint-Bénigne, au receveur ou 
fermier du chapitre et en laisser la trentième partie 
pour tout droit de dîme (4). 

Au XI® siècle, du temps du comte Foulque, c'est-à- 
dire entre 1048 et 1089, Mansle appartenait à titre 
d'arrière-fief aux frères Audouin'^Ostent et Aizon. Au- 
douin fut fait prisonnier au château de Couhé, en Poitou, 
et pour payer sa rançon céda au chapitre de Saint- 
Pierre, moyennant 90 sous, sa moitié de la court de 
Mansle, consistant en bourg, terres, bois, prés, eaux et 
moulins. Leg Léobard, de ^qui il avait eu cette terre, et 
le comte de Foulque, comme suzerain, donnèrent leur 

(1) O. B. de Rencogne, Recueil de documents pour Chistoire de Vin^ 
dùstrie en Angoumois, les Foires, p. 3. 

(2) Appendice, I, p. 101. 

(3) Desbrandes, Histoire de VAngoumois, I, 1^8 (manuscrit de la bi- 
bliothèque de la ville d*Angoulême). 

(4) Mesaeau, Inventaire des titres du chapitre cathédral, iMansle 
(manuscrit de la bibliothèque de la ville d'Angoulême). 



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— 69 — 

consentement à cette cession. Aizon, de son côté, consentit 
à tenir des chanoines sa part du domaine en flef (1). 

Quelque temps après, un certain Aimeri Mainard, qui 
détenait malgré eux la moitié du manse de Pétrinac, 
dépendant de la court de Mansle, en fit solennellement 
Tabandon dans la maison du bienheureux Martial de 
Mouton, c'esir-à-dire l'église (2). 

Vers la même époque, Aimeri Bernard, de Saint-Froût, 
et ses flls, Pierre du Breuil et Constantin Bertrand, don- 
nèrent au chapitre la moitié du manse de Saint-Léger et 
le quart d'une borderie située dans la court de Mansle (3). 
Divers autres dons étendirent considérablement les pos- 
sessions de Saint-Pierre du côté de Puyréau et de la 
Boixe. 

Un des premiers soins du chapitre, lorsqu'il ftit devenu 
possesseur de Mansle, parait avoir été d'y bâtir une 
église. Dans celle qui existe aujourd'hui on reconnaît, en 
effet, quelques parties qui datent de cette époque, 
c'est-à-dire du XP siècle. Le reste a été refait ou ajouté 
quatre ou cinq cents ans après. 

Il y eut dans le courant du XII® siècle de sanglantes 
agitations à Mansle. Vers 1135, une révolte y éclata 
contre Wlgrin. Les insurgés entourèrent le bourg de 
fossés et de palissades. Le comte, suivi seulement de quel- 
ques troupes, n'eut pas de peine à enlever ces retranche- 
ments. Il tailla en pièces une partie des rebelles, cul- 
buta le reste dans la rivière et brûla le bourg, dont il 
ne resta que l'église (4). 

(1) Appendice, J et K, p. 102. 

(2) Appendice, L, p. 103. 

(3) Carlulaire du chapitre cathédral, 106. 

(4) Burgum, undique fo:isis ei macbiuationihus lignorum manitam, 
destruxit ei combussit, ut nec prœier ecclesiam aliqaid in eo superstec 
remansisBe yiderent. Hist, pontiflcum et comitum Engolism. 



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— 70 — 

Plus tard, ([uelques habitants se livrèrent contre les 
prêtres de l'endroit aux plus atroces excès, leur arra- 
chant la langue; les yeux et d'autres organes. Pierre 
Chauvet, un des auteurs du massacre, donna en 1188, 
comme « satisfaction », à l'église de Saint-Pierre tout 
ce qu'il possédait dans la paroisse de Mansle (l). Ce 
même bandit, ayant volé des bœufs sur les terres de 
l'abbaye de Saint-Amant, abandonna pour obtenir sa 
grâce tout ce qu'il avait en Villedondé à l'abbé Joscelin, 
qui par pitié lui laissa 12 sous et un setier de froment (2). 

Ces rachats du crime au moyen de compensations, ju- 
diciairement ordonnées ou librement accordées, étaient 
une des principales sources de richesse des établisse- 
ments ecclésiastiques, dont les biens et les personnes 
étaient souvent exposés aux violences des gens de ce 
temps, qui, après avoir cédé à la brutaUté de leur 
tempérament, finissaient presque toujours par capituler 
devant la menace de l'enfer. 

Mansle, qui paraît avoir été anciennement distrait 
de la terre de Montignac et n'avoir eu que moyenne 
justice, chercha à s'aflEranchir le plus possible de sa 
subordination féodale. En 1502, la dame de Montignac 
contestait au chapitre le droit de châtellenie et se plai- 
gnait que les chanoines, « puis peu de temps, avaient 
fait bâtir leur maison dudit lieu de Mansle en forme 
de maison avec créneaux et mâchicoulis et autre forme 
que la maison ancienne soûlait être, sans le congé ne 
permission dudit demandant, leur sieur châtelain; aussi 
y avoir fait tenir et expédier grandes assises, commis 
sénéchal pour en premier lieu connaître des causes 
d'appel interjetées de leur juge..., et pareillement que 
de nouvel avaient audit lieu de Mansle créé çt ^igé 

(1) AppeaUice, M, p. 103. 

(2) CartuMre de Sai$U-AmaM, art 2^. 



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— 71 — 

«eel à contrats et fait créer notaire. «. Parquoi t^idait 
et concluait ledit demandeur à ce que lesdits défendeurs 
fussent condamnés à démolir lesdits créneaux et mar- 
chicoulis et autres enseignes de forteresse de nouveau 
faits. » Le 4 juillet 1536, après de longs débats, ime 
transaction eut lieu, dans laquelle il est dit : « Le logis 
édifié audit lieu de Mansle sera et demeurera garni 
de créneaux et mâchicoulis et autres enseignes de for- 
teresse; auront lesdits doyen et chapitre en leur sei- 
gneurie de Mansle droit de grandes assises et séné- 
chal ; si les criminels sont condamnés à peine de mort, 
les doyen et chapitre ne pourront faire exécution, et 
n'auront fourches patibulaires en leur dite juridiction ; 
ains seront tenus, dans les huit jours, faire rendre et 
conduire par leurs officiers lesdits condamnés à la limite 
et isssue de leur juridiction du côté de vers Montignac, 
et illec les bailler et délivrer avec les sentences aux- 
dits officiers de la châtellenie de Montignac pour en 
être fait faire l'exécution aux fourches patibulaires de 
la châteUenie de Montignac. Et en cas que lesdits 
condamnés à peine de mort seront appelants de la 
sentence donnée par le sénéchal de Mansle, lesdits 
doyen, chanoines et chapitre seront tenus faire mener 
lesdits condamnés appelants, avec leur procès es pri- 
sons du oastel de Montignac, pour illec en premier lieu 
et ressort être connu de la matière d'appel par le sé- 
néchal du comte de La Rochefoucauld, qui sera tenu 
to sentencier dans quinze jours. » La cause pouvait 
être ensuite portée devant le sénéchal d'Angoumois et 
enfin au parlement. Les sentences capitales suivaient 
seules cette marche, les autres appels ressortissaient 
immédiatement à la sénéchaussée d'Augouléme. 

La juridiction du chapitre, dont les limites avaient 
plus d'une fois été contestées du XV® au XVIP siècle, 
s'étendait dans les derniers temps sur les paroisses de 



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— 72 — 

Mansle, Puyréau et partie de Nanclars. La cour, quoi- 
que son ressort fût peu étendu, ne tenait pas toujours 
ses assises au chef-Ueu; au XVI® siècle nous la voyons 
rendre la justice à Nanclars, près de la fontaine, et à 
Saint-Groux, sous un ormeau et sous un ballet ou 
hangar (1). 

Les habitants de Mansle et des autres terres du cha- 
pitre étaient exempts de péage dans la châtellenie de 
Verteuil pour les « vivres et marchandises de leur cru, » 
en vertu d'un ancien privilège, qui leur fut confirmé 
par une sentence du juge de Verteuil le 13 mars 1453(2). 

Au siècle dernier, le domaine de Mansle rapportait 
à l'église de Saint-Pierre environ 5,000 livres. Les mou- 
lins banaux seuls étaient affermés 1,300 livres. 

Le chapitre possédait, près du Châtelard, une futaie 
de plus de trois cents journaux, dont la coupe fut ven- 
due, le 15 janvier 1592, afin de payer la somme de 
748 écus à laquelle les chanoines avaient été taxés pour 
leur part du « million d'or accordé au roi par le clergé 
de France pour subvenir aux frais de la guerre contre 
les hérétiques. » Mais les troubles, que cette vente avait 
pour but d'entretenir, l'empêchèrent d'avoir son effet. 
En 1598 l'adjudicataire n'avait encore pu ni faire la 
coupe ni payer. Ces bois furent alors ahénés au sei- 
gneur d'Aunac, qui, en 1602, les arrenta à divers par- 
ticuUers, avec la condition qu'ils seraient défrichés, ce 
qui ne fut point exécuté. Ils étaient simplement réduits 
en taiUis lorsque le chapitre les racheta en février 1629. 
Il les rétrocéda, la même année, à la dame d'Aunac, 
moyennant 1,684 livres. 

Les chanoines pouvaient tenir d'autant moins à leurs 
bois qu'ils prétendaient avoir droit d'affouage et d'ex- 



(1) Archives de la Chareate, fonds du chapitre, Mansle. 

(2) Mesneau, Inventaire des titres du chapitre, art. 498. 



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-t3- 

pldit, ainsi que dé pacage, danS la èôîxê. Ûfi dès 
derniers Taillefer les avait bien, en effet, autorisés â 
prendre dans la forêt tout ce qui leur serait nécessaire 
pour leurs maisons de Puyréau ; mais bh ne Voit niilië 
part que ce même avantage leur ait été accordé pour 
Mansle. Toujours est-il que lé seigneur de Montignac 
faisait mettre en fourrière le bétail des gens du chapi- 
tre quand ceux-ci l'envoyaient dans la Boixe et s'op- 
posait, en 1468, à ce qu'ils y prissent du bois. Le 29 mars 
1493, il y eut un accord, d'après lequel le chapitre 
pouvait s'y approvisionner pour ses fours banaux et 
une cheminée seulement. Cela était im peu vague, et 
les fours de Mansle et Puyréeau en vibrent à faire une 
consommation de fagots qui parut excessive et néces^ 
sita, en 1638, un nouveau traité (1). 



EGLISE REFORMER. 



Quoique terre d'église, Mansle ftit de bïome hfeUfé 
envahi par la réforme. En 1544 ou 1545, les âgentà de 
l'évêque envoyaient des sergents à Saint-Clàud « potir 
prendre le magister de Mansle, suspect d'être luthé- 
rien. » On ne le trouva point, et l'oflacialité en flit pour 
sa peine et les 53 sous que coûta le voyage des ser- 
gents (2). 

Au XVIP siècle, les réformés étaient assez nombreux 
à Mansle et, au dire du syndic du clergé, y possédaient 
« de grandes et belles maisons, » mais ne pouvaient y 
avoir de temple. Ils étaient obligés de se réunir de 



(1) Ca7'tulaire du chapitre cathddral, 181 ; — Inventaire des titres 
de Montignac; — Archives de la Charente, fonds du chapitre, MaDsle^ 

(?) Archives de la Charente, fonds de l'évèché, Comptes du spirituel» 
amendes. 

10 



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— 74 — 

l'autre côté du pont, dans la châtellenie de Château- 
Renaud (1). 

Jusqu'en 1635, protestants et catholiques furent en- 
terrés ensemble. Le chapitre, à cette époque, assigna 
aux réformés un nouveau lieu de sépulture et leur fit 
défendre d'enterrer dans l'ancien cimetière (2). 



GOUEX. 



La maison noble de Gouex, dont deux seigneurs voi- 
sins se disputaient la mouvance en 1472, fut depuis 
considérée comme faisant partie de la juridiction et de 
la châtellenie de Mansle. 

Les longues guerres des Anglais avaient apporté une 
telle perturbation dans l'organisation sociale qu'on ne 
savait pas plus de quelle paroisse que de quel fief était 
ce logis. Il fallut, en 1496, procéder à une « enquête 
pour vérifier que certaine chapelle qui était dans la 
préclôture de la maison noble de Gouex était, comme 
ladite maison, de la paroisse de Saint-Groux. » 

L'existence de cette chapelle explique celle d'un cime- 
tière découvert près de Gouex, il y a une cinquantaine 
d'années. 

Il reste du château de Gouex deux tours, qui datent 
de la Renaissance. Elles ont dû être bâties par un La 
Rochefoucauld d'Aunac, qui était propriétaire de Gouex 
en 1497, ou par les Saint-Gelais, qui ont possédé cette 
terre aux XVI« et XVIP siècles (3). 



(1) Response du syndic du det^gé aux tnémoires des églises, 2. 

(2) Mesneau, Inventaire des titres du chapitre^ 591. 

(3) Mesneau, Intentaire des titres du chapitre caihédral, 494-555. 



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— 75 — 

XIII. 
MOUTON. 



Une hache en pierre polie, trouvée à Mouton et 
conservée dans le cabinet de M"^® de Rencogne, est tout 
ce qui pour cette commune rappelle les temps préhis- 
toriques. 

Une voie antique, appelée au XV® siècle le chemin 
de la Chaussée (1), et se dirigeant de La Terne vers 
Chassenon, limitait la paroisse au sud et passait à la 
Croix de Mouton, lieu très anciennement habité (2) et 
qui doit être le hameau appelé aujourd'hui Trogneau. 

Aux Rivières, sur la pente d'un coteau, on a décou- 
vert il y a quelque temps un souterrain qui a été re- 
fermé peu après. Il y en a un autre dans le bourg. 

L'église est de la première moitié du XIP siècle. La 
coupole, éclairée seulement par deux oculus, regardant 
sur l'abside, a été consolidée à la fin du moyen âge par 
des murs placés sous les arcs latéraux. En refaisant le 
portail, vers la même époque, on a maladroitement rem- 
placé par une ogive l'une de ses deux archivoltes ro- 
manes. De chaque côté de la porte il y a une arcade. 
Dans le tympan de l'une est figuré un mouton, qui 
paraît être à la fois un symbole et une allusion au nom 



(1) Chemin de la Chausnëe, qui tire de Pontgellier à l:i croix de Mouton. 
— Archives de la Churenle, fonds du chapitre, Saint-Cier. 

(?) Magisier Aimericus Escorchavacha, de Multone, fccit homagium 
epis4:opo Guillelmo pro arbergamento suo de Cruce ; — Litre des fief$ 
de Vécéché, 205. 



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-70- 

du lieu, et dans l'autre le symbole contraire, un monstre 
qui pose sa griffe sur une tête humaine. 

La cure de Mouton était à la présentation de l'abbé 
de Saint-Martial de Limoges. 

La paroisse faisait partie de l'élection de Niort et 
formait une enclave du Poitou dans l'Angoumois. 

Mouton était le siège d'une petite châtellenie et avait une 
mesure particulière, au commencement du XIII® siècle. 

PuyaBLŒR dépendait de l'abbaye des Châtelliers, en 
Poitou. 



XIV. 
MOUTONNEAU. 



Il y a dans la commune deux fontaines auxquelles 
une superstition, qui remonte vraisemblablement au 
temps du paganisme, attribue des vertus dillérentes : 
l'une assure le mariage de ceux qui boivent de ses 
eaux, et l'autre, consacrée à saint Vivien, procure la 
guérison aux malades qui vont y jeter un ex-voto. 

La paroisse est limitée à l'ouest par la voie romaine 
d^ Périgueux à Rom. 

Moutonneau était une maison noble relevant de Ver- 
teuil. Le logis, bâti probablement vers le milieu du 
XVP siècle, par la famille Jay, qui possédait alors cette 
tefre, n'a de remarquable que l'encadrement de la porte 
extérieure de l'escalier, 



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— 77 — 

XV. 
PUYRÉAU. 

La commune est traversée, entre Mansle et Puyger 
lier, par une voie antique allant de La Terne vers Chasr 
senon. 

Le chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême possédait 
déjà une partie de Puyréau lorsque, vers le milieu du 
XI® siècle, Raoul de Saint-Cier, faisant son fils Zacharie 
chanoine, donna poui' dot la terre, les prés, les bois et 
les eaux de « Villefazo ». Depuis, une femme du nom 
d'Ermentruze abandonna à l'église tous ses droits sur 
ce domaine, situé, à ce qu'il semble, entre Puyréau 
et Mansle. 

Dans les premières années du XI® siècle, un diflférend 
entre les chapitres et les descendants de Raoul se ter- 
mina par l'abandon que ceux-ci lui firent des droits 
en litige, notanunent de leur borderie de La Grange et 
de la moitié de celle de Chalais. Vers la même époque 
Girard Rapace céda tout ce qu'il pouvait prétendre sur 
le mas de Chalais. 

Cette dernière terre, dont une partie appartenait 
déjà à Saint-Pierre et qui constitua dans la suite un 
fief noble, était située sur la lisière de la Boixe, près 
du village de L'Age. La forêt a depuis reculé de plus 
d'une demi-lieue, ce qui a dû rendre difficile l'exercice 
du droit que Guillaume Taillefer concéda, vers le milieu 
du XI® siècle, au chapitre, pour les hommes de Puy- 
réau, d'y prendre du bois et d'y envoyer leur bétail (1). 

(1) Cartulaire du chapitre, 96, 108, 124, 125, 165 et 181 ; — Inven- 
taire des titres de Montignac, 



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— 78 — 

LE GHATELARJD. 

Il y avait au Châtelard un dolmen, qui a été détruit 
pour empierrer une route et dont il ne reste que le 
nom de Pierre-Levée, qu'il a laissé au champ où il était. 

Le nom du village lui-même semble indiquer qu'il a 
dû anciennement être protégé par un retranchement 
en terre ou qu'il y avait une enceinte fortifiée dans le 
voisinage. 

A l'est du Châtelard, dans un coude de la Bonnieure, 
on trouve des vestiges de constructions romaines re- 
couvrant une mosaïque composée de deux couleurs seu- 
lement, à en juger par un fragment de la bordure. 

En 1109, Aimeri de la Motte, de La Rochefoucauld, 
possesseur du moulin du Châtelard, était en contes- 
tation avec le chapitre de Saint-Pierre au sujet de l'é- 
cluse, qui s'amorçait à la terre d'Énor. Il finit par 
céder, et un traité fut rédigé en conséquence par l'évêque 
Girard, qui le mit sous la protection d'une excommu- 
nication préventive. Ce moulin, abandonné conmie beau- 
coup d'autres, pendant les guerres des Anglais, était en 
ruine en 1458 et ne fut rétabli qu'au siècle suivant (1). 



XVI. 

SAINT-AMANT-DE-BONNIEURE. 

La commune est bordée au nord dans toute sa lon- 
gueur par la voie antique de La Terne àChassenon. 

(1) Cartulaire du chapitre, 109 ; — Mesneau, Inventaire des titres 
du chapitre. 



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— 79 — 

Le chœur de Téglise, voûté en berceau et surmonté 
d'un clocher, appartient à la première moitié ou au 
milieu du XI® siècle, ainsi que l'abside en cul-de-four, 
et peut-être le clocher lui-même. Des croix de consé- 
cration, à branches égales et formées d'arcs de cercles, 
sont sculptées sur les quatre colonnes du chœur. 

C'est de l'église que vient une statue de la Vierge qui 
est aujourd'hui dans le cimetière. Elle a été trouvée, 
dit-on, sous l'autel dans des fouilles faites pour le res- 
taurer. Marie est représentée debout avec son enfant 
sur le bras gauche. Elle porte une couronne ornée de 
saillies figurant des pierreries ou des verroteries ; sur 
la poitrine une agrafe à cabochons extrêmement sail- 
lants attire l'attention. La pierre avait reçu une couche 
générale d'ocre rouge, sur laquelle la robe a été peinte 
en bleu. La statue , y compris les animaux couchés sur 
lesquels la Vierge pose les pieds, a l"" 90 de hauteur. 
Nous la croyons beaucoup moins ancienne que l'église, 
qu'elle a dû orner. 

Dans le cimetière on voit plusieurs tombes du moyen 
âge et de la Renaissance. 

Une partie de la paroisse était anciennement comprise 
dans le vaste fief dont les La Rochefoucauld rendaient 
hommage à l'évêché. Au milieu du XVIP siècle, Saint- 
Amant avait pour seigneur leur sénéchal, Jacques Ravard . 

La construction du logis remonte à la Renaissance. 
Conmiedans la plupart des gentilhommières de ce temps, 
l'entrée de la tour de l'escalier est ce qu'il y a de plus 
remarquable. 

LE CHATENET. 

Le Châtenet était, comme son nom l'indique, un petit 
château ou fortin (1). En 1249, il avait haute justice et 

(1) Fortalicium. 



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-èo- 

appartenait aux La Rochefoucauld, qui l'exceptaient 
de l'hommage qu'ils devaient à l'évêché pour les choses 
possédées par eux dans la paroisse (1). 

Ce petit fort, dont il ne reste rien, fpt probablement 
détruit pendant les guerres des Anglais, qui ruinèrent 
la contrée, à ce point que, en 1402, Thalaise, dame du 
lieu, ne pouvait plus payer intégralement les dîmes et 
rentes dues au chapelain de Notre-Dame de Saint- 
Front sur le Châtenet (2). 



XVII. 

SAINT-ANGEAU. 

Sur la rive droite de la Bonnieure, au-dessous du 
bourg, est une petite grotte qui a été habitée au temps 
où l'homjne, dans nos contrées, vivait de la chair du 
renne. 

L'abside de l'église et l'étage inférieur du clocher sont 
de la fin du XP siècle ou du commencement du XIP. 

XVIII. 

« 

SAINT-CIER. 

La commune a pour limite, au nord, l'ancienne voie 
de La Terne à Chassenon. 
Il y a à Chez-Changeur un souterrain. 

(1) Archives de la Charente, G, MontigHtic ; — Cartulaire de Vévé- 
ché. 103-108. 

(2) Propier vimerium guerrarum et mortalitatis, rediius, census et 
deveria dicto domino erant sic diminuti quam non pôterat decimam 
neque reditus dicte capelUnie dicio capellano per intègre reddere. — 
Archives de la Charente, Q, Saint-Front. 



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— 81 — 

SaLmt-<îîer, dont Téglise est dédiée à saiùt G\te ou 
saint Sire, était le chef-lieu d'un archiprêtrê, men- 
tionné au XII* siècle et le plus vaste de TAngoumois. 
Il comprenait, à la fin du moyen âge, La Terne, Luxé, 
Fontenille, Fontclaireau , Moutonneau, Chenommet, 
Aunac, Lichères, Valence, Saint-Front, Couture, Saint- 
Sulpice, Saint-Gourson, Biarge, Chassiers, Turgon, 
Parzac, Beaulieu, Mouton, Eùor, Saint- Amant-de- 
Bonnieure, Ventouse, La Tâche, Cellefrouin, Sainte- 
Colombe, Saint-Angeau, Nanclars, le Maine-de-Boixe, 
Mansle, Saint-Groux, Cellettes, Échoisy, Séhu et Villo- 
gnon. 

Il y avait à Saint-Cier ou dans les environs une mala- 
drerie, qui était de fondation royale et sous le patro- 
nage du grand aiunônier. 

La court de Saint-Cier relevait de Tourriers et, au 
commencement du XV® siècle, appartenait à la famille 
de Romagne, qui la possédait encore en 1560. Vingt- 
cinq ans. après, Roch Benoît, conseiller au présidial 
d'Angoulême, était seigneur de Saint-Cier. En 1739, 
cet hôtel noble fut vendu par Jean Gervais, lieutenant 
criminel au présidial, à Jacques Salomon (1). 

ÉNOR. 

Vers le milieu du XI* siècle, Foucaud, fils d'Adémar 
dit Amauri, et son frère Giraud, donnèrent à Tévêque 
Arnaud, qui paraît avoir occupé le siège d'Angoulême 
avant ou entre ses deux cousins Guillaume et Aimar, 
le manse d*Énor avec les eaux, prés, vignes et vergers 
en dépendant (2). 

(1) Inventaire des titres de Montignac, 

(2) AppeDdice, C, p. 92. 

11 



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— 82 — 

Entre 1048 et 1076, Itier de La Porte et ses frères 
- Raymond et Seguin donnèrent à Sainir-Pierre, pour le 
repos de l'âme de leur mère Rengarde, leur alleu 
« du Luc et du Châtelard appelé Énor. » Plus tard, 
Raymond de Chazelles et ses frères firent également 
l'abandon de ce qu'ils possédaient au Luc (1). 

Une dame nommée Reigarde, peut-être la même que 
Rengarde dont il vient d'être question, avait donné, dans 
son alleu d'Énor, à son cousin Arnaud de Château- 
Renaud, un manse appelé Crosel avec trois borderies, 
une pêcherie et le droit de pacage pour soixante porcs. 
Arnaud, à son tour, abandonna tout cela au chapitre, 
en faisant admettre son fils Odon comme chanoine, à 
la fin du XP siècle ou dans les premières années du XII®, 
et Mainard Avoutron, qui tenait ces immeubles en fief, 
délaissa en même temps tous ses droits (2). 

Énor possédait une chapelle, qui avait peut-être rem- 
placé dans le lue un sanctuaire payen. 



XIX. 

SAINTE-COLOMBE. 

L'ÉGLISE, qui est un simple carré long, date du 
XIP siècle, peut-être même de la fin du XI®. 

La paroisse de Sainte-Colombe était anciennement 
comprise dans le domaine des La Rochefoucauld, qui, 
en 1249, en rendaient aveu à Tévêque d'Angoulême, 
en exceptant toutefois de leur hommage les petites 

(1) Cariulaire du chapitre caihédral, 91 et 219. 

(2) Cariulaire du chapitre cathedral, 92. 



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— 83 — 

forteresses du Solier et du Cluzeau, ainsi que le péage 
et la haute justice ou justice du sang desdits lieux (1). 
A l'est de la commune, près de La Chapelle, il y a un 
lieu dit Château-Guillaume, où la carte de Cassini 
indique un château ruiné. 



XX. 

SAINT-FRONT. 

Une partie de l'église est du XP siècle. Le reste pa^ 
raît n'avoir été reconstruit que pour donner à l'axe du 
monument la déviation symbolique et si choquante qu'on 
remarque dans beaucoup d'églises de la fin du moyen 
âge. 

Un document de 1496 fait mention d'un « autel de 
Saint-Germain » qui existait dans le village de ce nom, 
sur la rive droite du « Sonne » (2). 

BOURDELAIS. 

Il y avait à Bourdelais deux fiefs, l'un relevant d'Au- 
nac, l'autre de Tourriers. 

Le premier appartenait, en 1497, à Pierre Clerc, 

.écuyer, dont le fils Michau Clerc, le donna, en 1516, à 

Hélie Mangon, sieur d.'Andreville, en échange d'une 

maison et d'un mas de terre dans la Qhâtellenie de 

(1) Ezceptis fortaliciis do Solerio et de Cluzello et pedagiis et justicia 
tanguinis diclorum locorum. — Archives de la Charente, G, Moatigaao ; 
— G, Cartulaire de Vévéc?ié, 103-108. 

(2) Archives de la Charente, G, Saint-Front. 



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— 84 — 

Jarnac. Plus tard, Michaud demanda la résiliation de ce 
marché, prétendant que « par doleuse induction dudit 
sieur d'Andreville et pour sa grande vieillesse, décré- 
pitude, simplesse d'esprit ou autrement, il aurait été 
induit à accorder avec ledit Mangon ce contrat d'é- 
change, en quoi faisant il avait été énormément déçu et 
d'outre moitié. » Il obtint, en conséquence, des lettres 
royaux, ensuite desquelles une transaction eut lieu, 
en 1521, après quoi le bonhomme se prétendit encore 
€ grandement circonvenu et déçu, » et demanda l'an- 
nulation de ce second contrat comme du premier. Ce 
ne fut qu'en 1538 que le différend fut réglé par une 
dernière transaction, au moyen de laquelle «les- hôtel 
ijoble de Bourdelais, fuie, garenne, dimeries de Saint- 
Front, métairie de Sonne et autres choses quelconques 
que ledit clerc avait cédées tant audit. feu Hélie qu'à 
Pierre Mangon, demeurèrent à Michaud Clerc et aux 
siens. » 

L'autre fief, appelé Le Petit-Bourdelais, tenu à foi et 
hoxnmage lige du seigneur de Tourriers, appartenait 
en 1497 à nobles hoiimaes Nicolas et Guillaume de 
Moulinais, parents de Clerc, comme il résulte du testa- 
ment de Jehanne Clergesse, qui, en 1510, lègue ses 
biens meubles à Guillot de Moulinais, son neveu. 

Les Moulinais ont gardé Bourdelais jusqu'en 1583. 
époque où cette branche de la famille n'était plus re- 
présentée que par des mineui'S. 

Hercule Jay, qui, en 1583, n'était que sieur du Petit- 
Bourdelais et demeurait au heu noble du Cluzeau, 
paroisse de Saint-Front, se qualifiait seigneur de Bour- 
delais six ans après. Il avait apparemment réuni les 
deux fiefs. C'est lui qui fît bâtir, en 1589, la grosse 
tour carrée qui a été détruite il y a peu de temps (1). 

(1) Documents commaniqués par M. Brothier. 



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XXI. 
8AINT-GROUX. 

4. l'ouest du bourg il y avait une sépulture couverte 
d'une pierre de 7 à 8 pieds de long et de 4 de large, qui 
devait être un petit dolmen. Le propriétaire, que ce bloc 
gênait, s'en est débarrassé en creusant à côté une fosse 
où il Ta précipitée. 

J'ai ramassé à quelque distance de là une hache 
faite avec un galet de grès et affûtée de nouveau après 
avoir été cassée. Un habitant de Villoriou en a trouvé 
une autre en grès dans son jardin et en possède une fort 
belle en silex fauve, qu'il a ramenée du fond de la Cha- 
rente d'un coup d'épervier jeté à une autre fin. 

Non loin de la sépulture dont il vient d'être question 
et à l'endroit même où a été trouvé le galet aiguisé, 
on rencontre des tuiles à rebords, des poteries noires 
et autres vestiges de l'époque gallo-romaine. 

La paroisse était limitée au sud par la voie antique 
de La Terne à Chassenon. 

Dans la partie sud du bourg on a découvert une sé- 
pulture mérovingienne contenant des verroteries. 

L'église et le bourg de Saint-Groux furent donnés an 
chapitre de Saint-Pierre d'Angoulême, vers Tan 1067, 
par Robert de Montbron, qui possédait la terre de 
Château-Renaud (1). Cette église fut, vers la fla du 
siècle suivant, remplacée par une autre, dont le ^por- 
tail a été conservé dans les reconstructions postérieures- 

(1) Appendice, N, p. 103. 



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— 86 



VILLORIOU. 



Vers 1045, Gérald Valent et son fils Arnaud don- 
nèrent à l'abbaye de Saint-Amant la moitié de deux 
manses et de quatre borderies, consistant en terres, 
bois, moulins et anguillards, situés à Villoriou. En 1251, 
Guillaume Bérenger, de Saint-Groux, qui, pendant les 
guerres, avait causé au monastère des dommages dont 
le souvenir l'inquiétait pour son salut, abandonna à son 
tour un bois et des terres sis entre la Charente, la 
prairie d'Échoisy, le chemin dit des Ages et celui d'É- 
choisy à Saint-Groux (1). 

Un peu plus tard, Arnaud de Château-Renaud donna 
une partie des dîmes de Villoriou au chapitre de Saint- 
Pierre, qui en jouissait encore à la Révolution (2). 

VILLEDONDÉ. 

Le domaine de Villedondé, entre Villoriou et la Boixe, 
fut donné aux moines de Clervaux par l'église de Saint- 
Pierre d'Angoulême, en 1159. Vers la même époque, 
Pierre Ostent fit abandon de ses droits sur la terre de 
Villedondé aux religieux de Saint- Amant, qui peu après 
héritèrent de la part de leurs confrères (3). 

Le mas de Villedondé, confrontant au chemin de 
Cellettes à Saint-Groux, est compris dans cette dernière 
paroisse (4), 

(1) Cartulaire de Saint-Amant, 225, 336. 

(2) Cartulaire du chapitre cathédrcU, 94. 

(S) Cartulaire de Saint- Amant, 202, 2J9; — Cartulaire du chapitre, 
180 ; — Archives de la Charente, fonds du chapitre, Mansle ; — A. Liè- 
vre, La Boixe^ 12. 

^4) Documents communiqués par M. Audouiu, de La Talonnière. 



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— 87 — 

XXII. 
LA TACHE. 



Au sud, la commune est, dans les deux tiers de sa 
longueur, bordée par une ancienne voie, qui de La 
Terne ou Fouqueure allait rejoindre vers Cherves la 
chaussée romaine de Saintes à Limoges. 

La terre de La Tâche fut, dans le dernier quart du 
XP siècle, donnée à l'abbaye de Cellefrouin par divers 
personnages, parmi lesquels figure un Frouin, fils du 
premier bienfaiteur de rétablissement (1). 



XXIIL 
VALENCE. 



La commune est limitée au midi par la voie anti- 
que de La Terne à Chassenon. 

L'église, qui, du reste, n'a rien d'intéressant, est en 
partie du XI® siècle et probablement même du commen- 
cement, 

A côté de la porte ont voit une large pierre qui parait 
être la table d'un autel datant du XII® siècle, à en juger 
par l'arcature plein cintre qui décore sa tranche anté- 
rieure. 

(1) Cartulaire de Cellefroum, 12. 



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XXIV. 

VENTOUSE. 

L'ÉGLISE, très délabrée, a été construite au XI*» ou au 
XII® siècle. La seule partie qui attire un peu l'attention 
est le haut de la façade. Entre six modillons grima- 
çants, qui supportent une corniche, sont insérés 
cinq bas-reliefs représentant des sujets de fantaisie, 
parmi lesquels on remarque deux réminiscences de 
l'antiquité classique, le Sagittaire et la Sirène, qui, au 
moyen âge, était devenue la Mélusine. 

A La Chalousière on voit les reste d'un logis des 
XIII« et XVP siècles. 



XXV. 

VILL0(iNON. 

Entre le bourg et Échoisy il y a un souterrain, ap- 
pelé le Creux des Fades. 

Vers l'an 1039, le comte Geoffroi donna à l'abbaye 
de Saint*- Amant le village et la terre de Villognon, où 
l'abbé Auger venait de faire bâtir une église en l'honneur 
de Saint-Nicolas (1). 

Quelques parties de cet édifice ont été refaites, mais 
la façade appartient à la première construction. De- 
chaque côté du portail est un bas-relief d'un dessin 

(1) Appendice, 0, p. 104. 



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fort imparfait et dont les personnages, lourds et trapus, 
n'ont pas quatre hauteurs de tête. D'un côté on voit 
saint Michel, armé d'une lance et d'im bouclier, foulant 
aux pieds le dragon ; un ange, placé en face de Michel, 
lui prête une aide mystique en présentant au monstre 
ime croix et un objet d'autant plus difficile à déter- 
miner qu'il semble dissimulé sous une draperie. De 
l'autre côté de la porte sont quatre personnages debout, 
très frustes, qui ne paraissent pas se rattacher à une 
action commune. 

Dans le cours des XI<* et XIP siècles, de nouvelles 
libéralités accrurent le premier domaine des religieux 
de Saint-Amant à Villognon. Le comte Foulque et son 
neveu Frédelaud leur concédèrent, vers 1075, le droit de 
pêche dans la Charente; vers 1118, deux frères, Raoul 
et Pierre Arnaud, de Saint-Cier, délaissèrent tout ce 
qu'ils possédaient dans la paroisse. Plus tard, Guillaïune 
Arnaud et son oncle Etienne Blanchard donnèrent leur 
part des « frauz » de Villognon, que l'on trouve dans le 
même état un siècle après, ce qui semble prouver que 
l'agriculture ne faisait point de progrès. 

Vers 1118, Aimeri de Roncon, propriétaire de la rive 
droite de la Charente, accorda aux moines deux pê- 
cheries et leur permit d'établir un moulin à Villognon. 
Cette double concession donna lieu, une vingtaine d'an- 
nées après, à une contestation entre eux et son fils 
GeofiFroi. Le différend fut soumis à l'arbitrage de l'é- 
vêque Lambert, devant lequel comparurent l'abbé Gri- 
moard, avec ses religieux, et Geofl'roi de Roncon, avec 
ses barons. Celui-ci, renonçant à toutes ses prétentions, 
fondées ou non, consentit à confiin.er la donation de 
son père, moj ennant une mule et 200 sous, que les 
moines lui donnèrent. 

Villognon, en 1402, dépendait de la moyenne justice 
de l'abbaye; mais, comme il n'était pas le siège d'une 

12 



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— 90 — 

juridiction, le seigneur de Montignac, en 1528, con- 
testa aux religieux le droit d'y avoir un moulin banal. 
Ils répondirent que de temps immémorial ils jouissaient 
de la banalité et pouvaient y contraindre leurs sujets 
des paroisses de Villognon, Xambes, Ceilettes et autres 
lieux. Ils furent maintenus dans ce droit par une tran- 
saction, et pour suffire aux besoins de cette clientèle 
obligée ils avaient, au XVII® siècle, quatre paires de 
meules. 

En 1428, Yvon Regnault, écuyer, « serviteur et fa- 
milier domestique » des La*Rochefoucauld, était sei- 
gneur de Villognon, que ses descendants possédaient 
encore en 1622 (1). 

(1) Archives de la Charente, Cartulaire de Saint- Amant, 12. 99, 106» 
161, 334, etc.; — Inventaire des titres de Saint^Amant, — Inventaire 
des titres de Montignac communiqué par M** de Rencogne. 



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APPENDICE. 



A, 

(Page 36.) 



Paotum fecerunt Ademarius abbas et canonici Sancti Pétri cum 
Iterio, vicario de la terra de la Forest, et cum Lamberto Petro et 
fratribus suis et Jordano de Lobersz et uxore sua et Gaucelmus 
de Porqueranus et fratribus suis et Ademarius Bernardus et fra- 
tribus suis eob tresfor aquels omnes qui elbois avian afaira et 
tresfuch aquist, donaveruut Sancto Petro la terra de la Forest e 
los maisnamenz els sols et ortos et las emiuadas en dominio. Et 
de altéra terra de Foris la meitat en dominio ÎSanrto Petro e lau- 
tra meitat antre totz los seniors. £ diqueU fors faiz qui en la 
terra communal serae faiz, la una meitat a Sancto Petro et ad suo 
preposito e laltrt meitat als altres seniors et aïs prebosz. Els 
maisoamens e hen las eminadas non aura altre prebost ni altre 
jugor nisi Sancto Petro. De tota la terra fors las maisnamenz e las 
eminadas hic est prebozs Sancti Pétri tôt o fatza aportar e la maiso 
Sancto Petro e quo videra tôt los altres prebostz que o vehen de- 
Teira et chascus quen port sa part. Dels agreiratges de las borda- 
rias misdren li seniors duo denari et que unus fussa Sancto Petro 
e lautra als prebost aus altres seniors. Videntibus istis Ademarius 

lo Foresters, Constancius Bastonus, Giraldus Bastonus £cce 

testes : Manricius, Guillelmus vicarius, Guillelmus Dessalaiz, 
Ademarus Tarel et multi alii; régnante Philippe rege, Ademarus 
•pitcopus. — Cartulaire de Cellefrouin, art, 15. 



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— 92 — 
B. 

(Page 36.) 

Pastores Engolismenses requisierunt ab ea (ecclesia) syno- 

duxn, sicut a cetcris suburbains ecclesiis. Sed canonici ipsius 
ecclesiae defenderunt se ut potuer-mt, ut cum habere nou potue- 
runt adjutorem nec defensorem, ab ipso ronsulti sapientiae non 
est numerus, vénérant ad praesulem Willelnaum, Gdufredi filium, 
deprecantes eum misericordiam ut non imponeret eis hoc quod 
nunquam impositum fuisset. Ipse vero, timoré Dei et amoredul- 
cissimi ponlificis sui consanguinei Arnaldi, qui eum nutriverat, 
yictus, consilio fratris sui Fulconi comitis et principum ejus nec- 
non et ar hidia oni et Ramnulfi cantoris atque Rainaldi capei* 
lani, videlicet Ucberti segresttmi, ceteroruraque canonicorum, 
constituit ut canonici supradicti monasterii, exceptis duobus, 
cum scola, audire episcopi precepta omnes venissent ad synodum 
et ad dedicationem basilicœ matris œoclesiae venissent duaeabbati 
ad serviendum Deo et beatissimo Pétri apostoli. Ergo debitum 

synodi œcclesise dimisit et ab omni alio ceusu camabsolvit -^ 

Cartulaire de Cellefrouin, art. 1. 



c. 

(Pages 37 et 81.) 

£qo in Dei nomine Fucaldus, qui fui fîlius Ademari Amalrico 
supernomine, uxore sua Alaaiz, cogitavi de liei^timore et œterne 
retributionis ut mihi piusDominus in diejudicii veniam tribuat. 
Cedo ad locum Saucti Pétri, principem apostolorum, necnon alia 
agmina sanctorum quorum reliquie in ]oco condite sunt, necnon 
domino episcopo Arnaldo, qui preesse vidotur, sed ut clericorum 
ibi Deo servientium; cedo ego et frater meus et uxor mea mansum 
unum que vocatur Huuorlus cum aquis, pratis, vineis, virde- 
gariis cum omnia que ad ipsum mansum aspicitur... . Ista karta 
omni tempore siabilis et firma permaneat, manus nostras proprias 

firmavimus vel aliis nostris fidelibus ûrmare rogavimus Si- 

gnum Fulcaldo et fratre suo Geraldo, necnon domino Arnaldo 
episcopo.. .. — Cartulaire de Cellefrouin, 2. 



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— 83 — 
D. 

(Page 37.) 

iTERiusde Villaboe, qui.pergens Jérusalem, passus naufragium 
in mari, mortuus est, in vita et sanitate sua venit in capitulum 
ecclesie SaDCti Pétri de Celle Fruini in presentia dompni Pétri 
Toschini, tune temporis abbatis, et omnium canonicorum et pe- 
ciit beneficium ecclesie tam spirituale quam corporale. Quo 
accepto, dedil Deo et Sancto Petro et servitoribus ejus quosdam 
redditus qui dicavit Vinade, quos famuli ejus aocipiebant de terra 
Sanuti Pétri. lusuper délit et concessit omnia dona, terras et 
elemosinas quas pater su us et dominus Arnaldus episcopo (epis« 
copus?) qui predictam ecclesiam constituit et fundavit, et tota 

sua rétro progenies fecerant et dederant — Cartulaire de 

Celle frouin, 32. 



E. 

(Pages 40 et 42.) 

UNiTxaszs présentes littcras inspecturis, Guillermus, Dei gra* 
iia Engolismensis episcopus, S ephanus abbas et conventug d% 
CriiIa*Frojni En^olismensis diocesis, G lido, dominus «le Rupe- 
Fulcaudi < t dû Vdrtholio et de Blanziaco, de Martonio et de Cella 

Froyni, sainte n Novtrint uoiversi quod, oum inter noc 

predirtos «bbatem et Cf»nventiim «le Colla Froyni, ez una parte, et 
DOS Gui lonem de Ruppe pndictum, ez ait ra, super arti<!ulis 
infra >criptis et m'iitts nliis dis>enbionis mteria verteretur» 
tandem nos partes pre licte in reverendum patrem etd*»miijumepi- 
scopum predictum alte ei basse pro nobis et sui-cessoribus nobtris 
coiupromisimus, tam super dictis : rticuiis quam super omnibus 

actionibus et querelis quHS habebamus Nos vero prediutas 

epi>copus Dict im nostrum prof- rimus iu hune modum : Ordi* 

namus siquidem etarbitramur quod abbas et conyentus de Cella 
predi<:ti et e irum succensores perpetuo habeant sine iuqmetatioae 
dirti Dobiiis i-tsuc -essorum suorum territonum dictum de foresta, 
cultum etinculium.ad annuum censum uuius seztani frumauti et 
alterius seztarii arène ad menauram de Celia, reddendorum apad 



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— 94 — 

Cellam eidem Dobili et successoribus suis infra octabbas beati 
Michâelis aonuatim sine a'io deverio, in quo territorio sant, ut 
dicitur, parcionarii h*^redes Iterii Chaffrays militis deffuncti. Item 
ordinamus quod dictus nobilis et successores sui domini de Cella 
Frojni possiot facere et tenere mercata perpetuo die mercurii 
qualibet septimana apud Ceila Fr>jni in platea contigua muro 
seu clausure abbaci? de Cella, salvis pleyduris hominum cum 
eas mbynare voluerint qXias doceie poterunt esse suas; item et 
in tota platea sita ante portas ecclesie de Cella, excepta tantum 
platea sita ante portas ecclesie prout claudit rivus fontis. Item et 
quodnundinas iu dictis locis possit facere quas viderit e2pe<1ire, 
etquod, deforefactisquefacienthomines mansionarii dicte abbatie 
et membrorum ejus ibidem in diebus mercati vel nundibarum, 
non teneanturad aliud gatgium vel penam nisiad quod tenerentur 
si non essent nundine vol mercatum. Super meus uragio verobladi 
quod mensurabitur in domibus hominum de Cella quandocumque 
servabitur quod apud Ct-Uam autea seryabatur. Item ordinamus et 
arbitramur quod dicti abbas et conventus et eorum successores 
habeant et teneant perpetuo annuatim semeJ nundinas in festo 
beati Blasii quolibet anuo apud Cellam et emolumentum nundi- 
narum et omnes ezitus exinde racione nundiuarum provenientes, 
saWis tàmcn alto dominio et vigeria. Item ordinamus et arbitra- 
mur quo 1 abbas et conventus predicti et eorum successores ha- 
beant et teneant perpetuo iilam partem nemoris Plani et sit 
eorum olim e>timatam pro sexta parte, sitam inter terri torium de 
Goutibertz et viam per quam itur de la Merliera versus fiellum- 
Locum, ex una parte, et agiam Sancti Pétri ex altéra, salvo jure 
Gai*dradi de Cozcoto, si quod habet in ea; quequidem pars dicti 
nemoris est contigua a parte septemtrionaii ilii parti quam dicti 
abbas et conventus de di< to nemore ex pcrmutacione nemoris de 
Bostallo quondam habuerunt. It m ordinamus et arbittamur 
quod pascua tocius nemoris Plani siut communia faominibus 
abbacie prediote et ecclesiarum de Bello-Loco et de Tfaachia et 
eciam aliis homimbus terre et patrie, pmut hactenus ab antiquo 
fuerunt ; domini famen faujusmodi nemoris, scilicet abbas et 
conventus predicti et nobilis vir dominus Guido et successores 
sui, poterunt dicta nemora vendere, extirpare, expleyt.ireet secare 
quando voluerint ; et essarta dicti nemoiis (enebuntur in defenso 
se<'.undum consuetudinem patrie, non ob^tantibiis pascuis ante- 
dictis. Item ordinamus et arbitramur quod abbas et conventus 
de Cella et eorum smcessores, prose et ecclesiis, domibus et 
faominibus suis morantibus extra villam de Ct-lla, habeant 



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- 95 - 

perpétue décima m partem in magno nemore sea foresta de 
Cella, coQtigua forestis de SaDcto Mario, Kberam, et quod sit 
dicte abbacie, et quod idem nobiîis eam assignet eisdem 
in ioco magis oportuno »ibbati et coayeatui predictis, pen- 
sato valore tocius territorii nemoris et foreste predicte ; ho- 
mines vero abbatis abbacie de Celia qui suât extra villacn 
de Cella présentes et futuri et abbas de Cella et conventus et 
animaiia sua et eorumdem homi«ium habebunt herba^ium et 
pascua ia residuis novem partibus foreste seu magni nemoris 
antedicti, et dictus abbas et successores sui reddent aonuatim 
apud Cellam, in festo beati Michaelis, domiooGuidoni et succès - 
soribus suis dominis de Cella unum se.xturium avene ad meosu- 
ram de Celia, pro dictis homii.ibus suis quamdiu dicti homines 
talibus in dicta ma^^na foresta dicti nobilis utentur. Dictus vero 
nobilis liibeat poiestatem excolendi, extirpandi et vendendi die- 
tam forestam suam de Cella, non obst-tntibus herbagio «^t pascuis 
supradictis. Item ordinamus et arbitramur quod crepte factecirca 
forestas predictas per abbatem de Cella et homines suos rema- 
néant eis salve. Item ordiaamus et arbitramur qtfod dictus nobi- 
lis et successores sui domini de Cella reddant curiam abbati et 
conventui de Cella de hominibus suis et membrorum suorum 
sine difficuitate in actionibus personalibus, salvis tantum omni- 
bus casibus spectantibus ad altam justiciam seu justiciam in 
quibus pena mortis. vel membri mutilacio, vel faciei consignatio, 
Tel fustigacio, vel exilium perpetuum sive temporale potest de 
jure seu consuetudiae infligi, in quibus eidem nobili et succès» 
soribus suis jus suum saivum in omnibus perpétue remanebit, 
prout in talibus fuit in hominibus ecclesie seu abbacie de Cella 
in Castro et castellania de Cella Froyni hactenus observatum. 
Item ordinamus et arbitramur quod quandocumque et quociens- 
cumque aliqua gatgia adjudicata fuerint contra homines abbatis 
et conventus de Ceiia Frojni et membrorum suorum existencium 
in dicta castellania de Cella, per dominum de Cella vel manda- 
tum suum, secundum terre consuetudinem, dominus de Cella vel 
mandatum suum requirent primo abbatem, vel priorem, seu 
celerarium de Celiaquod faciant eis solvere gatgia adjudicata vel 
tradant pignora hominum suorum ad hoc condempnatorui). ; et si 
hoc requisiti infra octodiespost requestam non fecerint, dominus 
de Cella vel servientes sui auotoritate proptia licite capiant pro 

gatgiis adjudicatis Nos vero abbas et conventus et Guido 

predicti, omnia et singula suprascripta esse vera recognoscentes, 
ordinacionem seu arbitrium hujusmodi et quecumque supra- 



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-96- 

scripta sunt rati6eamus, approbamus et emologftmus expresse 

pro Dobis et succe&soribus Dostris Et nos predicti abbas et 

coDventus cojjifitemur et avohamtis nos habere et teo^^re immé- 
diate et predecessores nostros habuisse et temuisse ab episcopo 
Engolismense, et non ab aliquo alio domino temporali, oniuia 
temporaiia nostra ad moDa.vteriuiu nostrum et ad membra ipsius 
que habemus in diocesi Eugolismense spectancia ad adraplamentum 
taatnm unius denarii argenii valentis ad minus duodecim deoa- 
rios usualis monete redileudi ia mutacionibus episcopnrum sine 
alio dererio vei coustum a, ita tamen quod propter istam advoha- 
cionem episcopus Engolismensis a nobi.s Tel monasterio nostro 
Tel membris nichil in posterum exigere potest prêter dictum 
adcaptamentun vel impouere, nisi tantumeaqueab aliis abbaciis, 
monasteriis et loeis religiosis sue dioccsis sibi iu.mediate sub- 
jectis consueyit percipere et habere. À qua ad vohatione excepimus 
tantum modo censuale scriptam et sigillatum quoi habemus 
de noTO in pertinenciis domus de Unorto a capitulo Engolis- 

mense Et nos etiam predictus Guido, dominus de Cella, 

oenfîtemur et advohamus nos habere et te n ère et predeces- 
sores nostros habuisse et tenuisse immédiate ab episcopo Eugo- 
lismense .... castrum etcastelJaniam de Cella Froyni cum omni- 
bus pertinenciis, cum mero et mixto, imperio et omni dominio 

et juridictione sub homagio ligio Actum mense martii die 

jovis post Annunciacionem Domini anno ejusdem millesimo du- 
oentesimo septuagesimo nono. -^ Vtdimus de 1400 et autre de 
1466; archives de la Charente, fonds de Tévéché, Cellefiouin. 



F/ 

(Page 42.) 

Extrait des pertes et tavx non payés de la paroisse de Cellefrouin, 
en l'éleclion de S. Jean d'Angély, tiré des rôles d'icelle es années 
1638, 4639 et 4640. 

M** F. Carron et parsonniers, en vertu de l'arrêt de la cour des 
aides, qui était taxé pour le principal de la taille, Tannée 1640, 
à la somme de 172 livres 10 sous 6 deniers, et des autres droits à 
proportion, demeurant en la paroisse de Ventouse, en la présente 
éUction. 



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— 97 — 

P. Jouhannet, maréchal, pour être demeurant en la paroisse'de 
S. Mary, en l'élection d'Angoulême, puis l'année 1637, quijétait 
taxé en 1638, pour les quartiers de janvier et avril, à 6 livres 
9 sous. 

Dame Jehanne Perron^ pour être demeurante en la paroisse de 
S. Claud, élection d'Angoulême, puis l'année 1637, qui était 
taxée en 1640 à la somme de 7 livres 12 sous du principal de la 
taille. 

Les héritiers feu UrieF Perreau, pour les biens vacants et 
inhabités puis Tannée 1638^ et qui était taxé ladite année, pour 
les quartiers de juillet et avril, à 50 sous 2 deniers. 

Madeleine Debort et P. Vachot, pour être ledit Vachot décédé 
au service du roi et ladite Debort allée à ses services hors la 
présente élection puis l'année 1638, qui était taxée à 41 sous^ 
6 deniers. 

J. Dumas, pour être décédé au service du roi puis Tannée 1637 
sans avoir laissé aucun fonds et qui était taxé la somme du prin- 
cipal de la taille 22 sous 3 deniers. 

J. Escarron, farinier, pour avoir quitté la paroisse et n'avoir 
en icelle aucun bien ; s'en est allé demeurer hors l'élection puis 
Tannée 1639, et qui était taxé du principal de la taille, en 1640, 
3 livres 9 sous. 

P. Ferry, pour n'être demeurant en ladite paroisse puis Tan- 
née 1638 et s'en est allé par le pays et n'a aucun bien en icelle 
et était taxé ladite année à 5 sous du principal de la taille. 

Bertholemé de Beausouleil, pour avoir quitté la paroisse puis 
Tannée 1638 et n'avoir aucun bien en icelle, qui était taxé du 
principal de la taille à 5 sous. 

C. Mesnier, pour être décédé au service du roi puis Tannée 
1637, son bien vacant, qui était taxé pour les quartiers de jan- 
vier et avril 1638 à 40 sous du principal de la taille. 

Cosme Penot, drapier, pour n'être demeurant en la paroisse 
puis Tannée 1637 ; est allé demeurer en la paroisse de Parzac, en 
Télection de Niort, était taxé en 1638 du principal de la taille, 
pour les quartiers de janvier et avril, à 12 livres. 

M'" P. Mauraty, notaire, pour être mort au service du roi puis 
Tannée 1638, son bien vacant et sans culture, qui était taxé du 
principal de la taille, en 1639, à 4 livres. 

Les héritiers feu Simon Ruffet, pour être le bien vacant, les 
propriétaires demeurant en la paroisse de S. Claud. élection 
d'Angoulême, qui étaient taxés en 1639 du principal de la taille à 
3 livres 8 sous. 

13 



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— 08 — 

La reure feu L. Massignait et Guillaui^e M&ssigai^t^ pour ^re 
lad. yeuve décédée, ledit Guillaume au service du roi, «ai^s 
aucun bien, qui étaient taxés en 1638, pour les quartiçiiS de jan- 
vier et avril, à SO sous du principal de la taille. 

Michel Rajrgnaud, pour être demeurant hors la parpii^sç et fait 
sa demeure en la paroisse de Vallence, élection d'Angoulôme, 
puis Tannée 1638, et qui était taxé du principal de la taille, en 
1640, à 16 livres. 

La métairie du s. du Treuil, ci-devant faite valoir p^r F. Cor- 
Bette et à présent possédée par Jacques de Lestial, écuyer, sieur 
dudit lieu, qui la fait valoir à sa main et par domestiques, qui 
était taxé du principal de la taille, en 1640, à 18 livres. 

La métaine du sieur de Mogueres, ci-devant faite valoir p^r C, 
#t J. Arlins et à présent faite valoir par ledit s. de Maugueres 
g«i ses domestiques, qui était taxé du principal de ladite taille 
des quartiers de janvier et avril à 8 livres 2 sols 6 deniers. 

Catkerine Marchadier, veuve de P. David, pour être décédé 
•ans aucun bien, et qui était taxée du principal de la taille, Van- 
née 1639, à 34 sous. 

J. Simon, texier, pour n*étre demeurant en la paroisse, ains 
•B celle de S. Claud, élection d'Angoulême, puis l'année 1637, 
qui était taxé du principal de la taille, en 1639, à 8 livres. 

P. Gobeau, pour être décédé laissant une héritière mariée en la 
pavoisse de Chasseneuil, élection d'Angoulême, qui éia^ix taxé 
pour le principal de la taille, en 1639, à 3 livres. 

A. Raygnaud, pour être demeurant hors la paroisse, laisse son 
bien nacant, demeurant en la paroisse de Chasseneuil, élection 
d'Angonlème, taxé en 1639 à 7 livres. 

Marguerite Gourinat, pour n'être demeurante en ladite paroisse 
puis l'année 1637 et être à ses services n'ayant aucun fonds, qui 
était taxée en 1638 à 5 sous. 

J. Mesmin, texier, pour être demeurant hors la paroisse, ains 
QA celle de Moulton, en Poitou, élection de Niort, qui était taxé 
des quartiers de janvier et avril 1638 à 5 livres 15 sous. 

Q. Duport, pour être mort au service du roi puis l'année 1637, 
laisse sa veuve et un fils qui mendient leur vie, sans aucun bien, 
qui était taxé pour les quartiers de janvier et avril de 1638, pour 
le principal de la taille, à 5 livres 12 sous. 

G. et A. Maurat, pour être demeurants hors la paroisse puis 
l'anuée 1637, demeurant en celle de Vallence, élection d'Angou- 
lême. étant taxés du principal de la taille, pour les quartiers de 
janvier et avril 1698, 4 2^ livres 1 sol 6 deniers. 



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Ducluzeau, fils de Martial, pour être demeurant hors la pa- 
roisse y a plus de cinq ans, demeurant en la pHroisse de Yallente, 
élection d'Angouléme, qui était taxé du principal de la taille, tn 
1640, à 26 sous. 

F. Cherprade et ses neveux, pour être ledit Chtrprade àU str- 
vice du roi, ses neveux mendiants, leurs biens vacants, les tsaî* 
sons ruinées et découvertes par le moyen des geas de guerre, 
qui étaient taxés en 1640, du principal de la taille» à 33 livres* 

M« P. Calluaud, sergent, demeurant dans la paroisse de Neuvy, 
son bien vacant et ruiné, portait de taille 16 livres. 

Mathurin Yerinaud, pour être décédé sans aucun hoir, son bien 
vacant, qui était taxé en 1638 à 26 sous. 

B. Dumousseau, filassier, pour n'être demeurant dans ladite 
paroisse, n'y avoir aucun bien, qui était taxé en 1638 à 19 sous. 

Les héritiers feu F. Cornette, pour être le bien possédé et fait 
valoir par lesdits héritiers, demeurant en la paroisse de S. Claud, 
élection d'Angoulême, qui étaient taxés en 1640, du principal de 
la taille, à 17 livres lO sous. 

Jehanne Cousin, P. Depon et P. Gazeau, pour n'être demeu- 
rants en la paroisse puis l'année 1637, demeurants en la paroisse 
de Parzat, en Poitou, en l'élection de Niort, qui étaient taxés en 
1640, du principal de la taille, à 40 livres* 

Les héritiers P. Allard, pour être hors la paroisse y a long- 
temps, sans aucun bien, mendiant leur vie, taxés du principal de 
la taille, en 1640, à 10 sous. 

La métairie du sieur de Lavaud, ci-devant faite valoir par 
F. RoUant, qui a icelle quittée puis l'année 1637 et faite valoir 
à présent par autre métayer de la paroisse de Parzac et y 
demeurant, en l'élection de Niort, qui était taxé du principal 
de la taille des quartiers de janvier et avril 1638 â 12 livres 

5 sols. 

P. Yidaud, pour être demeurant hors ladite paroisse et demeu- 
rant en la paroisse de S. Gourzon, élection d'Angoulême, puis 
l'année 1637, qui était taxé du principal de la taille des quartiers 
de janvier et avril, en 1638, à 3 livres. 

A. Calluaud, pour n'être demeurant en la paroisse il y a plus 
de cinq ans, son bien en friche et demeurant en la paroisse de 
Neuvy, néantmoins taxé du principal de la taille, en l63d, à 

6 livres. 

P. Simon, pour n'être demeurant en la paroisse puis l'année 
1637, ains demeurant en celle de Ventouse, présente élection, ^ui 
était talé du principal de la taille, en 1639, à 15 livres. 



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— 100 — 

p. DeTergnes, filassier, pour n'être demeurant en la paroisse 
n'y ayoir aucun bien fonds, s'en est allé par le pays avec sa fa- 
mille, taxé en 1638, du principal de la taille, à 10 livres. 

Les héritiers Marie Panetier, pour s'en être allés et mendient 
leur Tie et n'avoir aucun bien, taxés en 1639 à 5 sols. 

Le 24* jour du mois de mai 1641, l'extrait ci-dessus, étant au 
nombre de 39 articles, a été tiré des rôles de la grand taille de la 
paroisse de Cellefrouin, duement vérifié et collationné par moi 
notaire royal héréditaire en Ângoumois soussigné... Signé : J. 
VÉRIN ATTD. — Archives de la Charente, Minutes des notaires, 
Cellefrouin, Vérinaud, 1641. 



G. 

(Page 54.) 

GuiLLBLMUS, Petragoricensis episcopus, et Àlduinus et Ugo, 
fratres ejus, dederunt beato Petro totam terram et silvas Fontis- 
claras, quam Guido de Rupe habebat a predicto episcopo, conce- 
dente Guidone et concedentibus Arnaldo Bucardo et Petro Gue- 
rillo, fratre ejus, qui a Guidone habebant, et concedente Geraudo 
Pai>ot, qui ab ipsis habebat, scilicet ac convenientia ut canonici 
intégré medietatem haberent tocius terre et silvarum et Geraldus 
haberet aliam medietatem a canonicis in feodo, excepta ecclesia 
quam canonici promiserunt se facturos, et excepto toto cimiterio 
et toto burgo, que scilicet œcclesiam, cimiterium, burgum, cano- 
nici intégré possiderent. De prepositis vero fuit convenientia 
inter canonicos et Geraudum Papotquod canonici haberent suum 
prepositum qui fiduciam eis faceret et Geraudus alium. — Car- 
tulaire du chapitre cathédral, 99. (Copie de M. de Rencogne.) 

H. 

(Pages 61 et 65.) 

Ego Bernardus, Dei gratia Nantoliensis ecclesiœ minister hu- 
milis, Bernardo, eadem gratia abbati de Grosso-Bosco, et omnibus 
ibidem Deo servientibus do et concedo, consilio fratrum nostro- 
rum Bernard! prions et Guillelmi Otberti et Seguini et Letgerii 
et Geraldi Guielini et aliorum quamplurium in generali capitule 



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— 101 — 

Nantolii, terram nostram qu« est ab ulxno de la Femada usque 
ad antiquuxn nemus quod yocatur li Eisart Sancti Benedicti; et 
iterum a via quee transit juzta Bordayalum et ducit ad ulmum 
Montis-Robeli et usque au Defes, et deu Defes usque ad viam 
quee nominatur la Chaucada, tali pacto ut ibi ecclesia non 
sedificatur, nec missa celebretur, nec mortui sepeliantur. et ut 
de frugibus hujus quintam partem monachis in area de Salas 
fideliter reddant, exceptis seztariis VI terrœ quos sub censu 
Xy solidorum reddendorum priori de Salas in die Circumci- 
sionis Domini, libéras eis domus. Si Tero in illis VI sextariis 
fruges fecerint, yel yineas planta verint^ medietatem decimœ mo- 
nacbo de Juliaco et participibus suis reddant. Insuper etiam 
illorum pecoribus terrse nostree pascua damus. Deciman vero 
bestiarum si fratres de Grosso-Bosco a militibus adquisierunt, 
partem quee nobis contingit damus. Volumus etiam ut de bosco 
supradicto deus Eisart omnia nècessaria prseter quercum et fagum 
et castaneam aocipiant. Si tamen ex bis tribus lignis ad eedifi- 
candum aliquid necesse habuerint, a priore de Salas pétant. 
Sciendum yero est quod si aliquis in hac terra eis calumniam 
fecerit, secundum justiciam garentiam eis faciemus. Ego Ber* 
nardus dictus abbas de Grosso-Bosco hoc donum sive hoc pactum 
tam de missa quam de sepultura et de omnibus quœ in hac 
carta continentur, in capitulo de Grosso-Bosco concedo, audiente 
B. de Nantolio abbate, et Geraldo de Codorz laïco, et Johanne 
de Glana sacerdote. Hoc donum factum est in capitulo Nantol. 
IX nonas novemb., anno ab incarnat. Domini MCLXXII... — 
Gallia christiana, t. II, Instrum., 380. 



I. 

(Page 68.) 

Lb 4 novembre 1475, Jehan de Fontroubade, demeurant à Ri- 
vières, près La Rochefoucauld, afferme à Pierre Saou, du « Pont- 
Gélier, paroisse ^e Puyréau..., un moulin à repparer draps, situé 
en l'écluse de Mansle, avec les poulies et autres choses apparte- 
nant audit moulin, et certaines grans murailles assises audit lieu 
de Mansle, tenant d'un bout à la grant salle appelée ancienne- 
ment la salle du chapitre, tirant jusques à la mothe qui est au- 
dessus le moulin à vent dudit Mansle..... Item une petite place 
pour mettre les poulies à extendre et esparer les draps repparés 



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— 102 — 

Midiit mbtilîii... » ^ Eu 1561 on tfoùvè mentiôA de dietik xîtapiert 
da houtg de Maùèîè. — ► Atchivèt de h Charente, Fbûda dti thà- 
l>i«tè, Mattsle. 

J. 

Eeo Alduinus Ostendi, pro rddemptione mei a oaptivitate qtta 
oaptas fui a|)ud ciastellum Cohec, ialexn concordiam et talem pla^ 
cidum cum Engolismensibue canoaicis de cufte Manie feci. Isti 
dederuat michi bongentos «olidos; ego rero dedi beato Petro et 
ipsis, coBCedente Aizone fratre meo, totam medietatem curtîs 
Manie, biirgi, terrainim, silvarum, pratoram, «quaruBi, molendt> 
norum^ que a Leobardensibus habebam» conoodentibua eiadem 
Leobardensibus et eoncedente Fultone comité, a quo Leobarden- 
ses habebant. Uiec conTenientia quoque fuit inter canon icos et 
Aizone fratrem meum> quod Aizo habent suam medi-etatem a ca- 
nonicis in feodo. De Gasatnentis yero pèrtinentibus ad meam 
medietatem ita concordaTimvs ut quocnmque modo a oasatis oa- 
nonici acqairere possent intégré possiderent. — Ca/rtula4re du 
chapitre cathédral, art* 104. (Copie de M. de Rencogne.) 

K. 

( Page 6^. ) 

Alduinus Osteuz dédit medietatem curtis Manie et dedominico 
et de casamento beato Petro sedis Engolisme, concédante Fulcone, 
comité Engolismensi et annuante Petro Leobardo et Magfredo, 
fratre ejus, qui hoc casamentum a comité Engolismensi possi- 
deant, et supradictus Alduinus habebat hoc casamentum ab Elia 
Leobardo, pâtre eorum. Inhac curia erat quidam vir nomine Aim,e- 
ricufi Mainardus, fîlius Maiftardi Alavoltro, qui erat jure feratus 
de medietate Uhius mansi a beato Petro, sed injuriosè anferebat 
modo vero medietatem hujus mansi ; quem injuste posséderai, 
tactus divina clementia, reliquit et donavit beato Petro et habi» 
tatoribus hujus ecclesie. Et, ut iirmiui hoc donum permaneal, 
dédit canonicis fidem suam ut ultra jam non possiderat. S. Arnaldi 
Porte; S. Petrt Jumiaci; S. Bernardi Sacer; S. Odonis; S. Aime* 
rici Matfohia; S. Pétri Maliàftt. — Cftr«»/4#e du thapitre eatihé- 
dttkly iO». (Q^ie 4e m;, de Rencogae.) 



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^ lOB» 
L. 

(P«k«e 69. ) 

Eoo Aimericus Mainardi et uzor mea et filii mei donamus et 
eoncedimus Deo et beato Petro et Engolismensibus canonîcis 
Ibatricis œcclesie quiquid Tel juste Tel injuste oalumpniabamur 
in mediatate mansi de Petriniaco, que medietas ex jure predic- 
toruxn canonicorum noscitor esse quum prefatus mansus infira 
eurtim Mantule situs est, cujus curtis medietas ex proprio jure 
canonicorum est. Et ut hoc donum firmiter permaneat, iti fide 
mea domno Odooi de Castello Reinaldi in domo beati Marcialis 
de Molton, in presentia Fulcaudi monachi et Geraldi prepositi et 
Aimerici Frennaldi et Ademari Peladesma et Johannis Majolii et 
Willelmi de Solbisa et aliorum oomplurimum promisi ut nul la 
occasionein predicta mansi medietate nec in alia scilicet nullum 

dampnum Tel malum in toto manso alicui faciamus Hoc 

donum concessimus pro sainte animarum Tidelioet Mainardi 

patris mei et matris mee — Cartulaire du chapitre cathédral, 

art. lOT. (Copie de M. de Rencogne.) 

M. 

|Page70.) 

Petaus ChauTet, qui destruction! sacerdotum de Mania intar-» 
fuit, cum de linguis eorum abscisis, de oculis evutis, de geniUi- 
U^In alteriusabscisione nec ipsis nec ecclesie satisfacere possot, 
pro satisfactione dédit Deo et ecclesie Sancti Petri EngoUsmensis 

quicquid habebatTcl possidebatin parrochiade Mania , audien- 

tibus et Tidentibus Ar. Poncat, sacrista, Ge. Bailargir, et W. de 
Ijlanla et Ar., fratre suo, et pluribus aiiis. — Hoc autem doaum 
fiactum est anno incarnationis Dominice M^^CoI^^oVIII*». — Car- 
tMtlçkire du chapitre, 187. 

N. 

(Page 85.) 

RoBERTXTsMontisberulfî,qui tunctemporis Castellum- Reinaldi 
habebat. dédit beato Petro et Engolismensibus canonicis, conce* 
dente Willelmo Engolismensi episcopo et Willelmo archidiacono, 
ecclesiam beati Gratulfi et burgum et decimam, scilicet quantum 
indominicatura habebat et totum quod Engolismenses canonici 



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— 104 — 

in futuro adquirere possent ab eis qui ab ipso decimam videban- 
tur habere. Hoc donum fecit, concedentibus fratribus suis, vide- 
licet : Willelmo, Petragoricensi episcopo, et Alduino BorrelJo et 
Ugone de Martonno et Roberto. Et ipse et ipsi fratres ejus juxta 
' predictum burgum dederunt beato Petro dimidiam moadituram 
terre et prata ipsi eecclesie adjaceutia et extaerium aque a quo 

prata ex una parte cinguntur Ex eodem dono est capella 

Castelli-Reinaldi et tota parrochia utriusque aecclesie. S. Wil- 
lelmi episcopi; S. Willelmi archidiaconi ; S. Ucberti secrestani; 
S. Armandi Castelli-Reinaldi. — Cartuîaire du chapitre cathé- 
dral, 93. 

o. 

(Page 88.) 

Ego Gaufridus, Engolismensium cornes^ dono S. Amantio, 

in manu Algerii abbatis , villam et terram Villa- Anulfi {aliàs 

Villa-Agnosa, in vico Ambariacensi), cui adjacet ex uno latere 
fluTium Charentœ, ab alio vero terra quœ dicitur Lugiacus, a 
tercio autem terra mea, et quarto terra sancti Stephani et yallis 
quœ vocatur Traperia; omnes terras ex integro quœ infra hos 
fines continentur tam fructiferas quam infructiferas , cum pratis 
et pascuis, rivis atque mplendinis, aquis aquarumque decursibus 
et cum omnibus quœ ibi sita sunt vel edificari possunt cenobio 

Sancti Amantii concedo Factum est hoc donum in presentia 

domini Adalgerii dicti cenobii abbatis, qui ibi ecclesiam construxit 

et in honore sancti Nicolai eam dedicari fecit Facta est carta 

ista tertio idus decembris, Henrico Francorum rege régnante et 
domino Gaufrido Engolismensium comité, qui eam fieri rogavit, 
stipulatione propria manu sub mea fîrmata ego Guillelmus, 
Audoini filius, eam manu firmavi; ego Gaufridi filius Fulco 
eam manu mea firmayi; ego Guillelmus ipsius Gaufridi filius...., 
firmavi; et Geraldi episcopi et Gaufridi abbatis et Pétri archi- 
diaconi et Ramnulfi thesaurarii et Ramnulfi cantoris et Heliœ de 
Garnach (a/tà« Jernac) et Arnaldi Villœboensis et Bernardi vicarii. 
— Cartuîaire de Saint' Amant-de-Boixe , art. 94 et 257. 



^ 



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TABLE. 



I. — AUNAC 33.34 

Château, châtellenie, 8eign««i«, È9. 

II. — BAYERS i 34 

Voie romaine, 34. 
Ch&teau, 34. 

m. — OELLEFROUIN 3546 

La Pierre-Levée on Pierre-^tt^DaoM, 35. 

Enceinte fortiâée, 35. 
Forges, 35. 
Voie antique, 35. 
La Baehellerie, 35. 
l'abbaye. Fondation, 36. Église, 37. — Situa- 
tion féodale, 40. — Foires et marchés, 41. — 
Misôre de la population, 42; la pomme de 
terre, 43. — Liste des abbés, 44. 

CHATELLBNXE, 45. 
MALADRERIB, 46. 

ciMETiÈRB. Lanterne , 46. 

IV. — CELLETTES *7-îte 

Sépultures préhistoriques, 47. 
Chaussée antique, 48; voie romaine, 48. 
Le îlaisat et la Cengle de Collettes, 49. 
Possession de l'abbajre de Saint-Amant, 49. 
Chabronôde, 49. — L'église, 50. 
ÊCHOISY. Abbaye, prieuré; seigneurs, 51. 

V. — ÇHENOMMET 52 

La Pierre-Folle, 52. 
Cuve baptismale, 52. 

14 



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— 106 — 

Pages. 

VI. — CHENON 53 

Voie romaine, 53. 
Seigneurs, 53. 

VU. — FONTCLAIREAU 53-54 

Voie romaine, 53. 
Paroisse, 54. Fief, 51. 

VIII. — FONTENILLE 54^1 

Dolmens : les Perrottes, 54; la Motte-de-la- 
Jacquille, 56; le Roc-de-la-Fade , 57. — 
Tumulus, 58. 
Vestiges gallo-romains; voie romaine, 58. 
Sépulture antique, 58. 
CHATEAU-RENAUD , 59. 

Seigneurs, 59. Château, 60. 

ÉGLISE RâFORUÉE, 60. 

IX. — JUILLÉ 61-62 

La Grosse-Pierre, 61. Tumulus, 61. 

Paroisse , 62. 

Villesoubis; le Châtelu, 62. 

X. — LICHÈRES... 62-65 

Vestiges préhistoriques, 61^. 
Vestiges romains et voie romaine, 62. 
Fontaine sacrée, 63. 
- Eglise, 63. 
LA SALLE, 64. 

XL — LONNES 65 

Voie romaine, 65. 

XII. — MANSLE 65-74 

Voie romaine et voie antique, 65. 

Pont, péage, 66. — Foires, 67. Commerce, 68. 

Anciens possesseurs, 68; le chapitre cathé- 

dral , 68. 
L'église, 69. 
Révolte; le bourg brûlé, 69. -— Massacre 

des prêtres , 70. 
Château, châtellenie, 70. 

ÉGLISE RÉFORMÉE, 73. 

GOUEX, 74. 



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— 107 — 

XIII. - MOUTON 7S.76 

Temps préhistoriques, 75. 
Voie antique, 75. 
Souterrain, 75. 
Église, 75. 
Ghâtellenie,76. 
Puygelier, 76. 

XIV. — MOUTONNEAU 76 

Fontaine sacrée , 76. 
Voie romaine , 76. 

XV. — PUYRÉAU 77-78 

Voie antique, 77. 

Possession du chapitre cathédral,77, Ville- 
fazo ; Chalais, 77. 
LE CHATELARD, 78. 
Dolmen , 78. 
Vestiges' romains ; mosaïque, 78. 

XVI. — SAINT-AMANT-DE-BONNIEURE 78^ 

Voie antique , 78. 

Église , 78 ; statue , 79 ; cimetière , 79. 
Logis, 79. 
LE CHATENBT, 79. 

XVn. — SAINT-ANGEAU 80 

Grotte, 80. 
Église, 80. 

XVin. — SAINT-CIER 80« 

Voie antique, 80. 
Souterrain, 80. 
Archiprêtré, 81. 
Maladrerie, 81. 
Fief, 81. 
ÉNOR. Luc; Manse, 81. 

XIX. — SAINTE-COLOMBE 8M3 

Église, 82. 

XX. — SAINT-FRONT 83-84 

% Église, 83. 

Autel de Saint^Germain , 83. 
BOUKDELAIS, 84. 



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— 4G8 — 

Pagei. 

Xja. — SAINT-aROUX 9M6 

Sépulture antique; vestiges préhistori- 
ques, 85. 

Vestiges romains , 85. Voi^ antique , 85. 

Sépulture mérovingienne , 85. 

Église, 8ô, 
VILLORIOU, 86. 
VILLEDONDÉ,86. 

XXII. — LA TACHE....;. 87 

Voie antique, 87. 

jgfjn. -VALENCE 87 

Voie antique, 87. 
ÉgUae, 87. Autel, 87. 

XXIV. — VENTOUSE 88 

Église, 88. 

JU Ck|ito«iî4re, SB. 

aWV. - VlUiOONOM 8M0 

Souterrain, 88. 

Afflue, 88. — PoMesMon de Tabbaye de 
Saint-Amant, 88. 

APPENDICE 91 

PLANCHES. 

CARTE ARCHÉOLOGIQUE DU CANTON D^ |IAM8LE. 

BAYERS. 

CHATEAU 34 

CBLLEFROUIN. 

ENCEINTE FORTIFIÉE 35 

ÉGLISE. Plan , par M. Warin. , 37 

ÉGLISE. Détails d'architecture; a, h, c, ohfvptteauz du 

chœur 37 

LANTERNE du cimetière, eau-fort# d'Sf SmIûIIK»**.*. 47 



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— 109 — 

Pagfl*. 

CELLETTES. 

SCULPTURE provenant du Gros-Dognon (aT6c Cellefrouin , 
p. 35) 47 

PONTBNILLE. 

LA 6B088B-PBRROTTE, vue du sud, lithographie d'A. L., 

d*aprèB une photographie de M. L. Hervé 55 

LA OBossB-PBRROTTB , intérieur 55 

LA GROSSB-PBRROTTE : a, hachette ; b, manche en os; 

c, poterie; d, grains de collier en pierre; e, hache 

sculptée sur un pilier; f, plan de la chambre 55 

LA PBTiTB-PBRROTTB, vue du nord, lithographie d'A.-F. 

L., d'après un dessin de D. Lièvre 55 

LE BOG DE LA FADE : a, grès travaillé; b, silex taillé; 

c, flèche en silex 57 




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DOCUMENTS INÉDITS 

POUB SERVIS 

A L*HISTOIRE DES ARTS EN ANGOUMOIS 
PUBLIÉS d'après les ORIGINAUX 

PAS 

M. P. DE FLEURY 

ARCHITISTB DS LA CHARXMTS 
PRiaiDSNT OB X.A SOCl^Ttf RISTORI^UB BT ARCniOLOOI^OB 



LES marchés publiés ci-après, les uns intégralement, 
les autres par extrait, proviennent de Timportante 
collection des anciennes minutes des notaires de TAn- 
goumois, le fonds le plus considérable des archives de 
la Charente. Dans le classement que nous a^vons dû faire 
de ces marchés, nous avons préféré à tout autre ordre 
le groupement par établissements et familles, nous 
réservant de rapprocher, dans une courte note préli- 
minaire, les renseignements se rapportant à une même 
branche de Part, 

Envisagés à ce dernier point de vue, les vingt-sept 
documents que nous reproduisons sont répartis en six 
séries, savoir :.P l'orfèvrerie (croix processionnelle du 
chapitre cathédral d'Angoulême) ; — 2*» l'architecture 
et la sculpture sur pierre (chapelle d'Épernon à la 
cathédrale; tribime du grand orgue dans la même 
église; fontaine du château de L'Oizellerie); — 3^ la 



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— 112 — 

menuiserie et la sculpture sur bois (rétables de Tautel 
des Trois-Maries, à la cathédrale, et des autels des 
églises de Samt-Cybard et des Minimes d'Angoulême; 
buffet de Torgue de la cathédrale; stalles de Tabbaye 
de Saint-Ausone); — 4P la peinture artistique et déco- 
rative (copies de tableaux du château de La Rocbdbu- 
cauld; peinture du porche de la cathédrale d'Angou- 
léme; peinture du buffet de l'orgue des Cordeliers; 
dorure du tabernacle des Minimes d'Angoulême, de la 
fontaine de L'Oizellerie et des lustres en bois sculpté de 
l'hôtel d'Épernon; vitraux des Minimes d'Angoulême); 
— 5** la broderie et la tapisserie (broderies de soie pour 
le lit de M™® de la Rochefoucauld de Bayers; tapisseries 
à personnages et à armoiries , pour le duc d'Epernon, 
pour Gabriel de la Charlonnie et pour le seigneur de 
L'Oizellerie); — 6^ la facture des orgues (orgues de la 
cathédrale d'Angoulême, de l'égUse des CordeUers et 
de l'abbaye de Saint-Ausone d'Angoulême). 

Deux contrats d'apprentissage artistique se ratta« 
chant, l'un à l'ajpt de la peinture, l'autre au jeu de 
l'orgue, ont pris place dans les quatrième et sixième 
catégories. 



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CHAPITRE CATHÉDRAL D'ANGOULÊME. 



Marché entre Louis de Volvire, seigneur rf* Atmmr, éi 
Isaac de Roufftffnac, orfèvre d*Angouléme, pour to 
cxmfectian dCune croiœ de procession dont ledit sêi^ 
gneur veut faire don au chapitre cathédral d!kngoUr 
léme, 

(1604, 11 décembre.) 

Par devant le notaire royal, tabellion et gafdenoté 
héréditaire en Angx)iimois et témoins bas nommer ont 
esté présens et personnellement establys en droict m©^ 
sire Loys de Voluire, chevallier, seigneur d'Aunac, du 
Vivier [et] du Courret, lieutenant de la compaignye de 
gendarmes de Monseigneur le duc d'Elbeuf, demeurant 
en son chastel d'Aunac, d'une part; et Izaac de Rouffl*- 
gnac, maistre orfebvre de ceste ville d'Angoulesme-, 
d'autre part, lequel de Roufflgnac a promis audict sei- 
gneur d'Aunac, faire une croix d'argent fin, poisant cteq 
marcs, de façon ronde, pour messieurs du chapitre 
Saiûct Pierre de ceste ville d' Angoulesme, et pour servir 
en ladicte église, laquelle croix ledict de Rouffignae sera 

15 



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— 114 — 

tenu faire de pareille fassou qu'est celle que lesdicts 
sieurs de chapitre portent ordinairement en procession, 
et laquelle il a dit bien savoir et avoir veue, sur laquelle 
d'ung costé icelluy de Roufflgnac sera tenu faire ung 
cruzefls, et l'autre costé une ymage de Nostre Dame, 
et à chescune des extrémités de ladicte croix, des sou- 
leuz, et au dessouz dudict crusefls, emprandre les ar- 
moiries de ladicte église Sainct Pierre, et au dessouz 
d'icelles, celles dudict sieur d'Onac, et à chascun bras de 
ladicte- croix, y mectre l'jmage de chascun des quatres 
évangelistes, le toutgarny et accommodé comme il appar- 
tient. Sera tenu dorer lesdicts cruzefls, ymage de Nostre 
Dame, évangelistes, souleuz et extrémités de ladicte 
croix, ensemble lesdictes armoiries tant de ladicte église 
Sainct Pierre que dudict sieur d'Aunac, et le tout rendre 
faict et parfaict bien et duhement, dans la feste de Pas- 
ques prochain venant, moyennant la somme de sept 
vingt cinq livres, qui est vingt neuf livres pour chas- 
cung marc, de laquelle dicte somme de sept vingt cinq 
livres ledict sieur d'Aunac en a présentement, manuelle- 
ment et comptant, baillé et payé audict de Roufflgnac 
la sonmae de soixante douze livres et demye, laquelle 
estant en monoye blanche, du poix et du prix de l'édict, 
[que ledict] de Roufflgnac a prinse, contée, nombrée, 
emportée et desplacée; 

Ce fut faict en la ville d'Angoulesme, en la maison 
de sire Pierre Boyée, marchand houstellier, après midi, 
le uûziesmejour de décembre mil six cens quatre, pré- 
sents Philippe Coppe, demeurant avec ledict sieur d'Au- 
nac, et sire Pierre Boyée, marchand d'Angoulesme, 
tesmoins requis, congvenuz et appelles. 



[Archives de la Charente, minutes de Gibaud, notaire royal à 
Angouléme.) 



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— 115 — 



IL 



Marché entre le chapitre cathédral éP Angotd&me et des 
peiyitres de cette ville, pour peindre le porche de 
Véglise cathédrale. 

(1615, 29 août.) 

Personnellement establis en droit vénérables per- 
sonnes messieurs maître Jean Avrilh et Bernard de 
Lompuy, chanoyne, besle et claviers de l'église Sainct 
Pierre d'AngouIesme, tant en leurs noms que comme 
ayant charge de monseigneur l'évesque d'Angoulesme 
et de messieurs les autres chanoynes et chapitre de la- 
dicte église Sainct Pierre d'Angoulesme, ausqueux ils 
ont promis et seront tenus de faire approuver et ratiffler 
le contenu en ces présantes toutesfoys et quantes, d'une 
part ; et François Tardât, Estierme Maxias, Jehan Bla- 
teau, maîtres pintres de ceste ville d'Angoulesme, de- 
meurant les parties en icelle, d'autre part. Lesquels 
maîtres pintres ont promis et seront tenus faire pour 
lesdits sieurs, au porche et devant de ladite église Sainct 
Pierre, la besougne qui s'ensuit. Premièrement, dix 
colonnes, leurs pieds d'estat et chapiteaux en forme de 
sirage(?); plus dix figures en niche de la mesme pin- 
ture, avec les figures de la mesme pinture qui sont en 
bosse, le fons de dedans de gris, en massonnerye à la 
rusticque ; plus des fleurs de lis et autres, pour garnir 
le siel pint sur papier de la mesme pinture que dessus, 
et y travailler au premier jour sans aulcune disconti- 
nuité, et le tout rendre faict et parfaict bien et deuhe- 
ment dans dix jours prochains, moyennant la somme de 
quatre cens livres, de laquelle lesdits maîtres pintres ont 



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— 116 — 

confessé avoir receu la somme de sept vingts dix livres 

par les mains desdits sieurs Avrilh et Lompuy, etc ^ 

Faict à Angoulesme, maison dudit sieur Avrilh, le vingt l 

neufiesme d'aougst mil six cens quinze, etc Signé : -. 

3. Avril, B. de Longpuy, E. Massias, Blatteau, Tardât, ; 

Martin, RoUant et autres. • 

(ArchÎTes de la Charente, minutes de Gibaud, notaire à Angou- ( 
léme.) 



III. 



êtm'ché entre Jean Otcérin, écuyer, sieur du Plessac 
et Rocheberiier, agissant pour le duc dÉpernon, 
gouverneur dAngoumois, dune part; Jean Ver-- 
gnatéd et Jérémie Blanchard, maîtres maçons, 
datdre part, pour la construction dune chapelle en 
¥ église cathédrale dAngouléme. 

(1622, 12 juillet.) 

Personnellement establis en droict Jean Guérin, 
.(Bscuier, sieur du Plessac, Rocheberthier, Puydeneuville, 
en nom et comme ayant charge de messire Jean-Louis 
4e La Vallette, duc d'Espernon, pair et coUonel de l'in- 
.fftnterie françoise, gouverneur pour le Roy es pays 
d'Angoulmois, Xainctonge, pays d'Aulnis, hault et bas 
iiimousin, ville et gouvernement de La Rochelle, d'une 
part ; et Jean Vergnaud et Gérémie Blanchard, maistres 
coassons, demeurans les parties en cette ville d'Angou- 
lesme, d'autre part; lesquelz dictz Vergnaud et Blan-r 
çbard, de leur bon gré et voUonté [ont promis] et pro- 
mettent par ses présantes audict sieur Guérin ondict 
nom stipuUant, de fermer la chappelle de la Trinitté de 
l'égUse catl^édraile Sainct Pierre de cette ditte ville, de 



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— 117 — 

iaqueUe a «sté faict don à moudict seigneur 'duc {)tr 
monsieur le doyen et ohanoynesde ladicte églimy suirânt 
le plan qui en a esté faict et ainsy que sy apprèsseï» 
déclaré. Premièrement seront tenus y faire trois aiv 
caddes comprenant celluy où sera la porte, qui seront 
fermées comme sensuit. L'apuy sera de trois pieds et 
demy de hault, avecq l'architecture et pillastres au 
dessoubz, et dessus des collonnes et ballustres le plus 
enrichies que faire se pourra. Lesdittes ballustres seront 
la moytié torses, avecq feuillages, et les aultres rondes 
et canellées, au dessus desquelles il y aura des chapi- 
teaux et corniche de Corinto, bien élabourées et enri- 
chies d'architecture la plus belle que faire se pourra, 
suivant leur ordre, avec l'apuy et pillastres d'en bas de 
mesme. Le parpin de la fermeture (?) d'en bas sera feict 
et enrichy sellon le plan que lesdictz Vergnaud et Blan- 
chard en ont baillé, ou mieux s'il se peult, le tout de 
pierre fine de Sainct Mesme. Seront aussy tenus de blan- 
chir les grands pilliers qui soubztiendront la chappelle, 
et faire les armes de feu Madame, espouze de mondict 
seigneur, et les poseront où il sera advizé en ladicte 
chappelle, avec les enrichissures nécessaires. Seront 
aussy tenus de poser la piramide de marbre en laditte 
chappelle, et faire le tout bien et dhuement et le rendre 
faict et parfaict dans le jour et feste de Toussaintz pro- 
chain, sur payne de tous despans, dhoumages et inté- 
rêts, moiennant la somme de trois cenz livres tournois, 
sur laquelle ledict Guérin ondict nom leur en a présante* 
ment bailhé la somme de cent livres, de laquelle ilz se 
sont contantes, et pareille somme de cent livres qu'il a 
promis et sera tenu bailher et payer ausdicts Vergnaud 
et Blanchard Ihors qu'ilz auront faict la moytié de laditte 
.bezouigne, et le restant, qui est de cent livres, Ihorsque 

le tout sera parachevé, etc 

Eaict et passé eu laditte vill@ dlAofiQUte^o)^? M^îsm 



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— 118 — 

dudict sieur Guérin, apprès midy, le douziesme jour du 
mois de juillet mil six cenz et vingt deulx, es présanœs 
de Anthoine Ducastain, serviteur dudict sieur Guérin, et 
Pierre Villatte, maistre sargier, tesmoingz requis, de- 
meurans en laditte ville, qui ont signé. 

(Suivent les signatures.) 

(Archives de la Charente, minutes de Chérade, notaire à An- 
gouléme.) 



IV. 



Marché entre le chapitre de Saint-Pierre (ïAngouléme 
et Léonard Lefebvre, maître facteur d* or gués et 
organiste, pour la construction d!un orgue à la ca- 
thédrale. 

(1656, 3 juin.) 

Par devant le notaire royal, tabellion et gardenotte 
héréditaire en Angoumoys et tesmoings bas nommez ont 
estez présens et personnellement establys en droit comme 
en vray jugement vénérables et discrettes personnes 
messieurs maistres Hugues de Couvidou, Etienne Guille- 
baud et Marc Guillaumeau, tous chanoynes prébandez, 
baisle et claviers de Tesglize cathédralle S* Pierre 
d'Angoulesme, faisant tant pour eux que pour messieurs, 
les doyen, chanoynes et chapitre de laditte esglise, aus- 
quelz ilz ont promis faire ratiffler ces présantes dans 
huict jours prochains, d'ime part ; et Léonard Lefebvre, 
maistre facteur d'orgues et organiste, demeurant les 
parties en cette ville d'Angoulesme, d'autre part. Entre 
lesquelles parties a esté fait et accordé le marché et con- 
vention qui s'ensuict. Scavoir est que ledict Lefebvre, de 
son gré et vollonté, a promis et sera tenu de. faire et 



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— 119 — 

pozer pour mesdicts sieurs du chapitre, en laditte es- 
glize, au lieu et endroit qui luy a esté monstre, unhorgue 
de quatre pieds en raisonnance, composé de quatorze 
jeux, scavoir : la monstre de quatre pieds en raisonnance, 
d'estain fin ; le bourdon de quatre pieds bouché, raison- 
nant au thon de huict; la doublette en raisonnance; la 
fourniture de quatre tuyaux sur touche, recoupant d'oc- 
tave en octave ; la cymbale de deux tuyaux sur touche ; 
la fleute d'alement à Tunisson de la monstre ; le naaard 
à la quinte de la doublette ; la tierce à la tierce de la 
doublette; le flageollet à l'octave de la doublette; le 
cornet à bouquin ; la trompette de huict pieds à l'unis- 
son du bourdon; la voix humaine en thon de bourdon; 
l'escho de cornet ; l'escho de voix humaine, de mesme 
estendue que l'escho de cornet ; le tremblant, le tout d'es- 
tain et plomb meslé et de bonne matière ; ensemble le buf- 
fet en menuzerie de bois de noyer gris bien sec, et de belle 
architecture et ornement convenable, suivant et confor- 
mément au dessein représanté par ledit Lefebvre ausdits 
sieurs du chapitre, et entre toutes parties accordé et pa- 
raffé d'icelles et de nous dit notaire ne varietur, demeuré 
par devers ledict Lefebvre qui sera tenu le représanter 
toutesfois et quantes ; comme aussi fera le sommier et 
les soufflets compettans, de longueur, largeur et autheur 
convenable pour les jeux cy dessus mentionnés, et four- 
nir les bois, fert, fil d'archal, cuir, estain et plom susdits, 
le tout aux frais et despens dudict Lefebvre, et randre 
laditte orgue bien jouante et accordante, garnie de ses 
ferrures et tous autres matériaux nécessaires, dans neuf 
mois prochains venans, à payne de tous despens, dho- 
mages et intérestz, en telle sorte que lesdits sieurs du 
chapitre en demeurent satisfaicts et contans, le tout à 
dire d'expers dont les parties conviendront, si besoin est, 
à communs frais; ledit marché et convention, faicte 
moyennant le prix et somme de deux mille livres tour- 



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— HO — 

Mfis, MMttibte tout le plom^ estaiii> les soufïtets 6t le 
eabinet des vieillies orgues de laditte esglize dont ledit 
Lefebvre disposera ainsy que bon luy semblera, de la- 
quelle somme de deux mille livres lesdits sieurs baisle et 
daviers seront tenus en bailher et payer contant, après 
la ratifflcation qui sera faicte par le chapitre en corps, 
du présant contract, la somme de mille livres, et dans 
trois mois emprès, la somme de cinq cent livres, les^ 
quelles sommes iceluy Lefebvre sera tenu employer en 
•achapt d'estain, plom et autres matériaux requis et 
nécessaires pour faction dudit orgue, et les cinq c&ati 
livres restant, incontinent après que ledit orgue sera fait 
et parfait, bien et duement, et veu [et] vizitté par expers, 
et agréé par mesdits sieurs du chapitre, et sans qu'ilz 
soient tenus fournir ne payer autres choses. Et pour 
Fentretenement de tout ce que dessus, après que les 
parties ont le tout stipulé et accepté, elles ont obligé et 
ypothéqué, savoir lesdits sieurs baisle et claviers, les 
biens temporels dudit chapitre, et ledit Lefebvre, tous 
ses biens présans et futurs quelconques et sa personne, 
cMîme pour deniers royaux, renonceantz à toute discu- 
tions de biens et personne et autres choses ad ce con- 
traires^ dont, ce requerantz, ilz ont estes jugés et soubz- 
mis, etc. ... Faict et passé en la ville d'Angoulesme, maison 
dudit notaire, après midy, le troisiesme jour de juin 1656, 
es présences de Philippe Dexmier, coriste laditte esglize, 
et François Godin, l'un des huissiers de laditte esglize, 
demeurantz audit Angoulesme, tesmoingz requis. Et ont 
Jesdittes parties et tesmoings signé et approuvé le mot 
eentz interligné, 

H. de Couvidou, baisle. Guilhebaud, clavier. 

M. Guillaumeau, clavier. 

L. Lefebvre. Dexmier. F. Godin, 

P. Gibauld^ n^® royal héréditaire. 



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— 121 — 

Et advenant le premier jour de décembre 1656, par- 
devant les notaires et tesmoings bas nommez, ont estes 
présens et personnellement establis en droit comme en 
vray jugement, vénérables et discrettes personnes mes- 
sieurs maistre Claude Girard, archidiacre, Léonard de 
la Forestie, chantre et chanoyne, Anthoine Raoul, 
maistre-escoUes et chanojne, Germain -Esmanuel de 
Mauléon, trézorier, François Guy, Charles de la Place, 
François Bernard, Hugues de Couvidou, Estienne Guilhe- 
baud, Charles Prévérauld, Pierre Talion, François Pré- 
vérauld, Marc Guillaumeau et Anthoine de Poutignac, 
tous chanoynes prébendes de laditte esglize et faisant le 
chappitre d'icelle, y assemblés au son de la cloche, en 
la manière accoustumée, pour dellibérer des affaires 
dudit chappitre, d'une part; et ledit Léonard Lefebvre, 
maistre facteur d'orgues et organiste, demeurant les 
parties en ceste ville d'Angoulesme, d'autre part, les- 
quelz mesditz sieurs chanoynes ont dict et déclairé 
qu'après la réedifïication de leur ditte esglize, de laquelle 
les héréticques avoient ranversé plus de la moictyé jus- 
ques aux fondementz, après l'acquittement et payement 
des grandes et immences debtes ausquelles son revenu 
temporel estoit obligé, n'ayant rien de plus à cœur que 
de remettre le service divin dans sa perfection et dans 
Testât qu'il doibt estre dans une esglize qui est la ma- 
trice et la règle des autres, ils auroient sept années, 
pourveu le sacrifice de riches et beaux ornementz de 
toutes les couleurs requises et nécessaires, et mis une 
lampe de grand prix devant le grand autel. Et comme 
la psallette est la pépinière. des muzitiens et coristes, le 
fondement de la muzicque et psalmodie, et que cy devant 
elle avoit esté mal gouvernée, ilz y auroient mis un 
maistre de muzicque, des souins et cappassité duquel ilz 
espèrent son restablissement, luy ayant donné pour cest 
effiect deulx soubzmaistres, un de muzicque, l'autre de 

16 



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— 122 — 

grandi ââree^ et de plus auroient augmenté le nombre 
â6» nttiaitieB» de trois estrangiers ausquelz ils donnent 
de gros gaiges. Mais d'aultant que dans une esglize 
e^thedralle le service ne se doibt pas seulement faire 
moeq dessance et piété, mais encore avecq magnificence 
ëk majesté, en considérant que le bruit armonieux des 
«rgues contribue à cella aultant ou plus que la muzio- 
que des voyx, ilz auroient faict marché d'un orgue avecq 
ledit Lefebvre, comme appert par le contract cy dessus. 
Mais à cause que par icelluy contract ledict orgue ne 
debvoit estre que de quatre pieds, et qu'on a jugé que 
demeurant ainsy, qu'il seroit trop petit et n'auroit pas 
de raport à la grandeur de l'esglize, mesdits sieurs 
auroient rézoUu de l'augmenter et seroient convenus 
a^ec ledit Lefevre, de l'augmentation des jeux et du 
ÏHPiXj comme s'ensuit. Scavoir est qu'icelluy Lefèvre a 
prom» et sera tenu de faire la monstre dudit orgue de 
bûkt piedz en raisonnance, de fin estaing de Cornouailhe, 
eid'adjDuster aux jeux exprimés par le contract cy dessus, 
le prestant de quatre pieds en raisonnance, les pédalles, 
scavoir vingt cinq de bois de sapin de Flandre et vingt 
d'anehes raisonnant- au thon de huict, et vingt cinq 
aultres d'anches raisonnant au thon de quatre, les- 
%udUes on appelle enfantines, et une miizette. A pro- 
mis aussy et sera tenu ledit Lefebvre adjouster ung 
soufflet pareil et semblable au deulx du premier mar- 
ché, et fera ou fera faire à ses fraitz et despans le buffet 
dudit orgue de bois de chaisne, bon et bien fait en 
menuzerie, avec architecture, ornementz, figures en- 
richissementz de scultui'e, suivant le dessein exprimé 
par ledit contract, et en augmentant ledit buffet en 
longueur, largeur et profondeur, c'est assavoir que ledit 
buffet aura dix huict piedz, sans le couronnement, 
d'haulteur, seize piedz de largeur et cinq piedz de pro- 
foudemv et fournir à cet effect tous matériaux requis 



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•— 123 — 

et nécessaires, le tout moyennant le prix et som^ae de 
mille livres d'augmentation au susdit contract et des 
presantes. Et d'aultant que de la somme de deux mille 
livres promise audit Lefebvre par le premier marché, 
il ne lui reste à payer que celle de cinq centz livres, 
laquelle, comme il est porté par le susdit contract ne luy 
debvoit estre payée qu'après la perfection entière audit 
orgue, mesdits sieui's néantmoingz ont promis luy payer 
dans huict jours ladite somme de cinq centz livres, <et 
sur celle de mille livres promize par ses presantes pour 
la susdite augmentation, mesdits sieurs seront tenus de 
iuy payer la somme de trois centz livres dans la feste de 
Pasques prochaine, et le restant, qui est sept centz li- 
vres, apprès l'entière perfection dudit orgue et qu'il aura 
esté veu et vizitté par expers, en la forme déclarée par Ig 
susdit contract et agréé par mesdits sieurs. Et .4 la ac- 
tion du tout ledit Lefebvre travailhera sans aucune 4is- 
continuation, et rendra le tout faict et parfait daj)^ le 
jour et feste Saint Pierre et Saint Paul prochain, à 
payne de tous despans, dhomaiges et intérestz, le tout 
sans innover par mesdits sieurs au contenu de ce qu'est 
obligé faire ledit Lefebvre par le contract cy dessus qui 
sera executté en tout et par tout. Et pour l'entret^ie- 
ment de tout ce que dessus, après que les parties ont 
le tout stipuUé et accepté, elles ont obUgé et ypothecqué, 
savoir, lesdits sieurs les biens temporels dudit chapitre, 
et ledit Lefebvre tous ses biens presentz et futurs quelz- 
conques et sa personne, comme pour deniers royaux, 
renonceans à toute discution de biens, de personnes et 
autres choses ad ce contraires, dont, ce requerantz, ik 
ont estes jugés et condampnés par ledit notaire à la ju- 
ridiction duquel ilz se sont soubzmis et leurs dits Mens 

et personne quant ad ce Faict et passé en la ville 

d'Angoulesme, en la chambre cappitulaire de laditte 
esglize, les jours et an susdits, es présanees de Fraaç^ 



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— 124 — 

Godin, un des huissiers de laditte esglize, et de François 
Albert, maistre menuzier, demeurantz audit Angou- 
lesme, tesmoings requis. Et n'ont lesdits sieurs du chap- 
pittre signé, pour n'estre la coustume, ains ont faict 
signer maistre Martin Rossignol, leur secrétaire, qui a 
signé avecq les lesdits tesmoingz. J'approuve les motz 
sapin de Flandre interlignés. 

(Suivent les signatures. ) 

(ArchiTes de la Charente, minutes de Gibaud, notaire à An- 
gouléme.) 



Marché entre le chapitre de Saint-Pierre (ïAngoulême 
et Mathurin Cazier, maître tailleur de pierres, pour 
la constructi07i d'une tribune destinée à recevoir le 
grand orgue de la cathédrale. 

(1656, 24 juillet). 

Par devant le notaire royal el gardenotte héréditaire 
en Angoulmoys et tesmoingz cy bas nommés ont estes 
présans et personnellement establys en droit comme en 
vray jugement, vénérables et discrettcs personnes mes- 
sires maistres Estienne Guilhebaud, Charles Prévérauld 
et Antoine de Poutignac, chanoynes prébandés, baisle et 
claviers de l'esglize cathédralle Sahict Pierre d'Angou- 
lesme et y demeurantz, faisant tant pour eulx que poux- 
messieurs les doyen, chanoynes et chappitre de laditte 
esglize, ausquelz ilz ont promis faire approuver et ra- 
tifller ses présantes toutesfois et quantes, d'une part ; 
et Mathurin Cazier, maistre architecte et tailheur de 
pierre, demeurant en cette ditte ville, d'aultre part, 
entre lesquelles parties a esté faict le marché etconvan- 



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— 125 — 

tioii quy sensuit. Scavoir est qu'icelluy dict Cazier a pro- 
ûiis et sera tenu de faire bastir et construire pour mes- 
dicts sieurs du chappitre, en leur ditte esglize, une 
gallerie entre les deulx pilliers quy sont les plus proches 
du cœur, à main senextre en entrant par la grande 
porte et allant au clocher, le meilheu de laquelle sera 
en forme de balcon sur ung pied d'estal quy aura son 
fondement sur le rocq, lequel fondement ledict Cazier 
sera tenu de faire et chercher jusques à la profUndeur 
de douze piedz, et oster de la ditte esgUze les delUvres 
quy en proviendront; et en cas qu'il fallut creuzer plus 
bas, lesdicts sieurs du chappitre ont promis de le faire 
faire à leurs propres fraitz et despans. Et ne sortira 
ledict pied d'estal hors la murailhe, qu'un pied seulle- 
ment, et aura de largeur quatre piedz, jusques à la 
haulteur de dix ou douze piedz, où conmiencera à sortir 
ledict balcon, auquel endroict y aura trois chérubins 
entourant ledict pied d'estal et portants ledict balcon; et 
au dessoubz des chérubins, y aura des festons de fleurs 
et de fruitz attachés par des neufis et bandellettes, et au 
dessoubz des festons sera pozée une escartouche au meil- 
heu de laquelle seront mizes les clefz de sainct Pierre. 
Sera aussi tenu ledict Cazier de faire tous les aultres 
ornementz, figures et enrichissementz, suivant le dessain 
qu'il a représanté et dont on est convenu, lequel pour 
cest effet sera paraphé ne varietur. Et où ledict balcon 
sera parvenu à la hauKeur de l'antienne gallerie, quy 
est de deulx piedz et demy, et de largeur ou de face aura 
ledict balcon quinze piedz. Et depuis ledict balcon jusques 
ausdictz piUiers, ledict Cazier fera de chesque costé une 
arcade ou platte bande qui n'excédera pourtant pas le 
bort desdicts pilliers, sur les borts de laquelle platte 
bande, comme dudict balcon, il pozera des ballustres, 
dans une distance convenable et proportionnée, avec des 
apiûs; conune aussy a promis et sera tenu ledict Cazier 



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- 136 — 

de paver lesdlcts balcon et gallerie, de carreaux de 
pierre de tailhe, bien et convenablement, pour y poser 
les orgues que lesdicts sieurs font faire, remplir les ar- 
cades, despuis le hault jusques au bas, de pierre de 
tailhe, en sorte que la murailbe soit unie et mize au 
niveau, fermer et massonner la porte quy est dans le 
piUer le plus proche du cœur et par lacquelle on alloit à 
l'antien jubé, desmoUir les restes dudict antien jubé, 
repaver ce qu'il aura despavé, refaire ce qu'il aura des^ 
moly, A promis de plus et sera tenu ledict Caaer de 
fournir à ses fraitz et despans, tous les arbres, ais, 
chaiTaux, clayes, seyntres, cordes, cables, grues, chèvres 
et aultres semblables instrumens et machina, et géné- 
rallement tout ce qu'il fauldra pour faille et construire 
lesdicte balcon et gallerie et tout ce que dessus, fors et 
excepté la pierre, l'eau, le sable et la chaux, que lesdicts 
sieurs du chappitre seront tenus luy fournir et faire 
pozer aulx lieux et aux endroictz les plus commodes 
qu'il sera possible. Sera en oultre tenu ledict Gabier de 
donner six journées aus dicts sieurs du chappitre, pour 
faire quelques petittes réparations, et randre le tout faiçt 
et parfait au jour et feste de Sainct Anthoine prochain ve- 
nant; ledict marché et convantion faitte pour et moyen- 
nant le prix et somme de quatre centz soixante livres, 
lacquelle lesdicts sieurs baisle et claviers seront tenus 
Éaire bailher et payjer par le receveur dudict chappitre 
audict Câzier, en trois payements, scavoir la somme de 
cent cinquante Uvres à l'advance et Ihors qu'il aura 
eommancé à travajlher à ladicte besouigne, cent cin- 
quante livres deulx moys apprès, et le restant, qui 
est la somme de cent soixante Uvres, Ihors qu'il aura 
parachevé ladicte bezouigne, le tout bien et duhement 
au gré et contantement desdicts sieurs du chappitre. 
Tout ce que dessus accordé et accepté par les parties qui 
ont pi*oim&,«te....iFiiiGt etpasséenla vUled'Aogoulestne, 



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— mr — 

en Id sacristie de laditte esglize, avand midy, le vingt 
quatriesme jour de juilhet mil six centz cinquante six, 

etc 

(Suivent les signatures.) 

(Archives de la ChaTeuie, minutes de Gibaud, notaire à An* 
gouléme. ) • 



VI. 



Marché entre Léonard Lefebvre, facteur d^orgues, et 
Pierre Rogier, maître menuisier, pour la confection 
du buffet de l'orgue de la cathédrale d^Angouléme. 

(1656, 2 décembre.) 

Pardevant le notaire royal, tabellion et gardenotte 
hereditayre en Angoumois et tesmoings bas nommés ont 
esté présents et personnellement establis en droit comme 
en vray jugement, Léonard Lefebvre, maistre facteta^ 
d'orgues et organiste, d'une part; et Pierre Rogier, dit 
La Frize, maistre menuzier, et Marie Mallefllh, sa 
femme, de luy bien et duhement aucthoriséepour TeAfert 
de ces présentes, demeurant les parties en cette ville 
d'Angoulesme, d'autre part; entre lesquelles parties a 
esté fait le marché et convention quy s'ensuit. Savoir est 
que ledit Rogier et sadite femme' ont promis et seront 
tenus de faire et édiffler pour ledit Lefebvre, le bu£fet 
d'orgues qu'iceluy Lefebvre est obligé faire faire pour 
les orgues qu'il a entrepris faire pour messieurs du cha- 
pitre S* Pierre d'Angoulesme, suivant le plan et des- 
sein soubzsigné au dos du notaire soubzsigné, et de 
messieurs les baisle et claviers de laditte esglize, ensem- 
ble dudit Lefebvre, ne varietur, avec le couronnement, 
ornement et enrichissement comme il paroist au dessein, 



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— 128 — 

à la rézerve .d'une nudité qui est à senestre, au lieu de 
laquelle il fera une console pareilhe et soubz mesme 
enrichissement qu'elle paroist audict dessein, à dextre, 
et faire et parfaire ledit buffet bien, duhement et conve- 
nablement, à dit de maistres dont les parties convien- 
dront, si bezouin est^ et suivant que peut estre obligé 
ledit Lefebvre, lequel buflFet sera d'hauteur de dix huit 
piedz et demy outre le couronnement d'iceluy, qui aura 
cinq à six piedz d'hauteur, à proportion des tourelles 
qui sont aux deux costés d'iceluy, et de large de sèze piedz 
de face sur le pied d'estal, lequel pied d'estal aura de face 
unze piedz, et de large cinq piedz; pour la faction duquel 
œuvre ledit Rogier sera tenu fournir à ses frais et des- 
pens tout le bois requis et nécessaire, qui sera bon bois 
de chesne, non gelis et en bon estât, et travailher à la- 
ditte bezouigne sans aucune discontinuation, et icelle 
randre faicte et parfaicte dans le premier jour de may 
prochain venant, à payne de tous despens, dhomages 
et intérest dès à présent stipulés, lequel susdit plan et 
dessein signé au dos, comme dit est, de nous dit notaire 
et Lefebvre, a esté présantement mis es mains dudit 
Rogier qui l'a prins et emporté etpromis iceluy repré- 
santerpourla faction et recognoissance de l'œuvre sus- 
ditte, toutesfois et quantes; et à la fin de la faction de 
la susdite bezouigne, sera tenu randre ledit dessein et 
plan susdit audit Lefebvre. Ledit marché et convention 
faicte pour et moyennant le prix et somme de cinq centz 
livres tournois, laquelle ledit Lefebvre sera tenu payer 
audit Rogier, sçavoir la somme de cent livres dans 
quinze jours prochain venants, pareille somme dans un 
mois après, cent cinquante livres tournois lorsque la 
bezouigne sera à moictyé faicte et qu'il en aura apparu 
audit Lefebvre, et le restant, qui est pareilhe somme de 
cent cinquante livres, lorsque ladilte bezouigne sera 
duhement faicte et parfaicte, pozée sur le lieu où elle 



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— 129 — 

cloibt ' estre eu laditte esglize cathédralle S* Pierre 
d'Angoulesme, veue, vizittée et agrée tant par ledit 
Lefebvre que messieurs du chapitre d'Angoulesme, et 
dont du tout, pour ce regard, ledit /Roger demeurra res- 
ponsable et en acquittera ledit Lefebvre, le tout o les* 
tlittes paynes. Et pour l'entretenement de tout ce que 
dessus, après que les parties ont le tout stipulé et accepté, 
elles ont obligé et ypothecqué tous et chescuns leurs 
biens présentz et futurs quezlconques, et la personne du- 
dit Roger à tenir prizon jusques à l'entière perfection de 
laditte besouigne en la forme susditte, et tant luy que 
laditte Mallefllhe, sa femme, solidairement l'un pour 
l'autre, un seul pour le tout, renonçans aux bénefflces de 
divizion, discussion et ordre, et autres choses, moyens 
et remeddes, etc Faict et passé en la ville d'Angou- 
lesme, maison dudit notaire, après midy, le second jour 
de décembre 1656, es présances de François Boyreau, 
maistre muzitien, et Paul Nicolas, compaignonmenuzier, 
demeurantz à Angoulesme, tesmoings requis. 

(Suivent les signatures.) 

[Archives de la Charente, minutes de Gibaud, notaire à An- 
gouléme.) 



VII. 



Marché entre le chapitre de Samt-Pierre d'Angoidéme 
et Jean Degoidlons, maître sculpteur de Paris, pour 
sctdpter le rétable de Vaidel des Trois-Maries en 
Véglise cathédrale. 

(1679, 24 mai.) 

Furent prézens vénérables et discrettes personnes 
messieurs François Prévérauld, Philippe Lurat et Salo- 

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— 130 — 

mon ïjùy, chanoines prébendes, baisle et claviers de 
l'esglise cathédralle Saint Pierre d'Aiigoulesme, et y 
diemeurant,faizants tant pour eux que pour messieurs les 
doyen, chanoines et chapitre de ladite esglise, auxquels 
ils ont promis faire approuver et ratiffler ces présentes 
toutesfois et quantes, d'une part; et Jean DegouUons 
maître sculpteur et peintre à Paris, estant de présent en 
cette ville d'Angoulesme, d'autre part; entre lesquelles 
parties a esté faict le marché qui s'ensuit. C'est assavoir 
que ledit DegouUons a promis et s'est obligé de faire bien 
duement, au dire d'experts, dans les festes de Nouel 
prochaines, un restable d'autel de pierre de Vœuil, au 
lieu appelle celluy des Trois Maries, dans ladite esglise 
Saint Pierre, suivant et conformément au dessein que 
ledit sieur Degoullons en a donné, qui a esté signé des 
parties et paraphé, pour estre exécuté, en y adjoustant 
deux colonnes canelées d'ordre ionique, avec leurs cha- 
piteaux, y faire une Nostre Dame assise, avec son enfant 
Jézus, qui sera plus grande que le naturel, si la place et 
la cime trie le permettent; en la place de la niche qui ne se 
trouverait pas assez remplie, ou y fera de sculpture deux 
rideaux dariere ladite image; et pour conserver la mé- 
moire du nom dudit autel, les trois figures qui y sont 
à présent, représentant les Trois Maries, seront pozées, 
l'une sur le miUeu du fronton, et les deux autres sur les 
colonnes, à la place où sont marqués deux vases, lequel 
ouvrage remplira en largeur, autant que faire se pourra, 
la place oii il doit estre pozé, et n'y laisser de vuide que 
ce que la grâce et le dessein demandent. Fournira ledit 
Degoullons de pierre de Vœuil et autres matériaux né- 
cessaires; mesme fera remplir de parpin de pierre l'ou- 
verture qui ce trouve à costé dudit autel, où il y a une 
façon de tombeau; fera abatre les deux pilastres qui 
sortent hors le mur, et fera regrater le mur despuis ledit 
tombeau jusques audit autel, à la hauteur que montera 



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— 131 — 

l'architecture, et pour cet effect luy sera fourjay par mes- 
dits sieurs quatre charettées de pierre propre pour r^jur 
plir ladite ouverture. Tiedict marché faict moyennant la 

somme de quattre cent livres, etc Fait et passé en la 

\Tille d'Angoulesme, es maisons décanales, après midy, 
le vingt quatre may mil six cens soixante dix neuf, èa 
présences, etc 

(Suivent les signatures.) 

(Archives de la Charente, minutes de Gibaud, notaire à An- 
goulême.) 



VIIL 



Marché entre Jean Degoullons, sculpteur de Paris, et 
François Claude, sculpteur de Limoges, pour l'eœé- 
cution du rétable que ledit Découlions s'était chargé 
de faire à l'autel des Trois-Maries, en V église cor 
thédrale d'Angouléme. 

[1679, 26 juillet.) 

Furent présents Jean Degoullons, maître sculpteur à 
Paris, demeurant de présent en cette ville d* Angoulesme, 
d'une part; et François Claude, dict Le Lorrain, aussy 
sculpteur, demeurant ordinairement en la ville de li- 
moges, estant de présent en ladite ville d'Angoulesme, 
d'autre part, entre lesquelles parties a esté fait le mar- 
ché qui s'ensuit, scavoir que ledit François Claude a 
promis et s'est obligé de faire pour ledit Degoulons, à 
l'ouvrage qu'il a entrepris de faire pour messieurs du 
chapitre, en leur esglise de ceste ville et à l'autel des 
Trois Maries, premièrement quattre chapiteaux ioni- 
ques, scavoir deux colonnes et deux pilastres, deux vases 



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— 132 — 

ornés de flamesliiige et ieuilles d'eau, deux gi'andes œii- 
soles, deux grands paneaux de feuilles de laurier, deux 
culz de lampes et un bénistier, uîie teste de chérubin 
avecq deux festons pendants aux deux ailes, le tout de 
pierre de Vœuil, suivant le dessein fait et parafFé pour 
ledict autel. Plus ledict Claude promet et s'oblige de 
faire, pour le tabernacle de Dignac, en bois, quatre 
colonnes torses avec des branches de lierre, cinq festons, 
quattre petitz culz de lampes, une console, le dosme et 
deux couronnementz, et faire et parfaire ladite bezoigne 
le plustost que faire ce pourra, et y travailler incessam- 
ment sans qu'il puisse travailler ailleurs; pendant lequel 
temps de travail. ledict Degoulons nourrira et couchera 
ledict Claude et luy fournira de tous matériaux néces- 
saires pour faire ledict ouvrage, tant de pierre que de 
bois; ledict marché faict moyennant la somme detrante 
trois livres, que ledict Degoulons sera tenu payer au- 
dit Claude de temps en temps et en proportion qu'il tra- 
vaillera. Ce que dessus ayant esté ainsy stipulé et accepté 
par les parties, et à l'entretenement elles ont obligé et 

ypothéqué tous leurs biens, présents et futurs, etc 

Fait et passé en la ville d'Angoulesme, estude du notaire, 
avant midy, le vingt sixiesme juillet mil six cens soixante 
dix neuf, es prézences de Philippe Sicard, estudiant en 
rétorique, et Berthoumé Bourdage, aprantif cordonnier, 
demeurant audict Angoulesme, tesmoings requis, qui 
ont signé avec les parties. 

(Suivent les signatures.) 

(Archives de la Charente, minutes de Gihaud, notaire à Anpou- 
lème. ) 



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— 133 — 

ABBAYE DE SAINT-CYBARD. 

IX. 

Marché entre Christophe de Refuge, abbé de Saint- 
Cybard d'Angoulême, et des maîtres menuisiers, 
pour la confection du rétable du grand autel de 
l'église de ladite abbaye. 

(1618. 20 juin.) 

Sachent tous que par devant le notaire royal, tabellion 
et garde nottes héréditaire en Angoulmoys et tesmoings 
cy bas nommés ont estes présens et personnellement 
establys en droict comme en vray jugement messire 
Crystoffle de Refuge, abbé de Sainct Cybard lez Angou- 
lesme, d'une part; et Michel Piot et Arnaud Dumergue, 
maîtres menuziers, demeurant, sçavoir, ledict abbé, en 
son abbaye dudict lieu de Sainct Cybard, et lesdits me- 
nuziers en ladite ville d'Angoulesme, d'autre part; les- 
quels maîtres menuziers, de leurs libéralles voluntés, ont 
promis et seront tenuz faire pour ledict sieur abbé, en 
ladicte abbaye et église d'icelle, labesougne qui s'ensuit. 
Premièrement seront tenuz iceulx dicts maîtres menuziers 
faire au grand autel de ladicte éghse, ung rétable faict à 
quatre coulonnes de six pousses en carré chescune, avec 
son casdre entre les quatre coulonnes, icelles coulonnes 
de la haulteur de neuf pieds avecq leurs corniche, fryze 
et arquitrave, et au bas dudict retable, sur ledict otel, les 
degrés qui seront requis, avecq ung petit coffret au de- 
dans d'icelluy, et au meilleu, pour poser le Sainct Sacre- 
ment, de la haulteur, largeur et proffondeur qui leur 



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— 134 — 

sera monstrée par l'ung des religieux de ladicte abbaye 
porteur du dessin, et faire icelles colonnes cannellées et 
au bas un feuillage de lierre, et au dessus dudict casdre 
et coulonnes, ung chevron brizé, une auvale, et dans 

icellele nom de relevé en bosse, et au dessus une 

croix et un chérubin au meilleu de la frize et deux pira- 
mides au dessus desdictes coulonnes, qui seront aux deux 
bouts, le tout selon le dessin faict entre les parties. Plus 

seront tenus faire, etc Faict en ladicte abbaye Sainct 

Cybard, avant midy, en présence de Louys Maignen, 
escuyer, sieur de La Touche, et Pierre Texier, demeurant 
audict Sainct Cybard, tesmoings requis, convegnus et 
appelles, le vingtiesme jour de juing mil six cens dix 
huict. Et ont déclaré lesdits maistres menusiers scavoir 
signer. 

Signé : Christophle de Reffuge, abbé de S«* Cybard, 
P.'Texier, L. Maignen, Gibauld, notaire. 

(Archives de la Charente, minutes de Gibaud, notaire à Angou- 
lème. ) 



ABBAYE DE SAINT-AUSONE. 



X. 



Marché entre Vabbesse de Saini-Aicsone dCAngoulême 
et Léonard Lefebvre, facteur d*orgues, pour la con- 
fection des stalles du chceur de V abbaye. 

(1659, 24 mai.) 

Pardevant le notaire royal, tabellion et garde notte 
héréditayre e^ AngouUnoys et tesmoings cy bas nommés 



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— 13& — 

ont estes présans et personnellement establys en droit 
comme en vray jugement, très illustre dame madame 
Charlotte de Gramont, dame abbesse de l'abbaye royalle 
de Sainct Ozony de ceste ville d' Angoulesme et y demeu- 
rante, faisant tant pour elle que pour touttes les dames 
religieuzes de laditte abbaye, d'une part; et Léonard 
Lefebvre, maître facteur d'orgues et organiste de l'es- 
glise cathédralle S* Pierre d'Angoulesme et y demeu- 
rant, d'autre part, entre lesquelles parties a esté faict le 
marché et convantion quy sensuit. Scavoir est que ledict 
Lefebvre a promis et sera tenu faire ou faire faire pour 
ladicte très illustre dame abbesse, en sadicte abbaye et 
dans le cœur de son esglise, le nombre de soixante une 
chaire, tant hault que bas, en ce comprins la chaire 
abbatialle avecq deulx portes au costés d'icelle, suivant 
le contract et traitté qu'il a passé avec Estienne Richard 
et Léonard Couteaud, maîtres menuziers du faulxbourg 
S* Eutroppe lès la ville de Xaintes, pardevant Vie- 
ville, notaire royal audict Xaintes, le 14 may 1659, et 
auquelz ledict Lefebvre a promis et sera tenu leur faire 
rateffler ses présantes, pour l'exécution de ce à quoy ilz 
sont obligés par ledict contract, comme aussy sera tenu 
ledict Lefebvre faire faire les susdictes chaires touttes 
en menuzerie, mais de bois de noyer, noir, beau et bien 
sec, avecq les enjolivemens requis, suivant qu'il est re- 
présanté et désigné par les dessains représantés par le- 
dict Lefebvre et parafés par maître Pierre Barreau et du 
notaire soubssigné 7ie varieiur, lacquelle chaire abba- 
tialle sera au meilheu du cœur et au bas d'icelluy, entre 
les susdictes deulx portes, et aura de largeur quatre 
pieds, et de profondeur six pieds, et de haulteur, en 
tout, unze pieds et demy, à prandre despuis raiz terre 
jusques au sommet de la corniche d'icelle; au dessus y 
aura un fronton ou cartouche, pour poser les armes 
de ladicte très illustre dame abbesse, avecq une crosse 



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— 136 — 

au dessus icelle grand chaire, avec ses coiisoUes atta- 
chées aux pirastres de ladicte chaire, lesquelles con- 
soUes porteront le ciel, daix ou platlbnd quy couvrira 
toutte ladicte chaire, faict en ornement de sculture, en- 
semble les armes; le paneau du dossier, aultrement 
nommé le lambry, sera faict conformément suivant les 
autres chaires communes du cœur, le tout conformément 
audict dessain, avecq ung pupittre audevant ladicte 
chaire, et ung agenouilloir dessoubz, pour la commodité 
de ladicte dame abbesse, dans lequel accoudoir il y aura 
une armoire fermant à deulx battants, pour loger ses 
livres, de la plus jolie structure de menuzerie que faire 
se pourra, et pour lesquelles deulx portes les fermures 
seront faictes à ballustres d'ordre de menuzerie. Les 
sièges des deulx costés du cœur, commanceant aux deulx 
portes sus nommées, auront dix piedz de haulteur des- 
puis le sommet de la corniche jusques au raiz terre, et 
six piedz de largeur tant pour les sièges tant hault que 
bas, et la longueur d'environ trante quatre ou trante 
cinq piedz ou plus, sy besoin est, laquelle corniche aura 
quatre poulces de pourfil, et la frize aura cinq poulces de 
fasse, et l'arquitrave aura trois poulces de pourfil, le 
tout faisant douze poulces de haulteur, et toutte laditte 
corniche avecq son plafond, aura ung pied et demy de 
sortie sur l^sdictes chaires, laditte corniche, soubz- 
tenue par consoUes, lesquelles porteront sur les piras- 
tres représantés par ledict dessein. Lesdicts pirastres 
auront chescun six poulces de large et trois poulces 
d'espaix, et de haulteur proportionnée. Les bazes et 
chapitteaux desdicts pirastres seront fabricqués selon 
l'ordre doricque ou corinthien; entre lesquelz pirastres 
y aura ung lambry faict sellon qu'il estreprésanté audict 
dessain. Pour les accoudoirs ou muzeaux, seront faictz 
suivant et conformément à ceulx de l'église cathédralle 
S^ Pierre, lesquelz muzeaux auront trois poulces et 



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— 137 — 

âemy d'espaisseur. Les parelbzes ou sèpava^tuAs éTéHini 
les châizes auront deux poulceâ d'edpaisdew dt SércoMl 
fautes l'ung des deulx dessains représantés et paraffiês 
comme dessus, tel qu'il plaira choisir à laditt^ àSLEM 
abbesse, et auront la profondeur des sièges douze 
pouices; le dossier d'entre les perclozes sera faict suivant 
qu'il est représanté au dessain; le siège qui ausse et besse 
aura d'espesseur un poulce et demy, à proportion du 
dedans des parclozes, avecq la masse à chescimg siège, 
qui sera faitte en fleur de lis, et aura chescun siège avecq 
f^ masse, six pouices d'éspedseur. Et aura te^ pfoiiché 
d^entre les chaires haultes et les basses, deeck i^ed^ et 
demy, sur lequel sera le planché de bois de eha)îfle, dur 
lequel planché, dessoubs l'acoudoir des chaires ba6«8», y 
aiu'a un agenouilloir rampant tout le long des sièges 
haults, faict en façon de coffre ou marchepied, avecq ses 
couvertures à chesque chaire, pour ouvrir et fermer 
les livres de chesque religieux. Auront lesdftrte»c&ÀÎres 
chescune deulx piedz de largeur entre les parctozc»; 
y aitra quinze chaires haultes en la longueur du cœiir 
et deux dans le retour, de chescimg costé, j»9(|ue8 anal 
susdittes portes, et sera ledict planché contiiHié jusque» 
à la cbatre abbatialle, comme acissi laditte eomkke 
continuée jusque» à laditte chaire abbatialle. Et pùofi 
la faction de laditte be^udgne, sera tenu ledi€t LefebTTé 
fournir tout le bois requis et néces^re, tant d^e nouhîei^ 
que de chaîne, ensemble touttes les ferrures^ serrures*, 
doux et eleù nécessaires, à ses fraitz et deqpans, et 
randre laditte bezouigne duhement &itte et parrfiâAte 
bien et eonvenablem^iit à diet de maiztre dont les par*^ 
ties conviendront,^ et ce dans le jour et feste de Noël 
prochain venant, etc.....; ledit marché et eoarv«nitisft 
fiûtte pour et moyennant la somme de quatorze: eésUst 
cinquante livres,, etc.... Faiet et passé en la vUte d'An** 
goulesm^, œ laditte abbaye, au parloir de laditte dMà# 

* 18 



I 
I 

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— 138 — 

abbesse, apprès midy, le vingt quatriesme jour de may 
mil six centz cinquante neuf, etc 

(Archives de la Cbarente, minutes de Gibaud, notaire à An- 
goalème. ) 



XL 



Marché entre V abbesse de Saint-Ausone d'AnffOuléme 
et Léonard Lefebvr^e, facteur d'orgxœs, pour des 
changements et réparations à faire à V orgue de Vab^ 



(1654, a décembre.) 

Pardevant le notaire royal, tabellion et garde notte 
héréditaire en Angoulmoys et tesmoings bas nommés ont 
estésprésanset personnellement establysen droict comme 
en vray jugement, très illustre dame madame Charlotte 
de Gramont, dame abbesse de l'abbaye royalle Nostre 
Dame de S* Ozony de ceste ville d'Angoulesme et y de- 
meurant, d'ime part; et Léonard Lefebvre, maître fac- 
teur d'orgues et organiste, demeurant en cette ville, 
d'autre part. Lequel dict Lefebvre, de son gré et voUouté 
a promis et sera tenu de faire et parfaire entièrement, 
aulx orgues appartenant à laditte très illustre dame- 
abbesse, et quy sont en laditte abbaye, ce quy sensuit. 
Et premièrement deulx souflietz de cinq piedz de long et 
deulx piedz et demy de large, lesquelz souffletz se souffle- 
ront avec des basculles. Plus sera tenu de faire ausdittes 
orgues ung jeu de voix humaine, au lieu et plasse d'ung 
aultre jeu appelle de regalle, qui est sur le sommier de 
laditte orgue, lequel sommier ledict Lefebvre sera tenu 



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— i:» — 

remettre en bon estât avec laditte orgue, suivant la 
portée dudict sommier, comme aussi sera tenu ledict 
Lefebvre faire hosser laditte orgue d'un pied d'hauteur 
plus qu'elle n'est de présant, et randre laditte orgue bien 
et duhement jouante, dans la feste de Toussainctz pro- 
chain venant, et fournir pour cest effect tous matériaulx 
d'estain, pion, cuir, bois, fert et autres choses requises 
et nécessaires pour la perfection du tout. Ledit marché 
faict pour et moyennant la somme de huict vingtz dix 
livres tournois, de laquelle laditte très illustre dame 
abbesse en a présantement payé audict Lefôvre la somme 
de quatre vingtz cinq livres tournois en louis et autre 
bonne monnoye blanche ayant cours, qu'il a prinze, 
contée et emportée, présents nous notaire et tesmoings, 
et d'icelle c'est contante et en quitte laditte dame, et le 
surplus sera tenu laditte très illustre dame icelle 
bailher et payer audict Lefèvre à la fin de la perfection 
de laditte bezouigne. Et en oultre a esté par exprès dict 
et accordé que toutte la desfarde et vieilhe despouille de 
laditte orgue, quy est toutte la souflaerie, coffre et ré- 
galle quy se trouvera rester, sera et demeurera propre 
et particullière audict Lefebvre et dont il disposera à sa 
volonté, comme à luy appartenant, le tout oultre la 
susditte somme de huict vingtz dix livres. Tout ce que 
dessus accordé et accepté par les parties qui ont promis, 
etc Faict et passé en la ville d'Angoulesme, au par- 
loir de laditte illustre dame abbesse, après midy, le 
troisiesme jour de septambre mil six centz cinquante 
quatre, es présances de maître Pierre Barreau, avocat 
au siège présidial d'Angoumois, et Jehan Desbrandes, 
clerc, demeurant audict Angoulesme, tesmoings requis. 

(Suivent les signatures.) 

(Archives de la Charente, minutes de Gibaud, notaire à An- 
ge uléme. ) 



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— 140 

CORDELIERS D'ANGOULÈME. 

XII. 

fiarcbé entre les Cordelières d'Angouléme et Léonard 
Lefebvre, facteur d^ orgues, pour la construction 
d'un orgue dans l'église de ces religieux, 

(1615, 10 juin.) 

Sachent tous que par devant le notaire royal, tabellion 
et garde notes héréditaire en Angoulmoys et tesmoings 
cy bas nommés, ont estes presans et personnellement 
establys en <iroict comme en vray jugement religieuses 
personnes Frères Claude Senotier, vicaire et lecteur, 
Gabriel PrévéraulA, Henri Villepinte, Thoumas Che- 
valieir, Michel Phelipon, Michel Lamoureux, François 
Gaultier et Jehan Noguelle, tous prestres et religieux du 
couvent Sainct Françoys de ceste ville d'Angoulesme, 
fiaisant tant pour eulx quepour religieuse personne Frère 
ïlené Supleau, gardien dudict couvent, auquel ils ont 
projoods feire approuver et ratifier le contenu en ces 
présentes, toutesfois et quantes, les trois faisant pour 
tout ledjLct convent, d'une part; et Léonard Le Febvre, 
jnaistre organiste, demeurant à présant au Mans et 
estant de présant en ceste ville d'Angoulesme, d'autre 
part; entre lesquelles parties a esté faict le marché 
et convenant et qui s'ensuji;. Premièrement a promis 
et sera tenu ledict Le Febvre fere pour ledict convent et 
églize d'ioeJluy, un père d^orgues de huict piedz, à douze 
jeux ou plus, sy mestier est, icelluy droisser et fere aco- 
moder de t)oys de menuzerie en ladicte églize, ainsy et 



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— 14tt — 

wrmoQ il cûsivienâera faire et qu'il Beara requis ^ iie^seso 
4staire, etiadraioelles dictes orgues à douze jeoz di fil«s, 
fi'ii est requis, le premi^ composé de huict pied en mon»* 
ire, le second de quatre pied bouché, à l'unissou du tuiiet 
fôed, le troysiesme de quatre pied, à l'octave du iwiiet 
pied, le quatriesme jeu une douhlette, le cinquiesme une 
loamiture, qui faict le plain jeu; le sixiesme une fleuste 
ée quatre ped ouverte, le septiesme un nazard, le huic- 
tiesme une petite fleuste de pied et demi ouverte, le 
neufviesme un cléron, le diziesme un jeu de troaq)ete, 
et ung tramblant, ung tabourin et un rossignol, avec 
leurs soutooier s et soufiletz bons et sufflzans pour porter 
lesdictz jeuz, et le tout iaire bien et deuhement et à dict 
ée maistres dont les parties s'acorderont, et icelles dictes 
orgues eit jeux cy dessus faire de pion et d'estaing*, et les 
rendre bien sonnant et jouans, et commensera ladicte 
besougne dans d'aujourdhuy trois sq)maiiies prochains, 
et le tout rendra faict et parMet bien et dhaern^dt 
coxDiae il apartient, dans cinq mois lors prochains, et 
caoieoant la somme de six cens livres, de laquelle ledict 
lie Febvre a recongneu et confessé en avoir oe jourdhuy 
heu et reoeu 4^sdicts religieux et couvent la sosaime de 
trois cens livres 4e laquelle il les a quictés et quicte, 
. renonçant à toute exception de pécune non beue ne 

reoeue ; et le surplus, qui est pareille somme de trois 

oans livres, ont promis et sercmt tenuz lesdictz religieux 
icelle bailher et paier audict Le Febvre amsyetàiin^ 
sure que ladicte besougne s'advensera, et aussy luy 
fournir tous les matériaux pour la perfection desdictes 
orgues, jeuz et choses que dessus et par la manière qui 
acommodera lesdictes orgues, et icelluy nouryr et loger 
audict convent, ensemble ses gens, pendant qu'ilz tra- 
vailleront ausdictes orgues, et leur administrer telz 
vivres dont les religieulx dudict convent useront et vive- 
ront. Et pour surette de tout ce que dessus, a promis 



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— 142 — 

ledict Le Febvre bailler pour respondant, touteffois et 
quantes, messire François Terrasson, chanoine de Téglize 
Sainct Pierre, et Julien Le Febvre, qui s'obligeront avecq 
luy, l'ung poiu* l'autre et ung seul pour le tout, o les 
renonciations sur ce requises et nessessaires. Tout ce que 
dessus a esté respectivement stipullé et acepté par les 
parties qui ont promis et juré le tenyr et entretenyr in- 
violablement de poinct en poinct, et jamais n'aller ne 
venyr encontre, souz l'obligation et }T)othèque, sçavoir 
lesdicts religieux des biens temporelz dudict couvent, et 
ledict Le Febvre de tous et chescuns ses biens présentz 

et futurs quelconques, etc Faict à Engoulesme, audict 

couvent, après midi, le dixiesme jour de juing mil six 
cens quinze, présentz maistre Mathieu Maria, procureur 
d'Angoumois, et Héhe Ythier, prestre, curé de Sainct 
Martial d'Angoulesme, tesmoings requis...., lesquelz ont 
esté présens et personnellement establis lesdicts Pierre 
Terrasson, chanoyne prébende de ladicte églize de Sainct 
Pierre d'Angoulesme, Julien Le Febvre, maistre orga- 
niste de laditte églize, lesquelz, à la prière et requeste 
dudict Léonard Le Febvre, se sont constitués pièges et 
cauthions pour luy et de la promessse cy, dessus en ont 
faict leur propre faict, debte et affaire, et par ces pré- 
sentes ont lesdicts Léonard Le Febvre et ses cauthions 
obligé et ypothéqué tous et chescuns leurs biens présens 
et futurs quelsconques, l'ung pour l'aultre, ung seul 
poiu'letout, etc 

(Suivent les signatures.) 

(Archives de la Charente, minutes de Gibaud, notaire à Angou- 
leme. ) 



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— 143 — 



XIII. 



Marché entre les Cor délier s d^Angouiême et Antoine 
Seine, maître peintre de la même ville, pour la 
peinture du buffet de l'orgue qui va être construit 
dans l'église desdits religieux, 

(1616, 7 octobre,) 

Personnellement establys maistre Anthoine Seine, 
maistre pintre de ceste ville d' Angoulesme, qui a promis 
à religieuze personne Frère René Supleau, gardien du 
couvent Sainct Francoys de ceste ville, et Claude Seno- 
tier, vicaire dudict couvent, tant pour eulx que pour 
ledict couvent, présans, stipulans et acceptans, de 
pintre (sic) le fus des orgues qui seront possées (sic) 
en réglize dudict couvent, scavoir les six pilastres 
canelés du devant du buffet, d'or, et le fons d'asur, là 
oii seront possés les tuyaulx, et la closture du derrière 
en couleur de bois, et les chasis de devant semés de 
fleui's de lis et d'aillés couronnés (L couronnés), assorties 
de couleurs convenables, tant au dedans que dehors; 
et la piramide qui sera au meilleu, faire le fons d'asur 
et semée de fleurs de lis et ailles couronnés d'or, et feire 
en la piramide les armoiries du Roy, et faire ladicte 
pinture en destrampe et vernye, et le tout faire bien 
et dhuement et à dict de maistre, et rendre le tout faict 
et parfaict dans la feste de Toussainct prochain venant, 
moyennant la somme de quarante cinq livres, de laquelle 
lesdictz René Supleau et Senotier en ont présentement 
manuellement contant, bailhé et payé audict Seine la 
somme de seze livre qu'il a prinse et en est contante, et 
les en a quictés; et le surplus ont promis lesdicts sieurs 



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— 144 — 

Supleau et Senotier le bailher et payer audit Seine lors et 
incontinant que laditte bezougne sera entièrement faicte 
et parfaicte. Et outre ont promis lesdictz religieux nouryr 
ledict Seine pendant qu'il travaillera à laditte bezougne 
et luy fournir de chandelle. Et pour l'entretenement de 

tout ee que dessus, etc. Faict audict couvent, avant 

midy, le s^tiesme jour d'octobre mil six cens quinze, 

etc 

(Suivent les signatures.) 

(Archives de la Charente, minute» de Gibaud, notaire à Angou- 
lôme. ) 



XIV. . 

Marché entre les Cordeliers d'AngotUéme et Léonard 
Lefebvre, facteur d'orgues, pour l'entretien de l'or- 
gue de l'église desdits religieux, 

(1622, 4 février.) 

Par devant le notaire royal, tabeUion et gardenotte? 
hépédiftaire en Angoulmoys et tesmoingtz cy bas nommés 
ont estes présantz et personnellement establys en droit 
cemme en vray jugement, Frère Pierre Peschot, custode 
de Xaintonge et giardien du couvant S«^ Françoys de 
cesteville d'Angoulême, Frères Michel Philippon, Baltha^ 
zapd Peschot, Pierre de la Voulte, Jehan Thuet, Jehan 
ÎÇoguelle, Pierre Rambourg et René Fortin, tous preb- 
tres et religieux dudict couvant Sainct Françoys, d'une 
part; et JuUien Lefèvre, maistre orguaniste, demearan* 
ea ceste ville d'Angoulesme, d'autre part, lequel dict 
Leftvre, de sa libeî'alle vollonté, a promis et sera tenu de 
raccoittnwxler et mettre en bon et dheu estât, les orgues 
dudict couvant et icelles randre jouantes et bien aceor- 



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409»^ 4W3 to jour «t &^ da Parues pnocl^ain ymiant, 
et y commancer à travaiïher le premier jour de caresme 
prochain et continuer jusques à la perfection de laditte 
bezoigne. Et oultre a promis [et sera tenu] ledict Le- 
fèvre de faire une vizitte desdittes orgues une fois par 
chescung an jusques en Tannée mil six centz vingt 
sept, partant qu'elles en ayent bezoing; et s'il y a quel- 
que chose à raccommoder, sera tenu ledict Lefèvre le 
mettre en bon et dheu estât, jusques audict temps, le 
tout moyan^a^t que lesdietjs gardien et religieux mt 
promis et seront tenus de recevoir novice, diina^che 
prochain, en leur dict couvant, Léojwd Lefèvre, fils 
dudict JuUien, et icelluy Léonard novice, eoueher et 
éberger comme Tung des autres novices dudict couvant, 
et ce jusques à ce qu'il soit profex et aye attaint Teage 
de sèze ans, qu'il aura accomplis en laditte année six 
centz vingt sept, sans que pour ce il soict tenu payer 
aulcune pantion ne aultre chose* Et oultre seront tenus 
lesdicts gardien et religieux de fournir audict Lefèvre 
tous les matériaulx quy seront requis et nécessaires pour 
racommoder lesdittes orgues, et icelluy nourrir audit 
couvant pendant qu'il travailhera à laditte bezoigne. 
Et partant que ledict Léonard Lefèvre arrivast à mou- 
rir pendant les quatre années de son noviciat, ne sera 
tenu ledict Lefëvre, son père, de voir, visiter raccom- 
moder, par chescung an à ime fois, lesdittes orgues. Et 
pour assurance de la perfection de la bezoigne sus 
déclarée, a esté présant et personnellement estably en 
droit vénérable et discrettç personne monsieur maistre 
Léonard de la Forestie, abbé de Bonlieu et chantre de 
Tesglize cathédralle S* Pierre de ceste ville d'Angou^ 
lesme et y demeurant, lequel, à la prière et requeste 
dudict Jullien Lefèvre, s'est constitué piège et caultiopi 
pour luy, et du tout en a faict son propre fait, debtç 
et affaire, etc Faict et passé en la ville d'Angou**- 

10 



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— 146 — 

lesme, le quatriesme jour de febvrier mil six centz vingt 
et deulx, etc 

(Archives de la Charente, minutes de Gibaud, notaire à Angou- 
lême.) 



XV. 



Marché entre François Thoumie, marchand boucher, 
et Julien Lefebore, organiste, par lequel ce dernier 
s'engage à enseigner le Jeu de rorgue à Frère Jean 
Noguelle, religieux au couvent des Cordeliers d^An-- 
gouiême, 

(1629, 8 novembre.) 

Pardevant le notaire royal tabellion et gardenotte 
héréditaire en Angoumois et tesmoiagtz cy bas nommés 
ont estes présans et personnellement establys en droict 
commeenvray jugement sire François Thoumie, mar- 
chand bouchier, d'une part, et JuUien Lefèvre, maistre 
organiste, demeurantz les parties en ceste ville d'Angou- 
lesme, d'autre part; lequel dict Lefèvre, de sa libéralle 
vollonté, a promis et sera tenu monstrer et instruire 
Père Frère Jehan Noguelle, religieux au couvant des 
Pères CordeUers de ceste ville d'Angoulesme, présant, 
stipullant et acceptant, à jouer de l'orgue bien et duhe- 
ment, en toutes et chescimes les choses requizes pour 
servir et jouer en une église de leur ordre, tant à ma- 
tines, grand-messes, vespres, et générallement tout ce 
quy se peult jouer sur l'orgue pendant et durant le ser- 
vice divin, et le rendre deuhement instruit pour l'eflFect 
que dict est, dans le jour et feste de Sainct Jehan Bap- 
tiste prochain venant ou dans le jour et feste de Sainct 



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— 147 — 

François, ou six mois apprès, à payne de tous despans, 
dhommages et intérestz, et à ses (sic) fins sera tenu 
ledict Lefèvre soy transporter journellement audict cou- 
vant pour instruire Noguelle, qui sera tenu en consiance 
de s'acquitter de son debvoir pour estudier, sans toutes- 
fois soy divertir de Texercice de sa religion. Et partant 
qu'il ne se rende assidu à l'estude, pourra ledict Lefèvre 
soy plaindre au supérieur pour le faire tenir à son debvoir, 
ce que ledit NogueUe a promis faire, le tout moyennant 
la somme de cent livres tournois, de laquelle ledict 
Thoumie en a présentement et manuellement et comp- 
tant baillé et payé la somme de soixante livres tournois 
estans en cartz d'escutz et autre bonne monnoye blanche 
ayant cours, que ledict Lefèvre a prinse, contée et ser- 
rée, présents nous notaire et tesmoingtz, et d'icelle c'est 
contante et en a quitté ledict Thoumie, et le surplus, qui 
est quarante livres, sera tenu ledict Thoumie icelle 
bailher et payer audict Lefèvre, lors et incontinant que 
ledict Père Noguelle scaura duhement jouer dudict orgue 
en l'une de leurs églises, et capable de ce faire, au dire 
de maistres organistes dont les parties conviendront à la 
première sommation que en fera ledict Lefèvre, et lequel 
organiste arbittre qui sera accordé, sera mandé et faict 
venir aulx despans dudict Thoumie. Et estant ledict No- 
guelle regongneu capable par ledict arbittre, sera ledict 
Thoumie contrainct au payement de ladicte somme de 
quarante livres restans, et non aultrement. Et a esté par 
exprès dict et accordé que par cas que ledict Noguelle 
s'en allast dudict couvant Sainct François de ceste ville, 
par obédiance ou aultrement, premier qu'il soict ins- 
truict audict art pour jouer de l'orgue comme dict est, ou 
qu'il arrive à mourir ou aultrement indispozé de sa per- 
sonne qu'il ne peust jouer, en ces cas ne pourra préten- 
dre ledict Thoumie aulcune restitution de ladicte somme 
de soixante livres su3 payéç; comme aussi a e^té accordé 



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— 148 — 

que partant que ledict Lefèvre arrive à mourir pre- 
mier que ledict Noguelle soit duhement instruict en la 
forme susdicte, que ledict Lefôvre rendra et restituera 
audict Thoumie la susdicte somme de soixante livres sus 
payée, de laquelle neantmoingtz les héritiers dudict Le- 
fôvre, retiendront par leurs mains ce que sera jugé par 
ledict arbittre, à proportion qu'iceluy Lefôvre nevouluat 
se randre assidu et instruire duhement ledict Noguelle 
pendant le susdict temps ou qu'il y allast de sa iaulte, 
en ce cas sera tenu restituer audict Thoumie la susdicte 
somme de soixante livres entièrement, et non aultrement. 
Et pour l'instruction dudict Noguelle audict couvant, 
se servira avec ledict Lefôvre de l'orgue dudict couvent, 
sans inconunodité d'icelluy toutesfois, attendu la per* 
mission du supérieur dudict couvant qui a présentement 
dellivré audict Lefôvre une clef dudict orgue 

Faict et passé en la ville d'Angoulesme, audict couvant> 
après midy, le 8® jour de novembre 1629 

(Suivent les signatures.) 

1[ Archives de la Charente, zainutes de Gibaud, notaire â An- 
gouléme. ] 



XVI. 

Marché entre les Cor délier s d'Angoulême et des me- 
nuisiers de Saintes, pour la confection du rétable et 
du tabernacle de l'église de ces religieux» 

(1685, 20 mars.) 

Pakdevant le notaire royal tabellion et gardenotte 
héréditaire en Angoulmois et (tesmoings bas nommés ont 
e8té6pi^sa2isetperso9mûlieme3iit'estaMy8«n/drei^ 



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-« 149 — 

eu vray jugemwtt vènérabtefl Pères Frères Eïlies P^kit, 
docteur en théologie, dMniteur de la proviuoe de Tou** 
raine et gardien du couvant Sainot François des Pèrai 
Cordeliers de ceste ville d'Angoulesme, Jehan Timeij 
vicaire dudict couvant, Michel Philippon, René Bemet^ 
Pierre Desbordes, Bastien Decourret, Antoine Maria et 
François Benesteau, tous religieux prebtres et profès 
dudit couvant, assemblés en leur chapitre au son de la 
cloche, en la manière accoustumée, pour dellibérer sur 
reflet du miarché cy apprès déclaré, demeurants audict 
couvant, d'une part; et Pasquier RegoUeau et Antoine 
Mâignen, maîtres mmuziers, demeurant aux faulx 
bourgtz Sainct Sutroppe de Xaintes, estans de présant 
en ceste ville d'Angoûlesme,d'aultre part. Lesquels dits 
Begolleau et Maignen, son gendre, de leurs grés et vol^ 
lontés, ont promis et seront tenus de faire et droîsser bien 
et duhement en l'esglise dudict couvant, ung rastahle au 
grand autel, qui prandra d'une muralhe à l'autre de lar 
dicte esglise, avêcq ung graad tabernacle en ornehient 
d'icelluy, et audict restable feront les coUonnes d'iceUuy 
droittes et canellées les deuix tiers, et l'aultre tiers en- 
richy de feuilhages, aveçq leurs chapiteaulx de l'or (sic) 
de Corinthe, et entre les deulx colooœs y aura deuix 
nicbjes, l'une dechasque coi^, et au dessus de la grand 
corniche et au miUieu d'icelle y aura une niche^ et 
aulxdicts costés d'icelle y aura deulx pieds d'estal 
pour porter deulx figures, et sur le costé gauche de lar- 
dicte corniche y aura ung chevron brizé avecq uiig orne-* 
ment convenable, et consoUé requise ; et audi^^^t restable 
y aura trois figures es dictes trois niches, le toiU Jsuivaiit 
et conformément au desseing qui en aesté di*oisséet det^ 
livré ausdicts religieulx, et suivant l'ornement quy est 
montré audict desseing. Et ledict tabernacle sera faict et 
parfaict suivant et conformément au dessaing quy en a 
esté aussy droissé et dellivré ausdicts religieulx, atfqw^ 



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— 150 — 

tabernacle y aura sept niches, et à chascune d'icelles 
une figure ; et suivront ledict dessaing tant en omemens 
que figure, sans rien obmettre, le tout en menuzerie 
bien faitte et assortie, avecq tous les enrichissemens 
déclairés et mis en esvidance par lesdicts plans ou des- 
seings; comme aussy seront tenuz lesdicts maîtres me- 
nuziers conduire les ouvriers qu'auront lesdicts reli- 
gieulx particulièrement à leurs despans, pour la faction 
de la grand chaire et ballustrade déclairée et quy pa- 
roist ausdicts plans et dessains, aulx fins que lesdicts 
ouvriers sachant travailher, fassent deuhement ladicte 
chaire par la conduitte desdicts maistres menuziers quy 
seront tenus aussy y travailher quand bezoing sera pour 
la conduitte de la bezouigne de ladicte chaire, aulx fins 
qu'elle soit faitte en tout et partout suivant ledict des- 
seing, et à laquelle bezoigne sus déclairée lesdicts maîtres 
menuziers seront tenus commancer à travailher dans 
huict jours apprès la feste de la Pantecoste, et continuer 
jusques à la perfection d'icelle, sans aulcune disconti- 
nuation, le tout à payne de tous despans, dhomages et 
interests. Ledict marché faict pour le prix et somme de 

mil soixante livres tournois, etc Faict et passé en la 

ville d'Angoulesme, audict couvant, apprès midy, le 
vingtiesme jour de mars mil six cents trante cinq, en pré- 
sences de Gédéon Leguein, maître pintre, et Jehan 

Plumant, maître serrurier, etc Et à l'instant lesdicts 

desseings, en nombre de deulx, ont estes dellivrés par 
lesdicts religieulx audict Maignen, signés du notaire 
soubsigné ne varietur, lequel Maignen sera tenu repré- 
santer lesdicts desseings et iceulx dellivrer ausdicts reli- 
gieulx toutesfois et quantes. 

(Suivent les signatures.) 

[Archives de la Charente, minutes oie Gibaud, notaire à Au- 
gouiôme. ) 



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— 151 — 



XVII. 



Marché entre les Cor délier s d'Angoulême et Léonard 
Bertattcour, peintre et doreur à Saintes, pour pein-^ 
dre et dorer le tabernacle de l'église de ces reli- 
gieux, 

(1673, 6 mars.) 

PARDEVANTle notaire tabellion royal gardenotte héré- 
ditaire en Angoumois, premier réservé pour la ville 
d'Angoulesme, et tesmoins sousbcripts, furent présents 
en leurs personnes Pierre Chaigneau, maître apothicaire 
et saindicq des Révérends Pères CordeUers de cette ville 
d'Angoulesme, y demeurant, d'une part; et Léonard 
Bertaucour dit de Lisle, pintre et doreur, demeurant es 
fauxbourgs des Dames de la ville de Xaintes, estant de 
présent en cette ville d'Angoulesme, d'autre part; entre 
lesquelles parties a esté convenu et accordé que ledit 
Bertaucour dorera et azurera le tabernacle du grand 
autel de l'églize desdits Pères Cordeliers, sçavoir, dorer 
la porte dudit tabernacle et tout ce qui est entre les 
deux premières collonnes de ladite porte, et généralle- 
ment touttes les architectures et ornements qui sont 
audit tabernacle, comme aussy touttes les figures qui 
sont actuellement audit tabernacle, au nombre de neuf 
en bas, avecq la Résurrection en haut, et huit anges 
autour, et touttes les collonnes dudit tabernacle; et 
blanchira le bas des grandes collonnes les plus proches 
dudit grand autel, avecq des flllets d'or. Et dorera aussy 
six grands chandelliers qui luy seront donnés par lesdits 
Pères Cordeliers, pour servir audit grand autel, et corn- 



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— MB — 

mencerade travailler audit tabernacle incontinant après 
les festes de Pasques, et randra le tout faict et parfaict 
dans quatre mois par emprès^ à payne de tous despens, 
dommages et intérêts. Et moyennant ce, ledit Chaigneau 
a promis de bailler et payer audit Bertaucour la somme 
4e trois cens soixante Uvrea, scavoir cent Uyres é»m tes 
festes de Pasques prochaines, qu'il coaunaiw^era de tra^ 
vatUer, pareille aomme de c^ livres Ihors qu'il aura faict 
la tierce partie de l'ouvrage, et les cent soixante livres 
restant Ihorsque ledit ouvrage sera parachevé. Tout ce 
que dessus a esté respectivOTient stipullé et accepté par 
les parties, lesquelles à l'entretainement ont obligé et 
ypothéqué tous et dbiascuns leurs biens présents et ad- 
veinir, etCw.... Faict et passé en la ville d'Angoulâsme, 
6stuâ6 dudit ]K)taire, apprès midy, le cinquie&me mars 
ml mx ^ns soixante «t treize, es présences de Philippe 
Audinat, msitre ës-arts, et Ajatoim Lesmoing^ maître 
pasticier, demeura&s en cette ville d'Ângoulesme, tes^ 
moin^ requis qui ont signé avec les parties. 

Signé : L. Bertaueourt dict de lisile, Chaigneau, Au- 
«dinet, Lemoing et Gibauld, notaire royal héréditaire. 

(Arcliî<7es de la Charente, minutes de Gibaad, notaire à An- 



xvni. 



pour fiacre etpo9er $ico mtrauw dan» leur églUe. 

P^tRBBVAHï le iu)iaire tabeUion et gardenotte hërédî-- 
-tâjtt Wi iAAgoulm€)9rs6t teamoÎBgs q/ bas noBimés«ODt 



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— 1B8 — 

estes présens et personnellement establys en droiet 
comme en vray jugement Reverans Pères Frère Fran*- 
çois Loppain, correcteur du couvant des Pères Minimes 
de ceste ville d'Angoulesme, et religieuses personnes 
Frères Jehan Hubaud, Esmérant Guillaud, André Guillet, 
Anastase de Sainct Victal, prebtres, et Frères Jehan de 
Sainct Denis, Jehan Jousselin, clers, tous reUgieux pro- 
fex dudict couvant et y demeurant, d'une part; et 
Ezéchias Robin et Jehan Blatteau, maîtres vitriers 
d'Angoulesme, et Pierre Huchedé, maître serrurier, de- 
meurant lesdictes parties en ceste ville d'Angoulesane, 
d'autre part; lesquels dits Robin et Blatteau, de leurs 
libéralles voluntés, ont promis et seront tenus de faire 
et parfaire en Téglise de nouveau construitte audit cou- 
vant, six grands vitreaulx, scavoir cinq enladicte église, 
et le rond sur la porte d'icelle, et esquels cinq vitreaulx y 
feront deulx figures d'apostres à chescung avecq leurs 
niches et coulonnes requises, et sur ledit rond, sur la 
porte, trois figures, scavoir ung sainct François de Paule 
et deulx apostres, et icelles enrichir de leurs niches et 
coulonnes de blanc et noir seullement, et lesdictes Au- 
gures de couleurs requises et convenables, esquels dicts 
vitreaulx ils seront tenus faire à chescung d'iceulx deulx 
armoiries de couleur, et audict rond trois, sellon la devize 
qui leur en sera dellivrée par lesdicts Pères, et fournir 
toutes les vitres et pion requis et nécessaires au plu» 
beau ornement que faire se pourra, et à iceile bezoi.»- 
gne travailler le plus promptement qu'il leur sera pos^» 
sible, et le tout randre faict et parfaict, suivant le plan 

et desseing quy en a esté présant delllvré, etc Le 

marché feict poiu* et moyennant la somme de trois cents 
soixante livres tournois, qui est soixante livres pour 
chescun vitrai, etc,.... Faict et passé en la ville d'An- 
goulesme, audit couvant, environ midy, le septiesme 
jour 4e janvier mil six cens vingt et six, es présenees 



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— 154 — 

de François Roy, clerc, et Jean Foucher, laboureur, de- 
meurant audit Angoulesme, tesmoings requis. 

(Suivent les signatures.) 

(Archives de la Charente, miaules de Gibaud, notaire à An- 
goulème. ) 



XIX. 

Marché entrée Michel Piot, maître memnsie7\ et An- 
toine Rollin, sculpteur, pour sculpter les figures 
que ledit Piot s'est engagé à mettre au rétable et au 
tabernacle de l'église des Minimes d'Angoulême. 

(1685, 7 octobre.) 

Furent, présents en leurs personnes Michel Piot, 
maître menuzier, et Anthoine Rollin, sculteur, demou- 
rant en cette ville d' Angoulesme, entre lesquelles par- 
ties a esté convenu que ledict Rollin fera, suivant et 
conformément au desseing représenté par ledit Piot, 
signé M*^ Vairet, notaire, Charles d'Aubeterre, supé- 
rieur des Minimes, M. Piot et Cladier, et de lui signé 
pour mestre Vadié, qu'il fera les figures et ornemens 
portés par ledit desseing, sçavoir de S* Charles, du costé 
de l'Évangille, au nombre de six figures et deux anges 
avecq un ancensoir, et une perspective d'architecture 
comme elle est signée dudit Charles d'Aubeterre, et du 
costé de l'Épistre, un S^ François devant un autel, avec 
une Trinité dans un nuage, et trois couronnes, et un 
rayon au dessus de la teste de S* François, ainsy que 
le tout est marqué sur la planche signée desdits Charles 
d'Aubeterre, Piot et Rollin. Et dans le millieu du ta- 
bernacle, il fera un bas-relief, avec Nostre Seigneur qui 



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— 155 — 

se trouva en Émaeu, avecq deux pellerins, et une autre 
figure, ainsy que le tout est contenu dans la planche 
signée desdits Charles d'Aubeterre, Piot et RoUi»; et 
fera les deux grands vases qui sont par dessus les 
frontons, et le tout suivant ledit dessein, à la réserve 
de ce qui est marqué de croix. Fera un soleil au millieu 
de la niche, et deux anges à genoux dans ladite niche, et 
une custode au bas, dans la porte du pied d'estal des 
gradins où repose le S*-Sacrement, et randre le tout fait 
et parfait dans le jour du mardi gras prochain, à peyne 
de tous despens, dommages et intérests, moyennant la 
somme de quatre-vingt livres payable par tierce partie, 
sçavoir tFante livres dans la feste de tous les saincts, et 
plus que de la moitié dudit ouvrage finie, la somme de 
vingt livres, et ledit ouvrage fait et parfait, sera payé au 
dit Rollin la somme de trante livres restant de la somme de 
quatre-vingt livres, outre laquelle ledit Piot a promis et 
sera tenu de donner audit Rollin tout le bois nécessaire 
pour faire lesdits ouvrages. Et à l'entretenement de tout 
ce que dessus les parties ont obligé et ypothéqué tous et 
chacuns leurs biens présents et advenir, jugés et con- 
dampnés et soumis. Fait et passé en la ville d'Angou- 
lesme, estude dudit notaire, après midy, le septiesme 
octobre mil six cens quatre-vingt cinq, es présences de 
Pierre Duret, clerc, et de Jean Tournier, maistre cor- 
donnier, demeurant en cette ville d'Angoulesme, tes- 
moins requis. Ledit Tournier a déclaré ne sçavoir signer, 
de ce interpellé. 

(Suivent les signatures.) 

(Archives de la Charente, minutes de Gibaud, notaire à An- 
goulôme. ) 



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— 156 — 

FAMILLE DE LA ROCHEFOUCAULD. 

XX. 

Marché entre Pierre David, sieur de Boismora^id, et 
César Guemot, peintre du duc de la Roche fou* 
cauld, pour Veώcutiondes copies de six des tableaux 
composant la galerie du château de La Roche four 
cauld. 

(1643, 3 mars.) 

Pardbvant le notaire royal tabellion et gardenottes 
héréditaire en Angoumois et tesmoings bas nommez ont 
esté présents et personnellement establys en droit 
comme en vray jugement noble maistre Pierre David, 
«ieur de Boismorand, advocat au siège présidial d'An- 
goumoys, demeurant en ceste ville d' Angoulesme, d'une 
part; et César Guernot, peintre de monseigneur de la 
Rochefoucault, demeurant audit lieu de La Rochefou- 
cault, maison appellée de S* Florant, appartenant audit 
seigneur, d'autre part, entre lesquelles parties a esté 
accordé ce quy s'ensuit. Sçavoir est que ledit Guernot 
a promis et sera tenu de faire pour ledit sieur de Bois- 
morant, six tableaulx en huisle, sçavoir deulx d'iceulx 
de la haulteur de cinq piedz et en largeur sept piedz, ung 
aultre de la mesme haulteur et largeur, plus ou moins, 
et les trois [aultres] auront quatre piedz d'haulteur et 
de largeur cinq piedz, sçavoir : l'ung des premiers, qui 
est de cinq piedz de hault et sept piedz de large, une 
Herculle et Desjanii'e, accompaigné de figures de satires 
ou aultres ; le seguon, de mesme grandeur, sera ung 
tableau de Rubens qui est remply de femmes nues et 
satires ; le troiziesme est la figure d'un Promethée quy 



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— 157 — 

est dévoré par un vautour, et les trois aultres, quy sont 
de quatre piédz d'haulteur et cinq piedz de largeur, 
seront , le premier un tableau dans lequel y aura un 
chien avec coqs et poulies et autres choses , le seguon 
sera une corne d'abondance avec plusieurs fruits, et une 
guenuche avecq aultres choses, et letroiziesme sera un 
lièvre avecq une escrevisse en ung bassin et autres 
choses, comme sont lesdits trois tableaulx qui sont et 
appartiennent audit seigneur de La Rochefoucault, sans 
y augmenter ny diminuer, et pareillement les aultres 
trois cy dessus, en la mesihe forme que ceulx dudit sei- 
gneur ; et rendre le tout fait et parfait, sur leurs châssis 
bien et duhement, dans le jour et feste S* Jean Baptiste 
prochain venant ou premiers jours du moys de juilhet en- 
suivant, en la maison dudit sieur de Boismorant, en ceste 
ville,, ledit marché fait moyennant la somme de neuf 
vingtz livres, de laquelle ledit sieiu* de Boismorant en a 
présantement payé audit Guernot la somme de trante 
livres tournois estant en bonne monnoye qu'il a prioze 
et s'en est contante, pareille somme dans le jour et feste 
de Pasques prochain, pareille somme dans ung moys par 
emprës, et le siu'plus à l'instant que ledit Guernot déh- 
vrera audit sieui' de Boismorant les susdits tableaulx. 
Et pour l'entretenement de tout ce que dessus, emprès 
que lesdittes parties ont le tout stipullé et accepté, elles 
ont obligé et ypothéqué tous et chascuns leurs biens 
présents et futurs quelxconques et la personne dudit 
Guernot à tenir prison jusques à l'entière exécution de 

ce que dessus, renonçans, etc Faict et passé en la 

ville d'Angoulesme, maison dudit sieur de Boismorand^ 
avant midy, le 3<^ mars mil six centz quarante trois, en 

présaAce de JeanGibaud et Henry Fradet, clercs 

(Suivent les signatures.) 

(Archives de la Charente, minutes de Gibaud, notaire à An- 
gOttlètae» ) 



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— 158 — 



XXI. 



Marché entre madame de la Rochefoucauld de Bat/ers 
et François Cazier, maître brodeur à AnffotUéme, 
pour allonger en drap et broderie de soie à bou- 
quets, les rideaux et bonnes^grâces du lit de ladite 
dame. 

(1667, 23 avril.) 

Pardevant le notaire royal en Angoumois et tes- 
moings soubscripts furent présents en leurs personnes 
dame Antoinette Boulangier, comme ayant charge de 
madame de Bayers, d'une part, et François Cazier, maî- 
tre brodeur, demeurant les parties en cette ville d'An- 
goulême, d'autre part, laquelle dite Boulangier ondit 
nom, a présentement mis et délivré entre les mains dudit 
Cazier, deux grands rideaux de drap de couleur tandre, 
ayans chascun quatre bandes à fleurs de soye de touttes 
couleurs, et ce pour agrandir lesdites bandes par le 
hault, de mesmes et semblables fleurs de soye, à Tun 
faire sept boucquets et à l'autre trois, comme sont les 
autres desdits rideaux, plus deux autres rideaux de lict 
servant au pied, de semblable drap et coulleur, ayant 
chascun trois bandes, pour icelles aussy agrandir par le 
hault, comme les autres cy dessus, et faire à chascun 
desdits rideaux deux boucquets de soye, comme les autres 
qui sont ausdits rideaux. Plus luy a aussy délivré deux 
bonnes grâces de lict de mesme drap et coulleur, pour 
faire et agrandir à chascune desdites bonnes grâces, des 
deux costés par le hault, les bandes, comme sont celles 
qui y sont, et faire im bouquet dans le millieu, le tout de 



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— 159 — 

soye, comme aussy luy a délivré deux cantonnières de 
mesme drap et coulleur, pour icelles broder et faire des 
bouquets, comme est une pante du tour de lict qu'elle luy 
a aussy présentement délivré, et le tout de soye de di- 
verses couUeurs et semblables à ladite pante de lict, et 
randre le tout faict et parfaict d'aujourdhuy en dix 
huict mois prochains, à paine de tous despens, dom- 
mages et intérests. Et pour faire touttes les susdites 
choses, ladite Boulangier ondit nom a promis audit 
Cazier la somme de deux cens livres, siu* laquelle elle 
luy en a présentement payé par advance la somme de 
soixante livres estant en louis d'argent et autre bonne 
monnoye ayant cours, que ledit Cazier a contée, prinse 
et emportée, présens nous notaire et tesmoings, et 
d'icelle s'est contante et en a quitté ladite Boulangier 
ondit nom, laquelle a promis payer audit Cazier, Ihors 
qu'il aura faict et randu les deux tiers des susdites 
choses, la sonrnie de soixante dix livres, et pareille 
somme Ihors qu'il aura parachevé le tout, à mesmes 
paynes que dessus, ce qui a esté respectivement stipullé et 
accepté par les parties, lesquelles à l'entretainement ont 
obligé et ypothéqué tous et chascuns leurs biens présents 
et advenir, mesme ledit Cazier sa personne à tenir pri- 
son, comme pour deniers royaux, etc Faict et passé 

en la ville d'Angoulesme, estude dudit notaire, avant 
midy, le vingt troisiesme avril mil six cens soixante 
sept, es présences de François Thomas, huissier au- 
diancier au siège présidial d'Angoumois, et Antoine 
Brun, clerc, demeurant en cette ville d'Angoulesme, 
tesmoins requis. Ladite Boulangier a déclaré ne scavoir 
signer, de ce interpellée. 

(Suivent les signatures.) 

(Archives de la Charente, minutes de Gibaud, notaire à An- 
gouléme. j • 



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— M» — 

FAMILLE D'ÉPERNON. 

XXIL 

Marché entre Raymond de Forgues, chevalier, mat^ 
dataire du duc d'Épernon, et Albert Diades, émail^ 
leur du Roi, pour la confection de deux lustres pour 
r hôtel dudit seigneur d^Épemon. 

(ie05, 12 juillet.) 

Personnellement establis en droict Raymond de 
Forgues, chevalier, conseiller du Roy, trésorier de 
France et général des finances en la généralité de Li- 
moges, ayant charge de monseigneur le duc d'Espernon, 
demeurant en ceste ville, d'une part ; et Allebert Diades, 
maistre esmalheur du Roy, estant de présent en ceste 
ville d'Angoulesme, lequel Diades, de sa libéralle volonté, 
a promis et sera tenu faire pour mondict seigneur duc, 
deux lampes en forme de chandeliers de salle, à pan- 
dre au planché, de pareille fasson que ceulx qu'il a cy- 
devant faict pour le Roy de présent, non toutesfois de 
cuivre, mais de bois doré d'or de feulhe, et garny de 
cristal de veyre, et faire iceulx dicts chandeliers de 
trois piedz et demy ou environ de haulteur, et de lar- 
geur et espace, au meilheu, de deulx piedz, suyvant le 
dessin que ledict Diades a faict voyr à mondict seigneur 
duc, et commencer ladicte besougne dans le jourdhuy, 
et y travailler sans aulcune discontinuité, et le tout 
rendre faict et parfaict, dans troys moys prochains, à 
peine de tous despens, damages et intôrestz, moyennant 
la somme de deulx cens quarante livres, sur laquelle 



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- m - 

somme Lssdict IHadea a ix>ixfe3&ô avoyr qe jpqrcUiiay Ji^u 
6t receu dudict sieur de Forgues^ la somme de trantç 

livres, de laquelle il Ta qUicté et quicte ,. 

et le surplus a promis ledict sieur de Forgues icelle 
bailler et paier audict Diades ainsi et à mesure que 
ladicte besougne se advensera. Et pour [rexécution] d^ 
tout ce que dessus, ont les parties obligé et ypotbéqué 
tous et chascuns leurs biens présents et futurs quelx- 
conques, renonçant à toute exception, etc.»... Faict en 
la ^ville d'Angoulesme, en la maison dudict sieur diB 
Forgues, avant midy, le douziesme juilhet 1605, prése^t^ 
maistre Anthoine Moreau, sieur du Picot, $i Pierjrp 
Mortier, sergent royal, demeurant? en i^^diçtç vjjjp 
d'Angoulesme, tesmoings requis. 

(Suivent les signatures.) 

( Archi^^s de la Charente, i^inutes de Gil)attd^ 90t9if9 i AH" 



FAMILLE DE LA CHARLONIE. 

xxin. 

Marché entre Gabriel de la Charlonnie, émyer, 
juge-prévôt d'Angoulême, et Jacques Tromsevaohe, 
tapissier d'Aubusson, pour la confection d'une ta- 
pisserie destinée à la maison dudit de la Charlonnie, 
à Angoulême. 

(1626, 17 mars.) 

Peîrsonnellbmbnt establis en droict comme en vray ju- 
gement Gabriel de la Charlonnie, escuier, sieur de Noyre 

21 



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— 162 — 

et de La Vergne, conseiller du Roy, juge-prévôt royal 
de la ville et chastellenie d'Angoulesme et y demeu- 
rant, d'une part; et Jacques Troussevache, marchand 
tapissier de la ville d'Aubusson, en La Haulte Marche 
et y demeurant, estant de présant en cette ditte ville, 
d'aultre part, lequel dict Troussevache, de son bon gré 
et voUonté, faict vente par ses présantes et promect 
délivrer et rendre audict sieur juge-prévost, en sa mai- 
son de cette ditte ville d'Angoulesme, dans le jour et 
feste de Sainct Michel prochain venant, une pièce de 
tapisserie bien et dhuement faicte de layne, rehaussée 
de fleurs de soix, de largeur et haulteur de la che- 
minée de la grand salle du logis dudict sieur juge- 
prévost, laquelle dicte pièce sera faicte de mesme estoffe 
et fabricque qu'est ime pièce de tapisserie que ledict 
Troussevache a présantement délaissée et déUvrée entre 
les mains de Pierre Thuet, maistre brodeur, qui a icelle 
prinze et s'en est chargé, du consantement desdittes 
parties, ledict Thuet pour ce présant. Et contiendra la 
susditte pièce de tapisserie la représentation des trois 
pellerins allans à Émaux (Emmaiis), scavoir Nostre 
Seigneur au milUeu, avec des rayons sur son chef, au 
millieu des deulx pellerins, et le surplus de bergerie, 
payzage et chasse de lièvre. Et a este faicte laditte 
venthe pour et moiennant la somme de cent cinquante 
livres, sur laquelle ledict Troussevache a déclaré avoir 
receu dudit sieur juge-prévost, présantement par ad- 

vence, la somme de cent livres, etc Faict audict 

Angoulesme, maison dudict juge-prévost, avant midy, 
le dix-septiesme mars mil six cenz vingt cinq, es pré- 
sences, etc 

(Suivent les signatures.) 

(Archives de la Charentei minutes de Chérade, notaire à An- 
gouléme. } 



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— 163 — 

FAMILLE CALLUAUD. 

XXIV. 

Marché entre Jean de Calluavd, seigneur de VOizeU 
lerie, et Michel Diverner esse, maître tapissier à An-- 
goulême, pour la confection d'une tenture de tapis- 
serie à fleurs destinée au château de UOizellerie. 

(1664, 20 mars.) 

Furent présents en leurs personnes messire Jean de 
Calluaux, chevalier, seigneur de L'Oizellerie, vicomte 
de S^ Mathieu, demeurant en son château de L'Oizel- 
lerie, paroisse de La Couronne, estant de présent en 
cette ville d'Angoulesme, d'une part; et Michel Diver- 
neresse, maître tapissier, demeurant en cette dite ville, 
d'autre part, entre lesquelles parties a esté convenu 
que ledit Diverneresse fera faire une tante de tapisserie 
à la chambre qui est sur la cour qui est dans ledit 
château de L'Oizellerie, de la hauteur des trinques 
qui sont dans ladite chambre, en dessendant en bas 
à deux pieds de raiz du planché, estant ladite cham- 
bre entre la grande chambre et la chambre de la tour, en 
entrant, sur la main dextre, sans néanmoings estre 
obligé d'en mettre au devant de la cheminée et sur la 
porte, et faire et parfaire ladite tante de tapisserie dans 
le vingtiesme de septembre prochain, et icelle randre 
audit seigneur de L'Oizellerie, en cette dite ville, à payne 
de tous despens, dommages et intérestz, laquelle dite 
tante de tapisserie sera de laine simple, à bocage et 
payzage, reaussée de soyede fleurs (sic), et dans chas- 
cunne pièce de tapisserie ledit Diverneresse mettra les 
armes dudit seigneur de L'Oizellerie. Et moyennant ce, 



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— 164 — 

ledit seigneur de L'Oizellerie a promis de payer audit 
Diverneresse la somme de quatre centz vingt livres pour 
ladite tante de tapisserie, scavoir vingt livres dans 
dimanche prochain, deux cenz livres Ihors de ladite 
garniture de chambre, les deux cenz livres restant dans 
six mois par emprès, aussy à peyne de tous despens, 
dommages et intérests. Tout ce que dessus a esté res- 
pectivement stipullé et accepté par les parties, les- 
quelles à Pentretainement ont obligé et ypothéqué tous 

et chacuns leurs biens, etc Faict et passé en la ville 

d'Angoulesme, maison dudit seigneur de L'Oizellerie, 
apprès midy, le vingtiesme jour de mars mil six cens 
iôixante et quatre, es présences de Jean BlateaU, pin- 
tes, et Pierre Mouchaire, clerc, etc 

(Suivent les signatures.) 

(AfchiYes de la Charente, minutes de Gibaud, notaire à An- 
goUléme< ) 

XXV. 

Marché entre Jean de Calluaud, sieur de VOizellerie, 
et Martial Romanet, maître fontainier de Limoges^ 
pour réparer et repeindre la fontaine du jardin 
dudit lieu de VOizellerie. 

(1667, 25 janvier.) 

AtjJôûRDHUY vingt cinquiesme janvier mil six c^s 
Soixante sept, furent présents en leurs personnes Jean 
de Calluaux, escuyer, vicomte de S* Mathieu, seigneur 
de Claix, L'Oisellerie et autres places, demeurant de 
pfôsônt en son château de L'Oisellerie, paroisse de La 
Couronne, d'une part ; et Martial Roumanet, maître 
fOûtftiiiiôr de la ville de Limoges, travaillant de pré- 
9MLi à La Couronne^ estant ea oôtte ville d'Ângouleeme, 



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— 16B- 

d'autre part; lequel dit Roumanét, de son gré et vol- 
lonté, a promis de feire des tuyaux de plomb, de la 
grosseur et espaisseur suivant Téchantillon qu'il a pré- 
sentement mis es mains du notaire soubsigné, pour 
• conduire les eaux dans la fontaine qui est dans le grand 
jardin dudit lieu de L'Oisellerie, et conduire lesdittes 
eaux despuis le regard de la terrace où commance les 
anciens tuyaux de bois, jusques dans le bassin ou tim- 
bre et où elle a acoustumé de rejallir dans la fon- 
taine, et fera monter lesdittes eaux tout autant qu'elles 
pourront monter, et faire et parfaire le tout dans deux 
mois prochains à commancer decejourdhuy,à paynede 
tous despens, dommages et interests, et mettre à laditte 
fontaine une ydre, laquelle ledit Romanet pinturera 
et dorera es lieux et endroitz nécessaires ; à la charge 
que ledit seigneur de L'Oisellerie l'ébergera et nour* 
rira pendant ledit travail, et luy fournira les matériaux 
et maneuvres qui luy seront nécessaires, à la réserve 
du plomb, soudure, pinture et or, qui sera foiu'ny^ar 
ledit Romanet; le présent marché faict moyennant la 
somme de six vingt livres que ledit seigneur de L'Oi- 
sellerie payera à la fin desdits deux mois, Ihorsque le 
tout sera faict et parfaict. Et néanmoings a esté con- 
venu et accordé que, sur ladite somme de six vingt 
livres, ledit seigneur de L'Oisellerie fera fournir audit 
Romanet le plomb en table qui luy fera besoin pour 
faire lesdits tuyaux, à raison de vingt livres le cent, 

etc Faict et passé en la ville d'Angoulesme, maison 

de Jacques Barraud, maître potier d'estain, en sa pré- 
sence, et d'Estienne Cibilaud, maître espronnier, de- 
meurant en cette ditte ville d'Angoulesme, tesmoings 
requis. 

(Suivent les signatures- ) 

. (Archires de la Charente, minutes de Gibaud, notaire à An- 
l^ulétnei ) 



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— 166 — 

FAMILLE DES FORGES. 
XXVI. 

Marché entre Pierre Des Forges, écuyer, sieur du 
Bois, receveur du domaine du Roi, et Louis Robert, 
tapissier, pour la confection d'une tapisserie àper^ 
sonnages. 

(1622, 15 janvier. ) 

Personnellement establis en droict comme en vray 
jugement Pierre Des Forges, escuier, sieur du Boys, 
receveur du dhomaine du Roy en Angoulmois, demeu- 
rant en cette ville d'Angoulesme, d'une part; et Louis 
Robert, marchand tapissier de la ville de Felletin en La 
Marche, estant de présant enladitte ville d'Angoulesme, 
d'autre part, entre lesquelles parties a esté convenu et 
accordé ce qui sensuit. Sçavoir est que ledict Robert a 
vandu et vand par ces présantes audict sieur recepveur 
stipullant, la garniture de la salle basse du logis dudict 
sieur recepveur, de tapisserie bien et dhuement faicte 
et semblable à celle que ledict Robert a cy devent van- 
due au sieur Pernes, gouverneur de la citadelle de 
Xainctes, et qu'il luy a cy devent faict voir, et laquelle 
sera de pareille forme, mesme layne et fleur, dans la- 
quelle tapisserie seront les portraictz du deflfunct Roy 
Henry quatriesme, de monseigneur leducd'Espernon et 
la suite des Preux, laquelle ditte tapisserie couvrira 
entièrement les murailles et subastemens des fenestres 
de la susditte salle, en telle sorte qu'il ne paroistra en 

icelle que les planches de dessus et dessoubz et 

rendre laditte tapisserie faicte et parfaicte en cette ville 
d'Angoulesme dans le jour et feste de Toussainctz pro^ 
chain venant ; ledit convenant faict et moiennant la 



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— 167 — 

somme de sept centz trente livres tournois que ledict 
sieur recepveur a promis et sera tenu donner audict 
Robert Ihors de la délivrence de laditte tapisserye, et 
néantmoings, en conséquence dudict marché et par 
forme d'advence, a bailhé et délivré présantement au- 
dict Robert la somme de soixante livres qu'il a prinse 
et s'en est contante et en a aquitté ledict sieur recep- 
veur, auquel il a délivré présantement pour assurence 
d'icelle, une pièce de tapisserie de bergerie, de laynes 
fines. Et a esté convenu et accordé par ses présantes 
que si ledict Robert manque à délivrer la susditte ta- 
pisserie dans le susdict jour et feste de Toussainctz pro- 
chaine, que se sera au choix dudict sieur recepveur de 

la prendre ou laisser, etc Faict audict Angoulesme, 

maison dudict Des Forges, avant midy, le cinquiesme 
janvier mil six cens vingt deulx, en présences de Pierre 
Thuet, maistre brodeur, et Pierre Motte, servitteur du- 
dict sieur Des Forges, tesmoings requis, demeurans en 
cette ville d' Angoulesme. Lesdicts Robert et Motte ont 
déclaré ne sçavoir escripre. 

( Suivent, les signatures. ) 

(Archives de la Charente, minutes de Chérade, notaire à An- 
goulême. ) 

FAMILLE MASSUS. 

XXVIL 

Contrat àC apprentissage de Louis Guillebaud, chez 
Etienne Massias, maître peintre à Angouléme. 

(1625, 30 juillet.) 

Pardevant le notaire tabellion royal gardenotte hé- 
réditaire en Angouhnois, présents les tesmoings bas 



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— 1«8 — 

nommés, ont estes présents en leurs personnes vénérar 
ble personne messire Pierre Guillebaud, chanoine pré* 
bendé de l'église cathédralle Sainct-Pierre de ceste ville 
d'Angoulesme, d'une part, et Ëstienne Massias, mpifi^ 
tre pintre, demeurants les parties en ceste ville d'M* 
goulesmc, lequel Massias, de son gré et voUonté, a 
praint et prand par ses présantes pour aprantif Louis 
Guillebaud, pour le temps et espace de quatre années, 
pour et moyemiant la somme de cent livres, de laquelle 
ledict sieur Guillebaud en a présantement baillé et payé 
par davance (sic) la somme de cinquante livres tour^ 
nois audit Massias présant et acceptant, qui l'a prinse, 
contée et enportée, présants nous notaire et tesinoinga, 
et d'icelle s'est contante et en a quitté et quitte ledit 
sieur Guillebaud. Et les cinquante livres restans icelluy 
sieur Guillebaud a promis et sera tenu les bailler ei 
payer audit sieur Massias, dans d'aujourdbuy, datte 
de ces présantes, en ung an, prochain venant, et 
moyennant ce ledit Massias a promis et sera tenu mons^ 
trer audit Louis Guillebaud l'art de pinture et icelluy 
instruire comme son propre fllz, lequel il sera aussi 
tenu nourrir, blanchir et coucher, comme maistre sont 
tenus à aprantis. Et ledict Louis Guillebaud, pour ce 

personnellement establi, a promis et obéyr 

audit Massias comme sont tenus aprantis faire à mais- 
tre. Et a esté accordé que en cas que ledit Louys Guil- 
lebaud arrivast à mourir pandant lesdites années, ledit 
Massias ne sera tenu restituer aulcune chose de ladite 
isomme de cent livres; et aussy partant que ledit Guil- 
lebaud arrivast à le quitter pour s'en aller hors sa 
compaignie, il ne pourra prétandre autre chose que 
ladite somme de cent livres, laquelle il aura franc 
et quitte; et partant aussy que ledit Louys Guille- 
baud vienne à mourir pendant l'année courante, ledit 
Massias ne pourra prétandre que la somme de cin- 



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— 1Ô9 — 

quante livres présantement payée, et attendant, de- 
meureront les parties respectivement quittes Tung 
envers l'autre. Tout se que dessus accordé, stippuUé et 
accepté par les parties quy ont promis le tenir et en- 
tretenir et jamais n'aller au contraire, soubz l'obliga- 
tion de leurs biens présents et futurs et quelconques, 
et ledit Louys Guillebaud, pour ce personnellement 
estably, pour l'entretenement des closes et exécution 
du présant contract, sa personne à tenir prison comme 
pour deniers royaux, dont du tout, à la requeste des 
parties, elles ont esté jugées et condempnées par ledit 
notaire. Faict et passé en ladicte ville d'Angoulesme, 
en la maison dudict sieur Guillebaud, apprès midy, le 
trentiesme jour de juillet mil six cens vingt et cinq, en 
présence de vénérable personne monsieur maistre Be- 
raud de Longpuy, chanoine prébende en l'esglise ca- 
thédralle de ladicte esglise (sic), et Jean (?) Lesmerie, 
escuyer, sieur de La Borde, demeurant en ladicte ville, 
tesmoings qui ont signé avecq les parties. 

(Suivent les signatures.) 

(ArcliiTes de la Ckarente, minutes de Prévérauld^ notaire à 
Angoulême.) 




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us ANCIENNES PAI^OÏSSES 

DOCUMENT^ INÉDITS 

WÊKti^tnÉB kVX ABCBIVM DB L'hATKL DM VILLV ]/Alf<IOOLAiia 

M. ÉniiB mum 



sans quelque intérêt pour TobservateiUTt P)I09^ pron 

imA m^\m â» )» ^mi^ kamim» o^ «« ffombio^ot» se 
1^ j^Fé^^M 09ijâjiQt9 tes pjaifl» jMsUftî^» -r- j'w parle à 
iàs^^(mvi^m^^ jtmnte 4aii&]£w i^^sj^^ofie laimUAi», 

pour l'histoire de notre pays ; l^wenliiçK^ d'un fait UiSn 

trn^^ pi^^ft^C ■'m vmVimtFmée p^ la pium^anii- 

nairement hâtiye d'u^ i^étj^fitdHF ecQlési^iqi^,. frr ue^ 
notice rapide ou le récit d'un événement relaté avec soin, 
en voilà quelquefois assez pour apporter la lumière siu* 
im point obscur du temps passé. 

En classant les « cahier» * ^^ anciennes paroisses 
d'Àngoiilême déposés auz Archives municipales, dont 



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— 172 — 

la garde m'est confiée, j'ai relevé un certain nombre 
d'actes et d'annotations écrits par les desservants. 

Nos recherches remontent donc au delà de 1789. 

Qu'ils fussent tenus par des curés ou par des pasteurs, 
les « livres paroissiaux » n'étaient pas particulièrement 
bien tenus : on le constate chaque jour; les scribes des 
mairies ont aussi leur large part des étrangetés que l'on 
trouve dans les registres de « l'état civil » ; depuis quel- 
ques années on a pourtant pris des mesures de précaution 
pour assurer l'enregistrement correct des intéressés. 

Ce n'est pas pour satisfaire à telle ou telle préoccupa- 
tion de l'heure actuelle que je publie certaines pièces 
originales ; ce n'est pas non plus par esprit de satire : il 
y a des gens de « bonne foy » sous toutes les oriflammes, 
et l'homme s'est toi\jours montré partout avec ses haines, 
son orgueil et ses passions. 

J'iabomine l'intolérance d'où qu'elle vienne : les tyran- 
nies icatholiqùes et les cruautés huguenotes doivent faire 
également horreur; le juste soufire de savoir que Dieu 
sert de prétexte à des intrigues poUtiques, — à des 
guerres civiles. 

C'est donc uniquement pour l'étude des mœurs d'autre- 
fois que plusieurs de ces notes pourront être intéressantes. 

En prenant copie des pièces suivantes, dans mon tra- 
vail de révision des « vieux papiers », — travail long et 
fastidieux entre tous, — j'ai donc eu la seule pensée de 
fournir des documents inédits aux « curieux », — conmie 
on disait au siècle dernier. . 

Les gens d'étude nous sauront peut-être quelque gré 
de leur avoir épargné certaines recherches. 



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SAINT-ANTONIN. 



L'ÉGLISE SaintrAntonin, proche du château, — « mai" 
son du Roy », — eut TégUse Saint-Vincent pour annexe(l). 
Elle datait de Tépoque romane, probablement de la 
seconde moitié du XIP siècle. Son entrée principale 
était place du Château ; sa porte latérale se trouvait 
sur la rue actuellement dénommée « rue du Marché » ; 
les vantaux de cette soUde porte sont encore intacts. 
On avait accès dans la nef par un escalier établi sous le 
porche. Cette égUse me paraît avoir eu une petite crypte 
dont il resterait quelques vestiges; dans la cave de la 
maison habitée par M. François-Cropte on en voit encore 
un pilier massif à demi enterré. 

Pendant plus de cinq siècles, cette paroisse .comprit 
de vastes terrains faisant partie des dépendances consi- 
dérables et inutiles du château. 

(1) Cette église Saint-Antonin était bàcie sur remplacement occupé 
actuellement par la maison de modes et lingerie de M. François-Cropte, 
dont renseigne porte cette appellation commémorative : A Saint-Anto- 
nin. Je renouvelle à M. François mes remerciements pour son obligeance 
de m'avoir permis de visiter sa maison et pour les renseignements qu'il 
a bien voulu me donner. Cet honorable négociant possède une statuette 
de la Vierge, en bois peint, d'un seul bloc, d'une hauteur de soixante- 
dix centimètres, et qui passe pour avoir orne un autel de Saint-Antonin. 
L'Inventaire minutieusement dressé par les commissaires municipaux, en 
1791, n'en fait pas mention. 

L'église Saint-Vincent, comme a pris soin de le noter Eusèbe Castaigne, 
était située ^u coin du Parc et du boulevard Desaix. 



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Nous n'entreprenons pas Thistorique des douze pa- 
roisses du vieil Angoulême (1); néanmoins il n'est pas 
hors de page de rappeler que le curé de Saint-Antonin 
recevait 250*^ pour son service de la Compagnie des 
Invalides casernes au chât^u. Beaucoup de ces Inva- 
lides étaient mariés; leurs noms, en grande partie, sont 
inscrits dans les registres de leur paroisse; ils sont 
accompagnés de sur^pi^^ significatifs et tels qu'en choi- 
sissent d'ordinaire les « librettistes » d'opéras comiques. 

Voici « pour mémoire » quelques-uns de ces noms de 

ï^gr«t; ■«? Pi.eFrô 4, LaFjl^mp>.Q| — Cartier 4- 1-* Joie; -» Senaç 
4. La Jei^nesse j —J^Et-Jan d. Sans-Quartier j — Pocquet d. L4 
Fleur j — Lejuge d. Va-de-Boa-Cœui ; — Le<jui!le d. LaBoaté; 
•V- Bouvet d. La Rose; • Femer d. La Doueear; ^i*- fliibauU d. 
PasaepwtoMt; » «afia le eauti^i^ d.9 17^^ élQit Qui}JAM9l9 9ftVM 

Les Dames de VVnion ckif^èHemne âdmjeurèF^t lon^n 
temps daBs oette paroisse à partir de }697 i^rât)B; aut» 
paravant elles résidaient d^ns les paroisses Saintrjeaa 
et du Petit-SainMJybard. 

Ij'abbé Yver, qui a rédigé et s|gné plusieiv*s « actes » 
ci-^près rapportés, a été curé de Saint-rAntonin p^^ant 
une longue période. On voit qu'en l'année 1728^ Jean 
Yver, curé de Touvre, maria sa sœiu* Marie-Rose à 
Pierre Texier, marchand de la paroisse de Magnao- 
Sur-rTouvre, dans l'église Saint- Antonin; ce même Yver 
devint la suivante année curé de Saint-Antonin. 

Le curé Jean Yver était d'une bonne famille bourgeoise 
àmX plusieitfs werobreg ont feit partie du Corjps-de-VillQ 

aXi Qft le» rapp.eUe ici ; Saint-Jçap; Petit-Saint-Çybardj Saint-Andr4; 
Saint-Antonin; Notre-Dame de la Peyne ou dçs Peines^ ^otre-Dam^ 
d$ BiBAuU^i)^ g^pt-Pç^tilj, Saint-Martial j,§fti9Jt-4»895«J §WïiHap<J9^; 
Saint-Martin; Saint-YftôU^n'lfr'y.UI^/ 



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— 199* 

y oîïf éû dfoit de cité. 

Voici UD: paragraphe du Mémoire sûr ta ÙénéràlUé 
de Limoges (16Ô8) qm les coneerae : 

< f] n'y a point dans la province d'ÂngouYnois d'ouvriers qui 
se distinguent pour les arts qu'un horloger nommé Yveri dont les 
montres sont en grande réputation d'ans tout le royaume ; son 
p/èi^' éifât dùés^ frèsf hàhUé, et il à iÈotoftttê son métier à plusieurs 
de ses enfan'É ^tii se éàUi é^lts à Saintes, Blois, Poitiers et tra- 
vaillent fort bien (1). » 

Le curé Ttesif^ ^m «>mp^% ée!b ptotestal^ daa# M 
ùiâaSiBf s'Mt CerVîfK^iur recouvrir Uft « eMM Wf «— «ekti 

« défiances soient faittes à touttes sortes de persoimet» 
€ d'iEgurier, frapper ny jetter des pierres aux particuliers 
€ fisiisaat profession de la religion pretanduo reformée 
« allaÀt aux exercîèfiesde tewr leligion^ soubs les pejrBM 
4 potîêfati pat léâ ediefte et ddâa^ationâ^./... p 

€ ÀD P»R?âTl7AH BÀt M^^ORIÀM. 

€i,eÛ6 septembre Ï?l8 est iècéiè ei a esté entera dihs ta nef 
de notre Église, à l'entrée du chœur, IL. Jeanet-Jean de C'ressé, 
lieutenant de ta Compagnie dfes tiïvaii(fes en garnison au château 
royal de cette viffe, d'ans ma paroisse, âgé de soixante ans, après 

^) Bi» im^ tnf * kiew Mr«»t» Yvëhv ih^ Ke>Io|^ »r rémàtM parofitfi» 
S«iÉi-Afttonifti -^ Bb IW vivait Prtfngoie Yvev^ marohaBd horloger.* "«» 
Le d$ juin 172^ demeitelle Marie Yrer ^ousa J^érôme Yalletean , sieur 
de Chabrefy» paroisse de La Couronné. — Le 25 févvi^ 1732, mariage 
de « î'ierre Vver^ nouveau 6on^ertl de fa j^aroisse âaint'-JXïchef dé 
SàîotêSf àveé SùfSâàne Vyer; anéîenné cathoffqite ». — Lé iO' j^âlôt l7^ 
îtHtt ël^feifrefle flfoi^ii & lSàiiit>'Ai3[toYrîn é leM' t«%r, di^ ôïlfô^y, fitS" 
légitime de Pierre Yver, aussy m' orloger, et Meùrïé QIA% vétt^-inb i*^ 
Maror Yvéf^ «èlM^ j«^ eMe^gen^ » 

(2) n 8*agit là d*ane copie sur parchemin de T'ordonnance de 1680. 

Métti ta^ Mv Viotel^ B^eemi e» parM; dô rlfeto^ dMii e« «VMHi^fK 
piwrtrJiMil» €fe ^jAf^oitoMr f S^^V &V»* et KV»* iîMet^ < 
ment à la page 213 de cet ouTNvetj 



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— 176 — 

avoir reçu les sacremens; et je l'aj enterré gratis, sans rien pren- 
dre pour mon honoraire, selon Tintention de la Ck>ur marquée par 
son arrest du 24 octobre 1716, qui m'accorde par an deux cent 
cinquante livres pour tout dédommagement et pour Tadministra- 
tion des sacremens aux soldats, invalides et prisonniers aud. 
château. En foy de quoy j'ay dû signer dans ces registres pour 
servir et valoir ce que de raison. 

« Fait à Angoulesme, les susd. an et jour. 

< [ Signé : ] Lb Long, curé de S*-Antonin 
d'Angoulesme (1}. » 

On trouve une longue note sur M"*« Thérèse de la Forest 
de Monpensier » , fondatrice des Dames de l'Union chré- 
tienne, registre de Saint- Antonin, année 1718, 3 avril; 
le 15 juin de cette même année, acte mortuaire de cette 
dame. 

« Le seize mars mil sept cent vingt deux a esté enterrée dans la 
nef de cette église paroissiale de S** Antonin Marthe Bainjammain, 
âgée de dix-huit ans, nouvelle, qu'on dit bien convertie, fille de 
père et mère du lieu de Villefagnan, laquelle leur fut ôtée et mise 
pensionnaire il j a huit ans, par ordre de la Cour, chez les Dames 
de rUnion chrétienne, après n'avoir pu luj administrer que le 
s* viatique et l'extremonction, le 13 mars 1722, et elle mourut le 
15 dud. mois, dimanche matin, sur les cinq heures, chez lesd. 
Dames. 

< [Signé :] Lblokq, curé de S*-Antonin 
d'Angoulesme. » 

< Aujourdhuy dixhuit may 1726 est morte dans une prison du 
château de cette ville damoizelle de La Ck)ur, de la paroisse de 
Villefagnan, mise en prison par lettre du petit cachet le 4 féurier 
1720 accause de la religion ; laquelle ditte d"* de La Cour a refusé 
de se coAuertir à la religion catholique, apostolique et romaine, et 
par conséquent a esté priuée des sacrements de léglize et priuée 
de la sépulture éclesias tique, et a esté enterrée dans le parc dud. 
château le même jour. 

< [Signé :] YuBB, curé de S*-Anthonin. » 

(1) L'abbé Le Long et Tabbé Yver tenaient fort bien leurs « papiers 
de mariages, baptesmes et enterremens >; on doit rendre la même ju»> 
tice â l'abbé Rossignol, leur prédécesseur. 



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— 177 — 

€ Aujourdhuy 7« mars 1728 a esté enterré et est mort le jour 
précédent Jacob Babault, auocat au parlement, encien lieutenant 
de rélection de [...]ontreuil, prisonnier par lettre de cachet au 
château de cette ville. Led. enterrement fait par moi soubsigné. 

< [ Signé : ] YuBR, curé de S*-Antonin. > 

€ Aujourdhuy 24^ nouembre 1734 a esté enterré dans légliza de 
S*-Anthonin d^Ang™' messire Jean-Baptiste Seguier, marquis de 
S*-Brisson, mort le jour précédent au château de cette ville, où il 
es toit détenu prisonnier par lettre de cachet, après auoir reçu 
tous les sacrements. 

€ Led. enterrement fait par moy curé soubssigné. 

€ [Signé :] YtJER, curé. > 



€ POUR SERVIR DB uéMOlRE ▲ MBS SUCCESSEURS. TUBR, CUR]&. 

• 

€ Le 5 janvier 1737 est mort à léuéché illustrissime et R. Cy- 
prjen Gabriel -Benard de Rezé, éuéque d'Angoulême, âgé de 
89 ans ou enuiron. Il a esté exposé trois jours dans sa chambre 
tendue à noir où onauoit dressé trpis autels sur lesquels on disoit 
continuellement des messes pour le repos de son ame. Le 7 dud. 
mois il a esté enterre sous la lampe douant le maltre-autel de 
léglize cathedralle de S*-Pierre auec ses ornements, mitre, bague 
et crosse. Messieurs les curez de la ville et fauxbourgs furent 
priez de la part de M" du chapitre d'aller en corps chanter un 
libéra dans sa chambre, où ils allèrent une heure auant qu'on 
commençât le conuoy qui se fit de la manière qui suit : 

< Les PP. Capucins commencèrent la marche précédez des 
confréries de Smacques et du S*-Sacrement; ensuitte les PP. Mi- 
nimes, les PP. Cordeliers et les PP. Jacobins ; puis marchoient 
les douze croix des douze parroisses de la ville et fauxbourgs portées 
par des clercs en surplys, M'* les douze curez en estole noire pré- 
cédez par leur clergé et M'* les chanoines. Le corps du deffunt 
fut porté autour de Tisle appelle vulgairement le canton de S^- 
François par six curez de la ville et fauxbourgs en estolle noire ; 
quatre chanoines portoient le coin du drap mortuaire. Ensuitte 
marchait M** de Villognon, gouuerneur du château, précédé de 
ses gardes ; M'* du présidial; M' le maire et M" de l'élection. On 
arriua ainsy à léglize, qui estoit toutte tendue à noir auec des 
escussons où estoient grauées ses armes. Le corps fut déposé sur 

23 



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— 17$ — 

un espèce de mauzcxlée éleué de trois marches couvertes de draps 
poir et illuminées de plusieurs cierges! La grande messe fut 
célébrée par M' Birot de Brouzède ; chappiers. M' Thinon et 
M' Tripn ; diacre, M^ Chausse, et sous-diacre, M' Cazaud. On y 
distribua les offrandes qui estoient des sous marquez vallants 
deux sols. Toutte cette pompe qui auoit commencé à onze heures 
fut finie à une heure et demie. Les six cierges qui estoient sur le 

grand autel estoient de deux liures » [deux lignes illisibles 

par usure]. 

— « Aujourdhy 29 j uillot 1754 a esté baptizée^ et est aée le jawr 
précédent en cette paroisse damoizelle Henriette-Lucie-Marie- 
Emilie Gazeau de la Brandanière, fille naturelle et légitime de 
haut et puissant seigneur messire Jacques-Louis-François Gazeau 
de la Brandanière, cheualier, seigneur baron de Champagne, et de 
haute et puissante dame Henriette-Angélique-Lucie Foucher de 
Circé, ses père et mère, de présent en cette ville d'Angoulème. 
Ont estez parrain et marraine haut et puissant seigneur messire 
Henry-François-Mathurin Foucher, cheualier, seigneur marquis 
âe Circéj et haute et puissante dame Anne-Marie- Angélique de 
Beslay, absents et représentez par Jacques Binche et Marie Fo.rest« 
panures mandiants, qui ont déclaré ne scauoir signer. Led. bap- 
tême fait par moj curé en présence des soubsignez. 

€ [Signé : ] P. Dubois. — Estienne Allemand. 
€ J. YuER, curé de S*-Antonin. -r Jacques 
Louis-François Gazbau db la B^andanièrb 
DE Champagne. » 

— GpAndillaud, président au tribunal en 1687, était 
marié à Julie-Charlotte de Galard de Béarn. (Voir regis- 
tre de Saint-Antonin, baptême de Julie Brun, dont Julii3 
de Galard fut marraine, numéro d'inscription 14^.) 

— Le major du château 'était, en 1754, « messii» 
Ambroise-Félix Choumin de la HauUe ». 

— Les prisonniers anglais détenus au château purent 
pour confesseur « le s^ Corneille Mollony, prêtre irl^an-^ 
dois et ausmonier de la confrérie de SWacques 3^, djé- 
cédé à rage de tronte-cinq ans. (Voir l'acte du 21 no» 
vembr-e 1757.) Plusieurs prisonniers s'étaient convertis 
à la religion catholique. (Voir même registre.) 



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— 1^79 — 
— Les curés de la paroisse de Saint-Antonin : 

< Le s' Nesmond, curé en 1600; 

€ Le s' Guillerand a succédé au s*" Nesmond en 1632 ; 
€ Le s<^ Rossignol a succédé au s' Guillerand en 1651 ; 
€ Le s' Lelong a succédé au s' Rossignol en 1704 ; 
« Le s» Yuer a succédé au s' Lelong en 1723 ; 

< Lé s"*" Lâ'uialîe' a succédé àù s' Yuer en 1772, le' quinze jan- 
vier; 

€ Le s' Bediou a succédé à M' Lauialle en 1775, le huit juin. » 

Écrit sur le folio P' d'un cahier comprenant la «Tàbte' 
StèàÈàplèmeé, Mariages et Enterrements distinguez par 
année; sbavoir des baptêmes depuis 1650, des mariages' 
ôt^éiiterremènts depuis 1700, trez commode poui' troiiVet* 
llr'ômptemëM' les actes dont on a besoin/ » 

Certains actes fourniraient chapitres à. « romans: 
d'aventures » ; il en est jusqu'à cent que l'on pourt'ait 
citer; relevons seulement celui-ci : 

« Aujourdhuy 13 aoust]758 a'esté baptizé, et est né le lOdiidit 
mois et an Lo^is Saussure, âls naturel et légitime de Georges, 
Saussure de Verdonnet et de Catherine Théuenon, de la ville de 
I^ion^ ses père et mère. Ont estez parrain et marraine messire 
PKiliberi Louis Orry, cfieualier, comte de Nogent et de S*-Geran,, 
soigneur de Fulvy, La Chapelle, Maçon, Marnay, Mereuil et 
autres lieux, 'conseiller au parlement de Mets, représenté par Lau- 
rent Airh, son valet de chambre^ et dame JuUie de Morel de Cor- 
mainville; en présence des soubsignez. Le présent acte a esté 
dressé suiuant la déclaration do lad" Théuenon, qui nous a dit 
êVre' mariée auéc ledit Gérges Saussure, marchand à Lion, 

€ [Signé :] Orry *db Fdlvy. 

€ ThIBAUD. — MOREL DE CORMBN VILLE. 

< Yuer, « curé de S*-Antonin. > 

On trouvé plusieurs actes d'abjuration de dames et 
dèmoisèlïôs pensionnaires chez les Dames de VÏJnion 
ch^éCiennel 



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— 180 — 

II. 
SAINT-PAUL. 

VoUiA certainement la paroisse de Taristocratie, de 
la société policée, raflinée d'Angoulême — au temps 
passé; c'était le canton des « personnages de consé^ 
qvence », gens de robe, financiers. 
. Saint-Antonin groupait les fonctionnaires de Tordre 
militaire, entre autres le Major du château, le Lieute- 
nant d'Invalides, — et, dans Tordre civil, des officiers 
divers; c'était .le quartier où la cape et Tépée tenaient 
surtout le haut du pavé, en apparence unies, mais 
gardant bien leurs distances, chacun étant jaloux de 
ses prérogatives. 

A Saint-Paul dominaient la plupart de ùos « hauts 
et puissants seigneurs » terriens, le dessus du panier 
de la noblesse locale : les Villoutreys, les Patras de 
Campagnol, les Guez de Balzac, les Girard, les d'Ar- 
gence, les La Ramière, les Nesmond 

C'est dans cette paroisse de Saint-Paul que la reine 
Marie de Médicis et la reine Anne d'Autriche reçurent 
l'hospitalité ; c'est là aussi que séjourna le roi Louis XIV. 

La partie la plus intéressante, pour nous, des livres 
paroissiaux de Saint-Paul se compose des actes relatifs 
à la famille de Balzac et au séjour prolongé de Marie 
de Médicis ; ces documents ont été publiés par M. Eusèbe 
Castaigne avec son soin habituel; on les retrouve dans 
ses précieuses Recherches sur Balzac et dans ses 
Entrées solennelles dans la ville dCAngouléme. 

Les églises n'avaient pu se relever, jusqu'à notre 
époque, des ravages causés par les « guerres religieuses » . 
L'église Saint-Paul, au XVIIP siècle, était notamment 



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— 181 — 

délabrée; rhumidité y portait des dommages mentiomiés 
dans des procès -verbaux d'inventaire de 1765-1768, 
déposés aux Archives de la ville. Son mobilier était fort 
modeste. Aigourd'hui il n'en reste plus qu'un arceau à 
pointe ogivale et trois contre-forts qui font partie de 
la miu:aille d'une maison; la nef a été transformée en 
écurie 

Année 4775. — € Le trente dud. mois de mars, Brunet, sacris* 
tîa de la paroisse, m'a porté une bourse neuve servant à mettre 
le oorporal, qu'il m'a dit avoir été donnée à l'église par une 
dame de cette ville qui n'a pas jugé à propos de se faire connoltre. 
Laquelle bourse est d'un Condé (?), fond blanc avec une bordure 
à l'éguille en soye verte et rose et quelque peu d'or et d'argent, 
garnie ainsi que la croix d'une dantelle d'or fin à deux faces et 
doublée d'un tafetas blanc, le tout très propre; laquelle bourse 
j'ai remis audit Brunet pour qu'il ait à la représenter toutes les 
fois qu'il en sera nécessaire pour le service de l'église.» [ Mémoire. ) 

— € Le douze dudit [décembre 1776], M' le curé, M'Loreau et 
moy, conjointement avec M"* Mioulle, avons échangé au s' Peu- 
chaud, marchand juif de la ville de Bordeaux, qui est venu ici 
pour les foires, savoir la chape vieille et usée ainsi que le voille 
qui servoit à donner la bénédiction et autres exercices divins, 
avec deux anciennes chasuples hors de service, pour deux aulnes 
d'une étoffe fond blanc à fleur en or pour faire le chaperon et les 
hors froid d'une nouvelle chape, à raison de douze livres l'aulne, 
ce qui monte en tout à soixante livres, cy 60 ^. » 

Année 4776, — € Le quinze août, il a été donné à la fabrique, 
par une personne de cette ville, un devant d'autel et une robe 
pour la Bonne Vierge, et destiné pour le même autel; laquelle 
robe et devant d'autel est d'une papeline mordorée à petites rayes 
blanches ; le devant d'autel garni d'une petite danteUe fausse en 
argent ainsi que le voile de la Bonne Vierge, et le tout a été remis 
le même jour entre les mains de Brunet, sacristin. > [Mémoire, j 

— «Ledit jour [18 février 1779], reçu du Père Chatelard, 
gardien des Capucins, la somme de quinzelivres, pour deux aulnes 
de satin qui avoient servy à la chape de satin vert pomme que 
Ton a fait faire à l'église et dont il s'est accommodé pour un orne- 
ment qu'il avait à faire faire, cy 15^. » 



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JaMéB'4Tf9. — 4f Eé SIX mars- jiâyé au sieuf BbûlPi^ebîg, P^îïi^.' 
lar tfcmimcrdf cinquante trois liTrès deux sols, pour avoir dëcntsité' 
tous les tableaux de Téglise, aToir doré le tableau du grand'hautel 
et' les deux autres autels collatéraux, ainsi que la croix et la 
Ikrdpe et auttè's fournitures, le tout porté sur sa quittance deice" 
jiJtir, oy .................... /. 53^ 2^. i? 

Année 4780. — « Le trente dudit [juin], donné à Brunet [sacris- 
tain] quarante cinq sols pour avance par luy faite de pareille 
somme en l'achat de fagots pour le feu de la S*- Paul, cj. 2^5*^.» 

-^V Ledit jour dôriiié trois" liVrés aux tambours et dfretf'quî'ont' 
Afco'mpâgilé au ffeii de la S*-Paul,'C3r • '. . . 3'**'. >' 

Anmaé 178S. — € Le huit janvier 1782; j'ay vendu à des juifs oV 
marchands-étrangers, logés chez Bardy , d'anciennes £rang«sVgKlôns~ 
et dentelles d'or et un vieux devant d'autel d'un retour sizeléhow 
de service, le tout la somme de cent vingt livres,- cy. . . 120^. >*^ 

Année 4782, -^ «' Le 29 dudit mois de juillet, remboursé à 
Vt le curé la somme de cinquante sept livres, savoir : trente six 
livres pour Tachât d'une ro'be satin blanc, brodée en soye, qui 
a été' employée à Mre deux petits devants d'autel; douze livres 
pbur- une jupe 'de' damas nofr destinée à faire deux autres pétitî" 
devants d^utels;' trente sols pour quatre petits crucifix q&*il a* 
acheté pour placer au^ différents petits alitels de l'église, et les- 
septlivres dix sols pour se dédommager des frais d*an prieiDieu* 
qu'il' a fait placer dans la sacristie et qui lui revenait" à' près de 
qniiize livres, cy .'..... ;...'........ 67 ^. »^ 

— ^ c Le 15* septembre, reçu douze livres, pour l'ouverture 'de 
fosse et droit de sonnerie, à raison du déceds de M' Thomas Sul- 
ton, comte de Clouard, décédé à l'auberge de la Table royaîle de 
cette ville le treize dudit et inhumé cejourd'huy dans le cin^e- 
tière & cette paroisse, cy 12 '^ ». 

Année' 4i»8\ — Vltf' Henry Second (1) étant Vsindîc fâbVfcien >. 
— € Le 29 mai, aux tambours pour la procession ^*^.^ 

Awnde 4T8^, -^ c Le 19 mai, payé pour taifibôurs e^ torches à la 
prooession. ; , 3^ 12^. > 

(Lte'rt^stre VàSus^tfàTahtiée 179Ï; àla daté d'til6juilïét.') 
(})'lfti ascendant de-M. Albéric SecokiH^ 16 Ihéékfeûr' bièif cbtlàV: 



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--MB — 

m. 

AffjK trôk Âècles dermens, la ^roîssô fisâst^AnM 
était éviàeament la plus étendue d'Ângmilâifôetlaptus 
popuk^ise aussi. 

C'était la paroisse des « bonnes gens » : les paisibles 
bourgeois, les officiers judiciaires du bas ordre> les pra-^ 
tideos, les procureurs ou « hommes de lois », lesmar- 
ebands aisés du p^t oommeree, -^ ^fuelques drsqp^s, 
hôteliers^ chaasseti^rs^ («rfèvres, fondeurs, ckandéliêm 
et droguistes, — y avaieat, pour la plupart, fenêtre «ir 
nie^ Un ou deox soms de belle origine, égarés dans cMté 
foule de membres du Cc^psnie^Ville, de « robins >6t ^ 
commerçants, -^ puis c'est tout. 

Les maisons se trouvaient déjà & rangs serrés dans 
eette paroisse oà les terrains vagues n^existaient pas, «— 
au se pressait une population laborieuse et ménag^^. 

D^pu£3 une vingtaine d'années, les maisons qui longeurt 
le rempart des Prisons ont changé d'aj^)ect ; les xxmfi^farue* 
tiens à toits aigus ont fait place à des modernes, mobis 
pittoreiaques^ mais plus confoHcMes. U y a tit^s qwbrts 
de siècia, ko rues du Cheval^^anc et o^1;ame6 autres 
n'(éteient Jat^bitéos^^ue par d'honnêtes eonuKierçairts. Les 
persoAn^s i»âifamées se oaduaient dans des maisoû* 
qeitas itessas» dont quelques-unes bordmt encore les 
r^^pqrts du N^ord et de Beaulieu. 

Oe quarti^ Sain1>*André formait le point central des 
affaires de la ville; la rue de Genève était la principale 
artère d'AngOulême, L'entrée par la porte du Palet était 
fort passagère; c'est par cette porte et celle de Chandos 
quâ les porteurs d'eau, devenus légendaires, commen- 
çaimt leur distribution aux habitants privés de puits; 
cf est là que la corporation importAnto des bouchent an* 



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— 184 — 

goumoisins tenait ses assises : les Yrvoix, les Mallat, les 
Courtaud, les Merceron et d'autres encore, — dont les 
fils exercèrent pendant près de trois cents ans la profes- 
sion de leur père, — possédaient dans la paroisse Saint- 
André leur résidence et droit de banc à « Fancienne 
halle », construite vers 1450 par « le bon comte lean >. 

Jadis, la « maison commune » faisait partie de cette 
paroisse; plus tard, lorsque la mairie fut transférée de la 
rue — actuellement — Henri IV dans un local de Tancien 
couvent des Jacobins (1), elle en dépendait encore. 

Dans le voisinage, sur les limites extrêmes de Saint- 
Antonin et de Saint-Paul, la maison de M. de Saint- 
Simon tranchait sur l'ensemble des constructions vul- 
gaires et comme bâties d'après un modèle banal. Cette 
« maison Saint-Simon », bien délabrée aujoiu^d'hui, se 
faisait remarquer par son architecture élégante, otL grim- 
paient, de la base jusqu'aux pignons, des sculptures fort 
agréables et dans le goût original de la Renaissance. 

On ne sait pas grand'chose sur cette « maison Saint- 
Simon » ; mais il est probable que le « fonds des notaires » 
déposé aux Archives départementales nous réserve des 
données certaines et sur son premier propriétaire et sur 
l'architecte qui la fit dresser. 

Cette maison, taillée en bossages, ciselée dans le 
goût de l'allégorie si chère au XVI® siècle, n'était pour- 
tant pas un chef-d'œuvre du genre; — son luxe n'offrait 
rien de très délicat ni de bien artistique, à parler franc, 
d'après ce que nous en voyons : ses lambris sont assez 
vulgairement façonnés, les peintures en sont détes- 
tables et, à part les deux vitraux (2) qui décoraient une 

(1) Le dernier prieur des Jacobins fut, en 1790, J.-B. Fardel ; le Frère 
procureur, Marc Mathelon. 

(2) Ces verrières ont été offertes au Musée archéologique, en 1877, par 
le propriétaire actuel de cette maison, l'honorable M. Âmédée Nouel, 
maire de la commune de La Couronne. Dans un entourage d'ornements 
et de grotesques de la belle Renaissance, ces vitraux sont chargés des 
armoiries de la famille de Saint-Simon. 



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— 185 — 

petite chambre, on n'y trouverait, à l'intérieur, aucun 
morceau digne de l'attention d'un amateur éclairé. 

Néanmoins, grâce à son style et à sa noble tournure, 
elle devait paraître comme un palais dç grand seigneur 
rehaussé par le voisinage du vieux château et du sombre 
Châtelet. 

En attendant la découverte d'actes plus intéressants, 
voici un renseignement que j'empnmte au procès-verbal 
de l'assemblée de notables tenue à Angoulême le 24 de 
juiUet 1771 : 

< M. de la Gravière, maire, a représenté qu'y aiant eu une or* 
donnance du Roy portant que daos chaque Tille du royaume les 
caTaiiers de la maréchaussée seraient casernes» et les officiers 
municipaux autorisés à choisir et à procéder au bail de leur lo- 
gement, concurremment avec le subdélégué du commissaire de 
parti ; qu'en exécution de ladite ordonnance, choix ayant été fait 
de la maison appartenant au comte de S^-Simon, à raison de quatre 
cent livres de ferme et de payer en outre les dixième et vingtième 
dont ladite maison peut ou pourra cstre chargée,, il demandait 
que M" eussent à indiquer le jour pour passer ledit acte ou à 
l'autoriser seul. 

€ La matière mise en délibération, il a esté arrêté que ledit &' 
maire passerait l'acte de ferme de la maison dont s'agit aux clau- 
ses et conditions ci-dessus établies. 

« [ Signé : ] Lagravibrb, maire. — Robik. — Gazatto. 
— Cairaud. — Lb Glb&c. — Lbclbac, 
chanoine. — Emanuel Sjlzbrjlc. <— Jou- 

BBRT, d' m*n. — LaUBBRT. — GRjLSSAC, 

secrétaire. » * 

Le bail de cette noble maison transformée en caserne 
de gendarmerie a pris fin avec l'année 1776. 

C'est ainsi qu'au XVIIP siècle, la note réaliste tient 
lieu de la ballade charmante. 

Voici un trait des mœurs du « bon vieux temps » : 

A la suite d'un sermon du P. Bridaine, qui prêchait 
sur le « pardon des injures », tous les fidèles rassemblés 
dans l'église Saint* André s'y donnèrent le baiser de paix. 

24 



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— IW — 

Beauooi^) de mërés^ m'assura-tMm^ n'avaient pas aiMné 
ce joUr-là leurs filles pour entendre l'éloquent orateur. 
Je tiens ce fait d'une personne absolument digne de 
foi et qui l'ayait ouï raconter par son aïeule. 

EPÛS BNGOLISMBNSIS. 

Décembre t$i4. -^ t Ld vingt siï fuàt iDhhièé ft> P« M^^ Ânt. 
âe La Roehefottcaud ^ euesque d'Ang^^* ^ on milieu du vœur de 
S^-PierrOi tout deuant son siège ^ auec grande solennité. » 

€ Nâ que le 28 may fust reconcilié le grand coemîfièifé dé H^-* 
André quod fuerat pollutum per illicitans et nimis t»pè in eo itera- 
4ant seortorUi cohàbiiaiinnèB, Et le lendeinaili iiittliâ ik&tâj éë la 
Pëntecoste fust aussy réconciliée là chajTpellè 8*-Àq66 et 1^ 
•œmytière y joignant deuant Teaglise susd. propbanée elpolliiéQ 
de|)iii8 l'An 1630, à cause de la contagion qui àuolt oonli^Bt 
quelques gens de 8*y retirer, le tout par M' le ^ùYé à oie eotefiiiff 
(>al' M" les grands vicaires du diocèse* » 

4 Le vingt huictiesme jour de décembre mil six dentz quarante 
et ttois a décédé en sa maison, paroisse du Petit-S*-Cybard de ceste 
Ville, M' M** François de Nesmond, p*'*, fondateur du conuantcles 
tilles du tiers ordre de S -François, escuyèr, sieur des Courrades, 
et a esté inbumé le lendemain, jour des Innocents, en la chappelle 
àud. cônuaht, parroisse de S*-André d*Ang"«, Penterrement faict 
pat' M' M'« Claude Girard, curé dud. S*-André. > 

(Extrait du Registre tenu par M' M" Claude Girard, officiai et curé 
de Sorni-André, 1634-1669.) 

GLOOHB DE SikiNT-ikKDRâ. 

< Le vingt et neufiiiesme auril mille sept cent quinze nous 
auons fait les cérémonies de la bénédiction de la clocbe moyene 
de S*-André {l)f pesaàt quinze eent einqUfente littrefix À été |>a»rldn 

(1) On sait que la grosse cloche de Saint-André est «la cloche de lavilleà. 

Vôlcî bne note y f^làtite, que j'éfùpntnte au EêgUtf^è MéfHdf'iât èôtf A, 
folio 57, recto, du temps de la mairie de Laiii^t J6uttlaûU« ùfi àkWf* 
vaillant, soucieux du bien public, aussi brave que dësint^eoeé : « PsÛAil- 
letnént en ceste dicte année fut faicte la cloche du reloge de ceste dicte 
f IHé; Iftqtielië poisé ti'OyS mil cBiit quàti^e Vin^ti ^liati'é litiré^, et fiit Mise . 
»6 clocher de S'-^André pour servir de re)dg[ë et dtr dk>ehë pdUf H ville. 
St le dimanche avant la feste de S' André on diot an fui baticée ladictè 



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— 187 — 

Ko^el Arn^ut, 6se«yer, seigaeur de Boue Meré, enolaye de Gara^ et 
autres plaoeâ, coBseiller du Roy et son présideatau siège présidial 
d'Ange, et marraine Magdeleine Cherade, damoiselledeMontbron; 
lesdittes bénédictions faittes par moj vicaire soussigné, présents 
les sousisignés. 

€ [Signé :] Arnaitld. — Marguerite Chbradb, faisant 
pour la marraine. 
4 Arnauld p9 Charras. — M. Sart9,bs. -r- 

B. DB LA LORANCTB DB CHARflAS. -r- 

Gai^dobbrt DB Cqbnaud, '— Barr^uç. 
f Q, Pev;ll^^ani>t, vicaire d^ SS^ndré. » 

€ A la séance ou assemblée du Corps-de-Yille d'Angoulôme 
tenue le 16 janvier 1767, il a été arrêté que pour le passé il ser^ 
payé au sacristain (de Saint-André), tant pour lui que pour les 
sonneurs, vingt quatre livres, et qu'à Pa venir, àcompterde ce jour, 
on lui donnera par an pareille somme de 24 livres, à la cbarge 
qu'il sonnera ou fera sonner cent coups à neuf heures du soir 
pour annoncer la retraite (1) pendant les mois d'octobre, novem- 
bre, décembre, janvier, février et mars, qu'il sonnera aussy ou 
fera sonner toutes les fois qu'il en sera requis, pour choses rela- 
tives au Corps-de- Ville, et qu'il ne pourra rien demander pour 
l'entretien des cordes. » 

(Registre des Délibérations.) 

H I^e on^iesme juin niil sept cent quinze a été l)apt|sé ^^M^ 
)6g.lisQ 4^ S'-André Claude Tournier, £ls nati^rel et lôg^ttime 4^ 
Pierre Tournier et de Jeanne Constantin. A été parrain Claudg 
Corneille Mahonct et marraine Jacquette Croiset, prefens lef) 

« [Signé :] Claude C. Mahon. -:rr Jaquet Croisbt. -r^ Mou 
ganus Hao-Mabûx. — ? Maria Caûizbx. » 

« En l'année 1728, M"* les chanoii^es de S*-Pierre in^antè^n^ 
up procès au s' cv^ré de S*- André. 

f Yoicy le fait : 

< IJn chanoine dit dans une maison, en présence du curé d§ 
S*-An(Jjré, ^ue le chapitre étoit en droit et en possession immémo- 
cloche pi^r messire de Bar, prestre et aulmonier de S -Michel dudiç( 
Aq^, et furent ses perrin et merrine ledict Journault et Jacquete BiçQtç^ 
feiavie de siaur J^an de Paris. » 

{illà j'agtsf«i4 14 d« e^Tte-fett. 



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— 188 — 

rialle d'aller chanter la messe dans telle des douze églises par- 
roissialles qu'il jugeroit à propos et au choix du chanoine qui se 
trouue d'hemdomade le premier dimanche de chaque mois, et 
d'être receu à la porte de Teglise par le curé, reuétu de chape 
auec Tencensoir et pour donner un coup d'encens à chaque cha- 
noine. 

< Le s' curé repondit au s' chanoine qu'il n'auoît jamais ouj 
parler de ce prétendu droit nj possession et que le chapitre 
n'auoit jamais été chanter la messe dans aucunes églises parrois- 
sialles le premier dimanche du mois, peut être dans celle de 
S^-André, comme étant la plus commode, après en auoir été prié 
par le s' curé; que M" du chapitre alloient ces jours là dans les 
communautés des religieux et religieuses, et ces dernières les 
faisoient prier longtemps auparauent d'aller chanter la messe dans 
leur église; que cependant si M'* les chanoines Youloient aller 
chanter la messe dans son église il les receuroit par politesse et 
par honesteté à la porte auec de l'encens, mais s'ils le prenoient 
comme un droit qui leur fut deu, il ne les receuroit point. Le 
chanoine à cette réponse se mit en colère et dit que le chapitre 
l'eiigeroit. 

< Le premier dimanche suiuant, le chapitre vient chanter la 
messe ; le s' curé de S*-André ne se trouua point- à la porte de 
Teglise ny aucun prêtre de sa part, pour receuoir les chanoines. 

< Quelques mois après, le chapitre 6t signifier un commitHmtu 
au s' curé de S*-André pour procéder aux requêtes du palais à 
Paris. Le procureur du s^ curé fut constitué, alla au greffe des 
présentations plus de deux mois auant celuy du chapitre, qui 
n'apprit le procès que de la bouche du procureur du s'^ curé de 
S».André. 

€ Le s' curé de S -André demenda aux s" curés de la Tille et 
fauxbourgs s'ils Touloient interuenir dans ce procès qui les 
regardoit tous. Ils répondirent qu'ils n'étoient point en cause. Il 
leur répliqua que la prétention du chapitre s'étendoit sur tous 
les curés de la ville et des fauxbourgs et que l'arrest qui inter- 
uiendroit seroit commun. Ils dirent qu'ils vouloient un billet de 
guarentie que ce procès ne leur couteroit rien de quelque manière 
qu'il feut jugé. Le s' curé de S^-André leur donna comme ils le 
voulurent. Ils interuinrent ensuitte, et soutinrent que M''' du 
chapitre n'étoient jamais venus chanter la messe dans leurs églises 
le premier dimanche d'aucun mois et qu'ils s'étoient informés 
s'ils y étoient allés du temps de leurs prédécesseurs; que les plus 
anciens de chaque parroisse auoiçnt dit qu'ils n'auoient jazni^s 



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— 189 — . 

vea chanter la messe ny venir en procession le premier dimanche 
du mois. 

€ Le 4 aoust 1733 est interuenu sentence des requêtes du palais, 
par laquelle il a été ordonné que lesdits s" du chapitre feroient 
preuuesde leurs dits faits dans deux mois, et permet auxdits curés 
de faire preuues au contraire, et M' le lieutenant général de cette 
ville commis à cet effet. Les enquêtes faites, rapportées et commu- 
niquées à M' le procureur général du Roy être ordonné ce qu'il 
appartiendroit. 

€ Quojque M' le lieutenant général eut accepté la commis- 
sion, il ne voulut point attendre les témoins assignés de la part 
des s'* curés. Il dit qu'il falloit s'accommoder auec M'* du cha- 
pitre qui présomptiuement l'en auoient prié, voyant qu'ils ne 
prouueroient jamais leur prétendue possession « Les curés, par 
déférence pour M' le lieutenant, y acquiessèrent, et la transaction 
ou concordat se passa entre M'* du chapitre et M" les curés, le 
14 nouembre 1733, Caillaud, notaire. 

. € Par laquelle il est dit que M'* les curés receuront M'* du 
chapitre auec la chape et encens lorsqu'ils viendroient chanter la 
messe le premier dimanche du mois, en entrant dans l'église; et 
que M" du chapitre feroient mettre deux bancs adossés, de six 
places chacun, dans le sanctuaire de leur église pour y placer, 
commodément et auec la bienséance qui con nient M'* les curés 
et les séparer du peuple, et que les s'* curés dans touttes les pro- 
cessions et Te Deum porteroient l'etoUe. Ledit procès demeure 
éteint et assoupi et les parties hors de cours sans aucuns dépends 
de part ny d'autre. 

< Le s' curé de S*-André a soutenu le procès k ses frais et dépends. 
Le chapitre a payé le notaire qui a passé la transaction ou concordat 
et la grosse qui en a été délivrée audit s' curé de S*-André. 

< La procédure est restée chez M' Préueraud, procureur au 
parlement de Paris. > 

(Extrait du Registre de la paroisse de Saint-André, à la fin des enre- 
gistrements des années 1721-1736.) 

Le curé de Saint-André était alors M. Préveraud (1). 

(1) M. le curé Préveraud avait trente-neuf ans lorsqu'il s'opposa aux 
prétentions de MM. du chapitre. Voici, le concernant, une note inscrite 
au cahier de 1689 de la paroisse de Notre-Dame de la Peyne : « Icy 
c est nne lacune de l'année 1689 presque entière, dont est seulement 
< acte de mariage du 14 février, aud. an. 11 manque ainsi l'acte baptis- 



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— 100 — 

< Le deux marp mil lept cent einqaante-ttroii a été baptisé dasi 
l'église parroissialle de S*- André, Jean-NectorChancel (1), né du jouv 
de hi^r, fils naturel et légitime de Pierre Chanoel, avooat au prési- 
dial de cette ville, et de Jeanne Leblano, ses père et mère. A ^tô par* 
rain M^ Jean Chanœl, prêtre, prevét et ohanoine du cliapitre de La 
Roohebeaucour, gNind«onole paternel, et marainne Antoinette Fro* 
mentin, femme de L&urent Le Blaz^, lieutenant de moair le 1m obi- 
vurgiea du Roy pour l'Augoum*^, ayeuUe matopiiellefl souisif^i^és. 

« r Sign^ : ] Cbancbl, prévôt et chanoine pour avoir le baptême. 

P«TÎT, t- L» BLAJïC.f^ PifTJÎ. pi 

c taire de M' Charles Préueraud, cur^ de S*-André de cette yille, né en 
c mars et baptisé ladite année 1689. » 

A propos du chapitre d'Angoulème, Oervais, Heutenact criminel au 
présidial, t'exprime ainsi dans ses Mémoires sur VAngounuHs ; 

a On recherchoit autrefois a^ec empressement 4 s'établir dans les 
terres des sienrs du chapitre d'Angoulème : la douceur dont ces seigneurs 
upoient envers leurs vassaux, tenanciers et emphytéotes, la facilité qii'pq 
^ouvoit avec eux pour des anoblissemepts de contrats d*acquisition et 
les services des droits iseigneuriaux, et la liberté ayeo laquelle on virait 
spus une semblable domination, e^çjtoiçnt un chacun à s'y ranger. 

« Les c)ioses ont bien changé à cet (^gard dacs les derniers temps. 
Presque tous les anciens membres du chapitre qui conservoient cet 
esprit étant morts, ont été remplacés par des jeunes gens que le zèle 
de la maison du Seigneur enflamme peut-être avec indiscrétion ; on ne 
voit plus que procès dans leurs terres, intentés par leuvy offieiers ou pav 
eux-mêmes pour leurs droits seigneuriaux, et en particnlier pour la 
çtiasse et pour la pêche, dont ils se .moptreat jalouiç à l'eiLO^, Qttelquee- 
^ns 4fif chanoines affectent de se trouver daus les égUses 4^ leorf pa^ 
roisses pour s'y faire porter le pain bénit par-dessus les gentitehQfnpsee 
les plus qualifiés et les personnes de la première considératÎQP, quoioue 
beaucoup de ces chanoines ne soient que de la lie du peuple » 

M. Gustave de Rencogne, à qui l'on doit la publication précieuse de 
c«9 MémQir^s, note que « les nombreuses procédures, dont quelques- 
unes très curieuses, qui sont conservées aux A?chiTeA départemeataleSi 
dans le fonds du chapitre cathédral d'Angoulôme, témoignent de l'exac* 
tii\i4e et de l'impartialité 4es observations de notre auteur, n 

Rappelons que Jean Gervais, né dans la paroisse de Saint^André le 
5 juillet 1668, décéda à Angoulâfne le 23 avril 1733. 

Le document que nous avons rapporté fait eonnattre le earactère 
énergique de l'abbé Préveraud ; il établit aussi à quelles lenteurs tradi- 
tionnelles était soumise la justice. 

(1) Je orois devoir publier ces deu3( actes intéressants peur la biogM- 
phisi des fAanflei , qui iLonorent leur pays. 



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— 191 — 

'^ M la ^tLivÉe mars mil eepi cent cinquante six a été bap^sé 
dans l'églit^e paroissialle de S*-Ândré par moj prêtre soussigné 
Pierre-Attsontid Chance], né du treize de ce mois, fils naturel et 
légitime de SA* Pierre Chancel, avocat en la cour^ et de Jeanne 
Leblano. A été parrain Pierre Chancel, bachelier en théologie, et 
marraine Jeanne Froumentin. Led. s' Chancel onde du côté 
(laternel , et lad» d'« Froumentin grand tante du côté paternel f 
soûitfslgnéfi. 

4 [Signé : ] Jeanne Fnonir^fiK* 

4 CnkHàisL DB TinMi&RT, parein. '-^ Pàôtr» 

«BNTiN Leblanc. — Lb Blanc. ■=*-* 

Cbancbl, licentiés en drbit. -*- PAtît. 

« Rullibr, prêtre, îocà rectôris, » 

Voici trois lettres extraites des archives de 1& ture 
de Saint**André. Elles apportent certainement une indi- 
cation curieuse pour l'étude des mœurs de leur époque : 

c Le 1 janaier 1765. 

« MoNSBIONÈUR, 

4 M' Vigneron, TÔtre Secrétaire, m'a foit dire par son frère que 
Tods rouliez donnée du pain aux panures de ma paroisse; en con- 
séquence j'eh ai fait une liste qui Ta au nombre de 48, tous pan- 
ures honteux réduits à une extrême misère, et iu>n mendiants* 
M' yigneh>n m'a asseuré que son frère luj auoit dit qu'on ne 
donneroit que 24^ de pain par semaine, qui n'est que deflû- 
}i«re de pi(in pour ckâeun. Je suiâ persuadé, Monseigneur, que 
sachant la quaiftité que j'ay de pauures nécessiteux, qui ont une 
si grande peine a déclarer leur misère qu<e la plupart languis- 
sent et ibeurènt de âiim, que vous augmenterésk Mes paroissiens 
ne sauraient croire que tous ne donniés ^ue Cela à une dés plus 
ffafldes paroisses de la Tille. i 

« J'aj rhcmneur d'être» etej (1). > 

« A Vars, le li janv. 1Î65. 

« Je sai que TOtre paroisse. Monsieur, est des plus nombreuses. 
Plusieurs de tos confrères assurent que c*est cependant celle où 
il y a le moins de pauures et où il se trouue plus de personnes en 

ilL) Qéiiê lettre ne porte pas de signature ; c'*e8t une copie faîte eertaise- 
ment par son aulèarf le cuM de Saint-André^ U* l'abbé Prérerand. 



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— 192 — 

état de les secourir. La misère est extrême dans les campagnes et 
il n'y a presque aucune ressource pour soulager ceux qui en sont 
accablés. Dans ces circonstances, je ne destine pour votre paroisse 
que cinquante liures de pain par semaine. Il faut les partager 
entre tous ceux que vous jugerez en auoir le plus de besoin et 
m'enuoyer la liste et à côté de chaque nom la quantité de pain. Je 
signerai cette liste ; tous donnerez en même tems des billets à 
tous ceux qui se trouueront dans cet état, où vous marquerez éga- 
lement la quantité de pain que vous destinés à chacun, et le 
boulanger sur le billet leur donnera du pain. Je ne puis que louer 
votre zèle qui vous fait intéresser sur les malheureux. 

< Je suis très parfaitement, Monsieur,' votre très humble et 
très obéissant seruiteur. 

< t J.-A., Éuéque d'Angoulême (1). 

< A MMe curé de S^-André. > 

a Le 14 januîer 1765. 

€ MoNSBiaNBUR, 

< Je suis extrêmement surpris de ce que mes confrères vous 
ont dit, j*ai creu que c'étoit moy qui deuois connoitre les pau- 
ures de ma paroisse; je serois fort embarassé de rendre le même 
compte pour ce qui les concerne. Je vois mes panures et je les 
connois, et quand on vous a dit que c'étoit la paroisse où il y 
auoit le moins de panures et où il se trouue plus de personnes 
en état de les soulager, je puis vous certifier. Monseigneur, que 
je n'en connois pas qui les assistent. Je voudrois être à même de 
pouuoir fournir à leurs besoins, mais monreuenu est trop mince. 
Je céderoy à quiconque voudra tout ce qui dépend de ma cure 
pour 500^ de pension; je vous l'ay dit à vôtre table. 

« Je vous le répette, Monseigneur, mes confrères connoisser^t 
si peu ma paroisse que si jefaisois une liste exacte des plus pan* 
ures nécessiteux, elJe seroit de plus de 80, tous panures honteux 
et non mendians. Je me chargeroy du pain que vous voudrés 
leur donner, mais je crains bien qu'ils me reprocheront de n'auoir 
pas fait une liste exacte. 

< J'ai l'honneur, etc. » 

(Copie restée aux archives de la cure de Saint-André.) (2) 

(1) M" Joseph-Amëdëe de Broglie. 

(2) Je me fais un devoir de renouveler ici mes remerciements au digne 
curé de Saint-André, M. l'abbé Riffaud, pour l'empressement qu'il a bien 
voulu mettre & me communiquer les papiers de ses archives cariales. 



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— 193 -- 



IV. 



SAINT-JEAN. 



Cbtte paroisse n'était pas considérable; son église, 
placée à côté de la cathédrale, sur le versant de la colline, 
dans la direction du midi, appartenait à Père romane. 
Les chapiteaux et colonnes qui nous en restent n'ont 
rien de remarquable. Suivant Térudit Eusèbe Castaigne, 
dans son précieux Indicateur angoumoisin, — 1838, — 
« on disait que cette église avait été bâtie par Clovis, sur 
« la brèche même ou Grégoire de Tours et autres histo- 
« riens nous rapportent que les murailles s'écroulèrent 
« miraculeusement devant le vainqueur de Voclade. Le 
« peu qui subsiste de cette égMse me paraît — ajoutait- 
« il — plus moderne. » 

L'archiprêtré — collation du chapitre d'Angoulême — 
de SainWean était de fondation immémoriale. Le der- 
nier titulaire fut « M" Guillaume David Deval ». Le 
nombre des paroissiens de cette église était d'environ 
700- « La paroisse est petite et un peu irrégulière dans 
son terrain* L'église contient 56 toises. » Voilà, som- 
mairemwt, les indications fournies par les commissaires 
municipaux dans leur rapport d'inventaire à la date du 
16 avril 1790. Cette église Saint-Jean fut vendue et ses 
murs soutinrent une salle de bal : le « bal Printemps », 
inauguré en l'an IV (^. Après la réouverture des édi- 

(1) Voir, Megistrê des Pétitions, folio 14, verso, n* 56, « la pétition 
dti citoyen PrintempB tendante à entrer en jouifisanee de la ci-deyant 
églite de Saint-Jean et ses dépendances, dont il a fait Tacquisition. > 

25 



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— 194 — 

fices du culte, la cathédrale Saint-Pierre devint église 

paroissiale. 

A prorx)s de la cathédrale, notons que dans la séance 
du Corps-de-Ville tenue le 24 mars 1679, € M*" le maire 

< a remontré qu'il sera aumosné à la manière accoustu- 

< mée au prédicateiu* qui a presché FAnant et qui pres- 

< che ce Caresme en Téglise cathedralle de S^Pierre de 

< ceste ville, sauoir pour TAnani dix huit liures et pour 

< le Caresme trente sixliiu-es > 

Dans im acte de baptême de la paroisse Saint-Jean, 
16 juin 1644, on trouve mention du parrain, nommé et 
qualifié ainsi : € vénérable et discrette personne monsieur 
€ Germain Emanuel de Mauléon, seigneiu-de Bellepesche, 
€ trézorier et chanoine en Teglize cathedralle S^Pierre » 
d'Angoulême. 

En 1711, résidait paroisse Saint-Jean « Cornélius 
Mahony, Hibemois de nation >. 



BISNS ET RBTBXUS DB L'ÉviCHB D*AXGOULBMB A AFFKRICBR. 



*^^N fait savoir que le jour de Jeudi dix-neuf du présent mois 
V^ d*Aoùt, en la grande salle du Palais Épiscopal d*Angou- 
léme, sur les neuf à dix heures du matin, les Biens et Revenus 
du Temporel dud. Evêché d'Angoulême seront affermés par Bail 
général ou particulier, pour neuf années qui commenceront au 
premier Janvier prochain. Lesquels Revenus consistent : 

« 1» Dans les Maisons, Bàtimens, Terres labourables, Prairies, 
Vignes, droits de Pèche, Dixmes, Rentes, Agriers, Lods et ventes. 
Moulins et Fours bannaux, droits de Halle, Foires et Marchez et 
autres droits dépendants de la terre et baron ie de VARS. 

« 2® Les Maisons, Cour, Jardin, Prairie, Dixmes, Rentes sei- 
gneuriales, Agriers, droits de Lods ^i ventes. Pèches et autres 
droits qui peuvent appartenir à la terre et barronie de MARSAC. 

€ 3® Les Maisons, ^Terres, Dixmes, Rentes et Agriers, Lods 
et ventes et autres droits du fief, terre et seigneurie de S*- 
GENIS. 



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— 195 — 

< 4^ Les Rentes, Dixmes, Agriers, Lods et ventes et autres 
droits dépendants de la seigneurie de GENAÇ. 

« 5^ Les Maisons, Cour, Bàtimens, Garennes, Fours bannaux, 
Dixmes, Rentes seigneuriales, Agriers et autres droits du fief, 
terre et seigneurie du MAINE de BOIXE. 

« 6^ Les Dixmes, Rentes seigneuriales, Agriers, droits de Lods 
et ventes, Pèche et autres droits dépendants de la baronnie de 
TOUVRE. 

€ 7^ Les Dixmes, Rentes seigneuriales, Agriers, droits de Lods 
et Tentes et autres faisant partie de la terre et seigneurie de 
JURIGNAC. 

€ 8^ Les Terres, Dixmes, Rentes seigneuriales, Agriers, droits de 
Lods et ventes, UNE belle Grange et autres droits du fief, terre 
et seigneurie de PÉRIGNAC. 

< 9^ Les Dixmes, Rentes seigneuriales et Agriers, droits de Lods 
et ventes et autres qui peuvent ôtre dus à cause de la seigneurie 
de BIGNAC. 

< lO® Les Bàtimens, Terres, Prés et autres droits dépendants du 
fief et seigneurie de VILLEBABOU. 

« 11® Les droits de Dixmes, Rentes et Agriers, ceux de Lods et 
ventes qui sont dûs dans la paroisse de DIRAC. 

« 12^ Un Pré appelle le pré d'Angoulême, situé dans la prairie 
de Venat en la .paroisse de Saint-Tri er, contenant sept journaux 
ou environ, et autant qu'il en appartient audit Évôché. 

« 13<> Un autre Pré appelle le pré de CORNUELLE, conte- 
nant trois journaux ou environ, situé dans la paroisse de Saint- 
Ausonne. 

< 14° Le droit de prendre et percevoir sur chaque charge de 
Poterie et ouvrages de terre qui seront conduits et exportés en 
lad. ville d'Angouléme et fauxbourgs d'icelle, la seconde pièce 
au choix, et sur les gros vaisseaux un droit équivalent. 

< 15o Le droit d'avoir et prendre, après le décès de M" les Curés 
du Diocèse d'Angoulême, le cheval, mule ou haquenée qui se 
trouve dans leur succession ou le droit tel et de la manière qu'il 
est dû. 

« CEUX qui voudront prendre TOUT ou PARTIE desdits Re- 
venus à Ferme, pourront se trouver lesdits jour, lieu et heures 
susdits. » 

Feuille imprimée, collée sur la garde du « second 
Registre de la paroisse de S*-Iean de la ville d'Angou- 
lême, 1670-1769 ». 



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— M8 — 



V. 



PETEIT SAINT-CYBARD. 



Dahs œtta petite paroisse, à pradmité de Tévéché» 
de la cathédrale et de MM. du cbajÂtre, on trouYait les 
imprimeors^libraires, les orfèvres, les maîtres indus- 
triels, en mi mot, de la Tille. L'église occupait hh etûr- 
placement sur la rue dite encore du Petit- Saint-Cybard, 
dans le très proche voisinage de l'institution dirigée 
actuellement par M"* Soulanges Trousset. D'après l'/n- 
ventaire dressé ^i 1791, soa mobilier était délabré; il 
7 avait cependant un ostaisoir d'argent et des vases 
sacrés de même métal et de vermeil; l'autel principal, 
celui de droite, et la petite chapelle au milieu de l'église 
étaient décorés pauvrement; les tableaux étaient ou en 
mauvais état ou « hors de service >. 

Yoici l'acte de mariage de l'imprimeur Mathieu 
Pelard : 



« Le mardy dixiesme iour de may 1661 ont reœu la bénédietion 
nuptiale dans Téglise du petit S^Cybard d*Angoalesme Mathieu 
Peiard, imprimeur de la paroisse de Nostre-Dame de Ligroa, au 
dioceze du Mant, et Mauricette Peraud, de ladicte paroisse du 
petit SM^ybard, d'Angou»'. Et d*autant que ledict Pelard a de- 
meuré l'espace de trois mois ou plus dans ladicte paroisse du petit 
S*-Cybard, la publication des bancs dudict mariage a esté iaicte 
dans réglise de ladicte paroisse une %is seulement le huictiesme 
ioor de may de ladiete année mil six cent soixante et ub, en 
suitte de quoy ils ont obtenu la dispence des deux autres en 
datte du neufuiesme de may audict an 1661. Si^piO Gixtucda 



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licaùr» général. L^ci nanage faiet présente lea aoubsiguéa «t 
autres. 

« Signé : À. Mattolair (1). -^ H. Pbuled (1}* 

« C. Plumant. — Delaob. — P. Lbfbbvrb. — M. Piot. 
— M. Peratt. — J. Thubt. 

< J. Martin, curé du petit S^Cybard. > 

En 1791, le curé de cette paroisse était M. Le Maître. 



VI. 
NOTRE-DAME DE BEAULIEU. 



L'ÉGLISE romane de Notre-Dame de Beaulieu était 
« assez élégante », dit V Indicateur angoumoisin; l'ab- 
side et les transsepts demeurèrent à la paroisse; la nef 
fut cédée aux Bénédictines. Après avoir transporté leur 
abbaye de Saint- Ausone' à Beaulieu (2), à la suite des 
bouleversements causés par les guerres de religion, les 
Bénédictines y firent construire « un beau corps de logis 
parallèle à la grande allée »; plus tard, — 1759-1760, — 
elles empiétèrent sur une partie du terrain de la ville 
que la municipalité voulait faire planter de tilleuls et de 
charmilles; mais comme le maire Claude Trémeau était 
un homme habile et la dame abbesse une femme de tact, 
les réclamations, d'une part, et, de l'autre, les protesta- 

(1) Mathieu Pelard et Martial Maudair, « maistres imprimearv et 
m" libraires a>, ont habité *cette paroisse et celle de Notre-Dame de 
la Peyne. 

(2) On sait que ce monastère, de Tordre de Sainl-Benolt, fut fondé au 
IX* «i^le par sainte Calefa|;ie. 



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— 198 — 

tions ne furent pas d'une exœssive durée : les choses 
furent rétablies comme auparavant (1). 

L'église, après la Révolution, fut réunie à l'École 
centrale, senit de chapelle au Collège, et sur son em- 
placement fut bâtie la chapelle actuelle du Lycée, dans 
laquelle se trouvent plusieurs chapiteaux de l'ancienne 
église, que l'éminent architecte, M. Paul Abadie, a eu 
le bon goût de conserver. 

Voici la liste des religieuses de Saint-Ausone en 1701 ; 
je l'emprunte à une pièce manuscrite de ma biblio- 
thèque : 

« Très reuerande dame madameVillelume Dubastiment, abesse 
de l'abbaye royalle Saint- Auzonne de cette ville d'Ang** (2) ; 

« Scœur Jeanne Raymond, prieure ; 

< Scœur Marie Gandillaud, sous-prieure ; 

« Scœur Antoinette GandiUaud ; 

€ Scœur Marie Bourbon ; 

€ Scœur Marie de Bussat ; 

« Scieur Suzanne Bergeron ; 

€ Scœur Jeanne Lambert ; 

€ Scœur Anne GandiUaud ; 

€ Scœur Marie Dauid de Boismorand ; 

€ Scœur Jeanne Pastourau ; 

« Scœur Catherine de Forgue de Lauedan ; 

« Scœur Louise de Guez; 

« Scœur Marie Pasquet ; 

€ Scœur Louise de Lubersat; 

€ Scœur Marguerite Geruais ; 

« Scœur Marie Estanchaud ; 

€ Scœur Marguerite Decorde; 

« Scœur Magdelaine Oulier; 

« Scœur François Desmier; 

« Scœur Catherine Duuerdier, 
toutes religieuses professe de lad* abbaye, y demeurants, assam- 

(1) J'ai lu VHistorique de la promenade de Beauîieu à la Société 
archéologique de la Charente, séance du 13 mars 1878. 

(2> « Dame Jeanne de Villelume, abbesse de Tabbaye Royalle de S'-Oiony 
d'Ang*' », fut marraine plusieurs fois. On la trouve mentionnée en cettQ 
qualité, registre de N.-D. de Beauîieu, — notamment en Tannée 1687. 



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— 199 — 

blés au song de la cloche à la manierre accoutumée au parloir de 
lad« abbaye (1). > 

En compulsant les registres de la paroisse on voit que 
la dame prieui^e de 1640 était M"'® Catherine de La 
Rochefoucauld; et pour Tannée 1650, « illustre dame 
Charlotte de Granmiont, abbesse de Tabbaye Royalle 
de S* Ozony d'Angoulême (2) », fille de M. le comte. 

On retrouve encore ce même nom et la même signa- 
ture au bas d'actes de baptême, en 1667 : M"'® Tabbesse 
acceptait souvent de servir de marraine aux enfants de 
bonnes maisons. 

La dame abbesse, en 1713, était de la famille de Ro- 
thelin, suivant la note manuscrite qui se trouve au verso 
d'un petit reliquaire dont le centre est orné d'un mé- 
diocre médaillon en émail et qui renferme des reliques 
de saints personnages angoumoisins : « Fait en nostre 
abbaye le 2 juillet 1713. » [ Signé : ] « Françoise Ga- 
brielle d'Orléans de Rothelin, abbesse (3). » 

Dame Gabrielle-Marthe Perusse d'Escars, née le 
26 mars 1718, était abbesse de Saint-Ausone en 1766, 
suivant le « Calendrier des Princes et de la Noblesse 
de France pour Vannée 1766. » 

En l'année 1769, l'abbesse était M"*® Marie-Françoise 
deDurefortde Civrac, née le 22 avril 1717; elle était 
encore abbesse en 1790. 



(1) La pièce dont il s'agit est une a Reconnaissance, au profit des 
Dames de Saint-Ausone, d^une rente seconde de 33 ^ par an, du 
Î9 mars 17 Oi ». 

J'ai trouvé cet acte parmi des papiers sans valeur chez le sieur Latreille, 
marchand fripier à La Bussatte, en juin 1882, et j'en ai fait don aux 
Archives départementales. ( Séance de la Soc. arch. de juin. ) 

(3) On écrivait : S*-Ausone ou S*-Auzony ou Ozony. Cette appellation 
de S'-Ozony se retrouve jusqu'à la fin du XVH' siècle dans les ^papiers» 
des paroisses d'Angoulême. 

(3) Ce reliquaire a été décrit dans le Répertoire archéologique cha- 
rentais de M. Marvaud. 



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— 200 — 

Dans les registres de Notre-Dame de Beaulieu on peut 
relever de nombreuses signatures de personnages démar- 
que, notamment des familles des religieuses dont nous 
venons de publier la liste; on y lit aussi quelques actes 
4C d'abjuration d'hérésie » sans importance pour rhistoire. 

Aux siècles derniers, dans cette paroisse d'un monde 
élégant, où une importante noblesse (1) se trouvait dans 
le voisinage de bourgeois passés à la « savonnette-à- 
vilain » et de gens d'étude, plusieurs artisans d'élite, 
presque des artistes, avaient élu domicile : l'orfèvre- 
graveur Olivier Massias; les sculpteurs de Goullons, 
Rogier et les Lemaître; les peintres Grignard, Lemaître 
et Nicollet, — ce NicoUet dont le père, venu à Angou- 
lême vers 1780, avait été « attaché aux Menus-Plaisirs 
du Roy » (2). Le facteur d'orgue et organiste Léonard 
Lefebvre et le msutre de musique Simian s'étaient aussi 
installés dans ce quartier tranquille, à proximité de la 
Cathédrale, des Minimes et dès Bénédictines, dans le 
voisinage de la « terrasse » d'où Ton découvre un pano- 
rama splendide. Enfin on y rencontrait, avec ses droits 
d'habitation, à la fin du XVIP siècle, « M'* Antoine Car- 
rier, maistre escole d'Angoulesme »; plus tard sieur 
« Louis Dailioreau de Labrière, démonstrateur de phy- 
sique expérimentale », y avait élu domicile. 

A titre de documents historiques ou simplement 
originaux, nous avons transcrit les actes suivants : 

€ Le Tingtcinquiesme may 1643 a esté baptizée en Teglize 
Kostre-Dame de Beaulieu Marie Catherine, fille de Jean de Mon- 

(1) lie marquis de Javerlhac y épousa, en 1766, demoieelle de Roffi- 
gnac; un Prévost de Sansac s'y maria à une de Montbron; le marquis 
de ChauTeron, des La Rochefoucauld et autres personnages marquants 
y eurent un pied-à-terre. 

(2) J'ai lu a la Société archéologique et historique de la Charente 
des notices sur divers artistes angoumoislns ou étrangers qui ont résidé 
à Angoulême depuis le XVI* siècle jusqu'à notre époque. 



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— 201 — 

talembert et de Charlotte Chesnet. Oat esté parrain hatQt et 
puissant seigneur Charles de Laubespine, marquis de Chasteau- 
neuf, comte de Sagonne, cheualier chancelier des ordres du Roj 
et garde des sceaux de France, et damoiselle Marie Catherine de 
La Rochefoucauld; presans les soussignés et autres. 

« [ Signé : ] Charles bb Laubespinb. — Jehan 
DB VoLLUTRB. — Jehan db Montaleiibbi^t. 

« J. Yallbttb, p^* assistant. — F» Corab, ouré. » 

La famille de Marc-René de Montalembert, le créa- 
teur de la fonderie nationale de Ruelle, — fonderie 
établie malgré l'incroyable opposition du Corps-de- 
Ville d'Angoulême, — doit toujours avoir l'une des pre- 
mières places en Angoumois. 

Nous avons rendu hommage à la mémoire de ce 
patriote exemplaire dans notre étude : « Le Corps-- 
de^Ville (fAnçouléme et le marquis de Montalem-- 
bert>. 

% Le Tint «epi feurier 1686, daos Teglise de No«tre-DABie de 
Beaulieu a esté baptizée par moy curé do laditte paraisse soi^bsigaé» 
Jeanne, fille naturelle de Pierrette Rezé ; a esté parrain Ma^u- 
rin Andrieu, et marraine dame Jeanne Arnaud, yeufue de feu 
Bstienne Mussaud, viuant marchant; et moj dit curé soubsigné 
m*est8iBl e&quis tant ausdit parrain et marraine qu'à £stienne 
Gibauld, m'* ap'% Barthélémy Croizet, hostelier» qu'à Marie Cy|« 
minart, matronne, adsistants audit baptesme, qui laditte Rezé 
accusait estre le père de cette fille, lesquels dits sieurs Gxbauld, 
(koizet et Cuminart, matronne, ont concordablement déclaré et 
attesté auoir adcisté à lacouchement de laditte Rezé dimanche 
dernier, Tint cinq du présent mois, et luy auoir ouy dire, tant 
dans les efforts de son acouchement qu'après, que laditte fille 

étoit du £ait et des œuures de Jean U (1), dit Grand-Maisofi, 

fils d'Arnaud U , m^ de poste de Monlieu, qui Ta desbaeohée 

sous promesse de mariage, contre lequel elle s'est pourue«e pas 
douant monsieur le Lieutenant criminel d' Angoumois en cdaie 
4« raapt et obtenu décret de prise de corps. Ledit baptesme fait en 

(1) Nous suj^ptiaent k nom de famille. 

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— 202 — 

présence des susnommés qui ont signé auec le parrain et la mar- 
raine, fors ledit Croizet qui a déclaré ne scauoir signer. 

€ [ Signé : ] Janne Arnatjd. — M. Andribu. — E. G1B1.U, 
tesmoing. — M. Cuminard. 

< CoRAi), curé. » 

« Le onze juillet 1731, bapt. de Marguerite Marchais; son 
parrain fut « Messire Louis Gabriel, marquis de Saint-Simon, 
chevallier seigneur de Vilfavier. » 

Quatre pages d'un registre in-8°, rédigées par M. le curé 
Henri Cazaud, en 1748, font connaître un coté intime des 
empiétements de l'aumônier de l'hôpital de Notre-Dame- 
des- Anges sur les attributions et les droits du curé de 
la paroisse de Notre-Dame de Beaulieu, notamment à 
l'occasion des enterrements. 

Le desservant en titre rapporte aussi que les Dames 
hospitalières ne faisant plus leurs Pâques à l'église pa- 
roissiale, il s'en plaignit à l'évêque, M^'^ Duverdier, qui 
ordonna à la supérieure d'avoir à se conformer doréna- 
vant aux prescriptions canoniques. 

Mais cet exposé des faits a été écrit si clairement et 
avec tant de soin par le curé Cazaud, pour servir iVavis à 
ses successeurs, qu'il nous paraît intéressant d'en publier 
quelques paragraphes : 

< Presque tous M" les Aumôniers de l'hôtel Dieu, soit par 
jalousie ou autrement, ont toujours eu l'intention d'exercer les 
fonctions curialles dans l'hôtel Dieu 

« Aïant porté mes plaintes à feu M. Rezay, lors Evoque, sur 
la première de l'Aumonier actuel, il me dit que l'Aumonier de 
l'hôtel Dieu n'étoit qu'une subsidiurn du Curé, et que quand je 
voudrois me présenter pour l'administration des sacremens ou 
pour les enterremens ordinaires de l'hôtel Dieu il entendoit que 
l'Aumonier me le cedda 

« Aussi depuis 1730 que j'ai pris possession jusqu'en 1748 

que j'ai commencé ces Mémoires ou observations, je leur ai tou- 
jours administré tous les sacremens en cas de maladie 



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— 203 — 

< En 1631, aucune de ces Daines n'étant venue à la paroisse 
pour satisfaire à leur devoir pascal, j'en portai mes plaintes à 
M. de Rezay, soutenant que je ne croiois pas qu'elles eussent 
satisfait à leur devoir, par la raison que sortant journellement, 
elles n'étoient pas dans le cas des Religieuses cloîtrées. M. l'Evo- 
que parut très surpris de ce que je lui disois. Il me dit qu'il man- 
deroitla supérieure pour lui dire son avis là dessus, et que son 
intention étoit qu'elles se rendissent à l'Église tous les ans pour 
satisfaire à ce devoir. » 

Néanmoins, les choses en restèrent là; le curé garda 
le silence pendant l'épiscopat de M^^'^ Rezay. 

€ M. Duverdier à présent Evêque, aiant été nommé par le Cha- 
pitre, après le décès de M. de Rezay, seul vicaire général, je fus 
le trouver le jour de mercredi-saint suivant sa nomination. Je 
lui répétai les mêmes raisons qu'à M. de Rezay ; il les approuva 
tellement que sur le cliamp il envoia avertir la supérieure pour 
venir lui parler. Je n'estais point à la convei*sation, mais le ré- 
sultat fut qu'en se rendant elle passa chez moi pour m» dire que 
puisque je voulois que toutes les religieuses et domestiques fis- 
sent leurs Pâques à l'Églize elles s'y rendroient à l'avenir ; et de 
fait depuis 'ce tems elles n'y ont jamais manqué. » 

M. Henri Cazaud note aussi qu'en parcourant les 
registres il a trouvé des renseignements sur les attri- 
butions de service de l'aumônier « des Carmélites qui 
se prétendent exantes ». 

Nous publions ces renseignements pour les « curieux » 
des menus détails historiques. 

Voici deux notes intéressantes à différents titres : 

€ Le 24 may 1734, mariage de M' Jean Gervais, Conseiller du 
Roy, Lieutenant Général criminel d'Angoumois, seigneur de 
Saint-Cyers et autres places, avec demoiselle Marie-Anne Vachier 
de Lussaud. » 

« Le 21 février 1741, baptême de Marie-Jullie, fille naturelle et 
légitime de M^ Jean de La Rochefoucauld^ escuyer, seigneur de 



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— 204 — 

Maignac, et de dame Marguerite Desescots ; parrain et marraine, 
Joseph et Marie de La Rochefoucauld, ses frère et sœur. » 

Dame « Marguerite Desescots » était certainement de 
la famille de l'honorable M. Decescaud, qui occupa la 
mairie avec zèle et dignité. Sous de tels administrateurs 
« la chose publique » ne peut jamais péricliter. 

De cette paroisse de Notre-Dame de Beaulieu dépen- 
dait la maison sise rue François P' et qui est connue 
sous le nom de « Maison François /«' » ; nous en par- 
lerons ultérieurement, dans la seconde partie de ce 
travail. 



VIL 
SAINT-MARTIAL, 



On disait jadis Saint-Marcial ou Saint-Marceau. C'é- 
tait la paroisse du menu peuple. Le bourreau Phabi- 
tait; il y jouissait de ses privilèges, dûment enregistrés, 
de prélever sur les denrées apportées à la halle. C'était 
dans le champ de Saint-Martial que Ton exécutait les 
sentences prononcées contre les criminels. Ce fut aussi 
sur le champ des Capucins — actuellement Champ-de- 
Foire ou de Mars — que l'on dressait les feux de joie, 
dans le voisinage des potences, et que Ton tira les feux 
d'artifice, — payés il y a un siècle 100 livres et tirés sur 
la place trop étroite du Mûrier auparavant l'année 1766. 

L'église de Saint-Martial était délabrée à la fin du 
siècle dernier. Elle pouvait contenir, suivant l'état rédigé 
par la municipalité en l'an X, environ 2,200 individus. 
Cette paroisse était déjà étendue; le menu peuple s'y 



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— 205 — 

pressait. « C'était là, dit Vigier de la Pile, que se faisait 
le commerce du sel, qui a été transporté depuis à L'Hou- 
meau. » 

Nous n'avons rien relevé d'intéressant dans les papiers 
paroissiaux de Saint-Martial. 

Il a été publié dans le journal La Commune, en juillet 
1857 (Angoulême, imprimerie Ardant; rédacteur en chef, 
M. Victor Biyeaud), une vue de V église Sàint-Martial 
en 1852, lithographiée d'après un dessin exact de M. Ed. 
May, peintre. 



VIII. 
SAINT-MARTIN. 



Les paroisses de Saint-Martin et de Saint- Ausone 
étaient les quartiers déshérités d' Angoulême (1). 

Leur population se composait d'humbles manouvriers, 
de maraîchers, de « laboureurs à bras », de « tessiers » 
ou tisserands, de « blanconniers » et parcheminiers; — 
ceux-ci ont fait place aux tanneurs. Ils avaient pour 
demeurance des maisons basses et comme affaissées 
sous leurs pesantes toitures; la plupart restent encore 
debout, percées d'ouvertures étroites par où l'air circule 
mal, où la lumière n'a pas son franc accès. 

En dessous de l'église Saint-Jean, dominée par la 
cathédrale de Saint^Pierre, l'église romane de « Saint- 



ci) Nous n'avons pas à rappeler ici les sections de Saint-Roch et d'une 
certaine partie d'entre ies faubourgs de Saint-Cybard et de L'Houmeau, 
qui étaient, au XVI* siècle notamment, de véritables refuges de lépreux 
et de parias. 



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— 206 — 

Martin-lez-Angouléme » s'élevait au premier degré de 
la colline; flanquée d'un modeste presbytère, elle pro- 
tégeait le « champ du repos ». - 

Dans un rapport au Préfet, en l'an X, le « citoyen 
Maire » déclare que l'église de Saint-Martin n'a que les 
murs qui peuvent se soutenir; elle est tellement enterrée, 
— écrivait-il, — que les eaux pluviales y découlent et 
la rendent inhabitable. Cette église fut vendue à un par- 
ticulier ; on y façonna des chambres et, plus tard, des 
potiers y installèrent leur atelier. De l'époque romane 
secondaire, cet édifice était fort simple; il en reste 
encore les murailles et des contre-forts. 

Ce que l'on voit de cette église démontre assez qu'elle 
ftit l'église de pauvres gens, on pourrait presque dire 
de misérables. 

Le ruisseau l'Anguienne, dont lès « Siatutz et ordon- 
nances sur le faict de la 'police », de 1529, s'occupaient 
avec raison, arrosait de longue date ces « jardrins, 
ortz et chenebaulx » qui fournissaient aux marchés pour 
l'alimentation des bourgeois et manans. Ce charmant 
cours d'eau, empoisonné par les détritus de la mégis- 
serie, était déjà utilisé pour différentes industries, et le 
pont de VeichiUot (1) donnait passage aux meuniers et 
peaussiers. 

On allait de l'église à la « paroisse » par des « rou- 
tins » tracés en zig-zag, et de l'église partait un sentier 
étroit aussi et fort ardu que l'on gravissait pour attein- 
dre « la ville et cité ». 

L'égUse Saint-Martin avait pouraimexe l'église Saint- 
Éloi, détruite par les protestants au XVP siècle ; il n'en 
reste plus traces depuis longtemps. Cette église n'avait 

(1) Ce petit pont, dénommé aujourd'hui VeichiUot, fut établi en 1554. 
Il en est ainsi fait mention dans le Registre Mémorial coté A (f 79, v') 

des Archives de Thôtel-de-ville : a En laquelle année -- 1554 — fut 

bastyet construict le pont de Vieux Chillot aux despens de ladicte ville, » 



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— 207 — 

probablement jamais été décorée avec luxe : les déten- 
teurs de.richesses n'appartenaient pas à son ressort, et 
j'imagine volontiers que les abominables guerres dites 
« de religion » n'ont pas dû la dépouiller de « trésors » 
considérables. Ses cloches ont sans doute été brisées, 
comme ailleurs, et fondues pour être converties en 
couleuvrines. 

Ces choses-là sont, plus ou moins, communes à tous 
les camps. 

Le plus ancien cahier paroissilal de Saint-Martin re- 
monte à l'année 1575; il mesure 31 centimètres de haut 
sur 11 de large. 

Sur le verso de sa couvertiu-e, en vélin, il porte ime 
annotation écrite par le « licencié » Claude du Bray, à 
la mémoire duquel on doit rendre hommage en consta- 
tant la bonne tenue de ses livres, cahiers-registres ou 
papiers. 

Voici cette annotation : 

« Ce présent livre si mal conditionné m'a esté remis le vingt 
sixiesme iour du mois de juillet mil six cent soixante et huict, 
par Pierre Basset, auquel ie faisois quelque plaisir. 

« Mais il n'est pas en son entier, tel que me le montra Jean 
Guillemetaut, surnommé La Tuille, il y a deux ans, puisque 
l'âge de son père Barthelmy Guillemetaut y estoit, lequel ne s'y 
trouve plus. 

« Priez Dieu pour ces pauvres gens et leurs camarade* qui 
l'ont déchiré si mal à propos. 

< C. Du Brat, 

< Curé indigne ». 

Le premier curé dont le nom se trouve inscrit sur ce 
« livre » était « frère Jean Boyer » en 1575 ; le dernier 
curé de Saint-Martin fut l'abbé Mathieu Joubert, qui 
devint député d'Angoumois à l'Assemblée nationale et 
évêfipe d'Angoulême. 



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— 208 — 

« Extrait du linge de l'esgîize de S' Martin, 

« Premièrement dix huict nappes, 
€ Plus 13 seruiettes, 
« Plus deux paremens d'autel, 
€ Plus deux petites, 

€ Plus un linge qu'on mect le sammedy de la semaine saincte 
devant le crucifix. » 

(Éerit sur la garde du Registre de Saint-Martin de 1651-1672.) 

OPÉRATION CÉSARIENNE. 

€ Le vingt quatrième de feurier 1665 est morte Mathurine 
Condray, femme de Denis Pinier, papetier; eJle reçeut le S' Sa- 
cram* de l'extréme-onction seulement, s'estant bien confessée 
7 iours auparauant estant en santé et leuée ; son mal estoit de 
grossesse qui l'estouffa ayant deux enfans qui vinrent au monde 
par une opération cœsarienne que ie fis faire. Le premier de ses 
enfans fut baptisé, et le second aussy, mais sous condition parce 
que ie joutois; l'en ay fait l'enterrement le 26 feurier. 

« C. Bu Brat, 
« Curé de S*-Martin. » 



« Vive Jésus et son Église ! 

« Le dix septième iour du mois de may, dimanche de l'Octave 
de l'Ascension de N. S. J.-C, l'an mil six cent soixante et cinq, à 
l'issue des vespres, après auoir fait assembler les plus honnestes 
et les plus pieuses de mes parroissiennes pour donner leurs suf- 
frages à celles qu'elles iugeroient les plus propres et les plus 
fidèles à se bien acquitter de la charge de sages femmes, et surtout 
qui seroient d'une vie irréprochable et hors de tout soupçon d'hé- 
résie, de sortilège, maléfice et infamie, se sont présentées Anne 
Niulet, y* âgée de quatre vingt ans, veufue de François Clerc, 
laboureur à bras, et Jeanne Texier, âgée de soixante et dix ans, 
V* de Jean Barreau, sergier, lesquelles après auoir interrogé et 
instruit de la matière et forme du S^ Sacrement de baptesme et de 



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j 



— aoa — 

la manière de l^minifitier, et des autvee eeadhio&s requises 
pour cet employ portées par les Rituels, etc., ie leur ay fait prestei^ 
le sjerment eii ^fl casi requis selc^ la fori^ie des.di.tA Rituels, tenant 
les Sfi. Évi^n^iles §n ^aiu, lesq^eli^ ie leur aj fait toucher et 

€ ^n foj à» quoy Veu ajr escri^ le présent acte le 18* du mesme 
mois 1665. 

€ C. Du BaiT, 
f Çupé de S*-Ma^k et de S^iloy, son annexe. > 



€ Le treizième jour du mois de feurier mil six cent soixante et 
sept, dimanche de Sezagesime, j'ay sous le bon plaisir de Mon- 
seigneur François de Péricard, très digne Euesque d'Angpulesme, 
donné l'absolution de l'hérésie caluiniene et administré lès céré- 
monies du S^ Bgptesme, en présence de tous mes parroissiené, 
assemblez à la messe parroissiale, à Jean Béranger, nat^f de la^ 
parroisse de Bonneville de S'*-Poy, de sa profession pilleur et 
pour lors soldat du Régiment de Nauarre, compagnie de ïitonsieur 
le capitaine de La Cosse. Son parrein a esté Anthqine Malleret, 
dit Latour, sergent de la ditte compagnie ; la marreine a esté 
Françoise Triant, feoime ^e Jea^ Yiand, hostelier, et ont signé 
aueo nous le presenf ac^e, ppi^r valloir ce que de raison; le mesme 
jour et an que dessius. 

« [ Signé : ] Mallbrbt. — J. Ballxtb. — J. Hombkbau. 

€ Bazin, prçstre. 

€ J'ay déliuré ooppie audit La Yiollette le 17* januier 1669. » 



f Le vingt septième iour di; moi^ d'aui^l inil i|ix çeçit soi^nte 
et sept, ^yant la perpiis^ion de Mon^eigpevir TÉue^que d'Ai^gou- 
lesme et confirmation du sieur gran4 vicaire, par biU^t signé de 
sa main le vingt sixième du mesme çc^ois, ie Claude Du I^t^j, 
prestre, curé de S*-Martin et de S*-Eloy son annexe, Bachelier 
licentié en la Faculté de Théologie et Droit canon à i*aris, ay 
donné la bénédiction à la cloche nommée S*-Martin, pesante 
sept-vingt-trois liures, ayant pour parrein vénérable et discrette 
personne Messire François Préueraud, escuyer, sieur de Préue- 
raud du Portai, chanoine en l'Église cathédrale de S* Pierre 
d'Angoulesme, etc. ; et marreine Hargueritte Moi||in, femme de 
Mon' Marc Barbot, conseiller et iuge preuott du Roy au prési- 

«7 



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— 210 — 

dial d'Angoulesme, lesquels ont signé auec nous et plusieurs 
autres. 

€ [ Signé : ] PRéxTBiiAULD . — M. Moulin. — Pb- 
CHILLON. — Izabel Maurougnk. — 
M. Maurougne. — M. Mauroitgnbt. 

— Dupix, présent. — P. Viaud. — 
Philippe AuDOUiN. 

€ C. Du Brat, 
< Curé de S*-Martin et de S*-Éloy, son annexe. > 

€ Le dix neuuième iour de may mil six cent soixante et sept, 
suiuant la permission verbale de Monseigneur l'Éuesque d'An- 
goulesme, et billet particulier à cet effet de M' Marc Guilleau- 
meau, son grand vicaire, i'aj donné l'absolution de l'hérésie et 
suppléé les cérémonies du Baptesme à Daniel Breton, qui a désiré 
estre appelle Martin Raymond Breton, né au bourg de S*«-Foy en 
Périgord. Son parrein â esté Raymond Louette, m« tessier, la 
marreine Anthoinette Gaindon, en présence des sousignez et de 
plusieurs autres, puisque c'estoit à la messe parroissiale dudit 
iour, feste de TAscension de Nostre Seigneur. 

« [ Signé : ] Dupin. — Viaud. 

€ C. Du Brat, 
« Curé de S*-Martin et de S*-Éloy, annexe. » 

< Le vingtième du mois de iuillet mil six cent soixante et 
sept, ayant eu permission de Monseigneur TÉuesque d'Angou- 
lesme. M' François de Péricard, et encore de M' Guilleaumeau, 
son grand vicaire, i'ay beny une des cloches de l'Eglise de S*- 
Martin, et elle a esté nommée la Cloche de S*-Eloy, par Jean 
Augereau le fils et par Marie Chambauld, qui ont esté parrein et 
maiTeine, en présence de tous les parroissiens dont quelques uns 
ont icy signé auec nous. (Le iour de S" Marguerite. La cloche 
pèze quatre-vingt-douze liures.) 

€ [ Signé : ] Dupin. — A. Foucquet. — Mbrseron. — 

BOYLEUIN. — 0, MaTARD. 

€ C. Du Bray, 
€ Curé de S*-Martin et de S'-Éloy. » 

« Le vingti^ie iour du mois de iuillet mil six cent soixante et 
sept) i'ay baptisé Anthoine Bourbon, né enuiron le quatorze ou 



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— 211 — 

quinzième iour du mois de may de la mesme année et exposé en 
mesme temps au yillage de la Tourotte, parrois^e de la Couronn^ 
dans la terre de Jean Yruois, dit Fingras» où le petit enfant auou 
esté attaché à un cerizier. Son père naturel est M' Jean Bourbon, 
docteur en médecine de cette ville d'Angoulesme, et sa mère 
Jeanne Chasserault. Son parrein â esté M' Anthoine Gratterault, 
m* traitteur, et la marreine Jeanne Guiton, de la parroisse S*-Ge- 
njs, semante chez M' Lusignet, en présence des soussignez. 

« [ Signé : ] A. FoucQUET. — Mersbron. > 

« Nota, — Au mois d'aoust dernier, le Roy a donné un arrest 
par lequel il deffend d'enterrer dans l'église quelle personne que 
ce soit, si ce n'est le curé dans sa propre église, et le seigneur, 
s'il a un caveau. » — Arrêt du lO mars 1776. 

(Note du curé Duplessi», de Saint-Martin, — Cahier paroissial de 
l'année 1776, dernier feuillet. ) 



IX. 

SAINT-JACQUES. 

La paroisse Saint-Jacques de L'Houmeau était comme 
aujourd'hui le canton du gros commerce : les entrepôts 
de sel, de denrées coloniales, de bois merrains et à 
chauffer, d'eaux-de-vie, de papiers s'y trouvaient réu- 
nis ; le roulage, les diligences y tenaient leiu-s quartiers 
généraux. Ajoutons à cette énumération hâtive des 
faïenciers et quelques escompteurs, et nous aurons un 
ensemble à peu près exact de la physionomie de ce fau- 
bourg d'Angoulême. M. Quénot en a tracé un tableau 
fidèle dans sa consciencieuse Statistique — 1818. 

La ville est reliée notamment au fauboiu-g L'Hou- 

meau par ime voie dite « Rampe-^Neuve j^ , l'une des 

plus anciennes d'Angoulême. Nous signalons cette ano- 
malie à la « Commission des rues. » 



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— 212 — 

A défaut « d'actes » int^essants^ nous donnons quel- 
ques notes empruntées et à l'un des registres paroîs- 
siatix et au registre de la fabrique : 

If70, — « 1" may, donné au sacristain — Pierre Galliard — 
la somme de trois livres, pour payer au sieur Dépard, fripier, le 
louage de tapisseries qui ont décoré l'église depuis le Jeudj 
Saint j'ùsqu^à ce jour. > 

4774. — < Le 3 juin, payé au nommé Lalouette, tapissier, la 
feomme de 4 liTres dix sols, pour les tapisseries qu'il a fbumy 
pomr déeoror Téglise le jour que Monmgnetlr TÉtiesqùe y fit sa 
Tîaite. » 

4785, — € 24 mars, payé au Père Caume, capusin, trantes li- 
bres pour six grand bouquest artificiels et deux petis, auiTani sa 
quitance de ce jour. > 

4794, — < 4 avril, payé à Labbé,^ pour fourniture de tapisserie 
pour la chapelle, 8 livres. » 

< ÂTAT DB LA PAROISSB DB SilKT-JACQUBS DB L'hOT7XBAX7 

POUR L*iKïri« 1788. 



4L Fauxbourg. — Hommes mariez. . . . , 270. 

Femmes veuves ^. 

(xarçons chefs de familles 5. 

Garçons au dessus de 16 ans. . . 160. 

Prestres 8, 

Religieux prêtres. Carmes dont 

un frère lais 4, 

Apprantifs et pensionnaires .... 70. 

Domestiques 30. 

Femmes mariéeà 270. 

Veuves 70. 

Filles chefs de familles 72. 

Filles au-dessus de 16 ans 124. 

Servéntes 50. 

Villages J 

de I Q 7 A d'Ames 523 âmes. 

Chalonnei ) - 



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J 



Le Perehet, 

Roffîc, 

Les Bois, 

Les Bourguets, 

Le Gon. 



L'année 
1783. 



— 213i— 

Le Tilla^ du Pontouyre est 
composé de 447 . 

Le nombre des filles et femmes 
de villages cy-dessus énoncez 
est de 239. 

Au village du Pontouvre il y a 
de filles et femmes le nombre 
de 229. 

Le nombre d'hommes et garçons 
des susdits villages, noncom- 
prits celuy du Pontouvre, 
monte à 214. 

Au village du Pontouvre le nom- 
bre d'hommes et garçons se 
montent à 218. 

FAUXBOURG. 

Les garçons et hommes dans le 

fauxbourg se montent à 835* 

Les femmes et filles dudit se 

montent à 839. 

Total des hommes et gar- 
çons de la paroisse de 
S* Jacques de L'Hou- 
meau 1,340. 

Total des filles et femmes 
dudit lieu 1,^30. 

Total des âmes de la dite 
paroisse. 2,684. 

Nombre des Baptêmes des gar- 
çons 54. 

Baptêmes des filles 43. 

Total 97. 

I '• • r t. 

Mariages. ; 23. 

Enterrements des garçons et 

hommes 48. 

Des filles et femmes 31 . 

Total 79. 



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— 214 — 

« Ledit État cy-dcssus et en l'autre part a été envoyé le 9 de 
janvier 1784 à Limoges à M' D'Ablois (1), intendant de laditte 
Généralitté. » 

M. Gilbert était cui'é de L'Houmeau en cette année 1784. 



X. 

LA COURONNE. 

A La Couronne, le plus ancien « cahier paroissial » de 
Saint-Jean de la Palud date du mois de décembre 1619. 

Nous sommes sorti des limites du vieil Angoulême 
pour donner, à titre de curiosité, la copie d'un « Mé- 
moire » écrit en 1629 ou 1630 — folio précédent cette 
dernière année — et qui paraît être de la main de « J. 
Dieulidon, vicayre perpétuel » de cette paroisse : 

< MÉMOIRE DBS ORNBMBNENS QUI APPAB.TIBNI7ENT ▲ l'bGLIZE DE 
S^ JEAN DE LA PALUS DE LA COURONNE. 

« Premièrement. 

€ Une chasuble de camelot -violet à ramage achettée en l'an- 
née mil six ccntz vingt et un par Anibal Augereau et François 
Journault, fabricœurs de ladite parroisse ; 

< Plus une autre chasuble my soye à ramage jaune et rouge 
achettée en la même année susdite par Jean Augereau, archier 
de Monsieur le vissénéchal d'Aogoulmois à l'honneur de la Con- 
frérie de Monsieur S* Jean Baptiste, étant pour lors ledit Auge- 
reau roy de ladite confrérie et la donna pour sa royauté ; 

« Plus un calice d'estain ; 

« Plus une custode achetté en l'année mil six centz vingt par 
ledit Anibal Augereau et François Journault cinquante sols ; 

(1) Marie-Pierre- Charles Meulan d'Ablois, Chevalier, Conseiller du 
Roy en ses Conseils, Mattre des Requêtes honoraire de son Hôtel, In- 
tendant de Justice, Police et Finances en la Généralité de Limoges. 



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— 215 — 

€ Plus unze nappes ; 

« Plus une banière achettée en l'année mil six centz vingt et 
trois, de camelot rouge auec une Nostre Dame d'un costé et de 
l'autre costé un S^ Jean Baptiste auec deux soleilz et deux lunes 
auec force estoilles; 

« Plus un missel suiuantle Concile ; 

« Plus un tabernacle achetté neuf liures par moy vicaire per- 
pétuel dudit lieu; 

€ Plus un tableau qui est deuant le Grand autel qui représente 
le baptesme de Nostre Seigneur, acheté vingt liures auec un petit 
tableau là où est S* Pierre, en l'année 1624. » 

(Registre de l'église Saint- Jean, 1620-1648. Archives communales de 
La Couronne.) 



INTENDANTS. — CORPS-DE-VILLE. 

On sait que la ville d'Angoulême et la* plus grande 
partie de la province d'Angoumois dépendaient de la 
Généralité de Limoges. L'Intendant représentait l'auto- 
rité royale; le Maire représentait ce qui restait de la 
Commune — dépouillée de ses privilèges, mais non pas 
de tous ses droits. 

Dans les mémoriaux qui nous restent encore on trouve 
comme un écho des luttes longues et acharnées que sou- 
tinrent nos pères des « Grands-Jours » contre le « bon 
plaisir », pour obtenir justice à certaines heures. Il 
nous serait facile de citer quelques pages de ces épopées 
historiques ; mais aujourd'hui nous quitterons le livre 
d'or des mézées du XVP siècle pour étudier im côté 
intime de la vie municipale du siècle dernier. 

A cette époque, la fidélité robuste des maires, échevins, 
conseillers et pairs composant le Corps-de-Ville d'An- 
goulême n'avait point à subir de bien rudes épreuves. 
S'il y eut souvent désaccord entre l'Intendance et la 
Mairie, la cause provenait certainement d'une question 



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— aie — 

de préséance — où Tamour-propre l'emportait sur toutes 

autres considérations. 

C'étaient d'incessantes querelles à propos d'un céré-. 
monial mal observé, d'une hiérarchie indéfinie : les le- 
vées en masse contre l'ennemi redoutable de nos vieilles 
franchises avaient fait place aux guerres d'étiquette. 

Le € pouvoir suprême » s'attribuait la haute main 
partout; il avait vendu la charge de maire; il trafiquait 
des € lettres de nobilitation »; plus tard les % décora- 
tions » vinrent récompenser le fonctionnaire soumis ou 
servile envers l'administration supérieure plutôt que le 
serviteur de son pays. 

Il était donc tout naturel que les autorités municipales 
tinssent à se ménager des inteUigences en haut lieu, — 
sous les règnes vacillants de Louis XV et de Louis XVI. 

En 1742, MM. du Corps-de-Ville font le meilleur ac- 
cueil à M. l'Intendant ; M. l'Intendant les reçoit à mer- 
veille : chacun de son côté suivait l'exemple de ses 
prédécesseurs, subissait son impulsion personnelle. U 
est vrai que cet intendant est « Louis-Urbain Aubert, 
€ chevaUer, marquis de Tourny, seigneur de Pressai- 
« gny, Mercey, La Falaise, Carcassonne, Lambroise, 
€ Le Mesnil, Pierrefitte et autres lieux, Conseiller du 
€ Roy en ses Conseils, Maître des Requêtes ordinaires 
« de son Hôtel, Intendant de Justice, Police et Finanbes 
€ en la Généralité de Limoges » ; de plus, cet intendant 
est un homme d'esprit et un administrateur qui ne doit 
le oéder qu'à l'illustre Turgot. 

Le maire, Élie-Philippe Maulde, sieur de PujTnenieF, 
reconnaît sa courtoisie; dans l'assemblée du 13 janvier 
de cette même année 1742, il refait l'éloge du marquis 
de Tourny : « U semble, déclarait-il, qu'il suiBse de 
« demander à M. l'Intendant une grâce pour pouvoir 
« s'assurer de l'obtenir, surtout quand le bien public y 
« concourt » 



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— 217 — 

Et le maire Piiymenier part de là pour prier le Conseil 
de solliciter auprès de M. l'Intendant « la liberté de 
placer ses armes » à l'entrée du chemin de La Bussatte 
à Garât, ouvrage dont il a favorisé l'entreprise et l'exé- 
cution. 

La « Maison-de-Ville » ne perdait jamais, du reste, 
une occasion de se bien faire venir de l'Intendant : c'est 
dans l'ordre des choses humaines. Lorsqu'elle avait 
quelque difficulté dans ses relations avec Limoges ou 
avec la Cour, elle faisait de son mieux pour les aplanir ; 
— elle les prévenait surtout, ce qui est parfois de l'ha- 
bileté. 

Les dons en nature, les victuailles ont joué un rôle 
important dans la politique des municipalités : l'exemple 
venait de loin et de haut : les pâtés ont servi souvent, 
dans notre province, de trait d'union entre l'autorité 
mimicipale et la puissance supérieure ; les Registres des 
Mandats du XVIIP siècle en font foi. M. le duc d'Uzès 
lui-même ne fut pas épargné; on avait besoin de son 
patronage, et l'on n'ignorait pas la fable des « Membres 
et V Estomac ». Le procureur chargé de combattre à la 
l)arre des tribunaux les oppositions faites aux actes de la 
ville d'Angoulême recevait même sa part d'un produit 
gastronomique du pays 

MM. du Corps-de-Ville tinrent, de tout temps, à 
prouver que certaine réputation de bien vivre n'était 
pas mal fondée. Au XV® siècle, il décide que le nouveau 
maire élu et accepté donnera, « à ses propres coustz et 
« despens, le disner général à tous MM. les eschevyns, 
« conseilhiers etpers du corps etcoUege de céans...., » 
au nombre de cent. Le maire était élu chaque année; 
chaque année avait lieu le repas mimicipal, qui longtemps 
fut religieusement observé. Sur ce poinWà, comme sur 
beaucoup d'autres, l'avis du maire a eu, le plus souvent, 
force de loi. 

28 



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— 218 — 

Voici des lettres de M. de Tourny, qui nous paraissent 
pouvoir être distraites des Lettres des Intendants que 
nous nous proposons de publier : 

« A Limoges, le 2 janyier 1742. 

« Je sais fort reconnoissant, Monsieur, du compliment que je 
reçois de votre part à l'occasion de la nouvelle année, et je tous 
en fais mille remercimens. Soyés persuadé, je vous prie, qu'il ne 
sçauroit vous y rien arriver d'heureux que mes vœux n'ayent 
prévenu, et qui ne soit même au-dessous de ce que je vous 
souhaite, étant très parfaitement, Monsieur, votre très humble et 
très obéissant serviteur. 

« Db Touknt. 

€ M' PB PrmBNIBR. » 

a A Limoges, le 8 janyier 1742. 

< J'ay reçu, Monsieur, votre lettre du 3 de ce mois, par laquelle 
vous remettez à m'informer, par la première occasion, du progrès 
des différentes opérations dont vous êtes chargé. 

€ Je vous dois bien des remercimens des truffes que vous avez 
pris la peine de m'envoyer, mais je ne puis m'empêcher de re- 
greter que vous vous en soyés privé, puisque vous n'êtes point à 
portée d'en venir manger votre part . 

€ Je suis très parfaitement. Monsieur, votre très humble et très 
obéissant serviteur. 

« Db TouRNr. 

< M' DB PUTMBNIBR (1). » 

Ces deux lettres ont un caractère un peu banal; cette 
autre porte mieux la marque d'un grand seigneur : 

a A Limoges, le 13 janvier 1742. 

< Je suis charmé, Monsieur, de trouver dans les cœurs de tous 
ceux qui composent le Corps-de- Ville d'Angoulême des vœux en 
ma. faveur. La façon dont je pense pour le bien général de la 



(1) Nous supprimons ici un post-scriptum relatif aux chemins de 
Oarat'et de Vindelle. 



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— 219 — 

Tille, et pour celuy de chaque habitant en particulier, les mérite ; 
mais c^est aller au delà de ce qui peut me faire plaisir que d*y 
joindre un pâté et des trufes. J'ay trouvé icy établi que la maison 
de ville de Limoges faisoit à mes prédécesseurs un présent d'une 
douzaine de jambons à Pasques, et celle de S'-Leonnard un autre 
de cent livres de bougie au premier jour de l'an. Je n'ay pas cru 
qu'il me convînt de laisser un pareil usage se continuer; à plus 
forte raison ne voudrois-je pas en laisser commencer un de pâtés 
d'Angoulême. Ainsy, Monsieur, si je reçois celuy que vous m'en- 
voyés, c'est pour prendre plutôt sur moy le regret de cette ac- 
ceptation, que de donner auCorps-de-Ville celuy du refus. Je vous 
prie qu'il en soit informé de même que des sentimens que j'ay 
pour luy, et avec lesquels je suis, Monsieur, votre très humble 
et très obéissant serviteur. 

« Db Tournt (1), » 

La suivante année, à défaut de présent d'un ordre 
matériel, le Maire envoyait, comme de couftmie, ses 
compliments à M. l'Intendant; il présentait aussi ses 
honmiages à Madame l'Intendante, qui lui repondait en 
ces termes ; 

« Le 1" janvier 1743. 

« J'ay reçu avec bien du plaisir, Monsieur, les marques de 
votre souvenir et les assurances des vœux que vous voulez bien 
faire pour mon bonheur dans cette nouvelle année. Je vous y 
souhaite tout le bonheur et la satisfaction que vous pouvés désirer 
et que vous mérités, et vous suplie d'estre persuadé que je suis 
très parfaitement, Monsieur, votre très humble et très obéissante 
servante. 

< Dbs Gbattib&bs dx TovKsr. 
< Angoumois; « Monsieur 

« Monsieur de Puymesnier, maire de la viUe 
d'Angoulesme, 

€ A Angoulesme. » 

(1) C«tte lettre a éU citée daos son rapport sur tes Archives munici^' 
pales d'Angoulème par M. Eusèbe Castaigne, en 1859. Ce rapport H éti 
publié par le journal Le CharentaU, 



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— 220 — 

Sous l'iiitendauce de M. Saint-Contest de la Châtaigne- 
raye, nous ne voyons point que « l'usage » auquel 
M. de Tourny avait fait opposition fût continué. 

Le maire ne manquait pas, néanmoins, de tourner son 
« compliment » à M. l'Intendant, qui lui écrivait, à la 
date du 4 janvier 1744 : 

« Je vous remercie de la part que vous avés bien voulu. 

prendre à l'accident qui m'est arrivé. J'ay eu le malheur de 
perdre quatre chevaux que je regrette d'autant plus qu'ils étoient 
jeunes et qu'ils avoient bien réussis; au surplus l'accident n'a pas 
été aussy grand qu'il auroit pu l'être et c'est toute ma consola- 
tion. 

« Recevés les vœur sincères que je fais pour Taccomplissement 
de tout ce que vous pouvés désirer pendant tout le cours de cette 
année » 

A titra de pièces justificatives, nous donnons ces in- 
dications précises, relevées sur les Registres des Mandats 
de 1765-1790 et des Délibérations : 

4770. — ■€ M. Lescallier, trésorier du Corps-de-Ville, pavera au 

< s' Noël [^01^2] le jeune la somme de cinquante deux livres 

< pour le prix d*uii pâté de huit perdrix rouges, la caisse et le 

< port compris, qui a été envoie à Nantes au sieur Decroix, né- 

< gociant, parles ordres et de l'avis de tout le Corps, attendu que 

< ledit sieur Decroix ne prit aucun droit de commission pour 

< l'achapt des grains qu'il fit pour le Corps-de-Ville et qu'il n'en 

< fut pris aucun à Charente à sa sollicitation. 

< Laquelle somme de 52 livres sera allouée audit sieur Les- 

< caUier dans la dépense de son compte en rapportant le présent 

< mandement quittance. 

€ Fait à Angoulôme, le 13 X»»" 1770. 

€ Signé : Làgravibrb et Robin, échevins, 
et Crassàc, secrétaire. » 

477!i. — « Le syndic receveur du Corps-de-Ville payera au 

< s' Nouel le jeune la somme de 72^ pour un pâté de huit per- 

< drix envoie par le Corps à M. le duc d'Uzès, de l'avis de M" les 

< officiers municipaux A Angoulémei le 18 janvier 1772. > 



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— 221 — 

171S, — « Le receveur des deniers d'octrois appar* à la ville 

< payera au s' Lestoile, traiteur, 48 liv. pour deux dindes truf- 
fe fées envolées à Paris par le courrier à M. de Germain qui tra- 
« vaille pour les affaires communes du Corps-de-Ville... . A 

< AngTO», 26 avril 1773. » 

4774. — « Dans l'assemblée des notables tenue le 5 X^'« 1774, 
le maire, M. Marchais de Laberge, présidant, a dit « que M. Elie 
de Beaumont aïant insinué qu'il serait à propos d'envoïer quel- 
ques truffes ou autres choses à M. la comte d'Artois, comme une 
marque d'hommage, il propose de délibérer sur ces envois, et 
s'il ne seroit pas aussi nécessaire d'en faire à M. Bastar^ chance- 
lier du prince, et à M. de Beaumont, son intendant, en reconnais- 
sance des soins qu'ils se donnent pour l'avantage de la ville. 

€ La matière mise en délibération, il a été arresté qu'il sera 
envoie à Monseigneur, chaque semaine jusqu'à la première du 
Caresme, trois livres de belles truffes, et au premier de l'an un 
pâté ; qu'il sera aussi envoie à M. Bastar deux dindes farcies 
accompagnées de quelques truffes, et autant à M. de Beaumont. » 

(Registre des Délibérations.) 

Il est utile de dire que M. de Beaumont était venu 
quelques jours plus tôt à Angoulême pour prendre des 
éclaircissements sur les droits du comte d'Artois relati- 
vement à la ville de Cognac et les châtellenies de Cognac 
et de Merpins que l'on voulait distraire du duché d'An- 
goumois. 

i77S. — € Le s' Lestoile reçut 360 ^ pour le montant de touB 
les envois qu'il a fait depuis le 1*' X«'« dernier jusqu'à la fin de 
février aussi dernier à M. le comte d'Artois, à M. de Bastar et 
à M. de Beaumont, et ce conformément à la délibération du Corps- 
de-Ville A Angoulême, 19 avril 1775. » 

i775, — € Le s' Lescallier, receveur des den. d'octr. app* à la 
ville, payera à M. Sazerac 84^ pour le montant de trente livres 
de bougie qu'il a fourni pour l'intendant des finances de M. le 
comte d'Artois Le 17 juillet 1775. » 

Il s'agit ici, probablement, de bougie délivrée à l'in- 
tendant des finances pendant son séjour à Angoulême. 



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— 222 — 

4m . — € Pavé au sienr Nouel 60 ** pour trois dindes traffècs 
à M. rintendant» à M. de Beaumont et à M. Germain, agent du 
Corps-de-Villc > Mandat du 9 mars 1777. 

4778. — € Nouel toucha 48^ pour le montant de deux dindes 
tnifTées envoïées à Paris : Tune à Tintendant, l'autre à M. de 
Beaumont » Mandat du 13 mars 1778. 

4TÏ9. — « A Nouel, 26 '^ pour une dinde truffée enTOÏée à 
M. rintendant, pour le compte du Corps-de- Ville. 17 mars 1779 
— Au même, 26 '^ pour une dinde truffée au même. 22 mars 1779.» 

4TS0, — « Payé au s' Nouel, aubergiste, 54 "^j scavoir 36*^ pour 
un pâté de quatre perdrix envoie à M. l'intendant et 18 pour 
une dinde envoïée à M. de Beaumont 24 septembre 1780. > 

47 %4. — € A Nouel, traiteur, 48^ pour deux dindes truffées : 

Tune pour M. l'intendant, l'autre pour M. de Beaumont » 

Mandat du 14 juin 1781. 

47 8Z, — € A Nouel, traiteur, 40^ pour deux dindes truffées 
envolées à Paris pour le compte du Corps-de- Ville : à M. l'intea- 
dant et à M. de Beaumont » Mandat du 18 avril 1782. 

47HZ. — < Même envoi aux mêmes personnages, par Nouel. » 

/7*5. — « A Pinasseau, pour deux dindes par lui fournies 
(sans autre désignation au Keqixtrt dm MandaU]^ la somme 
de 66^ » Mandat du 26 mars 1783. 

479S. — «Enfin, en janvier 1793, « une dinde iarcie aux truffes » 
fut envoyée à M. Johannot, avocat de la ville, à Paris, conformé- 
ment à l'arrêté du « Comité. > — (Registre du Comité J 




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BOkNH MÎLLlAlHh D A^:BhKT^]AC 



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DECOUVERTE 

d'unb 

BORNE MILLIAIRE ROMAINE 

DANS L'ANCIEN CIMETIERE D'AldBERNAC 

ABBORDISSSUBNT DE C0NF0LBN8 
DÉPARTEMENT DE LA CHARENTE 

PAK 

M. Louis de FLEURY 



LA parcelle cadastrale n° 108, où la découverte a eu 
lieu, est située en face de l'église d'Ambernac, sur le 
côté opposé de la route d'Alloué. François Vallet, mé- 
tayer, enlevant la couche de terre noire qui recouvrait 
ce coin de l'ancien cimetière paroissial, pendant le mois 
de février de l'année 1882, a mis à nu, à 40 centimètres de 
profondeur, plusieurs cercueils de pierre d'Angouléme, 
plus ou moins incomplets, parmi lesquels la borne était 
couchée. Elle servait, au dire de François Vallet, non de 
couvercle, mais de paroi à une sépulture. (Voir le plan.) 
Ce monument, qu'accompagnaient de nombreux frag- 
ments de tuiles romaines, offrait sans doute 2 mètres- 
de hauteur avant le bris de la partie supérieure; il est 
encore long de l^'SO. On voit très cl^ement quelle a 
été sa forme primitive : celle d'un fût quadrangulaire 
allongé, aplati, arrondi aux quatre angles. La pierre 
est fine, molle, et particulièrement friable sur la face 
opposée à l'inscription. Les tailleurs de pierre consultés 



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— 224 — 

l'ont désignée sous le nom de pierre d' Angoulême, variété 
de Saint-Méme. Ni Ambernac, ni les carrières environ- 
nantes, qui produisent de beaux calcaires durs, ne four- 
nissent de roche analogue. On aperçoit sur diverses faces 
de nombreux sillons tracés évidemment par les instru- 
ments de labour. 

L'inscription, dans l'état actuel, nous montre trois 
paragraphes : le premier, emporté presque entièrement 
par la cassure de la partie supérieure, a gardé le bas de 
quelques lettres d'une première ligne et six ou sept lettres 
de la seconde. (Consulter la photogravure annexée. ) 

Nous croyons voir à la première ligne le reste d'un A, 
d'un X, d'un I et d'un M; à la seconde ligne, la syllabe 
TO, le mot AVG, la lettre I et le reste d'un M. 

Nous proposons la restitution suivante : 

Marco kurelio Valerio Maximano pio tnvicro 
AvQicsto Imperatori Islaximo. 

Le second paragraphe se compose de trois lignes : 
dernière moitié d'un 0, le mot VALERIO en entier, 
un C, une interruption, la syllabe TIO, le mot NOBILISS, 
la lettre F, le mot INVICTO, les lettres CO avec le reste 
d'un S y attenant. 

Nous proposons la restitution : 

Flavio Valerio Coyistaniio NOBiLiss/mo Cœsaripio 
Yelici INVICTO consi^/t. 

Le troisième paragraphe a aussi trois lignes : 

Deuxième moitié d'un 0, le mot VALERIO, le frag- 
ment de mot ANO, le commencement de mot NOBI, la 
deuxième moitié d'un 0, le mot C^S, la lettre P, la 
lettre F, les lettres IN. 

Nous restituons : 

Caio Galerio Valerio Maximilik^o i^OBilissimo 
CJEsari vio Yelici mvicto. 

A la suite de ces trois paragraphes, un vestige de 
lettre signale la place où se trouvait la partie la plus 



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— S25- 

îtrtêrèssàttfe de rînscrtptiôri, lé ndtû dé là Stàtidll éi k 
distance aux stations voisines, la clef sans doute d*Uîi 
problème géographique non résolu. 

Dans notre système, les trois paragraphes dbtH; il 
s*agit se rapportent : à un Auguste Maxîmien Hercule; 
à deux Césars : Constance Chlore et Galère. Ces dôdîr 
caces datent donc de Tune des trois années qui Séparent 
Pinstitution des deux Césars, Constance et Ôâlère, au 
l«^mars de Tannée 292, de Tabdication de Koclétien et 
dé Maximien, au P' mai de Tannée 805, abdication qni 
fit de Galère im Auguste. 

Les caractères épigraphiques de Tinscription se rap- 
portent à cette époque : les A non barrés ressemblent à 
des lambda grecs, les F ont la barre supérieure relevée, 
les L la barre abaissée, les N sont anormalement cons- 
truits et penchés, ainsi des pauses et des queues des R; 
le tout porte un cachet de rusticité, de gaticherie, tf éco- 
nomie, et pour ainsi dire de précipitation. 

Ajoutons que, pour nous, un quatrième ou toleuï tm 
premier paragraphe devait figurer en' tête des trds 
subsistants, c*était la dédicace â Dioclétîen, le èhêf et le 
créateur de la Tétrarchie. Dans toutes le* parties de 
Pempire il était d'étiqiiette de nommer ensemble, *flr 
les monuments, les quatre souverains. On petit toir 
comment Constance Chlore respecta cette formule dans 
sa lettre au rhéteur Eumène. Il la fit signer des quatre 
empereurs, pour une affaire relativement secondaire et 
qui ne concernait que son département des Gaules. 

Mais pour nous, dans le cas qui nous occupe, le per- 
sonnage vraiment principal, celui qui venait de créer ou 
de restaurer la voie sur laquelle notre borne avait été 
placée, c'est Constance Chlore, César des Gaules, Tad- 
ministrateur actif, intelligent et honnête, qui habita, 
défendit, restaura, repeupla cette province, rebâtit ses 
écoles, la sillonna de voies nouvelles, comme le prouvent, 

29 



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— 226 — 

d'accord avec les récits de l'histoire, plusieurs autres 
milliaires à son nom trouvés dans nos contrées et, chose 
étrange, trouvés aussi parmi des tombeaux. 

Le petit bourg d' Ambernac, si humble aujourd'hui, une 
simple paroisse oubliée sur un coteau de la Charente, 
a eu son importance autrefois. Jusqu'à la révolution de 
1789, il fut le siège d'un archiprêtré. Cette importance, 
il la possédait sans doute dès l'époque romaine, et l'éta- 
blissement des circonscriptions ecclésiastiques ne fit que 
la constater. Quelques indices, recueillis en collaboration 
avec M. André Rempnoulx du Vignaud, dans le bourg 
même et les environs, nous font espérer d'apporter plus 
tard quelques preuves à l'appui de cette assertion. Nous 
avons été frappés en particulier de l'abondance de la 
pierre d'Angoulême dans les murailles de la vieille église, 
de beaucoup de lieux-dits voisins, des restes de re- 
tranchements qui subsistent sur le bord de la Charente, 
des nombreuses tuiles romaines trouvées dans la par- 
celle 108. Mais attendons d'avoir quelque chose de précis 
à formuler, et rempUssons ici un devoir en adressant 
nos remerciements à un digne ecclésiastique, M. l'abbé 
Dumont, curé actuel d' Ambernac, qui a bien voulu nous 
guider lui-même dans nos recherches et nous prêter en 
toutes choses un concours aussi gracieux qu'éclairé. 



PIN. 



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Table des Matières 



I. ÉTAT DE LA SOCIÉTÉ AU 31 DÉCEMBRE 1881. 

Pages. 

Membres du bureau pour rannée 1882 i 

État des précédents bureaux de la Société ii 

Membres honoraires iv 

Membres titulaires iv 

Membres correspoodants viii 

Sociétés correspondantes et ouvrages reçus dans l'année xi 



II. PROCËS-VERBAUX DES SÉANCES. 



Séance du 12 janvier 1881 xix 

Ouvrages déposés sur le bureau. — Acceptation des démis- 
sions de MM. Bouniceau-Oesmon, Mimaud-Grandchamp, 
de Puybaudet, Jozeau et Chemineau. — Lecture d'un mé- 
moire de M. le comte Anatole de Brémond d'Ars sur les 
anciens sires ou princes de Chabanais et observation de 
M. de Fleary. — M. Biais communique une note sur les 
ornements appartenant à Téglise de Saint-Jean-de-la-Palus 
de La Couronne. — Il lit des documents concernant les pa- 
roisses Saint-Martin et Saint-Antonin. — Il présente un sa- 
phir gravé au XV' siècle et appartenant à M. le baron 
Pichon. — M. de Fleury lit une notice de M. Dumuys sur 
les antiquités d'Anais, Vars et Saint^Amant-de-Boixe. — 
M. Warisse présente et la Société des silex taillés. — M. de 



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— 228 — 

Fleury commanique des extraits et analyses d'actes nota- 
riés se rapportant à Etienne, Olivier et André Massias. 

Séance du 9 février 18S1 xxii 

Dépôt sur le bureau des ouvrages reçus. — Acceptation de la 
démission de M. de La Braudière. — Lecture de la pre- 
mière partie d'un mémoire de M. Lièvre sur 1» (orèt de 
Boixe. — M. Chauvet rend compte de l'état des fouilles 
faites au théâtre des Bouchauds. — M. Gontier annonce 
que M. Lisch, inspecteur général, a été délégué pour visi- 
ter ce théâtre ; la Société décide que les documents publiés 
par elle à ce sujet lui seront adressés. — M. Biais termine 
ses lectures sur la série des maires d*Angoulème au 
XVI* siècle. — Il lit une notice sur Vallin de Lamothe 
et des pièces inédites sur Olivier et André Massias et Cour- 
tonne. •« 11. de Vleury communique un marché passé en 
1643 pour la confection de copies de six tableaux du sei- 
§neur de La Rochefoucauld. — M. Chauvet signale la dé- 
couverte d*un souterrain-refuge au lieu de Rivière, com> 
mune de Mouton, et parle de deux chambres souterraine» 
à Courbillac, commune de Genac. — Présent&tlou de 
M. Oeval comme membre titulaire. 

Séance du 9 mars 1881 • « .«..••• xxv 

Ouvrages déposés sur le bureau. — M. Lièvre présente divers 
objets trouvés par M. Galopeau à Bréguille; la Société 
Tautorise & traiter pour leur acquisition. — Il montre en- 
suite des silex et ossements trouvés par M. Condamy au 
Champignon, commune de Gardes. — M. Warin rend 
compte de la visite de M. Lisch au théAtre des Bouchauds ; 
M. Qontiev remet pour le musée divers objets qui y ont 
été trouvés. — M- Maurin réclame pour la commune de 
Fouqueure une copie du plan des mosaïques ; observation 
à ce sujet de M. Lièvre, adoptée par rassemblée. — Con- 
tinuation de la lecture du travail de M. Lièvre sur la forêt 
de Boixe. — M. Maurin entretient la Compagnie des der- 
nières fouilles qu'il a faites et parle de statues trouvées 
près de Ligné et aux eo virons de Saint-Fraigne. — Admis- 
sion de M. Deval en qualité de membre titulaire. 

Séance du 13 avril 188^. xxix 

Dépôt sur te bureau des ouvrages reçus. — M. le Président 
signale dan^l'un d*eux des (irticles sujr le dolmen du Moullii- 



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Pftgei. 

Rompu et sur un souterrain-refuge oomxaunê Ue Saint» 
Palais-sur-Mer. — Dons au musée de divers objets par 
MM. Lesueur» Oonti^r at Schneider, et remeroiemeots d« 
la Société^ — M. Chauvet Ijt la première i>artM d'iw rap* 
port sur des fouilles faites à Fouqueure. •<- Il présente des 
observations au sujet des £ouiUes £aites par le docteur 
Schliémann à Myc^nes, *- M, Biais lit des notes sur Prait* 
çois Le Meusnier, maire d'Angoulêma, s«r des baptAmes de 
cloches, sur un viQ d'honoeur offert au eonU« d'Artoii «1 
sur divers musiciens d'AngPuUme, et il présente plusieurs 
portraits lui appartenant, ^ M, Abel Saserac de Fprg« 
donne lecture d'uni» plaquette relative à un prodige qui se 
serait produit au paj« d'AngosliAois au mois d'octoh^ 
1608. 

Séance du 11 mai 1881 xxxiv 

Ouvrages déposés sur le bureau. *- M. le Président an- 
nonce les déeès de IfM. Soria, PauUii Paris et Mtehos. — 
M. Lièvre entretient rassemblée de la mise à jour, par 
suite de travaux, du cimetière de l'aumônerie de Saint- 
Pierre et du elottre des Minimes. — M. Biais communique 
des notes sur Alexandre Lemattre, François et Joseph 
Nicollei, Jean Covrtonne et Nieolas de Larmessin. — 
M. Lièvre eontinue la lecture de son mémoire sur les épidé- 
mies qui ont sévi à Angouième. «- Il dépose sur le b«rea« 
un mortier aequis pour le compte de la Société. 

Séance du8 juin 1881,, .,,,.•.,,,,,,..,.,,, .,«,•••,,•,.,,,• i^xaivii 

Dépôt sur le bureau des ouvrages reçus. — M. Gontier re- 
met une pierre sculptée provenant du théâtre des Bou- 
chauds. — M. Lièvre continue la lecture de son travail 
sur les épidémies. — M. Chauvet rend compte d'une fouille 
qu'il vient de faire avec M. Yergnaud à la Quina, com- 
mune de Gardes. 

Séance du^ juillet 1881,,,., ,,», «..,.,«.,,, xl 

Ouvrages déposés sur le bureau. — M. Biais présente divers 
dessins et planches et lit une note sur les ornements de 
sculpture de la porte Saint-Pierre. -> M. Lièvre donne lec- 
ture d'une note sur des fouilles qu'il vient de faire dans 
la forêt de la Braconne. — Pr^sentatloii dO M» Bantsiftt 
comme membre titulaire. 



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— 230 — 

Page*. 

Séance du 9 novembre 1881 xu 

Ouvrages déposés sur le bureau. — Annonce des décès de 
MM. Bottîllaud, Du bouché et Redet. — Acceptation de la 
démission de M. Geay, membre titulaire. — Communication 
de lettres de remerciements du conseil municipal et du 
conseil de fabrique de Courcôme. —M. Chauvet remet pour 
le musée divers objets trouvés à Roffit. — Discussion et 
adoption des articles du nouveau projet de règlement. — 
M. Biais présente plusieurs portraits et dessins & Texamen 
de la Compagnie. — Il lit divers passages de lettres de 
M' Bouiilaud. — M. Gontier communique le rapport fait 
par M. Gueslin au conseil général sur le tbéAtre des Bou- 
chauds. — Admission de M. Barassat en qualité de membre 
titulaire. 

Séance du 14 décembre 1881 XLV 

Ouvrages déposés sur le bureau. — M. le Président dépose 
sur le bureau deux exemplaires des nouveaux statuts de 
la Société revêtus de l'autorisation préfectorale. — Il donne 
lecture d'une proposition de M. Audiat, qui est adoptée en 
principe par la Société. — M. Laâtte rend compte de la 
découverte de deux tombeaux à Yviers. — M. Biais indique 
le nombre des personnes qui ont visité le musée en 1881 . — 
Il annonce la restauration de la plaque placée sur la maison 
où est né Balzac. — M. Lièvre continue la lecture de son tra- 
vail sur le canton de Mansle. — Il fait part de la découverte 
d'une statue de la Vierge à Saint-Amant-de-Bonnieure. — 
M. Chauvet présente un anneau trouvé à Rocheberthier par 
M. Rambaud; observation de M. Lièvre à ce sujet. — 
M. Gontier rend compte des nouvelles fouilles qu'il a faites 
au bois des Boucbauds. — Lecture par M. Callaud d'un 
rapport sur la situation financière de la Société. — Élection 
du bureau pour Tannée 1882. 



III. MÉMOIRES ET DOCUMENTS INSÉRÉS AU PRÉSENT 
BULLETIN. 

M. ÉuiLE Biais. 

Notes sur les anciennes paroisses d'Angouléme, et autres 
documents inédits empruntés aux archives de l'hôtel de 
ville d'Angonlème , t < . • t « • 171 



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— 231 — 



M. O. Cbauvet. 



FIN DB LA TABLB. 



Pag«t. 



Deax sépultures néolithiques prêt Fouqueure (Charente), 
rapport présenté à la Sociécé archéologiqae et historique 
de la Charente 3 

M. Louis db Fleury. 

Découverte d'une borne milliaire romaine dans Tancien ci- 
metière d*Âmbernac, arrondissement de Confolens 223 

M. Paul db Fleury. 

Petites chroniques du Moine de Saint^ybard d*Angoulème, 
publiées d'après un manuscrit inédit des Archives de la 
Charente 11 

Documents inédits pour servir à l'histoire des arts en An- 
goumots, publiés d'après les originaux 111 

M. A.-F. Lièvre. 

Exploration archéologique du département de la Charente. 
— IL Canton de Mansle 33 



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